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8 juillet 2017 à 00:21 | liliquilit (#7755)

Je suis fatiguée de ce jeux de rôles des politiciens malgaches dont l’objectif est de démolir le pouvoir actuel afin de prendre leur place dans le seul but de bénéficier de leurs privilèges. Je prendrai ces gens là au sérieux le jour où ils oseront aborder les vrais problèmes de Madagascar et proposer les solutions qui s’imposent, à savoir une réforme de l’administration malgache et une réforme de la fiscalité. Ces deux réformes sont les seules qui permettront à Madagascar de sortir du gouffre, et cela fait bien longtemps que les PTF exigent de Madagascar ces réformes de fond. Pourquoi ? Parce que l’Etat, c’est d’abord les moyens de mettre en oeuvre une politique. Ce n’est même pas la peine de parler d’éducation, de santé, de sécurité, d’infrastructures, d’environnement si l’on a pas les moyens de mettre en oeuvre ces projets. Alors l’Etat malagasy a sollicité des emprunts extérieurs pour pouvoir fonctionner, je dis bien « fonctionner », ie pour payer ses fonctionnaires et non pour mettre en oeuvre une politique ... et compte-tenu des détournements et de la mauvaise gouvernance, les bailleurs ont fermé le robinet... Ensuite, l’Etat s’est aventuré dans les financements parallèles, échec total, car, financements parallèles ou non, on n’investit pas dans un pays qui n’est pas fiable... Enfin, l’Etat acculé, faute de financements extérieurs, s’est mis à piller ses ressources internes et a fonctionné en Etat mafieux, on voit où cela mène.... Aucun politicien n’a osé aborder le problème de la réforme de l’administration malagasy parceque c’est un sujet tabou, pas vendeur électoralement, et hyper sensible politiquement. Pourtant, il n’y a pas d’autre solution pour Madagascar, un pays ne peut émerger qu’en se réformant profondément et ne peut dépendre indéfiniment des apports extérieurs. L’ administration malagasy absorbe plus de 60% du budget de l’Etat, cette administration est totalement incompétente, corrompue, ne rend aucun service public alors que telle est sa mission. L’administration gangrène l’Etat, rackette les citoyens, les entrepreneurs et constitue un vrai frein à tout développement économique de ce pays. Alors qu’est-ce qu’il faut faire ? Faire le ménage tout simplement, se débarrasser de toute cette chien-lit inutile, garder les bons éléments (car il y a des bons éléments quand même dans l’administration) et recruter de nouveaux fonctionnaires sur la base de critères de compétence et d’éthique. Car Madagascar est un pays jeune, qui regorge de compétences et de bonnes volontés, mais que fait Madagascar pour que ces jeunes qui ont beaucoup sacrifié pour faire des études et ne trouvent aucun débouché dans la société actuelle malgré les efforts consentis ? Un jour ou l’autre, cela va péter, et quelque part, la révolution Rajoelina était un signe précurseur de ce choc de générations. Je ne souhaite pas à Madagascar ce conflit générationnel car les anciens, ceux qui sont intègres et dépositaires de la culture malagasy ont beaucoup à transmettre aux jeunes générations, simplement, il faut faire le tri, parmi les vieux et les jeunes, entre ceux qui veulent faire avancer ce pays et ceux qui font passer leur intérêt personnel avant le développement de leur pays. Quant à la perception de l’impôt, on revient à la définition première de l’Etat, car l’Etat prélève l’impôt sur les individus afin de réinvestir cet argent dans les biens et les services publics destinés à tous. Sauf qu’à Madagascar, je comprends que les citoyens soient réticents à payer leur impôts qui atterrit dans la poche de quelques uns et n’est pas réinvesti dans les services publics. Il revient à l’Etat de redonner confiance aux citoyens malgaches en faisant preuve de bonne gestion de la res publica qui doit être redistribuée dans les services publics. C’est possible, il n’y a qu’à regarder ce qui se passe chez nos voisins africains . Je prends pour exemple le Burkina Faso qui est un des pays les plus pauvres d’Afrique. Ce pays , dépourvu de toute ressource, est parfaitement géré et parvient à offrir à ses populations des routes et autoroutes en parfait état, de superbes infrastructures, le gaz et l’essence à bas coût, ainsi que les soins de santé, éducation etc... De sorte que les Burkinabé, même pauvres, ont tous un toît, à manger et un moyen de locomotion. Quand je lis sur les murs de la capitale burkinabé « Nous, Ouagalais, somme fiers de payer nos impôts et de contribuer au développement de notre Nation », je rêve un Madagascar où les Malgaches seraient fiers de leur pays, parce que l’Etat malagasy leur assure un minimum de dignité, à savoir, un hébergement, les moyens de se nourrir, de se déplacer, le travail, la sécurité, bref, le minimum vital... Tout cela est possible surtout dans un pays aussi riche que Madagascar, mais cela demande un peu de volonté de la part des politiques, beaucoup de courage, et surtout un sens aigu des responsabilités politiques. Je n’ai rien entendu de tel dans les discours des uns et des autres, donc toute cette agitation politique avant échéance électorale me laisse penseuse et surtout pantoise ...

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