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Tribune libre

Lettre de lecteur

« Vite et fort, agissons pour nos enfants oubliés ! »

lundi 2 juin 2008 |  686 visites 

« Chaque année, deux évènements nous rappellent à nos devoirs vis-à-vis des enfants : le mois de juin qui est dédié aux enfants, et la Journée mondiale de l’enfance fêtée le 20 novembre en mémoire de la Convention Internationale des droits de l’Enfant de 1989. Ces célébrations se répètent avec des discours pleins de bonnes intentions et de résolutions. Mais voyons-nous vraiment que la vie des enfants dans nos pays pauvres s’améliore ?

En janvier 2008, I’UNICEF s’est réjoui de la régression de la mortalité des enfants de moins de 5 ans. Mais pouvons-nous nous satisfaire de cet heureux constat ? Aujourd’hui, un milliard d’enfants de moins de 18 ans (soit plus de la moitié des enfants de la Planète) souffrent de privations extrêmes liées à la pauvreté, aux guerres et au VIH / SIDA : malnutrition et famine ; absence de logements décents et de vie familiale (enfants abandonnés ou orphelins) ; inaccès à l’école et aux soins de santé ; travail forcé et prostitution ; enrôlement pour les guerres.

Tous les jours, nous entendons parler des droits humains inscrits dans la Déclaration Universelle des droits de l’homme qui précise que « I’enfance a droit à une aide et une assistance spéciales » et les médias nous rapportent l’inhumanité de la vie de millions d’enfants dans le monde. D’un côté des incantations et de l’autre une réalité qui les dément !

Hélas, il n’est pas besoin de regarder au-delà de nos Côtes pour voir les souffrances quotidiennes de milliers de nos enfants survivant dans les rues de notre capitale et de nos villes, et dans les zones rurales du Pays.

Les ingénieurs savent inventer de nouvelles technologies positives et, depuis peu, de nombreux pays ont heureusement commencé à lutter contre le réchauffement climatique, les pollutions et le gaspillage des énergies non renouvelables. Tout prouve les capacités de l’homme à vouloir humaniser la Terre. Mais dans Ie monde et dans notre pays, dirigeants, ingénieurs et économistes sont incapables d’investir massivement et d’agir judicieusement pour lutter fort, vite et tous les jours contre la pauvreté pour que les droits humains et ceux des enfants soient une réalité. Pourtant, les bonnes volontés ne manquent pas pour s’acharner à combattre la pauvreté avec peu de moyens parce qu’elles se heurtent à l’indifférence des responsables et des nantis qui ne contribuent pas à leurs actions. Pourquoi, si ce n’est par défaut de morale et d’audace politique et financière ?

Malgré ce tableau dramatique et scandaleux, je veux témoigner du courage de nombreux pauvres et suggérer humblement pour notre pays à partir d’un lieu de vie difficile qui est une décharge, deux axes concrets d’actions qui les aideraient.

Ici, tous les jours, je vois des jeunes filles fières de leur maternité, mais abandonnées par le père irresponsable et qui n’ont pas de travail pour assumer leur(s) enfant(s). Et je vois aussi des mamans et des grands-mères donnant le peu qu’elles ont pour ces adolescentes et leurs jeunes enfants. Ces femmes agissent pour les droits de l’enfant ! Leur dignité admirable doit réveiller les consciences endormies et les inciter à s’unir à elles pour développer une nation fraternelle, socialement et économiquement. Nous ne construirons pas notre développement en laissant les pauvres dans l’exclusion, et particulièrement les enfants ! Faisons véritablement vivre le Fihavanana parce que l’avenir sera dans les mains de nos enfants, occupons-nous d’eux matériellement, intellectuellement et spirituellement. Chacun peut agir dans son quartier et tous ensemble (Etat, familles, ONG, églises et dirigeants économiques) agissons dans tout le Pays. J’invite les Autorités publiques et toutes les composantes de la société civile à conclure un pacte pour agir solidairement contre la pauvreté par :
- La programmation d’une aide financière publique (nationale et internationale) et privée destinée aux ONG humanitaires agréées, fondée sur des objectifs et des obligations de résultats qui seront évaluées par des instances indépendantes,
- La mise en œuvre par tous les médias, les écoles et les loisirs culturels et sportifs d’un programme national d’éducation morale et de citoyenneté des adolescents pour qu’ils prennent conscience des conséquences d’une sexualité irresponsable pour leur propre vie et celle de leurs enfants mis au monde sans amour et sans avenir !

Ce n’est pas un réve ! Nous pouvons mettre en œuvre cette résolution du Conseil du gouvemement, adoptée le 31 mai 2005 : « Ensemble, assurons les droits de chaque enfant à la nutrition, à la santé, à l’éducation et à la protection ». Cela n’arrivera pas tout seul : cela nécessite des sacrifices et des efforts. C’est possible si nous le voulons ».

Père Pedro Opeka
A. H. Akamasoa

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