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9 avril 2018 à 11:10 | ALIBABA SANS LES 40 (#10090)

Pour que certains s’empêchent de proférer des imbécillités sur le racisme (suite )

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/racisme-social-ce-que-les-plus-197807

On a donc vu dans un article précédent comment se comportaient les groupes sociaux entre eux. Qu’ils avaient la fâcheuse tendance à se mettre en opposition et discriminer ceux qui ne font pas partie de leur groupe. Mise en opposition et discrimination qui sera d’autant plus forte que la différence entre ces groupes est grande (au niveau des valeurs, codes, culture, etc).

C’est donc ce qui va se passer entre les groupes issus de milieux favorisés et les groupes issus de milieux défavorisés, où bien souvent les seconds vont être méprisés par les premiers. Il n’est pas rare en effet que les premiers parlent des seconds comme des beaufs, barbares, primate, brave bête, etc.

En privant les membres des groupes défavorisés de leur dignité, voire de leur humanité, il devient donc possible de jouer avec (sous prétexte d’humour), ou encore de les déposséder du peu qu’ils ont en toute bonne conscience (dépossession qui ne prendra pas forcément la forme d’une dépossession matérielle). Certaines fois cela peut aussi passer par la forme d’une condescendance exagérée et vexatoire qui masque le même sentiment de supériorité, mais exprimé de façon différente. Dans ce dernier cas l’attitude est moins dangereuse pour les personnes visées, il est vrai.

Bien heureusement tous les membres des groupes favorisés ne réagissent pas de cette façon, mais la chose n’est pas rare. Et cette opposition qui vise à protéger les valeurs et l’identité de notre propre groupe en dénigrant les valeurs et l’identité de l’autre groupe est bien sûr propre à chaque groupe social. Il ne provient pas uniquement des milieux favorisés, mais provient de comportements humains en général, de nos instincts qui nous poussent à rejeter ce qui est différent de nous, et ceux qui n’appartiennent pas à notre groupe.

On peut donc parler à ce niveau de racisme social, même si tous n’en ont pas conscience. On verra d’ailleurs certains de ces racistes sociaux pousser des cris d’orfraie face à toute forme de racisme basée sur la provenance ethnique, tout en oubliant que les racines du mal sont pourtant les mêmes : donc le rejet arbitraire de ce qui est différent de nous, ou encore la volonté de se sentir supérieur à l’autre.

Tentons maintenant de voir quelle est la réalité des choses. Autrement dit, si le dénigrement envers les groupes les moins favorisés est réellement justifié. Ou encore, si le sentiment de supériorité et la suffisance affichée de certains membres des groupes favorisés est dû à leurs compétences propres (auquel cas leur manque d’humilité pourrait à la limite se retrouver justifié), ou bien à d’autre facteurs.

Éducation et culture

Bourdieu a montré sur ce point l’inégalité des chances qu’il peut y avoir entre des individus issus de groupes favorisés et les autres. Cette inégalité provient de plusieurs facteurs. Notamment parce que les enfants issus de milieux favorisés bénéficient des codes, de l’éducation et de la culture de leurs parents et entourages. Codes et culture qui leur permettront également de mieux réussir leur scolarité. Parents et entourage leur apprendront également les codes et la culture nécessaire pour évoluer dans les milieux les plus rémunérateurs et protégés de la société. Il est évidant ici que parents et entourage d’individus issus de milieux défavorisés ne pourront pas fournir ce mode d’emploi et cette culture qu’ils ne possèdent pas, connaissances pourtant nécessaire pour pouvoir faciliter une réussite scolaire et un marche pied vers les milieux les plus intéressants/rémunérateurs.

Les enfants des milieux défavorisés devront donc apprendre par eux-mêmes ce qui a été donné à d’autres à la naissance. Cela ne favorise pas l’ascenseur social, et tend à cloisonner les groupes qui ne partagent pas les même codes entres eux. Une manière aussi pour un groupe de se protéger des autres, voire asseoir sa domination, en favorisant un certain hermétisme.

Blâmer le manque de culture et « d’éducation », ou encore se sentir supérieur pour ce qui a été donné à la naissance semble ici bien déconnecter de la réalité des choses. D’autant plus que culture et intelligence sont deux choses bien différentes, même si la première peut nourrir la seconde. Sur ce point comme sur d’autres, les pauvres ne devront compter que sur eux-mêmes pour trouver cette nourriture.

Emploi

Au-delà de la qualification qui va dépendre du niveau d’étude, trouver un emploi est notamment facilité par notre réseau. Si l’on a vu qu’il était bien plus facile d’obtenir un niveau d’étude et une éducation adéquat pour certains que pour d’autres, il en va de même pour ce qui est des réseaux dont pourront disposer les groupes sociaux privilégiés face aux autres. Déjà parce que les groupes sociaux privilégiés sont intégrés à un réseau économique dominant qui leur permettra d’obtenir par simple relation entretenue issue de ces réseaux, cooptation, ou encore piston, des postes plus intéressants. Ensuite parce que ceux qui évoluent dans ces milieux partagent majoritairement les mêmes codes et valeurs qui faciliteront l’entretien de ces types de réseau, comme leur acceptation pour évoluer dans ces types d’emploi.

Là encore, on peut voir l’inégalité au niveau de l’accès à des emplois intéressants/rémunérateur, voire l’accès à des emplois tout court pour certains. Privilège qui une fois de plus n’a rien à voir avec des compétences personnelles, mais qui est lié à un lieu de naissance.

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