Un : les français qui travaillent à Madagasikara, pour une longue durée, ne se donnent pas la peine d’apprendre et de parler la langue locale. Ces français y sont surtout en mission pour des travaux sociaux, économiques ou politiques. Ce sont, toujours, les Malagasy à qui ces français s’adressent, qui sont obligés de parler leur langue pour établir la communication. Ce qui est inadmissible, puisque le Malagasy se trouve dans son pays.
Je parle ici des français, puisque La Grande Île est une ancienne colonie française.
Deux : l’exception revient seulement aux missionnaires religieux. Tous parlent plus ou moins couramment notre langue. C’est vrai que ce n’est pas la leur. Cependant, ils ont pris la peine de l’apprendre et de la parler, tout simplement par respect à la nation où ils vivent et où ils côtoient quotidiennement des Malagasy.
Trois : une forme de conquête, puisque notre langue est l’élément principal de notre identité culturelle. Dès lors, cette langue est constamment écornée si nous ne pouvons pas la parler en étant sur nos terres, même à des étrangers. Remarquons que lorsque les Malagasy arrivent en France, ils parlent français lorsqu’ils s’adressent aux Français. Ajoutons même que grâce à l’existence de la francophonie qui promeut l’expansion de la langue, le phénomène n’est pas prêt de s’atténuer.
Quatre : l’enseignement à Madagasikara se fait en langue française, alors que les enseignants sont des Malagasy, les élèves sont des Malagasy. Les explications se font, certes, parfois en langue malagasy, mais la préparation des cours et les prises de notes des élèves restent en français.
Cinq : et moi, je suis journaliste malagasy, j’habite à Madagasikara, je travaille dans un organe de presse malagasy qui siège à Madagasikara, mes sujets d’articles concernent les Malagasy qui sont mes premières cibles, et pourtant je rédige mes articles en français !!!
