Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
mardi 19 mars 2024
Antananarivo | 07h15
 

Portrait

Laingontsiky, femme des lettres et des arts

Une passion pour la langue malgache

samedi 11 juin 2016 | Randria Maeva


Le mois de juin est le mois de la langue malgache. Durant cette période, des évènements sont organisés dans le but d’éveiller l’intérêt des Malgaches pour leur langue. De nos jours, on reproche à une majorité des jeunes de négliger leur langue maternelle. Néanmoins, il y a encore ceux qui s’efforcent de la valoriser ; Laingontsiky fait partie de ces jeunes qui baignent dans l’art et dans la littérature, faisant vivre la langue à travers le temps.

Une femme des lettres

Laingontsiky ou Laingo Rahajatafitasoa est une jeune artiste de 24 ans. Elle se spécialise dans la poésie, dont le « riankalo » (texte hybride entre nouvelle et poème).

Passionnée de langues, Laingontsiky a suivi des études en Lettres anglaises et en Lettres françaises. Toutefois, son amour pour la langue malgache n’en a pas souffert, cette dernière étant le principal outil pour son art. Maintenant, elle poursuit ses études en Master2 en communication, spécialisée en médiation culturelle.

Quand le talent et la passion se rejoignent

La poésie est une passion que Laingontsiky nourrit et un talent qu’elle cultive. Laingontsiky a été bercée dans le monde de l’art malgache, à savoir le « kalon’ny fahiny », le « vakodrazana » et le « tononkalo ». A l’école, sa matière préférée était le Malagasy. A l’époque, elle n’avait pas encore songé à suivre la voie de la poésie. Ses premiers pas dans ce domaine remontaient à l’âge de 10 ans, lors d’un concours organisé par son école, où elle a remporté le premier prix. Ce n’est que 4 ans plus tard qu’elle a commencé à plonger dans le monde de l’écriture.

Divers ateliers ont permis à ce jeune talent de se perfectionner. « Les échanges avec d’autres auteurs m’ont aidée à améliorer ma manière d’écrire et de déclamer. Intégrer le cercle littéraire « Faribolana Sandratra » fut l’occasion de cultiver mon talent et de développer ma confiance en moi-même. Enfant, je ne disposais pas du courage nécessaire pour montrer mes oeuvres, mais ce n’est plus le cas désormais. L’écriture et la lecture vont de paire. Une autre de mes passions : la lecture. Elle permet de découvrir les richesses que recèle une langue tant dans le vocabulaire que dans l’expressivité », nous confie Laingontsiky.

L’inspiration comme guide

La plupart des poèmes de Laingontsiky parle d’amour : l’amour romantique, l’amour platonique, l’amour fraternel, l’amour patriotique, ... Selon elle, l’amour est le moteur qui fait tourner le monde. Elle n’écrit pas en accord avec des thèmes prédéfinis, elle se laisse plutôt guider par l’inspiration du moment. Cette dernière trouve essentiellement sa source dans les réalités sociales, les vécus de son entourage, ou encore sa propre vie. « J’écris ce que je ressens. Je mets en exergue les petites choses de la vie que l’on oublie parfois ou que l’on ne remarque pas » dixit Laingo. D’ailleurs, Laingontsiky s’efforce de mettre des mots sur des faits sociaux de manière poétique.

« Il arrive que les lecteurs aient des idées préconçues sur les poètes... Pourtant écrire ne signifie pas toujours se décrire/se raconter."

Des figures phoniques

Laingontsiky n’est pas prisonnière d’un registre particulier : certains de ses poèmes suivent des règles de versification alors que d’autres se composent de vers libres. Elle apprécie particulièrement l’usage de termes et d’expressions peu courants mais dont les significations sont claires, nettes et précises. Des mots malgaches qui peuvent traduire parfaitement ce que l’on ressent.

Cette artiste accorde plus d’importance au contenu qu’elle véhicule dans ses œuvres qu’à la notoriété en soi. Voilà pourquoi elle n’a pas ressenti l’urgence de publier un livre.

Publier son œuvre à Madagascar ?

Publier un livre est une des principales difficultés auxquelles sont confrontés les écrivains malgaches. En effet, cela requiert des investissements conséquents en temps et en argent. Deux choix s’imposent à ces écrivains. Soit le recours aux maisons d’édition et risquer que le prix du livre ne soit pas à la portée de tous ; soit le recours à l’autoédition et risquer de ne pas se conformer aux normes exigées par les librairies. Les réseaux sociaux constituent une alternative à la publication. Il s’agit d’un espace virtuel où le poète peut s’exprimer et interagir avec son public d’un côté. De l’autre côté, l’écrivain peut recueillir les impressions, les critiques et les conseils de ses lecteurs. En conséquence, il leur est plus facile d’évaluer son travail.

« A certains moments, je ressens de l’empathie envers mon entourage. Je traduis alors tous ces sentiments en poèmes. Là encore, ce sont l’inspiration et l’imagination qui me guident », affirme Laingontsiky.

Engagée à faire découvrir les richesses de la langue malgache

Malgré son jeune âge, Laingontsiky possède une vision claire et personnelle de la vie. Elle aspire à contribuer à la promotion de la langue malgache. « Je veux partager ma passion de la langue malgache. En effet, je souhaite montrer la valeur de notre langue maternelle à travers mes œuvres », conclut-elle.

Le 25 juin prochain se tiendra un récital poétique, présenté par Laingontsiky et trois autres poètes (Elinivo, Elodie et Nirindra), pour la sortie de « Tsipelamanja », un recueil de poèmes, reflétant la femme : sa valeur, sa manière de vivre, sa manière d’aimer.

17 commentaires

Vos commentaires

  • 11 juin 2016 à 11:26 | tsimahafotsy (#6734)

    Malagasy vé sa malgache ry Randria M. no izy an ?
    Une fois : MALAGASY
    8 fois : malgache.
    Voilà encore un journaliste malagasy qui se mêle encore les pédales dans la défense de la langue malagasy entre MALAGASY.
    L’ akademy malagasy a encore du boulot à faire auprès des journalistes malagasy pour la promotion de la langue malagasy.
    Heureusement que nous avons des jeunes comme Laingotsiky pour faire le boulot à la place des journaleux malagasy.
    Bon courage Laingotsiky !
    Peu importe les difficultés de la publication, continuez à produire, à écrire, à diffuser sur les réseaux sociaux. Les œuvres de l’esprit sont éternelles, vous laisserez votre trace sur terre !

    • 14 juin 2016 à 15:22 | Ibalitakely (#9342) répond à tsimahafotsy

      Laingontsiky

  • 11 juin 2016 à 11:45 | Behantra (#9165)

    J’aimerai savoir ou se tiendra ce récital poétique ce 25 Juin ???

    • 13 juin 2016 à 11:58 | Tahirintsoa (#9608) répond à Behantra

      Ao amin’ny Cercle Germano-Malagasy Analakely, tsy hisy vidimpidirana io fa hisy boky amidy raha afaka hanohana ny mpanoratra. Tongava soa

    • 13 juin 2016 à 16:42 | Behantra (#9165) répond à Tahirintsoa

      Makasitraka . Misaotra Tahirintsoa a !

  • 11 juin 2016 à 11:49 | Behantra (#9165)

    Evidemment la question s’adresse au journaliste et non à Tsimahafotsy qui , lui ,
    habite en France

  • 11 juin 2016 à 13:10 | rakoto-neutre (#8588)

    Isika aza tsy tia ny tenintsika fa aleo mizesta @ lay teny frantsay e !

  • 11 juin 2016 à 20:40 | Cacatoès (#7049)

    Tsara ra tsy manadino ny tenintsika e !! Fa tsy hoe efa lasa nipetraka aty hivelany dia hoe« Zé né sé pli parlé malagasy !! »
    Na lasa vazaha taratasy aza ianao, na lehibe taty hivelany ny maha malagasy dia tsy ahy ho fafana !!!

    • 11 juin 2016 à 20:42 | Cacatoès (#7049) répond à Cacatoès

      Hadinoko e !! Tsara be ilay anarana hoe « Laingotsiky » !!!

    • 11 juin 2016 à 20:43 | Cacatoès (#7049) répond à Cacatoès

      Diso kle : « Laingontsiky » !!

    • 12 juin 2016 à 08:28 | tgv_ihany (#9410) répond à Cacatoès

      betsaka mihintsy eto @ ity forum ity ireo gasy mipetraka any ivelany ireo dia hizestiavana mihintsy ny hoe tsy mahay teny gasy intsony hono.

    • 13 juin 2016 à 12:06 | takaka (#8449) répond à tgv_ihany

      Inona ny dikan’ny hizestiavana ? Teny gasy ve io ? Sao dia mba ianao ilay izy. Sady tsy mahay teny gasy no tsy mahay teny vazaha.

  • 12 juin 2016 à 07:01 | regisson (#7075)

    beaucoup de plaisirs à lire celà.
    j ai toujours été intéressé par la poésie et souhaite que la jeunesse puisse connaitre et « essayer » la poésie à titre personnel. Le problème à Mada, c’est que la poésie ne rapporte qu’ un plaisir sympa et moins lucratif contrairement à la corruption.

    le premier est au rang de la culture
    le deuxième est au rang de l inculture

    c’ est celà la différence

    • 12 juin 2016 à 20:24 | mandrozeza (#5123) répond à regisson

      La poésie et la corruption sont difficiles à envisager ensemble. Mais un poète peut être corrompu, sans doute quand sa phase de production est passée. Un homme(une femme aussi) qui en a corrompu d’autres voire qui a été corrompu(e) peut écrire des choses très poétiques. Un peu comme le pêcheur à qui le Christ a pardonné.
      C’est dans la nature humaine. Pas si facile d’accepter ces contradictions.

  • 12 juin 2016 à 23:12 | Razaka (#7817)

    ... ... ...
    Hello

    It’s time for me to learn Malagasy language more seriously. It’s even better with her.
    Grow productivity Laingotsiky.
    Have a great week.

  • 14 juin 2016 à 14:36 | Ibalitakely (#9342)

    Izaho izay manoratra eto aloha dia tsy mba nahazo atsa-manila foana tamin’ny taranja malagasy fony nianatra na dia tia ny teny malagasy (1)* aza. Ary izaho ohatra dia marary ny foko rehefa maheno tanora mpihira, avy aty amin’ny faritra indrindra, rehefa mamorona na/sy mihira amin’ny teny malagasy dia ... vary amin’anana be, izany hoe feno teny vahiny (frantsay) be tahaka ny hoe chéri(e), ambiance, pour toujours sns. Gaga ihany koa ny tenako amin’ireto Malagasy monina any am-pita ka ny zanany, na teraka teto an-tanindrazana na tany ivelany, dia tsy mahay teny malagasy mihintsy, ny sasany mba mandray kely ihany fa rehefa miresaka dia tsy maha-tafavoaka. Tadidio anefa fa raha ny eto amin-tsika ny karana-vazaha-sinoa na ny dadan’ny dadan’ny dadabe an-dry zareo aza no teraka teto Madagasikara (2)* dia tsy very velively izy amin’ny fiteniny. Eo koa ny kolon-tsaina sy ny fomba amam-panao izay tonga dia angalana tahaka ny avy any ivelany na dia manana ny mifanandrify amin’izany aza itsika iazay tsara ho hain’ny rehetra, fa ohatra ny vazaha rehefa miantso olona iray dia ny prénom aloha izay vao ny nom, ohatra Nicolas SARKOZY, François HOLLANDE, Laurent BLANC, ..., fa ny Malagasy kosa dia ny anarana aloha izay vao ny fanampiny, ohatra RAJAONARIMAMPIANINA Hery Martial, RAVALOMANANA Marc, RATSIRAKA Didier Ignace, ZAFY Albert.
    (1)*- Mahakamo ihany koa ny mahita na maheno Malagasy miteny hoe « gasy », ny mpanjanaka kamo na tsy mahay miteny mazava tsara no manafohy azy dia manaraka ny vendrana sy kamo rehetra ka hoy aho hoe IZAY MAHATSIARO TENA HO MPAKA LELO DIA MAMAFA HORONA.
    (2)*- toraka izany koa dia mandreraka ity hoe gasikara ity, sa mba misy olona any amin’ny firenena hafa any manao ohatra hoe : izahay dia avy any rance na stralia na ngapour na nzania na mbabwe ??? ATSIPY NY TADY ENY AN-TANDROKY NY OMBY ARY ATSIPY NY TENY ANY AMINAREO !!!

    • 14 juin 2016 à 14:46 | Ibalitakely (#9342) répond à Ibalitakely

      - ... atsasa-manila ...
      - ... mifanandrify amin’izanyaza itsika izay tsara ho hain’ny rehetra ...

Publicité




Newsletter

Les actus du jour directement dans votre boîte email

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS