Omer Beriziky pour l'instant écoute et parle peu ; même aux cours de ses tête-à-têtes, il semble qu'il ne s'exprime guère sur les postes qu'il pourrait envisager de confier à tel ou telle personne, ou tel ou tel mouvement politique. Si l'on essaie de se plier un instant au délicat exercice de se mettre dans la peau d'Omer Beriziky, l'on ne peut que largement comprendre son mutisme ; parce qu'il y aurait de quoi être découragé. On attend du tout récent Premier ministre qu'il forme un nouveau (...)

Le problème avec l'ariary, c'est que ça continue de perturber tous nos repères. À Madagascar, un milliardaire, c'est un milliardaire en FMG, pas en Ariary. Il y a bien Pierrot et Marc qui ont tenté de contourner le problème en faisant le coup avec du dollar et de l'euro, mais comme c'est une toute autre échelle, on préfère ne pas en parler au nom des principes de consensualité et d'inclusivité d'inconvertibilité et d'incommunicabilité. Avec l'ariary, la complication est plus subtile, mais elle n'en est (...)

Que vaut une signature ? C'est la question qui vint immédiatement à l'esprit, en apprenant Lundi que le Premier ministre grec, George Papandreou, avait donné un peu plus de crédibilité aux festivités d'Halloween en annonçant un référendum sur le plan d'austérité. La panique qui s'en est ensuivie sur les marchés financiers fut plutôt sanglante... De la même manière qu'il a été reproché à Andry Rajoelina d'avoir signé à Maputo avant de récuser les accords, il est reproché à George Papandreou d'avoir signé un (...)

Parce que les vendredis sont propices à l'amusement, j'avais fait deux paris hier. Le premier pari a été gagné. Je ne me suis pas trompé sur l'heure de la divulgation du nom du nouveau Premier ministre. En se basant sur les habitudes locales de marchandage, combinées au légendaire manque de ponctualité des dirigeants de cette transition, un retard apparaissait inéluctable. Mais en estimant la volonté d'en finir des médiateurs internationaux et les capacités physiques de résistance des protagonistes, (...)

Le quotidien de la rédaction d'un site web ne diffère pas si profondément de celui de la majorité de la population urbaine ; sauf que pour une bonne partie d'entre nous, une fraction importante du travail se fait de nuit. Diurnes comme nocturnes, les Tananariviens maudissent intérieurement la JIRAMA. Depuis quarante huit heures, les coupures d'électricité se multiplient et s'éternisent. Les gens ont tort de se plaindre. Ce qui est rassurant avec les bons fournisseurs, c'est qu'ils sont en mesure de (...)

En lisant le texte d'Ibrahim Coulibaly publié hier, deux pensées me sont venues à l'esprit. La première, c'est que les paysans maliens ont bien de la chance d'avoir un porte-parole s'exprimant d'une voix aussi claire et forte. La deuxième, c'est que cette parole est bien la première venant d'Afrique subsaharienne que je puisse comparer au mouvement international des Indignés. Son « On n’a pas le droit de nous dire : vous mangerez quand vous serez compétitifs » résonne étonnament comme le « Nous (...)

Le soir du vendredi 15 octobre, Marius Fransman souhaitait une nomination de Premier ministre de consensus pour le 26 du même mois, et ce pour permettre une prise de fonction le 1er novembre. Malgré ce calendrier ambitieux, on rencontrait encore une certaine incrédulité des uns et des autres lorsqu'on annonçait la démission du gouvernement Vital le lundi suivant et le dépôt des candidatures pour le mercredi. Cette incrédulité découlait bien sûr de l'habitude ancrée depuis le début de la crise, de (...)

(3) Le troisième homme est donc Pierrot Botozara. L'homme est sans doute moins polémique que Naika Eliane ou Manandafy Rakotonirina, mais à n'être proposé que par une seule mouvance fut-elle appelée Ravalomanana, l'on peut se demander si l'on a une bonne chance de finir en tête à la course au Prem's. (2) La deuxième personne du deuxième sexe, pour reprendre une expression popularisée par Simone 2 Beauvoir, est Monique Andréas, dont une enième fonction est d'être la moitié de Manassé Esoavelomandroso (...)

Parler du projet de Loi de Finances au moment où le ministre qui l'a conçue n'est plus vraiment en mesure de le défendre, et que l'on n'a aucune idée des personnes qui seront chargées d'exécuter ladite Loi de Finances, semble ne pas avoir tellement de sens. Mais l'on peut au contraire estimer qu'il n'est pas de meilleur moment pour examiner en profondeur un tel projet, car pour une fois les circonstances permettent de séparer plus nettement critique du texte et de sa philosophie et critique de (...)

Les événements seraient-ils en train de démentir enfin le légendaire moramora malagasy et celui de la SADC ? Après la signature du cadre de mise en oeuvre de la feuille de route le Vendredi, voilà la démission du gouvernement le Lundi et la remise des propositions de noms de Premier ministre pour le Mercredi. La suite pourra-t-elle continuer à ce rythme ? Selon le cadre de mise en oeuvre, le nouveau Premier ministre doit être nommé d'ici au 1er novembre : faudra-t-il vraiment 12 jours à Andry (...)

À lire les commentaires de quelques lecteurs sur les éditoriaux depuis le début de cette semaine, il semble que quelques clarifications ne seraient pas inutiles. Désolé de les apporter un peu tardivement, la JIRAMA ayant joué un mauvais tour à l'éditorial hier... Pourquoi ce type d'éditorial ? Qu'ils soient signés de Ndimby ou de Patrick, les éditoriaux qui sont parus cette semaine étaient d'une nature un peu particulière : s'ils se basent bien sur l'actualité, celle-ci servait plutôt à fournir des (...)

Il n'est pas facile, avons-nous souligné, de sortir d'un brouhaha de voix isolées à une expression forte et audible. Bien que la spontanéité ait des côtés positifs et soit indispensable à un mouvement citoyen, elle a aussi des inconvénients. Dans toute activité humaine un tant soit peu ambitieuse, une véritable approche stratégique s’impose si l’on veut aboutir à quelque chose. Et plus le but est important ou les conséquences possibles d'un échec sont dramatiques, plus la planification devient (...)

N'est pas bâtisseur qui veut, a écrit non sans raisons Ndimby hier. Mais notre pays nous prouve que les tâcherons peuvent se révéler particulièrement nombreux. Comme on peut le constater ici, le résultat, sans être franchement laid, peut s'avérer d'une harmonie très discutable. Au delà d'une certaine densité, la spontanéité ne garantit pas de bons résultats. 193 partis politiques en mars 2009, 286 en février dernier. Personne ne prétendra que ces nombres constituent un indicateur rassurant de l'intérêt des (...)

Quelques heures après avoir risqué à la fin de mon éditorial précédent une comparaison entre Steve Jobs et les hommes politiques malgaches, j'ai été invité à m'expliquer sur les différences que je percevais entre un Steve Jobs et un Marc Ravalomanana, en tant qu'entrepreneurs. Après tout, les deux hommes ont en commun un certain nombre de qualités (opiniâtreté, capacité intense de travail, sens de la communication) et de défauts (caractère tyrannique). Et entre les zanak'i Dada et les Applemaniaques, on (...)

C'est reparti comme en 40 ? Alors que la matinée d'hier était dominée entre grogne légitime contre les coupures de la Jirama et les rumeurs d'imminente démission du gouvernement, la principale information nationale de la journée fut finalement la conférence de presse de la mouvance Zafy au cours de laquelle le Professeur déclarait qu'il n'acceptera pas Andry Rajoelina à la tête de l'exécutif. À ce titre, Zafy Albert ne lui adressera pas de propositions de noms au poste de Premier ministre ; en tout (...)

Enfin... la Troïka de la SADC est un peu sortie de son silence ce dimanche. À travers un communiqué, elle a exhorté les politiciens malgaches à tenir leur engagement commun et à « s'abstenir de faire des déclarations unilatérales » sur le processus de sortie de crise. Rappel à l'ordre Ce n'était pas trop tôt. À trop laisser les différents politiciens malgaches adopter la pose d'acteurs incontournables, la SADC risquait de retrouver à nouveau dangereusement fragilisée l'oeuvre qu'elle avait laborieusement (...)

Le trophée international du comportement de chauffeur de taxi-be malotru est attribué, avec les félicitations du jury et les grandes palmes académiques, au général Dolin Rasolosoa, président du Conseil supérieur de la Transition de son état. Prié depuis le Conseil des ministres du 7 septembre de restituer les 4x4 Toyota Prado blancs offerts par l'UNICEF aux directions régionales du ministère de l'Éducation nationale, il a déclaré Mardi : « Un chef d'institution ne va quand même pas aller au travail à (...)

Lire l’éditorial de mercredi pourrait donner l'impression que son auteur aime prendre le ton d'un Procureur de la République. Pour éviter d'envenimer les relations entre les différents métiers de la fonction juridictionnelle, je tenterai plutôt aujourd'hui de me mettre dans la peau d'un avocat. Sans hélas pouvoir en toucher les honoraires, me contentant du plaisir d'illustrer via un nouvel angle que le Droit n'est pas affaire de sentiment... Mais quitte à se glisser dans la peau d'un avocat, (...)

D'après ce que je comprends des traditions hindouistes et bouddhistes, un mantra est une formule condensée en une série de sons. Le mantra est un support de méditation. Les sons, qu'ils soient prononcés à voix haute ou intériorisés, doivent être répétés de nombreuses fois suivant un certain rythme. À Madagascar, les mots « réconciliez-vous » semblent avoir acquis ce statut de mantra, incessament répétés au cours des derniers mois. Il reste à voir si la méditation suit vraiment derrière, ou s'il n'y a là (...)

Qu'y a-t-il en commun entre un condamné à mort dans l'État américain de Georgie et un président de la République à Madagascar ? Rien, sinon qu'ils provoquent un indispensable débat sur le système judiciaire. Troy Davis est mort ce jeudi à 6h 08, heure malgache, soit le mercredi 21 septembre à 23h 08 heure du pénitencier de Jackson. Son exécution était prévue à 19h. Elle a été retardée de plus de quatre heures, dans l'attente d'une décision de la Cour suprême des Etats-Unis qui a finalement autorisé la mise (...)