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Société

Situation sociale vue par les Nations unies

Une lettre d’information très instructive

vendredi 24 juin 2011

Le Système des Nations Unies (SNU) à Madagascar a rencontré la presse ce jeudi 23 juin au siège de la Représentation des Nations unies à Andraharo, en vue du lancement de la première Lettre d’information sur la situation sociale dans le pays. Sous la coordination de Madame Fatma Samoura, Coordonnateur résident, l’équipe pays a participé activement aux échanges. Cette première lettre d’information met l’accent sur les analyses de la situation de pauvreté et de ses conséquences dans différents secteurs ainsi que les réponses apportée par le SNU. Les informations ont été tirées des enquêtes déjà effectuées dans différents domaines au niveau des agences ou des partenaires.

La pauvreté qui touche les enfants a fait la une. Selon l’Enquête périodique auprès des ménages (EPM), la pauvreté touchait 68,7% de la population en 2005 alors qu’en 2010, ce taux est passé à 76,5%. Etre pauvre, c’est vivre avec moins de 468 800 Ariary, soit environ 234 US Dollars, par personne et par an.

La déperdition scolaire qui touche les enfants constitue la principale conséquence de cette pauvreté. D’après les données fournies par le ministère de l’Éducation nationale le taux de réussite au CEPE a augmenté de 9% depuis 2008. En dépit de ce fait, le taux d’achèvement du cycle primaire a accusé une baisse de l’ordre de 6%. Entre les années scolaires 2008/2009 et 2009/2010, plus de 138 000 enfants non scolarisés de 6 à 10 ans additionnels ont été recensés – soit une augmentation de l’ordre de 53,3%.

Une autre conséquence de la pauvreté : la difficulté d’avoir accès aux soins en cas de maladie. La réduction de 30% du budget alloué dans le secteur, due à la suspension des aides, a entraîné la fermeture en janvier 2011 de 214 centres de santé (source : ministère de la Santé publique).

Concernant la santé de la reproduction, l’évaluation du système logistique des intrants essentiels de santé, y compris les produits contraceptifs, menée par l’UNFPA et l’UNICEF, a révélé que l’enclavement est à l’origine de la rupture de stocks de médicaments. En ce qui concerne les jeunes et les adolescents, une étude réalisée par l’UNICEF dans les régions d’Analanjirofo et d’Atsinanana montre que les jeunes représentent 90% des clients du Jiromena, sur lesquels plus de 60% sont des mineurs et 21.9% d’entre eux affirment avoir déjà eu une Infection Sexuellement Transmissible.

Dans le domaine de la lutte contre le VIH et le SIDA, une enquête comportementale et biologique financée par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme/Round 8, a été menée de manière conjointe par l’ONUSIDA et l’OMS en 2010, dans l’objectif d’obtenir des données actualisées et de mieux orienter les stratégies de lutte contre le sida, notamment auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Selon les résultats préliminaires de l’analyse globale de la sécurité alimentaire, de la nutrition et de la vulnérabilité, menée en milieu rural en 2010 par le PAM et l’UNICEF, environ 35% de la population rurale sont affectés par l’insécurité alimentaire et 48% sont vulnérables à l’insécurité alimentaire. De même, une enquête nutritionnelle (enquête SMART) réalisée du 28 mars au 8 avril 2011 au niveau de trois districts de la région d’Atsimo Andrefana, à savoir, Ampanihy, Betioky et Toliara II, a fait état d’un taux de malnutrition aiguë globale de 7,4%.

En se référant à la situation de Vangaindrano, le passage du cyclone Hubert en 2010 a détruit les deux-tiers de la production agricole. Les ménages ont ainsi réduit leur consommation de riz à 5,2 jours par semaine. Le suivi de la vulnérabilité dans le district d’Ambovombe, dans le grand sud de Madagascar, a également montré une situation moins favorable. Pour plus d’un ménage sur deux, le revenu courant qui est considéré comme permanent n’arrive plus à supporter les dépenses alimentaires. Un ménage sur trois gagne moins de 50 000 Ariary par mois.

Selon une évaluation des récoltes effectuée conjointement par la FAO et le PAM à l’issue des deux dernières campagnes culturales, du fait d’une pluviométrie généralement favorable, la performance de l’agriculture vivrière malgache a été globalement bonne en 2010, avec notamment une production de riz estimée à environ 4,7 millions de tonnes, en augmentation de plus de 4% par rapport à 2009. Malheureusement, cette production n’a pas pu satisfaire les besoins nationaux.

Concernant l’emploi, en deux ans, 210.000 emplois ont été perdus dans la région d’Analamanga et 884 entreprises ont été obligées de déclarer un chômage technique. Par rapport à l’année 2008, il est estimé que le nombre d’entreprises en difficulté ait quadruplé en 2009. Pour l’ONUDI qui tente de soutenir les investissements industriel, il est indispensable d’intervenir à contre courant et de soutenir la qualité dans la production, au risque de voir s’effriter le potentiel de compétitivité des entreprises malgaches. Ce contexte de crise qui frappe Madagascar accroît le taux de chômage et ne favorise pas le développement de l’entrepreneuriat féminin, alors que les femmes entrepreneures constituent une force de développement importante et incontournable. La concertation nationale sur le développement de l’entrepreneuriat féminin, organisée à l’initiative du BIT au mois de février de cette année, a reconnu que les femmes sont les plus touchées par les pertes d’emplois, estimées à plus de 200.000 depuis 2008, et par la situation de sous-emploi, touchant 42,2% des actifs en 2010.

Pour le cas de Madagascar, le développement rapide et durable et la réduction de la pauvreté nécessitent certainement une contribution dynamique de la population féminine, qui constitue 50,6% de la population totale. Le développement du secteur des petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que des micro-entreprises, dans lequel les femmes sont particulièrement actives, constitue une des solutions pour améliorer la vie sociale et apporter des valeurs ajoutées à l’économie du pays.

Recueilli par Valis

13 commentaires

Vos commentaires

  • 24 juin 2011 à 08:00 | che taranaka (#99)

    Bonjour à tout le monde,

    plus particulièrement à Monsieur VUZE..

    voilà une description officielle objective..

    j’étais au pays il y a maintenant plus de 6 mois et j’ai constaté une dégradation de la situation sociale qui est le reflet de la situation économique apparemment victime de la crise :
    - absence d’une politique claire -réflèchie/
    - gouvernance à vue/
    - laisser aller général/
    - mais surtout le pouvoir en place de fait est occupé à faire de la polifika et sa clique mafieuse amasse les butins aux mépris de l’intérêt général .
    - évidemment les aides des organismes internationnaux pèsent beaucoup aussi sur cette situation catastrophique..mais c’est la faute à qui...??

    • 24 juin 2011 à 08:50 | bema (#828) répond à che taranaka

      « La pauvreté qui touche les enfants a fait la une. Selon l’Enquête périodique auprès des ménages (EPM), la pauvreté touchait 68,7% de la population en 2005 alors qu’en 2010, ce taux est passé à 76,5%. Etre pauvre, c’est vivre avec moins de 468 800 Ariary, soit environ 234 US Dollars, par personne et par an. »
      Che taranaka, avec tous mes respects, cette lettre est destinée à tout le monde et surtout à nos POLITICIENS opposants ou pas. Sans défendre qui que ce soit, le chiffre 68.7% en 2005 est gravissime et si je pousse encore un peu plus, pouvez-vous nous dire l’augmentation de profit et des richesses des responsables de l’époque ? Misaotra Tompoko.

    • 24 juin 2011 à 09:59 | ndriana (#4017) répond à bema

      Dia ny 2000-2001 koa.

      Faly tsara angamba izao i Odon fa mihamaro ny mpivavaka, mitombo ny rakitra. Mitombo koa olona mila vonjy ahafahana mangataka fanampiana avy any ivelany.

  • 24 juin 2011 à 09:20 | da fily (#2745)

    Hello,

    je pense que ces chiffres qui découlent de rapports et analyses concrets sont et seront loin d’être discutables, même si certains iront interpréter celà à des convenances obsolètes, voir rétroactives si vous voyez ce que je veux dire.

    La pertinence n’est pas de dire à cause de qui on en est arrivé là, mais comment on a pu laisser une telle dégringolade. Quand les hommes qui se disent politiques sont accaparés par leur intérêt de rester à tout prix aux commandes, voilà le résultat 3 ans après.

    Quand des forces armées sont également accaparées par ces nouveaux gains auxquels elles ont pris goût, voilà le résultat, car le désintérêt qu’elles affichent dans leur mission de sécurité avant tout, a laissé une brêche dans laquelle la criminalité s’est jetée.

    Les indicateurs sociaux donnés par cette missive sont ce qu’ils sont, mais il faut les interpréter comme une alerte, un glas qu’il faut impérativement prendre en compte quand on a la chose politique entre les mains, ou qu’on souhaite s’en occuper, c’est un minimum. Ne pas les prendre en compte est inconscient, voir criminel, la transition ne doit pas être l’éternel arbre qui cache la forêt d’incompétents qui ne pensent qu’à eux-même.

    • 24 juin 2011 à 11:40 | rabri (#2507) répond à da fily

      Proverbe chinois : Si tu donnes à celui qui a faim un poisson, tu le nourris pour un jour ; si tu lui donnes une canne à pêche, tu le nourris pour toujours...

      La canne à pêche englobe :
      - en amont une FORMATION globale autour des poissons (nutrition, biologie, écosystème, …..)
      - en aval : la TECHNIQUE et les MATERIELS adéquats pour la pêche. Sans oublier dans tout ceci tout ce qui touche autour de la pérennité de la pêche pour nourrir longtemps la population concernée.

      Depuis que la pauvreté touchait ( à l’impératif !!) la population malgache (ou ailleurs) , pourquoi ON s’intéressait toujours à donner le POISSON et jamais davantage la CANNE A PECHE ??

      Ma réponse : « donner le poisson » intéresse beaucoup de Spéculateurs ( bizina juteux), par contre se pencher sérieusement sur la canne à pêche fait disparaître la spéculation ( les bizina)

      A MEDITER !!

    • 24 juin 2011 à 13:55 | rabri (#2507) répond à rabri

      Lu ailleurs( lexpressmada de ce jour )« Malgré l’absence de dialogue direct avec les autorités de la transition, le système des Nations Unies a augmenté son budget d’investissement à Madagascar. Celui-ci est passé de 75 millions de dollars à 125 millions de dollars cette année. »

      Bravo Mme FATMA, je vous trouve de plus en plus grassouillette !!

    • 24 juin 2011 à 15:22 | Stomato (#3476) répond à rabri

      "Depuis que la pauvreté touchait ( à l’impératif !!) la population malgache (ou ailleurs) , pourquoi ON s’intéressait toujours à donner le POISSON et jamais davantage la CANNE A PECHE ??

      Ma réponse : « donner le poisson » intéresse beaucoup de Spéculateurs ( bizina juteux), par contre se pencher sérieusement sur la canne à pêche fait disparaître la spéculation ( les bizina)

      A MEDITER !!"

      Hum !
      Très souvent quand on donne une canne à pêche, on s’expose à devoir aller pêcher à la place de celui qui la reçoit.

      « La pauvreté qui touche les enfants a fait la une. Selon l’Enquête périodique auprès des ménages (EPM), la pauvreté touchait 68,7% de la population en 2005 alors qu’en 2010, ce taux est passé à 76,5%. Etre pauvre, c’est vivre avec moins de 468 800 Ariary, soit environ 234 US Dollars, par personne et par an. »

      234 USD par an.
      Ce qui me laisse songeur c’est la pédégère d’un grand groupe US qui en 2002 gagnait 530 USD par minute.
      Tout au long de l’année, hors prime !

  • 24 juin 2011 à 09:53 | kakilay (#2022)

    Ho an’ny Fanovàna... !!!

  • 24 juin 2011 à 10:29 | Tsitapenambava (#1757)

    Ny tena mampanahy sy mampatahotra amin’ny toe-java-misy amin’izao fotoana dia ny ho fiantraikany atsy aoriana, afaka 20 na 25 na 30 taona. Raha mitombo tahaka izao ny tahan’ny zaza tsy afaka mianatra dia mazava ho azy fa ho maro no tsy mahay n’ino n’inona dia hanao ahoana ity firenena ity raha tsy mahay n’ino n’inona ireo zaza ireo rehefa feno 25 sy 30 taona ?

    Tsy vao maika hitombo ve ny fahantrana ? Dia ho mpitondra dondrona tsy mahay n’ino n’inona koa izany no ho mpitondra eto afaka 30 na 40 taona ? Raha tsy hoe angaha ny zanaky ny manan-katao no hibahana ny fitondrana amin’izany fotoana izany satria ireo afaka mianatra any am-pita rehefa avy nianatra teny amin’ny « école d’expression française », fa raha ny zanaka malagasy eny amin’ny EPP aloha tsy afaka ny hiandrandra hitondra izany satria T3 na T4 dia vita. Tsy ampy mpampianatra, tsy ampy sakafo, tsy ampy fitaovana, kely fahalalàna dia mivenjivenjy sy mivarotra amoron-dàlana ny ho aviny rehefa lehibe.

    Mila mitsinjo lavitra isika raha te hiala amin’ny fahantrana ary mila mpitondra mahay sy hendry ary madio fa tsy toy izay lasa rehetra sy misy ankehitriny.

  • 24 juin 2011 à 13:16 | che taranaka (#99)

    Fantatrareo ny position-ko...

    Niafara amin’ny FANONGANAM-PANJAKANA ny Fianam-pirenena ..tsy nilaza anefa aho fa i TGV irery no TOMPONANDRAIKITRA amin’ny izao KIZO misy ny Tanindrazantsika izao...

    Azoko lazaina kosa anefa fa MITOHY ny KANOTA miajady amin’ny VAHOAKA noho ireo TSY VALAHARA mifandimby eo amin’ny fitondrana...

  • 24 juin 2011 à 17:31 | Tanindrazana (#3224)

    Je ne vais pas entrer dans les details, en tout cas ces conclusions scientifiques et statistiques demontrent combien on est loin, tres loin de la trajectoire de developpement du temps de Ravalomanana. Ce n’est pas pour lancer des fleurs a l’ex-President, mais, bien qu’il ait fait des erreurs, il a su demontrer ou l’on va et surtout il a pu montrer par quelques experiences comment le pays sortira de cette pauvrete et de ce sous developpement permanent. Malheureusement, la venue de la revolution orange a ete le cauchemar qui avait annonce notre debandade et notre chute dans un ravin sans vraiment savoir comment en sortir. Voila ou en on est et tout le monde, avec Rajoelina et Ratsirahonana, savent pertinamment que la derniere solution pour nous c’est de renouer avec la communaute internationale. Mais cela exige des conditions fondamentales ne se basant pas sur l’entetement ni l’egoisme politique. Que faire alors pour sauver notre pays ? On a trois alternatives :

    la premiere , ’accepter la consensualite et l’inclusivite pronees par cette commaute internationale tout en autorisant le retour de tous les exiles et la liberation des prisonniers et enfin la participation de tous aux processus politiques . Bref la feuille de route amendee sur differents points capitaux.

    La seconde, c’est de se foutre de toutes resolutions et d’aller en avant sans tenir conpte de ce que cela pourra entrainer comme catastrophes socio-economiques et desastres socio-politiques.

    La troisieme est simple, l’explosion sociale devant tous les ravages et les consequences nefastes de cette revolution orange sans issue. La colere du peuple ne pourrait etre contenue indefiniment a tel point qu’a un moment de sa detresse, on ne fait plus attention a son voisin. Les risques sont graves mais a l’allure ou vont les choses a Madagascar, cette voie est toute tracee si les dirigeants actuels s’entetent dans leur unilateralisme et obstination aveugle.

    Ce rapport des SNU est indicatif et met a nu les consequences de cette crise dont personne n’a voulue. Il n’y a rien d’ajouter car les consequences sont flagrantes et visibles partout. L’echec de cette revolution, en conclusion, nous amenera dans l’abime ou les echoes nous plongent dans une cacophonie indescriptible.

    Ressaisissons mes compatriotes, notre
    avenir est dans nos mains et non dans ceux des autres.

  • 25 juin 2011 à 03:32 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    Pour MOI,Basile RAMAHEFARISOA,b.ramahefarisoa@gmail.com,la réponse à cette lettre se trouve en bas de la page :

    « Un investissement de 200 euros/dollars s’est transformé en 1 200 euros/dollars en moins de 5 jours »

    Tout investissement ou toute aide au peuple va alimenter la spéculation non soutenir le Peuple.

  • 25 juin 2011 à 11:24 | ikoto (#4912)

    Veloma ny aina hifampijery eto amin’ity Madagasikara ity isika mianakavy e !

    Ce chiffres ne font ni chaud ni froid à M. Andry Nirina Rajoelina (et sa clique dontla Dame Razanamahasoa Christine qui a bien peiné hier sur le plateau de la TVPLUS, malmenée impitoyablement par la Dame Onitiana Réaly très sadique ! ...). La paupérisation du peuple n’a pas pu empêcher M. Adry Nirina Rjoelina de jeter de l’argent sur la fenêtre en louant des jets privés pour ses déplacements à l’extérieur aux frais des contribuables (dont mon humble persnne) pour vouloir imiter son rival Marc Ravalomanana (avec le Boeing Force One II, immobilisé à Ivato !). L’argent coule à flot à Ambohitsorohitra et les « donateurs » se pressent au portillon !

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