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Politique

Opération « Tandroka » dans le Sud

Vers une enquête indépendante

jeudi 29 novembre 2012

« Trop de rumeurs et d’exagérations », a déclaré à la presse le Premier ministre Omer Beriziky en sortant d’une réunion tenue à Mahazoarivo entre quelques membres du Gouvernement, les principaux responsables des forces de l’ordre, de nombreux ambassadeurs et la coordinatrice résidente du Système des Nations Unies, Mme Fatma Samoura.

Toujours est-il que le chef de gouvernement a marqué son approbation face à la demande formulée par la Communauté internationale d’une enquête indépendante qui aura à faire la lumière sur les accusations de graves violations des droits de l’Homme qui auraient été commises par les forces spéciales lors de l’opération de sécurisation « Tandroka » au sud de Madagascar.

Dans un communiqué publié ce même jour, les responsables de la sécurité ne nient pas que des abus aient pu être commis : mais elles affirment qu’il s’agit d’actes isolés et soulignent que la hiérarchie a pris des mesures à la fois disciplinaires et pénales envers les auteurs de tels actes. Ainsi, un lieutenant-colonel du Commandement des formations spécialisées (CFS) d’Ivato qui a participé à l’opération Tandroka a été placé sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Betroka pour extorsion de fonds et violences illégales.

Les forces de l’ordre relèvent que leur présence a en revanche permis de mettre fin aux affrontements entre populations civiles qui avaient fait 129 morts à Mahandrazana Fenoandalana, 67 décès à Beseva et 28 autres à Emanobo. Elles déclarent qu’en conformité avec la loi, la reddition des malfaiteurs a été privilégiée — notamment à travers l’usage de sommations effectuées par mégaphone — et le communiqué estime que si l’on compare le nombre de 79 malfaiteurs arrêtés et présentés au Tribunal par rapport à celui de 40 décédés, les forces de sécurité ne se sont nullement adonnées à des massacres.

Si l’on comprend bien le communiqué des forces de sécurité, celles-ci doivent faire face à des situations complètement inédites, comme celles qui ont entrainé la mort de 10 de leurs éléments à Iabohazo en Juin ou de 7 autres à Bekojoy Antanimaty en Septembre. Les responsables de la sécurité regrettent alors que certains, notamment Christian Mukosa d’Amnesty International qui est nommément cité dans le communiqué, se soient contentés pour se faire leur opinion de « témoignages à objectif politique » faits par des individus qui n’auraient jamais été dans le sud de Madagascar depuis le début des faits.

Amnesty avait rapporté des témoignages faisant état de villageois brûlés vifs dans l’incendie de leur maison, de récoltes anéanties, d’exécutions sommaires dont celle d’une enfant de six ans, d’un handicapé ou des parents et de l’épouse d’un suspect.

Leonidas Tezapsidis, représentant résident de l’Union Européenne à Madagascar, déclarait en sortie de la réunion que de tels faits, s’ils étaient avérés, pouvaient influencer les projets de coopération déjà lancés, sans exclure la coopération en matière électorale. Tout en étant conscient que le problème, étant lié à l’instabilité politique et à la pauvreté, ne pourrait être totalement résolu, il espérait que les mesures nécessaires seront prises pour ramener la confiance qui a été perturbée.

Il est vraisemblable que l’enquête indépendante sera diligentée par les Nations Unies.

Recueilli par Yann

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