Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
jeudi 18 avril 2024
Antananarivo | 18h51
 

Répondre à un commentaire

14 octobre 2016 à 12:23 | Vohitra (#7654)

Bonjour à tous,

Il ne faut pas blâmer les sociétés chinoises dans ce genre d’affaires, si douteuses soient-elles, elles sont venues ici à Madagascar pour faire des profits, évidemment il y en a quelques uns de chez nous qui ont fait des appels alléchants à leurs endroits pour injecter des sous dans ces exploitations.

Les procédures pourraient se dérouler en trois étapes dans ces affaires nébuleuses :

• Quelques têtes brulées, des pieds nickelés, ayant suffisamment de pouvoir et d’autorités ont fait appel à ces entreprises chinoises ; ces personnages hauts placés auraient demandé aux chinois de chercher à Madagascar des endroits renfermant des richesses minières en utilisant des technologies et équipements adéquats à leur disposition ; à ce niveau des tractations, un premier versement des contreparties serait effectué de préférence auprès d’une banque à l’étranger ; ce sont les pieds nickelés qui font l’intermédiation pour le recrutement de bureau d’étude local et d’association (prestataires de services) qui vont épauler les chinois dans les contacts auprès des autorités communales et villageoises ciblées

• Sans permis d’exploitation ni permis environnemental, les chinois font des descentes sur terrain afin de dénicher les endroits propices, et une fois ciblés, les sites seront délimités par les prestataires de services, et les campagnes de sensibilisation et de corruption déguisée commencent au niveau de l’environnement humain des sites, les autorités et élus, les leaders villageois et autres autorités coutumières ; c’est à ce niveau que démarrent les procédures auprès des services administratifs du pays, notamment le BCM et ONE, et autres autorités au niveau des collectivités locales ; des rapports techniques préliminaires sont établis par les prestataires de services, et en contreparties de la validation et approbation par les services administratifs, un deuxième versement est demandé auprès des chinois.

• En contrepartie de deux versements déjà effectués, les chinois demandent et exigent à ce qu’ils puissent démarrer l’exploitation proprement dite sans qu’il y ait ni licence d’exploitation ni permis environnemental, à charge pour les pieds nickelés grassement payés de faire en sorte que la délivrance des paperasses administratives et autres autorisations nécessaires soit facilitée dans les brefs délais ; c’est à ce niveau que les problèmes commencent pour les chinois : les pieds nickelés rechignent à payer confortablement les fonctionnaires et autres élus locaux, et ils usent pour s’y faire des pressions politiques inimaginables, et les fuites commencent à apparaître en public ; la population locale et autre communauté commencent aussi à faire des résistances, et des oppositions bien coordonnées (de façon politique ou ethno-politique ou purement communautaire) vont faire jour. Et les chinois sont devenus embarrassés par la tournure de la situation, et ils commencent à s’agiter et s’inquiètent pour les investissements effectués grâce aux deux versements déjà faits ; et c’est le moment propice pour les pieds nickelés pour presser les chinois à faire un troisième versement afin de calmer la situation et trouver des arrangements acceptables (recherche de nouveaux sites ou report du démarrage des exploitations) ; et c’est après ce versement qu’un « memorandum of understanding » et autre « accord d’agrément » assortis des papiers administratifs seront délivrés, pour arriver finalement au démarrage des exploitations.

En somme, c’est un business opaque et truffé de pressions et rackets en tout genre, pour les pieds nickelés, l’essentiel c’est de rafler et accumuler des sommes considérables tout en restant à l’ombre et en faisant intervenir de nombreux intermédiaires jouant les rôles de fusibles à tout les niveaux.

Les premiers perdants dans toutes ces affaires sont la caisse de l’Etat et la population locale des sites d’exploitation, les activités commencent alors qu’on n’arrive même pas à ni prévoir ni cerner les répercussions d’ordre financier et économique, les retombées sociales, des exploitations de ce genre.

Ce qui est très grave, c’est que tous les contrats miniers, quel que soit leur envergure en termes de volume d’investissement, tous ces contrats sont assortis d’une « clause de confidentialité » approuvés par les deux parties signataires, et qui à mon humble avis est une porte ouverte à toutes les formes possibles de corruptions politiques dans le pays.

Lequel parmi nous, à part les initiés, a déjà eu la possibilité de voir les termes des contrats entre l’Etat Malagasy et ces grandes sociétés minières opérant déjà à Madagascar ?

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS