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14 mars 2017 à 13:12 | Saint-Jo (#8511)

Bonjour , spliff !
Je crois que vous et moi avions déjà échangé sur ce que la culture collective d’un groupe de populations peut éventuellement lui apporter sur son chemin vers le développement .
Mais aussi à l’occasion j’ai signalé le puissant frein au développement que constitue la disparité culturelle existante à l’intérieur d’un groupe .
Dans les deux cas , il me semble avoir donné des exemples précis vécus .

Sur le sujet , apport de la culture collective pour favoriser le développement , regarder les choses avec uniquement de l’objectivité me semble une grosse erreur . Car le sujet concerne un groupe d’êtres humains . Ce qui sous-entend que l’affectif y prend une très grande part . Sans remettre en cause l’objectivité , bien sûr . Car un groupe d’êtres humains , même en nombre finis d’individus , est constitué d’un nombre infini de cas particuliers . Un seul être humain est doté de différentes humeurs si complexes qu’il est impossible de le « mettre en équation » afin de pouvoir prévoir avec exactitude son comportement devant telle ou telle situation . Alors , le problème est encore plus ardue s’il s’agit d’un groupe . Mais un tronc commun de valeurs partagées par une majorité influente du groupe peut être un facteur entraînant décisif pour tout le groupe . Et c’est de cela que j’ai parlé l’autre fois .

J’ai roulé ma bosse dans certaines régions de ce pays . Pour faciliter la localisation il vaut mieux que je nomme plutôt les endroits que je ne connais pas : le nord , le moyen sud-est ainsi que les rives du moyen-sud .
En-dehors de l’Imerina , la région qui m’a réellement fait grande impression c’est le Grand Sud et ses populations ! J’y ai appris beaucoup au contact de Vezo , de Tanosy , de Bara , de Tandroy et de Mahafaly . C’était tout simplement décoiffant !
Si ces populations du Grand Sud s’auto-gouvernent et s’auto-administrent elles-mêmes , alors il n’est pas sûr du tout qu’elles n’amélioreront pas considérablement leurs conditions de vie .

Et bien évidemment , en tant que Merina de partout et de nulle part ,
[ ha-ha-ha ! qui vous savez en aura encore mal aux tripes encore une fois ] ,
je connais l’Imerina (sa géographie , son Histoire , sa culture , ses us et coutumes , ses légendes) .
Et je suis absolument sûr , vraiment certain que :
si l’Imerina se gouverne et s’administre elle-même ,
alors en deux générations au maximum elle sera sortie de ce terrifiant sous-développement .

Vous savez , spliff , en octobre 1982 , de passage à Paris j’ai pu assister incognito à une soutenance de thèse d’anthropologie faite par un Malagasy à « Paris VII » , à Jussieu (si vous sortez de la bouche du métro , vous regardez la tour centrale , la soutenance avait eu lieu au 1er étage dans le bâtiment à l’aile gauche juste au bord de la route près de l’entrée) . La critique du jury fut très positive . Mais , selon l’usage dans ces cas-là , le jury avait fait part de son petit regret dont le but réel est d’inciter le fraîchement titré docteur à poursuivre ses recherches . Le petit regret formulé par le jury était cette fois-là l’absence d’une analyse-description de la société merina . Tâche très ardue , compte tenu des innombrables non-dits mais pourtant très largement respectés qui existent chez les Merina . Mais depuis le temps , je pense que le chercheur a terminé cet autre sujet .
J’ignore si ce chercheur est vous-même personnellement spliff , mais cela vaut le coup de lire le contenu de sa thèse et même ses livres . Je ne fais pas de la pub commerciale , car ce genre de publications se trouvent facilement dans les bonnes bibliothèques (à la rigueur spécialisées) .

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