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9 décembre 2017 à 08:24 | lysnorine (#9752)

« Aimé Césaire : Discours sur le colonialisme »

Voatonontonona etsy aloha moa ny anaran’i Aimé CÉSAIRE, ilay depiote Martiniquais, kômonista, nanoratra ilay boky nanakoako mitondra ny lohateny hoe : Discours sur le colonialisme (Éditions Présence Africaine, Paris, 1955), koa mba hahazoana mamakafaka bebe kokoa ny hevitra novelariny, dia misy andalan-tsoratra vitsivitsy ireto, notsoahana avy amin’ilay boky nosoratany .

Marihina koa fa : i Leopold Sedar SENGHOR, depioten’i Senegal faha-fanjanan-tany, no nanakiana ilay dokam-barotra hoe « y a bon banania » : “Mais je déchirerai les rires ’banania’ sur tous les murs de France”.(« Poème liminaire à L.-G. Damas », 1940, introduction au recueil « Hosties noires », 1948).

Fa ny tianay hisarihana ny sain’ny mpandinika ireto andalan-tsoratra ireto dia ny hoe : MBOLA TSY LANY ANDRO mihitsy NA TONTAN’NY ELA ny fivoasana raketiny, nataon’i A. Césaire FAHIZAY, amin’izao taon-jato faha-21 diavintsika izao !

« Colonisation et civilisation ?

[...] l’essentiel est ici [...] de répondre clair à l’innocente question initiale : qu’est-ce en son PRINCIPE que la COLONISATION ? De convenir de CE QU’ELLE N’EST ; ni évangélisation, ni entreprise philanthropique, ni volonté de reculer les frontières de l’ignorance, de la maladie, de la tyrannie, ni élargissement de Dieu, ni extension du Droit, d’admettre une fois pour toutes, sans volonté de broncher aux conséquences, que le geste décisif est ici de l’aventurier et du pirate, de l’épicier en grand et de l’armateur, du chercheur d’or et du marchand, de l’appétit et de la force, avec, derrière, l’ombre portée, maléfique, d’une forme de civilisation qui, à un moment de son histoire, se constate obligée, de façon interne, d’étendre à l’échelle mondiale la concurrence de ses économies antagonistes.

[...] ni Cortez [...] ni Pizarre (encore moins Marco Polo...) ne protestent d’être les fourriers d’un ordre supérieur ; qu’ils TUENT ; qu’ils PILLENT ; qu’ils ont des casques, des lances, des CUPIDITÉS ; que les baveurs sont venus plus tard ; que le grand responsable dans ce domaine est le PÉDANTISME CHRÉTIEN, pour avoir posé les ÉQUATIONS MALHONNÊTES : Christianisme = civilisation ; paganisme = sauvagerie, d’où ne pouvaient que s’ensuivre d’abominables conséquences colonialistes et racistes, dont les victimes devaient être les Indiens, les Jaunes, les Nègres. (pp.4,5)

Au bout du CAPITALISME, désireux de se survivre, il y a HITLER. Au bout de l’HUMANISME FORMEL et du renoncement philosophique, il y a Hitler.[...]

« NOUS ASPIRONS, NON PAS À L’ÉGALITÉ, MAIS À LA DOMINATION. Le pays de RACE ÉTRANGÈRE devra redevenir un pays de serfs, de journaliers agricoles ou de travailleurs industriels. IL NE S’AGIT PAS DE SUPPRIMER LES INÉGALITÉS parmi les hommes, MAIS DE LES AMPLIFIER et d’en faire une LOI ». [...]

Qui parle ? [...] c’est l’HUMANISTE OCCIDENTAL, le philosophe « idéaliste ». ... [Ernest] RENAN, : “La Réforme intellectuelle et morale” , écrit en France, au lendemain [1871] d’une guerre que la France avait voulu du droit contre la force, cela en dit long sur les mœurs bourgeois [...] (p.7)

Mais descendons encore d’un degré. Et c’est le POLITICIEN VERBEUX. Qui proteste ?
Personne, que je sache, lorsque M. Albert SARRAUT, tenant discours aux élèves de l’Ecole coloniale, leur enseigne qu’il serait puéril d’opposer aux entreprises européennes de colonisation “un PRÉTENDU DROIT D’OCCUPATION et je ne sais quel AUTRE DROIT de farouche isolement qui PÉRENNISERAIENT EN DES MAINS INCAPABLES la vaine possession de RICHESSES SANS EMPLOI”.

Et qui s’indigne d’entendre un certain R.P. BARDE assurer que les BIENS de ce monde, “s’ils restaient INDÉFINIMENT RÉPARTIS, comme ils le seraient SANS LA COLONISATION, NE RÉPONDRAIENT ni AUX DESSEINS DE DIEU, ni aux justes exigences de la collectivité humaine » ?

Attendu, comme l’affirme son confrère en christianisme, le R. P. MULLER : “que l’humanité NE DOIT PAS, ne peut pas SOUFFRIR que l’INCAPACITÉ, l’incurie, la PARESSE des PEUPLES SAUVAGES LAISSENT INDÉFINIMENT SANS EMPLOI LES RICHESSES que Dieu leur a confiées avec mission de les faire servir au bien de tous”.
Personne. [...]

Et pourtant, PAR LA BOUCHE des SARRAUT et des BARDE, des MULLER et des RENAN par la bouche de tous ceux qui jugeaient et jugent licite d’appliquer aux PEUPLES EXTRA-EUROPÉENS, et au bénéfice de nations plus fortes et mieux équipées, “une sorte d’EXPROPRIATION POUR CAUSE D’UTILITÉ PUBLIQUE ”, C’ÉTAIT DÉJÀ HITLER QUI PARLAIT ! (pp.8, 9).

[...] J’ai relevé dans l’histoire des expéditions coloniales quelques traits que j’ai cités ailleurs tout à loisir [...]

Fallait-il enfin rejeter dans les ténèbres de l’oubli le fait d’armes mémorable du COMMANDANT GÉRARD et se taire sur la prise d’Ambike [AMBIKY], une ville qui, à vrai dire, n’avait jamais songé à se défendre :

“Les tirailleurs n’avaient ordre de tuer que les hommes, mais on ne les retint pas ; enivrés de l’odeur du sang, ils n’épargnèrent pas une femme, pas un enfant... A la fin de l’après-midi, sous l’action de la chaleur, un petit brouillard s’éleva : c’était le sang des cinq mille victimes, l’ombre de la ville, qui s’évaporait au soleil couchant”.(pp. 9, 10).
(Hotohizana)

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