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Economie

Vanille

Vers une pénurie dès cette année

mercredi 13 janvier 2010

(MFI) Les exportateurs de vanille malgache se désolent de la dégringolade des prix mondiaux, alors que le gouvernement d’Antananarivo leur a imposé un prix minimum à l’export depuis trois mois. Mais la prochaine récolte s’annonce tellement catastrophique sur la Grande île que les prix pourraient remonter à très court terme.

Une équipe d’agronomes vient d’évaluer sur place la production de vanille de l’an prochain. « Les résultats sont épouvantables », confie Michel Manceau, consultant de la filière. Plus d’un tiers des vanilliers malgaches ont été détruits par un champignon, la fusariose, et presque toutes les plantations vieilles de plus de deux ans sont infectées... La production 2010 pourrait ne pas dépasser 800 tonnes, contre plus de 2 000 tonnes l’an dernier.

On s’attendait déjà à un recul important, les paysans avaient « pollinisé » moins de fleurs de vanille depuis l’automne, découragés par la chute des prix divisés par 3 en un an. On prévoyait une pénurie sur les marchés, mais seulement en 2011. Elle pourrait sévir dès cette année, du fait de la baisse dramatique de l’offre malgache, deux-tiers de la vanille naturelle mondiale mais aussi des mauvaises récoltes annoncées en Inde, en Ouganda, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Indonésie (150 petites tonnes chacun). Un trader allemand s’attend à ce que les prix de la vanille naturelle se redressent dès ce mois de janvier !

Les grossistes stockent dans l’attente de la remontée des cours

Cette perspective va réjouir les intermédiaires de la vanille malgache. Depuis trois mois, les exportateurs n’avaient plus le droit d’embarquer la vanille séchée à moins de 27 dollars le kilo, alors qu’ils ne pouvaient pas la vendre beaucoup plus de 18 dollars pour la qualité moyenne. Le gouvernement d’Antananarivo avait imposé ce prix plancher à l’export mais aussi un prix minimum aux producteurs pour préserver leur revenu. Une promesse du président Andry Rajoelina, qui avait abouti au résultat inverse : moins d’achats auprès des paysans... et moins de rentrées de devises pour les caisses de l’Etat, les exportateurs ayant soit refusé d’embarquer la marchandise à perte, soit contourné la loi par la contrebande, soit rechigné à rapatrier les devises en proportion de ce nouveau barème. Les rares opérateurs favorables à ce prix minimum étaient accusés de privilégier l’écoulement de la production précédente aux dépens de la nouvelle récolte. La vanille naturelle s’étant moins bien vendue aux Etats-Unis ou en Europe cette année. Du fait de la crise, certains traders se retrouvaient avec des stocks dans les pays consommateurs, jusqu’à 1 500 tonnes au total à ce jour.

La situation va maintenant s’inverser. C’est dans les ports malgaches qu’on stocke, les grossistes attendant que les prix mondiaux remontent en flèche. La demande se reprend alors que l’offre restera faible pendant au moins trois ans, estiment les agronomes, le temps d’éradiquer le champignon des vanilliers malgaches.

Claire Fages

3 commentaires

Vos commentaires

  • 13 janvier 2010 à 11:07 | Albatros (#234)

    Pénurie !!! . Pas pour tout le monde.

    Pénurie, pour les petits exploitants mais pas pour les grossistes et les intermédiaires. Ces deux derniers groupes vont pouvoir mettre le couteau sous la gorge des petits producteurs malgaches en baissant le plus possible le montant de leurs achats en prétextant la baisse des cours mondiaux. Puis stocker en attendant la remonté de ces cours.

    Une fois fortune faite ils pourront faire les généreux en distribuant quelques kilo de riz comme à Majunga en fin de semaine dernière.

  • 13 janvier 2010 à 22:36 | MPANARA-MASO (#3700)

    Une pénurie devait être inciter tous malagasy à réaliser la culture du vanillier, cette orchidée pousse bien sur les hauts-plateaux de Mada.Et ça
    produit. Je n’ai que cinq pieds mais qui produisent bien. La polinisation est un coup à apprendre . J’incite vivement à tous ceux qui ont la possibilité de s’y essayer car ça peut vous donner des idées.

    • 15 janvier 2010 à 00:09 | rabri (#2507) répond à MPANARA-MASO

      Bien vu MPANARA-MASO !!

      A part le vanillier, le café (variété Arabica, le plus prisé sur le marché européen) pousse aussi sur les Hauts Plateaux à l’instar de ce qui se passe sur les Hauts Plateaux éthiopiens ou ailleurs.

      Que faire aussi de toutes ces étendues des hauts plateaux laissée en friche : culture du riz avec zéro labour, élevage de moutons et de chèvres (= efficace entre autre pour lutter contre les feux de brousse ), vignoble ??

      Tsy ny tany no ratsy fa ny olona no efa lany vatsy e ! (Mahaleo)

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