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Editorial

Ventre affamé, mais grandes oreilles ?

jeudi 11 février 2010 | Ndimby A.

Un documentaire d’Arte consacré au bilan d’un an de crise me laisse perplexe. Daté de novembre 2009, il met en scène une femme, prénommée Violette, supporter fervente de la cause de Andry Rajoelina au début de l’année dernière, et qui continue à l’être aujourd’hui, même si elle se rend compte qu’à cause de la crise qui a suivi le coup d’Etat, elle fait face à de sévères difficultés. Toutefois, elle estime que ses problèmes ne sont pas de la faute de Andry Rajoelina, mais du « sabotazy » perpétré par les trois anciens présidents qui mettent des bâtons dans les roues de la transition. L’exemple de cette Violette démontre qu’à Madagascar, Maslow a tort : certaines personnes peuvent rêver d’épanouissement et de démocratie, même si elles ont du mal à satisfaire leurs besoins physiologiques. Violette est donc, avec tout le respect que je lui dois, l’exemple du paradoxe malgache : la foi aveugle dans le paradis futur promis par le Messie du moment, même si le présent concret est un enfer. Tsy maintsy mandresy ny tolona, na hihinana ny tsy fihinana aza ny olona… Aucune différence entre le Paradisa sosialista de Ratsiraka, le Minoa fotsiny ihany de Ravalomanana, et maintenant le Madagasikaran’i Tanora Gasy Vonona de Rajoelina : pour la majorité, malgré les belles promesses, manger correctement reste un challenge permanent. Mais curieusement, à Madagascar, les ventres affamés ont de grandes oreilles.

Le challenge de la croissance démographique

Selon l’évidence des chiffres, Madagascar serait un pays à vocation agricole. Les statistiques provenant du Population reference bureau font état de 19,464 millions de Malgaches à la mi-2009, dont 70% qui vivent dans le milieu rural. Selon les projections, il y aura 28 millions de Malgaches en 2025, et 42 millions en 2050. Le constat est simple : aussi bien pour les besoins présents que les besoins futurs, l’agriculture doit être une priorité. Car d’ici 40 ans, la population aura doublé, et il faudra bien continuer à la nourrir.

Pour le moment, seulement 2 millions d’hectares sont occupés par les cultures vivrières, dont environ 60 % pour le riz. L’agriculture malgache se caractérise par une multitude de petites exploitations, dont la surface cultivée est en moyenne de 1,2 ha par exploitation (source INSTAT), et dont les produits sont principalement orientés vers l’autoconsommation. Ainsi, seul le quart de la production nationale de paddy est mis en vente sur le marché. À ceci s’ajoute la question du rendement moyen, qui pour le riz, est de 2 tonnes par hectare. Le système de riziculture intensive (SRI), technique inventée à Madagascar, permet des rendements pouvant aller jusqu’à 15 tonnes à l’hectare, voire plus (jusqu’à 28 t/ha). Cependant, malgré ces chiffres prometteurs, le SRI a du mal à s’imposer à Madagascar, même si d’autres pays s’y intéressent de plus en plus. Parmi les contraintes, on cite souvent la quantité de main d’œuvre nécessaire lors d’une des phases de repiquage dans le processus.

Résultat : malgré son potentiel agricole, le pays continue à être importateur net en riz chaque année. Depuis 2005, la consommation annuelle de riz à Madagascar est de 2,5 millions de tonnes, dont environ 10% sont importés. Et au vu des chiffres de la malnutrition fournis par la FAO (37% en 2005), le pays ne peut toujours pas assurer l’autosuffisance alimentaire de ses habitants, près de 50 ans après le retour à Indépendance.

Le riz en tant que sujet politique

La gestion du riz et de son prix a toujours été une affaire politique à Madagascar. Il y a 30 ans, pour tenter de réagir suite à la déliquescence de la production rizicole, le gouvernement avait décidé de doubler le prix d’achat du paddy aux producteurs, en pensant les motiver par ce moyen à produire plus. Malheureusement, cela eut le résultat contraire. La production baissa encore, car certains paysans ont exploité l’effet pervers de la mesure : gagner autant en travaillant moins. On rappelle que de cette époque et des mesures « socialistes » (monopole étatique de la commercialisation) datent les premières grandes désorganisations de la filière riz, qui ont entrainé les premières importations massives pour suppléer à la défaillance de la production (354.000 tonnes importées en 1982).

Plus récemment, rappelons que certaines décisions prises à sa naissance par la Haute autorité de la transition (HAT) ont également perturbé pendant plusieurs mois le marché du riz à Madagascar. En premier lieu, la décision populiste, et donc stupide, de faire vendre du riz à 500 ariary le kilo, pour séduire la plèbe au-delà de tout calcul de revient économique. Cela a démotivé les producteurs et les importateurs, qui ne trouvaient plus leur compte, mais aussi les commerçants qui craignaient de voir leurs stocks réquisitionnés comme ceux de Tiko pour alimenter le circuit de ces fadaises. Les bricoleurs derrière ces décisions ont heureusement fait marche arrière depuis, car les acteurs du secteur rizicole ont fait clairement état de risques de pénurie à cause de ces décisions au parfum de poudre aux yeux pour les crédules. Aujourd’hui, la réalité du marché reprend plus ou moins le dessus, et le prix du kilo pour le consommateur est au minimum de 1.000 ariary.

Maintenant, on apprend que certains meetings de l’opposition voient aussi des ventes de riz à prix réduit, à raison de 50 ariary le kapoaka [1], soit six fois moins que le prix sur les étals. Cependant, tous ces artifices pour s’assurer un populisme éphémère ne peuvent durer. Par conséquent, résoudre le problème de l’alimentation à Madagascar passe par un travail à long terme, et ne peut se baser sur les opérations de clientélisme lors des crises ou des campagnes électorales. Car finalement, les effets de cette politisation de la gestion de cette filière ont toujours été plus néfastes qu’autre chose.

Propositions d’axe de réflexion

Dans ce cas, sur quoi axer les efforts ? Sans aucune prétention de compétence dans le domaine, nous proposerons trois idées.

Rencontre entre l’offre et la demande

Parlons tout d’abord de l’organisation de la rencontre entre les offres et les demandes, afin d’assurer les débouchés. Cela passe par l’organisation des circuits commerciaux, tant sur le plan national qu’international. Combien de zones sont fortement productrices, mais peinent à écouler leurs produits du fait d’un enclavement ? Selon une étude datant de 2007, seulement 22,4% de la population rurale vit à moins de deux km d’une route circulable toute l’année. Le régime Ravalomanana avait tenté d’apporter un embryon de solution en construisant des routes, mais le réseau était encore largement insuffisant. En 2008, le réseau routier était de 38.000 km (contre 50.000 km en 1960), auxquels s’ajoutent 30.000 km de pistes rurales, rarement praticables toute l’année. Cela cause des difficultés pour désenclaver les régions productrices, mais aussi pour approvisionner les marchés. Dans tout Madagascar, combien de régions dépendent encore du bon vouloir de réseaux quasi-mafieux pour s’approvisionner dans ce qui n’est pas produit sur place ? L’État a donc un rôle à jouer pour favoriser la mise en place de structures qui rendront la concurrence plus équitable au niveau des régions, sans toutefois devenir lui-même opérateur. Le cas des légumes expédiés vers l’ile de Nosy Be est une parfaite illustration.

Voir au-delà des frontières

Au delà du marché national, le second défi est constitué par les débouchés internationaux aux produits agricoles. Les efforts du projet MCA pour aider les paysans du Menabe à produire le pois du Cap et l’écouler à l’étranger étaient méritoires, et de telles initiatives devraient être multipliées pour d’autres produits. Malheureusement, grâce au coup d’Etat de Rajoelina, le MCA a fermé ses portes et les paysans du Menabe se retrouvent avec leurs stocks de kabaro sur les bras. Cependant, les efforts devraient continuer pour accroitre le rendement et la diversification, afin de pouvoir faire de l’agriculture un réel produit d’exportation et un moteur de la croissance économique, ce qui, contrairement à ces investissements miniers tant décriés, profitera à la majorité de la population. Et indirectement, permettra de répondre à la problématique de l’autosuffisance alimentaire en couvrant également le marché national, dans un contexte de croissance démographique continue.

La question de la formation

Le point suivant concerne l’amélioration de la qualité. Outre les aspects de technique agriculturale, il y a un aspect primordial qui est la formation. Comment se fait-il que, dans un pays qui se veut à vocation agricole, il n’y ait pas de lycée agricole ? Paradoxe qui illustre depuis des décennies une erreur grossière de vision des dirigeants, avec deux impacts : à part les seuls ingénieurs sortants de l’École des sciences agronomiques, les agriculteurs malgaches ne reçoivent pas de formation initiale et dépendent d’animateurs ruraux et de vulgarisateurs agricoles, avec une efficacité qui n’est pas toujours démontrée. Il y a certes de petits ateliers professionnels organisés par ci par là sur la transformation des fruits en confiture, l’apiculture ou l’élevage des poules pondeuses. Il faut donc remettre en place les lycées agricoles pour doter nos paysans d’une base technique plus étendue et plus moderne, et répondre aux impératifs de rendement. Comme l’a également suggéré le forumiste Rabri, il serait également pertinent d’adapter le contenu des formations en fonction des productions spécifiques de chaque région. Car ce que nous constatons par exemple à Manakara ou à Mananjary, c’est que les cultivateurs de café refont exactement les gestes de leurs parents et grands-parents. Il n’est donc pas étonnant que les plants dépérissent d’année en année, et la qualité et le rendement avec.

Le problème n’est-il pas (aussi) ailleurs ?

Madagascar a (peut-être) encore le temps pour repenser sa politique agricole, et réfléchir aux moyens de nourrir 42 millions de malgaches en 2050. Si les bonnes décisions ne sont pas prises maintenant, on risque de se retrouver avec une option entre deux possibilités toutes deux fort peu réjouissantes : soit une intensification à outrance pour accroitre la productivité, avec engrais, pesticides et forte mécanisation ; soit la solution de l’importation croissante, avec ce que cela suppose d’impacts sur la dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur, et le déficit de la balance de paiement. Il faut toutefois se rendre compte que la question de l’adéquation entre croissance démographique et besoin alimentaire se retrouve dans tous les pays du monde. Et dans la mesure où il y a de moins en moins de possibilités d’accroitre les superficies agricoles, il y aura une tendance croissante à vouloir louer des terres dans d’autres pays pour nourrir sa population. De là est venue l’idée des projets Daewoo ou Varun ? Mauvais projets selon la Haute autorité de transition et ses griots. Mais curieusement, il y a quelques semaines, des hommes d’affaires indiens sont venus en prospection pour étudier la faisabilité d’un projet identique dans l’Est. Comme quoi en politique à Madagascar, qu’il s’agisse d’agriculture ou de démocratie, apporter le changement n’est pas toujours synonyme de changement de pratique, mais juste de changement de personnes.

Il serait facile d’aligner ici un catalogue de recettes techniques, et parler d’irrigation, d’engrais et de semences améliorées. Souvent on dit que les paysans malgaches, attachés à leurs méthodes traditionnelles, rechignent à adopter de nouvelles techniques et ont besoin de constater de visu les avantages avant de changer d’avis.

Rappelons-nous cependant certaines expériences de coopération sud-sud. Dans les années 90, un groupe de paysans vietnamiens s’était implanté dans des villages aux alentours d’Anjozorobe pour effectuer des démonstrations par l‘exemple de techniques pouvant accroitre la productivité en agriculture et pisciculture. 20 ans après, qu’est-ce qu’il en reste ?

Cette anecdote d’échec (si on parle des résultats à long terme) de ce projet de coopération vietnamienne, ou encore les difficultés de vulgarisation du SRI, montrent que le problème n’est peut être pas seulement basé sur des ressources (techniques, financières, humaines etc.). Trop longtemps habitués à une agriculture de subsistance, les populations rurales ne voient pas toujours l’intérêt d’aller vers une économie de marché, où le surplus serait commercialisé. Cela pose donc une problématique culturelle, qu’il faudrait sans doute résoudre avant de s’attaquer à autre chose.

Notes

[1Un kapoaka est une unité de mesure. Il faut 3,5 kapoaka pour faire un kilo.

49 commentaires

Vos commentaires

  • 11 février 2010 à 07:44 | râleur (#3702)

    Merci pour l’analyse.

    On voit bien qu’avec la ’’destructuration’’ qu’a amenée Ratsiraka, 35 ans après, la filière riz ne s’est pas encore relevée. Les paysans se sont repliés sur eux-mêmes car cette affaire de collectivisation n’a enrichi que le Clan Ratsiraka
    Dans les années 60, on exportait encore du riz. Effectivement, des réseaux d’irrigation étaient encore fonctionnels. La période Ratsiraka a encore oublié leur maintenance.

    Pour ce qui est de céder des terres à des multinationales étrangères, c’est une courte vue des choses. L’Inde est un pays très vaste où il y encore des zones cultivables non exploitées. Pourquoi un Groupe indien viendrait-il investir à Mada ? La réponse est simple : il est plus facile d’exproprier des petits paysans à Mada qu’en Inde. Si on octroyait des vastes terrains pour de la culture industrielle, dans 30 ans, les problèmes sociaux et environnementaux deront bien plus compliqués avec la présence de ces grands groupes.

    Les grands groupes ne sont pas là pour cultiver pour nourrir les malgaches. Foutaise que tout ça. Ils vont cultiver du soja pour les vendre ailleurs. On comme nous les malgaches, on ne mange pas du soja tous les jours, on oeut continuer à avoir faim

    Vosu avez compris, je suis contre, mais vraimen tarchi-contre toute idée de donner en concession des terres agricoles à des grands groupes étrangers.
    La solution doit venir de nous-mêmes

    • 11 février 2010 à 09:07 | alika mirenireny (#3197) répond à râleur

      100 pour sang,d’accord avec vous,
      des zébus,pas des "kalatchnikof !!
      alika mpirenireny

    • 11 février 2010 à 09:31 | Noue (#2427) répond à râleur

      Merci Ndimby.

      Saika nanao ilay tsianjery « nankaiza ny tanteliko teto ô , lanin’ny vitsika ô »

      kay moa resaka vary izy ity..

      Nankaiza ny variko teto ô ! nankaiza marina tokoa ? fa nankaiza koa ilay resaka vary à -40% zay ?

    • 11 février 2010 à 11:13 | rabri (#2507) répond à alika mirenireny

      Merci Ndimby pour cet édito très intéressant et qui nous enlève des gueguerres partisanes journalières auxquelles on a eu l’habitude ces derniers temps. Car le sujet en question, TRES VASTE, mérite surtout la mise en place d’UNE ASSISE NATIONALE SUR L’ AGRICULTURE, où tous les acteurs SUR TERRAIN ont la parole et où on verra SURTOUT naître des propositions concrètes pour résoudre le problème n°1 d’alimentation (et d’agriculture en général) des malgaches qualifiés mondialement de « PAUVRES ASSIS SUR UNE MINE D’OR ». Par ailleurs, des grands agronomes français (Dumont,Herody et Bourguignon) disaient aussi que les potentialités agronomiques de Madagascar suffisent à nourrir la moitié de la population du continent africain

      En ce qui concerne le RIZ, vital pour nous malgaches, voici une constatation à laquelle j’adhère parfaitement et qui m’a permis de faire la modeste proposition à la fin qui pourrait peut être, si je la déclare un jour en PUBLIC, me faire coûter ma propre vie

      http://www.madamatin.com/articles/economie/agriculture-autosuffisance-alimentaire.html
      Agriculture : Autosuffisance alimentaire -
      Écrit par S.Razafitsoa - Mardi, 12 Janvier 2010 00:00

      * La production de riz est à 116 pour cent des besoins. Le riz est toujours suffisant contrairement à d’autres produits céréaliers

      * L’importation en ce produit est plutôt une manœuvre spéculative de la part des acteurs.

      * Dans le circuit de commercialisation de ce produit, les grossistes avec les collecteurs constituent un monopole et dominent ce circuit. Au moment de la récolte, le prix du riz local dépend fortement de celui du riz importé pour la période de soudure. Ceci s’explique par le fait que les collecteurs sont aussi des importateurs. Les grossistes utilisent les produits importés pour faire concurrencer le riz local au moment de la récolte, d’où la baisse des prix producteurs. Ils exportent en plus afin d’obtenir une plus-value échappant tout contrôle, en particulier, le contrôle fiscal. En total, ces agents gagnent des profits au détriment des producteurs, des consommateurs et de l’Etat.

      D’où ma proposition suivante qui nécessite une VOLONTé POLITIQUE forte de la part de n’importe quels dirigeants en place :

      1) Déclarer OFFICIELLEMENT LE RIZ comme un ALIMENT VITAL pour les malgaches au même titre que l’EAU

      2)A partir de là, prendre des mesures ( = des lois) interdisant toute spéculation abusive sur la commercialisation et sanctionner donc sévèrement ces spéculateurs

    • 11 février 2010 à 13:23 | rabri (#2507) répond à alika mirenireny

      Ndimby a dit : « Comment se fait-il que, dans un pays qui se veut à vocation agricole, il n’y ait pas de lycée agricole ?? »

      Les lycées agricoles existent bien à Madagascar mais seule l’appellation change : EASTA ( = Ecole d’Application des Siences et Techniques Agricoles). Il en existe 6 à Mada dont un dans chaque Faritany : Antananarivo, Toamasina, Mahajanga, Fianarantsoa, Antsiranana sy Toliara.

      Problèmes :

      1) pas de gestion décentralisée du type Conseil d’administration où tous les acteurs locaux concernés de près ou de loin par le volet agricole n’y prennent part. Pourtant la prise en compte de cet aspect est capitale pour l’élaboration d’un référentiel pédagogique qui doit être dans ce domaine en phase permanente avec le référentiel professionnel dans le secteur concerné

      2) leur nombre limité ne permet pas d’absorber tous les enfants du milieu rural dont l’avenir professionnel doit être prioritairement dans le domaine de l’agriculture

      3) le pont avec l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques à Ankatso (= Ecole d’Ingénieur) n’existe pas. Ceux qui fréquentent cette école sont des citadins qui, même jusqu’à la sortie de la 4° année d’étude, ne connaissent pas du tout les réalités sur le terrain de l’agriculture malgache et SURTOUT SURTOUT la mentalité qui anime la plupart des paysans malgaches à rester encore dans l’autosubsistance.

      Ce dernier aspect est le GROS du problème de la VULGARISATION AGRICOLE à Madagascar, à savoir la confrontation entre d’une part, l’Agronomie des MANUELS, la morale du travail et du calcul économique qu’ont reçu en cours nos techniciens agricoles et d’autre part, l’agriculture de terrain vécue au quotidien par ces paysans, ISSUE d’observations réelles non pas seulement sur le plan technique, mais aussi ( ET LE PLUS IMPORTANT !!) sur le plan social et culturel

      C’est ce qui a permis à Ndimby de dire que : « Souvent on dit que les paysans malgaches, attachés à leurs méthodes traditionnelles, rechignent à adopter de nouvelles techniques et ont besoin de constater de visu les avantages avant de changer d’avis. »

      = 100% EXACT : à toute introduction de nouvelle de technique agricole, nos paysans ( TRES INTELLIGENTS ) font le bilan entre les gains immédiats procurés et les pertes liées à leur ancienne pratique ( = temps, vie sociale, ….) .

      Conclusion : si l’agriculture qu’on veut développer s’adresse encore à ces paysans ( à moins que les FANATIQUES PARTISANS DE L’AGRICULTURE INTENSIVE A OUTRANCE veuillent les chasser de leurs terres à coups de matraques, mais çà c’est une autre histoire !!!) , il faut PRENDRE EN COMPTE LEUR LOGIQUE ET LEUR SYSTEME DE VALEURS.

      Quelle solution alors ?? peut être solution à la « Rakoto Ratsimamanga » = adopter le modernisme tout en y intégrant les valeurs traditionnelles.

    • 11 février 2010 à 13:44 | Mandimbisoa (#2104) répond à rabri

      rabri,

      tadidinao ilay hevitra niadivantsika momba io ;ireo Amerikana mampianatra ny mpamboly hamokatra bebe kokoa...

      amiko ny teknisiana angamba no tokony ho tonga maro eny amin’ny mpamboly
      hampianatra izany,fa raha sekoly fotsiny, vitsy no handeha any satria mbola raharaha ho azy ny vola amin’izany raha tsy hoe boursiers angamba,izaho moa tsy spécialiste amin’izany fa mahita ireo havako mpamboly no mahatonga ahy hiteny...

    • 11 février 2010 à 13:46 | Rasoa (#1122) répond à rabri

      C’est vrai rabri,

      Je pense qu’il y a un lycée agricole à Antsirabe (???!!!) car la région du vakinankaratra est très propice à l’agriculture !

      Seulement, les « tantsaha » (pas tous) sont paresseux et c’est une des raisons pour lesquelles le développement du secteur agricole est au ralenti. Et quand on est loin de son pays, on y pense (dia manetsetra hoe : maninona loatra angaha ny any ambanivohitray no tsy mba ohatra ny aty na ny aty - ary maninona ny tantsaha anay tsy mba mavitrika ohatra ny aty sy ny ary ???) Sa ahoana rabri ?

      Sinon, les jeunes sont désintéressés ! Faute de moyens de mettre en pratique les études ? Peut être ! Mais moi, j’aime bien ny ambanivohitray et j’espère bien un jour y retourner ne serait ce que pour cultuver cinq cent mètre carré de surface de brèdes et faire une petite basse cour pour une dizaine de poulets gasy.

    • 11 février 2010 à 14:41 | Ndimby A. (#444) répond à rabri

      Rabri

      Effectivement c’est vrai pour les EASTA, mais je ne savais pas qu’elles étaient encore opérationnelles. Autant pour moi donc sur ce point.

      Je pense que le principal problème est qu’il faut que le pays définisse sa vision. Car me semble-t-il, du fait du potentiel, de la proportion de population rurale, l’agriculture devrait être l’axe de développement numéro 1, et toutes les stratégies doivent êtres bâties dessus, sans toutefois minimiser le reste.

      La deuxième République voulait faire de nous un pays industriel.
      La troisième un pays de tourisme et d’exploitation minière.

      Tous ces choix vont profiter à une masse privilégiée (je ne parle pas ici nécessairement de corruption ou autre chose), mais d’une proportion marginale de la population malgache.

      Résoudre les problèmes de pauvreté et de développement du pays passe d’abord par la résolution des problèmes du milieu rural, soit 70% des malgaches. Cela va créer une dynamique économique qui profitera aussi au milieu urbain. Par ex, exportateurs pour la région, usines de transformation de fruits et légumes etc...

      En outre, si j’étais paysan ou même investisseur en milieu rural, mon premier souci serait la sécurité de mon bétail, de mes récoltes et même de ma vie. Dans la mesure où la spécialité des forces de l’ordre est hélas devenu l’appui aux coup d’Etat, la délinquance et le banditisme est croissant. Au lieu d’avoir tous ces généraux et lieutenant-colonels de salon ainsi que ces camps qui ne servent à rien en ville, ne faut-il mettre les militaires aux champs et dans les zones rurales à sécuriser.

      Autre question : fa maninona ny gasy no hoe tsy maintsy mihinam-bary e ? Ne devrait-il pas y avoir une éducation à la diversification des habitudes alimentaires (surtout sur le plateau) pour limiter la pression sur les besoins en riz ?

    • 11 février 2010 à 15:06 | rabri (#2507) répond à Ndimby A.

      « Autre question : fa maninona ny gasy no hoe tsy maintsy mihinam-bary e ? Ne devrait-il pas y avoir une éducation à la diversification des habitudes alimentaires (surtout sur le plateau) pour limiter la pression sur les besoins en riz ? »

      Oui Ndimby, là on aborde un autre SUJET TRES TRES SENSIBLE qui relève du système éducatif à Madagascar.

      Avec le système éducatif actuel, éternellement CENTRALISé, copié/collé du système éducatif français, trouvez-vous normal qu’on « demande » presque à un (e)instituteur (trice) de Betioky la même exigence pédagogique que son équivalent (e) à Neuilly - France ?????

      Ne peut-on pas penser à un système éducatif adapté, prenant en compte en priorité(avant les réalités nationales et étrangères) LES REALITéS LOCALES ( = environnement proche de l’apprenant) et dont le SEUL OBJECTIF qui anime ce système éducatif est de FORMER un FUTUR PARENT ( d’où formation à l’éducation nutritionnelle OBLIGATOIRE + d’autres) et un FUTUR PROFESSIONNEL ( formation aux connaissances et AU COMPORTEMENT = responsabilité, créativité,initiative qu’on oublie surtout dans notre système actuel)

    • 11 février 2010 à 15:25 | rabri (#2507) répond à Mandimbisoa

      Mandimbisoa,

      Miala tsiny fa ataoko teny frantsay

      Mandimbisoa a dit : « amiko ny teknisiana angamba no tokony ho tonga maro eny amin’ny mpamboly hampianatra izany » ( = pour moi, les techniciens doivent venir en masse auprès des paysans pour leur apprendre)

      Pour la vulgarisation auprès des paysans, nos techniciens ( qui sont des fonctionnaires avant tout) ne devraient pas se contenter uniquement de transmettre des messages purement techniques mais devraient prendre en compte les contraintes sociales et culturelles qui prédominent chez nos paysans car pour eux : « la vie sociale prime avant tout intérêt individuel ». C’est une des raisons qui explique peut être l’absence d’efficacité de notre vulgarisation agricole (l’anthropologie doit être une discipline importante à intégrer dans la formation de ces techniciens)

      Mais nos techniciens sont des fonctionnaires avant tout ( j’arrive en retard et je dois quitter à l’heure indiquée ; ce n’est pas PEJORATIF mais c’est CULTUREL lol !!!!) et par ailleurs, le ministère de tutelle veut une obligation de résultats car il ne faut pas oublier que derrière tout çà, il y a aussi un enjeu financier ( !!!) : exemple vulgarisation mandatée par un centre de recherches agricoles ; le tout étant financé par une firme VOAY BE multinationale. C’est là aussi tout le problème de notre DEVELOPPEMENT !!!!

    • 11 février 2010 à 15:53 | Mandimbisoa (#2104) répond à rabri

      rabri,

      Ny zavatra tiako hambara koa dia izao, tsy ny tatsaha ihany angamba no tokony hiova saina fa ireo mana-pahaizana amin’izany koa ,ianao milaza fa fonksionera izy ireo,raha mianatra ao amin’ny sekolim-pambolena na Agro (eny Ambohitsaina) ianao dia tokony ahafantatra sy hanomana ny sainao fa tsy hiasa am-birao fa hiosina toy ny tantsaha...

      Mino aho fa raha misy ny finiavan’ny tsirairay dia mety ho tafita isika,
      ny Malagasy maranin-tsaina fa ny fitaovana sy ny teknika no tsy hananany !

    • 11 février 2010 à 16:26 | rabri (#2507) répond à Rasoa

      Sacrée Rasoa, attachante tout de même !!!

      tu dis que les paysans sont paresseux !! oui et non !!

      oui à tes yeux, qui courent tous les jours comme des malades mais eux ils estiment qu’ils vivent relativement bien et jouent le rôle de nourricier pour les autres

      non, parce que tu ne peux pas obliger à des gens qui n’ont pas les mêmes besoins que toi d’en faire plus

      La solution : leur faire susciter des besoins (exemple téléphone portable comme la réussite de l’opération « transitor » vers 1965 ( ??) ou loisirs = hira gasy tous les week-ends, ..........), donc ils doivent penser à gagner plus ?????

      C’est juste une solution « rusting » mais tout passe par l’EDUCATION et la FORMATION éléborées à partir d’une prise de conscience collective = raviver notre système de valeurs traditionnelles à partir des ASSISES NATIONALES ==> INTELLIGENCE COLLECTIVE

    • 11 février 2010 à 17:03 | rabri (#2507) répond à Mandimbisoa

      Hoy ianao : « ny Malagasy maranin-tsaina fa ny fitaovana sy ny teknika no tsy hananany ! »

      Tsy miombon-kevitra aminao aho fa hananan-tsika daholo ireo zavatra telo voalazanao etsy ambony ireo (ohatra fotsiny ny SRI voalazan’i Ndimby etsy ambony)fa ny tena marina dia izao : Ny saintsika no efa VOAZANAKA, tsy afaka miary avy amintsika manokana intsony isika fa vao mahita tolotra avy amin’ny vahiny dia AMENA satria misy VOLA io. Dia very ny maha antsika antsika !!!

      Raha zarinao tolorana am-pelatanana foana ve ny zanakao dia mino ianao fa hanampy azy amin’ny fianany any aoriana izany ????

    • 11 février 2010 à 17:23 | da fily (#2745) répond à rabri

      Messieurs, merci du sujet et du débat. Je suis mangeur de riz donc je pense. Oui, le riz est l’aliment de base de tout un tas de peuples et pas seulement asiatiques.

      Je voudrais vous interpeler sur un détail qui n’est pas des moindres : j’ai eu une discussion avec un opérateur international de cette denrée, il est dans les achats de ppn. Ce monsieur affirme, chiffres à l’appui, que depuis 4,5 ans, Mada n’a cessé d’accroître sa production de riz. Il en ressortirait même, que depuis l’année 2008, nous serions pas loin de l’autosuffisance. C’est à dire que nos efforts portés sur ce créneau, ont commencé à payer. Le reste n’est pas que littérature, car l’insuffisance est bien palpable. L’administration précédente et son président ont mis en place des structures pour spéculer, il n’y a aucun doute. Mais le fait d’avoir su embrayer cette machine qui nous est vitale, peut laisser un grand espoir quant à notre alimentation.

      Je voudrais vous dire, que nonobstant les malagasys, la planète va au devant d’un déficit de plus en plus préoccupant en matière de nourriture, et les céréales dont primo le riz, vont être au coeur d’un enjeu qui nous dépassera. Je suis absolument de plein pied d’accord avec notre Rabri national quant il soutient cette thèse de la conjonction de nos us avec la mise en pratique de techniques étrangères et modernes. L’humain local doit être au centre de cette mise en oeuver expérimentale et novatrice. La SRI en est un exemple, mais nos ruraux sont comme tous les paysans de la terre, il faut du concret. ET si c’est rentable, il faut changer tout un tas de choses, ce n’est pas aisé. Mais il faut essayer.

      Mais cela ne se fera pas sans une vision à long terme, une vision internationale et globale, car les enjeux qui vont se présenter doivent être dévoilés et assimilés par cette population productrice. Voila comment il serait souhaitable d’embrasser cette nouvelle vision. Je maintenais à plusieurs reprises, que la primauté doit revenir au secteur agricole, il serait idiot de ne voir les Daewoogate et autre Varunite aigûe uniquement comme des furoncles spontanés dans le morne programme agricole local. Le potentiel n’a échappé à personne, transformer les multiples atouts du pays en durable manne nourricière doit être la ligne de conduite. La dynamisation doit être soutenue, promue et récompensée. La transparence ( un serpent de mer de plus) doit être obligatoire pour redonner la confiance aux acteurs.

      Mais que de voeux pieux dîtes-vous ? Mais j’y crois...

    • 11 février 2010 à 18:08 | fabienne (#3763) répond à rabri

      Coucou rabri !

      eh oui, les rasoa sont attachantes (j’en suis une) !

      je suis heureuse de vous lire et suis tout à fait d’accord avec vous !
      oui tout est dans l’éducation, je me rappelle lorsque j’étais au collège, on avait appris en géographie que Mcar était un grenier de riz, donc la terre est fertile, et, devant la croissance démographique, il faudrait travailler autrement, mieux, ceci passe par la formation de nos agriculteurs.
      Il faudrait une formation efficace de nos jeunes, CAP, Bac technique, BTS, Licence pro et ingénieur et les master pro, et surtout les inciter dans cette formation (création de bourses d’études, prix d’excellence...).
      A terme, les agriculteurs pourront se regrouper en coopérative agricole, je crois qu’on a assez de ressources pour nourrir tout le pays.

    • 11 février 2010 à 19:11 | rabri (#2507) répond à fabienne

      Coucou Fabienne,

      Elles sont exquises ces ramatoa GASH (prononciation selon les vazaha) !!!

      Eh oui, tout le monde converge vers la même constatation que l’Agriculture est capitale pour notre pays mais nos dirigeants successifs ne s’en étaient pas rendus compte (??).

      En attendant le miracle à la saint glinglin, l’essentiel est de changer le regard vis à vis des acteurs principaux de ce domaine = LES PAYSANS

      1) ils ne sont pas paresseux mais leur logique et leur système de valeurs DOIVENT ETRE COMPRIS par nous citadins qui sommes partis rapidement vers d’autres références ( = occidentales)

      2) ce n’est pas de l’ASSISTANAT qu’il leur faut ( = engrais et autres intrans agricoles gratuits fournis par l’Etat) mais des VRAIES EDUCATIONS et FORMATIONS bien préparées depuis la base :

      * calendrier scolaire qui « n’écrase pas » le calendrier des cultures = enfants disponibles avec les parents non pas pour être exploités mais pour comprendre surtout l’organisation du travail et les techniques mis en oeuvre par leurs parents

      * le programme scolaire doit prendre en compte les réalités de la vie quotidienne en milieu rural ( l’enseignement en langue malgache est TRES IMPORTANT à ce niveau car outre l’apport par le maitre, il y a aussi les apports par les parents et les autres personnes ressources dans le secteur)

      * une intégration très tôt dans le programme scolaire des techniques agricoles ( = L’ECOLE VERTE) peut être une solution au mariage du traditionnel(ancré chez les parents) et du moderne ( rapporté de l’école par les enfants)

      Conclusion : dans nos campagnes, n’est-il pas PLUS PERTINENT d’ ANNEXER l’école à l’ agriculture au lieu de la SUBSTITUER ????

    • 11 février 2010 à 19:42 | fabienne (#3763) répond à rabri

      oui je crois, l’agriculture, mais il ne faudrait pas oublier l’environnement et l’urbanisme .

      Il faut aussi une éducation forte et efficace contre la déforestation, il faut qu’il y ait une prise de conscience collective.
      A ce rythme-là, Mcar va devenir un désert comme le sahara, dans un avenir proche (10,20 ou 30ans).

    • 11 février 2010 à 22:12 | jojo (#3543) répond à râleur

      100% d’accord !!!

    • 12 février 2010 à 00:04 | réveille-toi jeunes Malagasy (#2446) répond à râleur

      Pas que les terres agricoles, les lieux touristiques aussi !!!! Ca fait mal au coeur de voir les belles côtes de Madagascar achetées par des étrangers, on devrait instaurer des règles pour que les Malagasy récoltent les fruits de leurs belles plages...

    • 12 février 2010 à 23:53 | niry (#210) répond à rabri

      Rabri, ministre de l’agriculture dans le prochain gouvernement de consensus !

  • 11 février 2010 à 08:20 | Mandimbisoa (#2104)

    Miarahaba ny rehetra,

    Misaotra an’i Ndimby namoaka ity resaka ity, eto aho dia manamafy fa ny toe-tsain’ny Malagasy mihitsy no tokony ovaina...Ity ny ohatra :

    Toy ny malagasy rehetra,ny dadabeako sy ny renibeako dia mpamboly,izao no notatarain’i renibeanay:tonga hoy izy ireto manapahaizana nijery ny tany teny aminay dia niteny sy nanetana ireo tantsaha satria tamin’izay dia nitondra varim-bazaha izy ireo hoe:atao fanandramana,izaho irery hoy izy no nanaiky fa ny sisa tsy sahy,nahoana ary ny Malagasy no tsy sahisahy mba manandrana na ho any na tsy ho any...?

  • 11 février 2010 à 08:54 | alika mirenireny (#3197)

    Jean..qui ..riz..( révolte/ Voltaire )
    avec Ndimby,le bon sens ,à la portée de tous !!
    Madagascar reste encore un pays essentiellement agricole,
    et,bien avant les investissements miniers,ou, le tourisme, l’avenir de Madagascar,c’est l’agriculture
    Malgrés des conditions ,idéales, Madagascar ne peut toujours pas assurer son autosuffisance alimentaire,
    et, la malnutrition reste le probléme,d’urgence de Mada,
    Echec de coopération,sud/sud (Viet Nam) et développement de la culture RSI ,pourtant,initiée à Mada
    La culture du riz demeure la priorité de Madagascar
    - absence d’enseignement agricole professionnel, permettre aux paysans d’échapper a l’ auto subsistance
    - enclavement des agriculteurs,restant prisonniers de « mafia » pour écouler leur productions (équipement routier )
    alikamirenireny@gmail.com
    http://sainagasydadabe.blogspot.com/

  • 11 février 2010 à 10:34 | observatrice (#2065)

    tout reste à faire et ce n’est pas en détruisant le peu qui a été fait (peu importe par qui) sous des prétextes comme : « ny lalana angaha fihinana » que nous avancerons ;

    toutes les analyses sur l’échec de la mise en place de la riziculture SRI sont toutes aussi valables les unes que les autres ;mais surtout, l’avenir est dans les mains de la population malagasy sur tous les plans

  • 11 février 2010 à 10:42 | lalatiana (#1016)

    Bravo Ndimby ... Superbe papier .... Merci

    Et personnellement, je préfère entendre parler de culture du riz, que d’élevage du lapin ...

    • 11 février 2010 à 11:14 | Rakitoza (#689) répond à lalatiana

      Un article sur l’élevage des lapin ? Expdrrr

      espérons que ça va viendre... Peut-être avec Patrick A.?

    • 11 février 2010 à 11:16 | rabri (#2507) répond à lalatiana

      Et personnellement, je préfère entendre parler de culture du riz par les malgaches eux-mêmes que par les grandes firmes étrangères Daewoo ou Varun

      Bien à vous lalatiana,

      LOLL

    • 11 février 2010 à 13:25 | Rasoa (#1122) répond à rabri

      Et personnellement moi, je préfère parler et entendre parle de « CULTURE » tout court.

      Car certains, ici - en manquent.

      Et oui,

      il y a un monsieur pas trop « cultivé » !!!!

    • 11 février 2010 à 13:31 | lalatiana (#1016) répond à rabri

      Sacré Rabri ...

       :-)

    • 11 février 2010 à 13:49 | rabri (#2507) répond à Rasoa

      Rasoa !

      D’une manière générale, des messieurs (et aussi des dames) pas très « cultivés malgaches » : il y en avait beaucoup TROP depuis l’indépendance de ce pays de nos ancêtres SAGES ET BONS VISIONNAIRES (!!!)

      D’une manière plus personnelle, certains ou certaines qui ont épousé certains étrangers ont vu aussi leur propre CULTURE écraser comme des grains sous une meule en béton

    • 11 février 2010 à 14:19 | Rasoa (#1122) répond à rabri

      pfffff !!

      Ca n’a rien à voir !

      Et puis, deux cultures différentes - qui s’épousent = culture harmonieuse !

      Et puis,

      A chacun sa manière de respecter et de faire respecter sa culture - tu n’es pas d’accord avec moi rabri (je te parle sérieusement) ou tu es toujours ce rancunier ?

    • 11 février 2010 à 14:26 | rabri (#2507) répond à Rasoa

      Eny ary e !! Andao hividy bonbon miaraka etsy an-tsena kely dé hanao kisipasipa ery amoron-drano lol !!!!!!!!!

    • 11 février 2010 à 15:17 | Rasoa (#1122) répond à rabri

      Toujours vicieux !!

    • 11 février 2010 à 15:57 | rabri (#2507) répond à Rasoa

      Quoi ???

      On a tous fait comme çà quand on était gosse non ???

      Et tu ne peux pas m’enlever çà : ce n’est ni vicieux, ni malsain, C’ EST NATUREL et CULTUREL !!!!!

    • 11 février 2010 à 16:21 | Rasoa (#1122) répond à rabri

      Tu n’oublies pas que les Malagasy sont pudiques !

      Ianao irery no izany !

      Izaho alou tam mbôla kely tsy teny amorondrano niaraka tamniza niza izany mitsy e ! Sady tsy nividy bonbon kou - culture saine anao rery izany

      Point virgule

    • 11 février 2010 à 20:47 | visina (#3456) répond à rabri

      Rabri,
      Bien sur c’est preferable que le riz a Madagascar soit cultiver par les Malgaches. Mais, entre le choix de voir le riz cultive par une grande firme ou voir les terres sans culture que prefere vous ? A mon humble avis les terres en friches ne profite a personne.

      J’ai vecu 14 annees en brousse avec les paysans, j’en ai beaucoup de respect pour eux. Pourtant je trouve qu’il y a trops de terres non exploites.
      Tout, pour moi, se trouve dans les questions concernents comment s’assurer que la production benefice aux paysans. Je m’en fiche qui produit le riz tant que la population locale se trouve son compte dans la production.
      Des terres en friches ne profitent a personne (sauf peut etre les speculateurs.)

    • 11 février 2010 à 22:08 | jojo (#3543) répond à visina

      ... le hic c’est que ce n’est pas vous qui choisirez ce qui sera cultivé sur ces terres et ce qui y sera cultivé ne sera pas pour vous... le choix n’est pas entre voir une multinationale cultiver nos terre ou ne rien cultiver du tout...l’alternative est de choisir qui va cultiver cette terre qui nous appartient : perso, je préfère le faire moi même et ne pas le laisser à une entité dont l’intérêt ne correspond pas - à beaucoup près au mien... sans compter que si daewo était le champion du bio, ça se saurait...

  • 11 février 2010 à 12:08 | alika mirenireny (#3197)

    Faony... je boirai de ton eau
    http://www.courrierinternational.com/article/2009/10/02/madagascar-ne-doit-pas-vendre-son-eau-douce

    La Fontaine (le vrai )
    Le Milan et le Rossignol - Livre IX - Fable 18
    Après que le milan, manifeste voleur,
    Eut répandu l’alarme en tout le voisinage,
    Et fait crier sur lui les enfants du village,
    Un rossignol tomba dans ses mains par malheur.
    Le héraut du printemps lui demande la vie.
    « Aussi bien, que manger en qui n’a que le son ?
    Ecoutez plutôt ma chanson :
    Je vous raconterai Térée et son envie,
    - Qui, Térée ? Est-ce un mets propre pour les milans ?
    - Non pas ; c’était un roi dont les feux violents
    Me firent ressentir leur ardeur criminelle.
    Je m’en vais vous en dire une chanson si belle
    Qu’elle vous ravira : mon chant plaît à chacun. »
    Le milan alors lui réplique :
    « Vraiment, nous voici bien ; lorsque je suis à jeun,
    Tu me viens parler de musique.
    - J’en parle bien aux rois. - Quand un roi te prendra,
    Tu peux lui conter ces merveilles.
    Pour un milan, il s’en rira :
    Ventre affamé n’a point d’oreilles. »

  • 11 février 2010 à 15:23 | nymarina (#3783)

    Ventre affamé, mais grandes oreilles ?? le problème de Violette représente la mentalité qui prédomine dans ce monde : « même si on a tort, on ne s’excuse jamais »...« loham-poza », hoy isika tato ho ato..
    A propos des agriculteurs...il faut d’abord arrêter de décider ce qui va se passer dans les rizières sur un bureau ! ce n’est pas à un lapin qui n’a jamais mis les pattes sur une digue, de décider comment on pique le riz ou comment le manger...car un lapin préfère la carotte...ORANGE (quelle coincidence hein !)
    Les paysans représentent 85 °/° des malagasy...et un lapin à grandes oreilles parlaient de ses vahoaka, récemment sur un plateau de télé française...ou étiez-vous chers paysans l’année dernière ??? en train de chercher comment vendre vos surproductions de lait ? en train de protéger vos « silos » contre les bandits qui se révèlent comme « collecteurs » juste après la case prison (ex : Pety et Co), ou en train de lutter pourque le riz ne soit pas vendu à 350 A le kilo !!!...

    Qu’une école agricole soit construite à tous les 50 kms dans la brousse, qu’on envoie ces ex-couturiers des zones franches dans la brousse pour cultiver sur tous les lopins de terre que la HAT distribue aussi généreusement, mais si le vrai leader Malagasy ne sort pas de cette majorité du peuple pour comprendre ce qu’est « être paysan » d’abord, le résultat restera le même !!!
    Arrêtons de jouer le pro, arrêtons de « rêvasser » comme ces politiciens à cravates qui se disent intellos et « civilisés », en parlant bien les langues d’autruis mais sans avoir mis les pieds à la campagne, en portant des souliers vernis dans la belle blindées 4X4 tous les dimanches et le lundi on se dit« tout savoir » sur la vie des paysans qui couchent à ras le sol chaque soir en se réveillant avant le lever du soleil.

    Ravalomanana est le seul qui passait par là et qui les comprennait vraiment !!! face à lui, un Deba qui jouait plus avec son uniforme qu’avec un angady, ou un Zafy qui opère plus sur une table que sur le terrain, et pire un DJ qui frime plus devant les campagnards que de leur dire bonjour...vous pouvez dire tout ce que vous voulez chers compatriotes, mais si ELECTION LIBRES ET DEMOCRATIE sortiront de ce néant inférnal, Mr Ravalomanana aura gagné à 85°/° au suffrage universel direct...

    • 11 février 2010 à 17:11 | jojo (#3543) répond à nymarina

      encore un bel exemple d’ethnocentrisme bourgeois tananarivien... Ravalomanana, n’aurait jamais fait 85% a des elections presidentielles... en province - a l’exception notable d’Antsirabe - ils lui auraient fourre une de ses branlee... Madagascar ne se resume pas au microcosme tananarivien (la ou son poulain s’est quand meme fait deculloter par le lapin melomane)... Madagascar c’est 20 millions de malgaches dont tres peu ont profite du gateau des 7% de croissance par ans, qui n’ont pas la memoire courte mais qui se sont tellement sentis foues qu’ils se sont jetes dans les bras du premier venu...

    • 11 février 2010 à 17:24 | nymarina (#3783) répond à jojo

      mémoire courte...à qui le dis-tu ??? en mémoire courte, je me rappelle bien qu’un débile a osé dire que quand TIKO disparaît, les malgaches vivront mieux... et les crabes y croyent, durs comme fer !!! et par rapport à la croissance de 7°/° qu’on avait eu la chance de connaître l’année dernière, je peux te parier que même si je donne 1000 saisons de carottes à SQ lapin pourqu’il ait le temps de redresser Madagascar, même les tsipolotra et les mauvaises herbes disparaîtront à une vitesse TGV et Madagascar sera un désert plein de pinces à crabes éparpillées...et devine où se trouveront les corps...

    • 11 février 2010 à 20:06 | FIPOZ (#2162) répond à jojo

      Très bien dit, Jojo ! En effet la distribution des richesses sur les 7 % de croissance n’a profité qu’à une poignée de personnes, alors que l’inflation de plus de 10 % était réservée aux autres .... Ceci ayan expliqué cela. Malheureusement c’était le même topo en 2001. On a vu ce qui est arrivé. Aujourd’hui, sans être sismographe, le sous-terrain recommence à avoir des petites secousses. Entendons l’alerte, sinon il y aura encore un risque d’ébranlement.
      Faut-il être un pessimiste lucide ou un optimiste sans illusions. En tous cas, que ces politiques arrêtent de nous « tympaniser » avec leurs discours. S’il faut changer, il faut tout changer. Il faut des têtes nouvelles. Aujourd’hui à la lecture de l’Edito et à celle de la majorité des réactions, il existe bel et bien des gens de grandes valeurs, de grands talents analytiques qui peuvent avoir leur place sur l’échiquier politique malgache. Après avoir été à genoux, puis à plat ventre il est temps de se mettre debout !
      Philosophiquement vôtre.

    • 11 février 2010 à 22:00 | jojo (#3543) répond à nymarina

      ...en effet, il les connaissait tellement les paysans qu’il en a profité pour les asservir, à la manière de la grande distribution en Europe qui mets les agriculteurs à genoux... allez demander aux paysans du sud ce qu’il pensent du fait que Tiko leur imposait les prix de vente de leur production... si c’est pour se servir de cette connaissance pour mieux les maintenir sous sa domination et accroitre sa main mise sur un pan stratégique de l’économie en étouffant toute concurrence grâce au control des appareils de l’état...heureux les simples d’esprit, le royaume des saigneurs leur est promis... minoa fotsiny !!!

  • 11 février 2010 à 16:28 | ramanavy (#3555)

    Ozy ny vazaha oué, « l’espoir fait vivre... », ohatran’ny nahagaga anahako tamin’io reportage io dia tsara tarehy beu ny akanjon’ilay ramatoa sady miovaova matetika nefa izy tsy manan-koanina akory, c très bizar...

  • 11 février 2010 à 20:11 | jojo (#3543)

    Je suis également opposé à la location des terres malgaches aux entreprises étrangères. On voit bien l’intérêt qu’il y aurait pour un pouvoir politique de le faire. A savoir le bénéfice d’une rente dont on pourrait disposer à titre personnel comme on le veut. Bref le pouvoir en place demandera en échange la construction de 2 ou 3 dispensaires et 3 ou 4 EPP et empochera le cash pour son bénéfice personnel…en somme ce serait une vision a court terme dont la myopie ne profiterait qu’aux dirigeants en place. Je me doute bien que les politiques ne m’ont pas attendu pour s’engraisser avec tous ces contrats miniers et les licences d’exportations de biens de toutes sortes mais ce secteur agricole doit être celui - s’il en est - qui devra être sanctuarisé. La comparaison pourrait paraitre choquante mais louer des terres serait comparable à une femme qui louerait son utérus pour porter l’enfant d’une autre tout en refusant d’en avoir de à elle…

    Le seul fait que certains pays nous sollicitent pour nous louer ce bien devrait nous alerter sur la nécessité de ne pas capituler et céder à la facilité de sous traiter l’exploitation de cette richesse vitale pour notre survie (au contraire des pierres précieuses ou des minerais) a des firmes étrangères. Dans un domaine aussi stratégique il ne faut pas sous traiter avec des multinationales …

    Le premier objectif doit en effet être l’autosuffisance alimentaire. Celle ci devra être atteinte avec des moyens et une politique agricole qui doivent rester sous le contrôle du pays. A cet égard je ne suis pas contre une politique très dirigiste mais intelligente dans ce domaine précis qui régirait toute la chaine de la production jusqu’à la distribution en passant par les infrastructures nécessaires. Tout cela doit se positionner à l’intérieur d’une politique globale qui aura été choisie intelligemment par le pouvoir en place.

    Il s’agit d’un domaine stratégique au sens vital du terme. Tout ce secteur ne devra pas dépendre de la bonne volonté d’une puissance étrangère qui nous tiendrait a sa merci et pourrait se désengager du jour au lendemain quand il aura trouvé des terres moins chères ailleurs....ou parce qu’il y aura eu des troubles sociaux dans le pays…il nous faut apprendre de la malheureuse expérience du textile… sans compter qu’une multinationale extérieure aurait le pouvoir de décision sur notre production agricole. La sous traitante de ce secteur nous rendrait dépendant de l’extérieur la ou il y aurait l’opportunité de bâtir une autosuffisance alimentaire tout en prenant le contrôle d’un secteur économique vital. La consommation intérieure serait alors suffisante pour nourrir, développer et pérenniser ce secteur économique stratégique. La location des terres n’aura d’autres effets que d’obérer ce développement et/ou de l’orienter vers une direction qui ne serait pas forcement la plus bénéfique pour le pays… le secteur agricole doit être un domaine sanctuarisé… cette sanctuarisation ne pourra pas être atteinte par un abandon de souveraineté.

    Par contre je ne suis pas convaincu que s’inviter dans la compétition mondiale des pays exportateur agricoles soit pertinent (je parle bien de l’intérêt d’un pays mais pas d’un individu particulier). Encore une fois, nous avons en face des acteurs comme les US, l’Europe, le Brésil qui sont trop puissants pour nous. La compétition est biaisée et avant que l’OMC ne parvienne à les faire plier sur les subventions qui faussent la libre concurrence, nous aurons mobilisé trop de ressources pour un résultat trop incertain. Les investissements à effectuer pour atteindre l’autosuffisance alimentaire sont moindres et sans commune mesure avec ceux exigés par la participation à la compétition internationale. Une fois arrivé à maturité pour le marché intérieur, le secteur agricole sera suffisamment important par rapport aux autres secteurs (énergie, mine…), pour ne pas accentuer ce déséquilibre en calibrant l’agro alimentaire pour la compétition internationale. Ma seule concession serait le développement à l’échelle régionale chez nos voisins les plus proches. Seychelles, La Réunion, Comores, Mayotte d’où la nécessité de conserver des bonnes relations avec la France, mais pas plus loin car si ces iles n’ont rien d’agricole à nous vendre, ce n’est pas le cas des pays africains qui ne revent que de nous refourguer leur came…Tout est question d’équilibre. Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Attention au sur-investissement dans un secteur donné qui pourrait conduire a une sur-capacité improductive (trop d’ingénieurs ou d’ouvriers agricoles, trop d’usine de transformation…) car difficilement convertissables…Il vaut donc mieux choisir de muscler un autre secteur pour le mettre au niveau de la compétition internationale. Pourquoi pas l’industrie pharmaceutique a base de plante de Madagascar, pourquoi pas la finance, les nanotechnologies, les nouvelles technologies fortes consommatrices de techniciens et d’ingénieurs mais dont le cout en terme de main d’œuvre demeure trop élevé lorsqu’il opère dans les pays industrialisés… un ingénieur informaticien formé et travaillant en Europe n’est pas plus compétent qu’un ingénieur formé a Polytechnique Antsiranana, par contre il coute trop cher... Dans le cadre de la sous traitance, pourquoi ne pas prendre exemple sur l’inde qui travaille pour les grands cabinets d’avocats américain… c’est de la sous traitance mais a forte valeur ajoutée…

    Il reste que trouver sa place dans le partage du travail a l’échelle internationale, requière de travailler avec les leaders (Europe, US, Inde, Brésil, Indonésie…)… pas avec les petits joueurs (SADC, vous m’avez vu venir…)…participer même modestement a l’échelle planétaire nécessite, que notre pays bâtisse sur du dur, de façon méthodique : auto suffisance alimentaire et énergétique, système éducatif performant, justice sociale… voila les ingrédients d’une nation d’élites fondée sur le mérite…

    Allons !!! encore plus de réflexions sur des sujets de fonds de ce genre, et vous verrez tous que nos problèmes sont ailleurs que dans des débats de personnes dans lesquels une minorité veulent nous enfermer !!! il nous faut saisir cette occasion pour nous projeter vers l’avenir, imposer nos propositions dans le débat politique actuel et faire émerger une nouvelle classe politique qui devra agir en serviteurs de la nation et se positionner par rapport à ces vrais sujets au lieu de nous obliger à choisir entre untel ou untel…

  • 11 février 2010 à 22:30 | daniel (#2653)

    Bonjour Retour à la réalité pourcentage de terres cultivées à Madagascar 5%

    Travaillez prenez de la peine un trésor est caché dessous disait le laboureur à ses enfants

    La est la solution

    Amicalement à tous

  • 11 février 2010 à 23:37 | el che (#344)

    Bonsoir

    D’abord un grand merci à Ndimby pour cet article fédérateur : c’est un bonheur de voir Rabri discuter sans animosité avec Rasoa : nos hommes politiques devraient en prendre de la graine !

    Etant enfant de la campagne, je suis particulièrement touché par ce thème.
    Je pense comme beaucoup ici que le secteur agricole et un des atouts majeurs de l’économie malagasy.
    Voilà bientôt une quarantaine d’années que l’on parle d’autosuffisance alimentaire, et nous n’en sommes pas toujours parvenus à régler ce problème crucial.
    Pour ma part, plusieurs obstacles expliquent cette situation :

    - Nos agriculteurs pratiquent encore pour la majorité l’oligo-culture, pour se cantonner aux simples besoins alimentaires de la famille. Si nous en sommes à ce stade, les politiques de développement du secteur primaire ont souvent essuyé des échecs successifs. Comme dit l’édito, nous avons l’enclavement de terres agricoles, un manque crucial de centres de formation (de l’ouvrier à l’ingénieur) disproportionnés eu égard aux besoins réels.
    Et non des moindres, beaucoup de bacheliers se prédestinent à des études littéraires, informatiques, etc. La culture malgache voit le travail de la terre encore comme ingrat, dévalorisant. Rabri s’est d’ailleurs indigné quand un éditorial semblait dédaigner l’angady. Comme rabri, je suis persuadé que le travail de la terre est aussi noble, que ceux de juristes ou militaires, pour ne citer que ceux-là. Il est urgent pour l’état de valoriser cette profession, et de mettre sur pied la révolution verte comme cause nationale, en affectant un budget substantiel.

    - Ensuite, si l’agriculture n’a pas pris son envol, c’est aussi à cause des d’affairistes, revendeurs, grossistes, opérateurs ventrus qui anéantissent la marge bénéficiaire des paysans. Cette pyramide de parasites n’incite pas à produire au-delà de ses besoins.

    - Enfin il faut aussi tenir compte d’un facteur extrinsèque : la population malagasy double tous les 20 ans. Cela neutralise toute croissance économique, et demande une production encore plus accrue.
    Une politique familiale, qui consiste à réguler la natalité. C’est un impératif, car il faut déjouer la théorie de Malthus.

  • 12 février 2010 à 11:10 | alika mirenireny (#3197)

    Tout à fait courageux,de la part de Ndimby,de témoigner de sa maitrise des classiques de la littérature française (le titre du post de Ndimby,invoqué,« Ventre affamé, mais grandes oreilles ? »
    s’inspire d’une fable de Jean de La Fontaine, « Le milan et le rossignol » que nous avons déja cité )

    Au vu,de l’ambiguité, qui cache mal le soutien de la diplomatie française au régime de transition,calamiteuse
    Un regard ,extérieur,décalé ,n’est pas inutile, et, la façon dont notre président est perçu,a l’étranger,nous est précieuse
    Pour dire,que,dés le début de cette crise,le journal de référence « Le Monde » dans un éditorial,trés clair,témoigne de sa stupefaction,,devant l’inexpérience,la légéreté de ce jeune chef d’entreprise,succédant à Ravalomanana,
    Clairement assumé ,en toute connaissance de cause,ce journal,insiste sur la volonté,de ce jeune leader, de verser du sang malgache,en appelant ,ses supporters à manifester devant le palais présidentiel,irresponsable,
    Cette attitude, a été considérée comme irresponsable,par ce journal
    Arte ,a ,diffusé plisieurs reportages sur Madagascar,insistant, sur la jeunesse,l’inexpérience de ce nouveau leader,et,insiste sur les conseils,sinon manipulations,dont il bénéficie ,en coulisse,de la part des politiciens,traditionnels,comme de la diplomatie française
    En exergue,la facilité avec laquelle la classe politique malgache,est susceptible de retourner sa veste
    Nous allons sur les pas de Ndimby,essayer de répertorier les apports intéréssants des « vazaha » sur crise malgache
    Nous avons ,fait une transcription des interventions de Didier Gallibert,à l’émission« les enjeux internationaux » de France Culture
    lien raccourci :
    http://tinyurl.com/yb8y4xw
    et nous mettons en ligne les conclusions de son dernier ouvrage : « Madagascar,les gens de pouvoir »
    La derniére révolte de 2002,se caractérise comme« une révolution des ombrelles »,ou la classe disons bourgeoise, protestante de Tana a un role déterminant
    La derniére révolte se caractérise peut étre par de nouveaux acteurs :« lumpenprolétariat »,d’obédiance chrétienne, qui s’oppose a la bourgeoisie majoritairement protestante
    Alors que les oppositions ethniques,cotiers/merina , déterminantes lors de la crise de 2002, sont semble -t il relayées par une opposition paysans/ citadins, la population paysanne ,et ses aspirations n’ayant pu etre prise en compte,ne s’étant pas jusqu’a maintenant exprimé
    Comme le souligne Ndimby,une révolte « paysanne », n’est pas à exclure,hors mi la sanction électorale,qui a toute chance d’étre favorable à Ravalomanana’ en milieu rural
    Gallibert,insiste avec les autres experts sur le bilan globalement satisfaisant de l’action de Ravalomanana, sur l’utilisation des fonds d’aide au développement,pour les paysans,
    La réaction aux contrats de location de terrains à Daewoo,de la part du nouveau leader d’opinion, de Madagascar,nous rappelle ,le populisme de notre Jean Marie,nationalisme,qui,s’appuye sur lumpenprolétariat urbain, mais peut étre pas la classe paysanne
    Rien ,ne nous laisse éspérer que ce jeune homme ne sombre dans les mémes erreurs que , son ,pére spirituel, son exemple,Ravalomanana,sur,la solution qui consiste à brader las richesse de Madagascar,pour quelques prébandes
    Frappante,est ,comme le souligne la presse française,la similarité ,l’identification de ces deux personnalités
    Nous insisterons sur le blog de Bekoto, la table ronde qu’il a récemment organisé (fevrier 2009 ),dans laquelle est intervenu,Gallibert,toujours en ligne sur son site
    http://bekotopaysans.blogspot.com/2009/03/table-ronde-presentations.html
    http://sainagasydadabe.blogspot.com/2010/02/gallibert-didier-les-gens-e-pouvoir.html

  • 13 février 2010 à 00:49 | Albatros (#234)

    Merci Ndimby et Rabri !!!

    Enfin un dialogue constructif !!!. Un exemple qui devrait inspirer les « politiciens en costards cravates ». On peut ne pas toujours être d’accord mais le bon sens doit toujours rester présent.

    Le temps me manque malheureusement pour reprendre point par point vos arguments (aussi bien ceux de Ndimby que de Rabri) et vous dire que je suis d’accord avec vos analyses :

    « Aucune différence entre le Paradisa sosialista de Ratsiraka, le Minoa fotsiny ihany de Ravalomanana, et maintenant le Madagasikaran’i Tanora Gasy Vonona de Rajoelina : pour la majorité, malgré les belles promesses, manger correctement reste un challenge permanent. »
    - Ce qui montre qu’il n’y a pas eu de changement de mentalité en 2009 de la part des « dirigeants ».

    « La production baissa encore, car certains paysans ont exploité l’effet pervers de la mesure : gagner autant en travaillant moins. »
    - Evidemment !!!. Le travail dans les rizières est très pénible et si vous pouvez gagner autant en vous fatiguant moins ; Pourquoi ne pas le faire ?.

    « Combien de zones sont fortement productrices, mais peinent à écouler leurs produits du fait d’un enclavement ? ».
    - Comme les producteurs de bananes de la région de Mananjary qui doivent construire des radeaux en bambou pour transporter leur production à Manajary. Idem pour les pécheurs de cette région.

    « Comme l’a également suggéré le forumiste Rabri, il serait également pertinent d’adapter le contenu des formations en fonction des productions spécifiques de chaque région. »
    - exemple le vin dans la région de Fianaranstoa.

    « * Dans le circuit de commercialisation de ce produit, les grossistes avec les collecteurs constituent un monopole et dominent ce circuit. »
    - Comme dit très justement Rabri.

    Etc... etc... Encore une fois merci Messieurs. Ce soir grâce à vous, je reprends espoir.

  • 13 février 2010 à 15:09 | alika mirenireny (#3197)

    Cher Ndimby,
    Salama,

    Nous vous avions communiqué l’article du « monde » les forçats de l’info,

    http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/05/25/les-forcats-de-l-info_1197692_0.html

    et les situations/réactions ,qu’il a dévoilées,révélées,

    http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/dossiers/2009/journalisme-multimedia/

    C’était, a l’époque,ou,vous aviez confié aux lecteurs du journal « Tribune » qu’il vous était nécéssaire ,intervenant à titre bénévole,dans ce journal, de gagner votre croute,

    et de mettre un bé-mol, a vos interventions,nécéssité de ,dormir parfois

    Que pensez vous de la situation de la presse française, et,de la fragilisation,de la précarisation de la profession de journaliste ?

    bien à vous

    http://sainagasydadabe.blogspot.com/2010/02/votre-boncoeurpour-ndimby.html

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