L’égoïsme budgétaire de l’Etat est inscrit noir sur blanc dans la loi de finances.
Alors qu’il arrose la population de supposés bienfaits de la régionalisation, il n’accorde que
« 6,8% du programme d’investissement public (PIP) aux Régions ».
Soit l’équivalent de
« 106,9 milliards ariary, comme annoncé dans le budget 2008 », en voie de rectification au Parlement, révèle le député Ravelonjato Bernard lors d’une causerie sur le sujet à Antsirabe samedi dernier.
« 309 projets vont être financés à partir de cet argent », expose l’élu (le volume du PIP étant au niveau national de l’ordre de 1642,2 milliards ariary). Ce qui est largement insuffisant eu égard aux attentes des régionaux, et très en deçà des promesses faites par le pouvoir central dans ce sens.
Mais en cela, il s’inscrit dans la droite ligne des régimes successifs qui ont fait de l’île l’une des plus décentralisées au monde.
7%
L’autre exposant étant Serge Radert, adjoint au maire d’Antananarivo. Il souligne que « sur le plan budgétaire, l’administration collecte 98% des recettes totales en 2003 et celles-ci sont concentrées au moins à 80% à Antananarivo et à Toamasina. Du côté des dépenses, les dépenses de l’administration représenteraient 93% des dépenses totales. Les dépenses sont plus déconcentrées notamment pour les secteurs de l’éducation et de la santé. Les dépenses des collectivités représentent seulement 7% dont une grande partie sont celles des communes urbaines. » En conclusion, il affirme que
« cela fait de Madagascar un des pays les plus centralisés sur le plan budgétaire ».
Recueilli par R. C.
