L’édito de Ndimby et la polémique sur le cas des Karanas devraient nous amener tous à la question essentielle.
Pourquoi avons-nous des indignations circonstancielles ?
Pourquoi avons-nous perdu notre humanité, notre sensibilité et notre émotion d’enfant devant le malheur d’autrui ?
Comment peut-on tolérer :
 que des enfants naissent et vivent à la Réunion-kely ?
 que des femmes parfois violées qui n’ont pas pu avorter puissent vivre avec leur bébé dans les ruelles sordides d’Antananarivo sans abri ?
 que des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants n’ont comme activité que la mendicité et le vol à l’étalage ?
Comment comprendre que des personnes chrétiennes, « instruites » empruntent volontairement la voie du grand banditisme ?
Comment comprendre que devant la vérité du réel des hommes et des femmes détenant le pouvoir deviennent aveugles, dénégateurs ?
Pourquoi des gens n’ont aucune honte à afficher leur ignominie, leur racisme, leur xénophobie, leur envie de provoquer l’irréparable ?
Comment des actes comme à Antsakabary ont pu se produire dans un pays qui n’est pas en guerre ?
Comment la société malagasy est arrivée aussi bas ?
Dans quel domaine et sur quel sujet pouvons-nous être fiers de nous quand nos enfants et petits enfants nous demanderont des comptes sur l’héritage de leur tanindrazana ?
On leur parlera des neuvaines du CEM ?
du Conseil du Fampihavanana Malagasy ?
de nos ressentiments haineux envers les vazaha colonisateurs et des karanas qui s’enrichissent sur notre dos ?
de nos puissances à s’invectiver ,à s’injurier, à déshonorer par des attaques ad hominem ?
Non, on leur dira que nous ne sommes coupables de rien parce qu’ils y avaient les puissances occultes de l’Occident et les super-puissances de la juiverie, de la franc-maçonnerie, des illuminati et de la finance internationale contre nous.
Suivons donc les ordres du CEM, soupirons, prions, donnons notre obole dimanche, rendons grâce à Dieu pour les épreuves qu’il nous fait passer, implorons sa miséricorde, supplions, prions encore et toujours et ...
nous serons quittes de toutes nos dettes envers nos enfants !