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Economie

Système bancaire malgache

Une situation anormale

mardi 3 juillet 2007 | Alexandre L.

Après les discours du Président à Taolagnaro, beaucoup d’observateurs sont tombés d’accord que finalement, pour un pays comme Madagascar, le libéralisme sauvage doit être proscrit. Ainsi, il est convenu que l’Etat intervienne pour réglementer les manquements du marché. Mais si l’intervention de Ravalomanana concerne plus particulièrement le secteur pétrolier, plus d’un interpellent les autorités publiques à s’intéresser à celui des banques.

Depuis le désengagement de l’Etat des secteurs productifs, certains domaines économiques importants ont été pris en main par le privé. Ainsi, la quasi-totalité des banques d’Etat ont été privatisées. Actuellement, elles appartiennent à des multinationales telles que BNP-Paribas, Société Générale, BOA ou encore Crédit Lyonnais.

S’il est largement convenu que la gestion privée est « meilleure » que celle de l’Etat. Il n’en demeure pas moins que l’un des objectifs essentiels des sociétés privées reste le profit. Et cela ne rejoint pas toujours les intérêts de la collectivité. D’où la nécessité pour que les pouvoirs publics interviennent.

L’Europe, une société privilégiée

Si à Madagascar, le taux de bancarisation reste encore faible et que le système bancaire reste rudimentaire, tel n’est pas le cas en Europe. En effet, dans un pays en développement comme le nôtre, avoir un compte bancaire reste un luxe réservé à certaines classes sociales. Mais dans le vieux continent, en avoir un est vital pour toute la population.

Le secteur bancaire y est très développé et jouit d’une concurrence féroce. La conséquence est simple : les différents établissements rivalisent pour offrir un meilleur service aux clients. Ainsi, il n’est pas rare qu’une banque consente à supprimer certains frais liés aux activités de ses clients (agio, consultation des soldes…). D’ailleurs, certains types de comptes tels que ceux réservés aux étudiants sont totalement gratuits.

En effet, une banque moderne ne vit pas seulement des frais de comptes. Une bonne partie de ses revenus proviennent des investissements qu’elle fait dans les entreprises et les emprunts qu’elle accorde à l’Etat.

Un système pour les riches

Mais dans notre pays, les mêmes banques, qui accordent des facilités à leurs clients en Europe, procèdent d’une manière différente. Généralement, leurs activités sont payantes. Pour y ouvrir un compte, il faut disposer déjà d’un petit fonds et le frais de tenue de compte est obligatoire. Bien sûr, à chaque fois que les clients leur demandent un service, ils doivent s’attendre à des frais toujours élevés.

C’est cette situation que les observateurs ont du mal à comprendre. « Pourquoi ces banques font payer leurs clients dans les pays pauvres alors qu’elles ne le font pas dans les pays développés », s’indigne-t-on. L’exemple le plus flagrant semble être les cartes de paiement. Généralement, elles sont gratuites en Europe mais à Madagascar, leurs possesseurs doivent payer annuellement un frais de fonctionnement qui peut atteindre plusieurs centaines de milliers d’Ariary.

Ainsi, plus d’un interpellent l’Etat pour qu’une telle situation à priori aberrante s’arrête. On ne peut pas se permettre que des multinationales s’enrichissent sur le dos des pauvres ! Certes c’est un cas moral mais il entre dans les rôles dévolus à l’Etat : celui de défendre les intérêts de la population contre l’appétit dévorant des géants.

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