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Société

AKA.MA

Un malentendant réussit au bacc

mardi 14 octobre 2008 |  1198 visites  | Nivo T. A.
« Des malentendants en train d’apprendre l’informatique ».

Malgré leur handicap auditif et linguistique, huit élèves sourds-muets éduqués à l’AKA.MA des 67 Ha ont réussi à décrocher leurs diplômes officiels, pour la précédente année scolaire 2007-2008. Pour le CEPE, trois élèves sur sept candidats ont été admis aux épreuves de ce premier examen officiel de l’enseignement primaire. Tandis qu’au BEPC, quatre sur 14 ont eu leur diplôme après avoir subi les épreuves en compagnie d’autres candidats qui ne sont pas handicapés. Pour le baccalauréat, c’est pour la première fois, qu’un candidat de l’AKA.MA ait obtenu avec succès son diplôme de baccalauréat. Une véritable prouesse d’ailleurs pour ce centre car il faut reconnaître qu’il est indéniablement difficile à un candidat muet ou sourd de comprendre convenablement ce qui est écrit sur les feuilles d’examen. D’autant plus qu’il s’agit d’une épreuve de niveau de Bac. Malgré les diverses difficultés auxquelles ils affrontent, ces handicapés à force de réussir sont parvenus à surpasser les obstacles.

Formation professionnelle

A l’exception de l’enseignement général proprement dit, l’AKA.MA dispense également à ces élèves handicapés une formation professionnelle. Un souci bien compris de pousser ces élèves malgré leur handicap à pouvoir répondre aux exigences du monde moderne. A savoir, l’informatique, par exemple, auquel une dizaine de sourds-muets ont pu obtenir leurs certificats après avoir suivi avec succès une formation qui a duré deux années. Pour témoigner ses efforts, un sourd est devenu un PAOiste professionnel dans une entreprise privée aux côtés de ses camarades non handicapés.

Un écolage symbolique

Pour Ar 10.000 par mois et par élève pour les externes et Ar 25.000 pour les internes, les étudiants de l’AKA.MA ne paient effectivement qu’un écolage symbolique. C’est le moins qu’on puisse dire selon M. Andriamampianina Rivo, puisque les frais scolaires sans parler les efforts consentis et les moyens mis en œuvre pour leur formation, cela ne leur présente même pas le minimum de ce qu’ils devraient payer. « D’autant plus, a-t-il ajouté, qu’on ne peut pas dépasser une dizaine d’élèves par classe pour s’assurer de la bonne transmission des leçons à ces handicapés auditifs ». Actuellement, 40 personnes dont 18 enseignants assurent le fonctionnement du centre. L’effectif des élèves atteint par ailleurs quelque 114. Un chiffre ne tarde pas à augmenter compte tenu de la demande obtenue auprès des intéressés en ce moment où l’année scolaire n’est qu’à son début.

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- Communication avec les sourds : 280 heures pour maîtriser la langue de signe

« M. Rivo Andriamampianina, moniteur et interprète à l’AKA.MA ».

La communication avec les sourds s’avère plus difficile. Ça se comprend fort aisément dans la mesure où ces handicapés auditifs ont du mal à saisir ce qu’on leur dit, vice-versa pour leur interlocuteur, compte tenu de la difficulté avec laquelle les sourds s’expriment.

Heureusement qu’il existe ces foyers ou centres qui apprennent aux sourds et muets comment peut-on se communiquer avec eux et à leur tour, comment ils devraient utiliser la langue de signe pour qu’ils puissent s’adresser aux autres et par ricochet entre eux-mêmes.

Selon M. Rivo Andriamampianina, moniteur et interprète à l’AKA.MA (Centre d’éducation des sourds) aux 67 Ha, il faudrait 280 heures pour maîtriser la langue de signe. Ce moyen par essence pour permettre aux sourds-muets de se communiquer entre eux et également avec leurs entourages. « Pour les gens qui fréquentent en permanence ces handicapés, il leur faudrait un à deux mois pour comprendre la langue de signe », ajoute-t-il.

Pour les parents des élèves éduqués à l’AKA.MA, la formation sur la langue de signe est obligatoire pour leur permettre de se communiquer aussi facilement que possible avec leurs proches handicapés. Ils suivent cette formation gratuite une fois par semaine pendant une année. Même la bonne payée pour accompagner en permanence les sourds-muets devrait, elle aussi, apprendre la langue de signe sinon il serait impossible pour lui de comprendre ce que voudrait exprimer le petit sourd ou muet.

5 sourds au volant

Tout handicapé que ce soit auditif ou oculaire jouit de son droit civique pour qu’il puisse se ranger du côté des bien-portants. Autrement dit, un muet pourrait suivre une formation pour acquérir son… permis de conduire. Et oui, ce n’est pas une blague. Loin s’en faut. C’est le moniteur de l’AKA.MA qui a laissé entendre que 5 sourds ont réussi à avoir leur permis de conduire après avoir suivi une formation adéquate. Pour les leçons théoriques, il leur faudrait bien entendu un interprète spécialisé pouvant leur transmettre par le biais de la langue de signe. Tandis que pour la pratique, ce n’est pas le cas, car un sourd-muet pourrait arriver à comprendre ce qu’on leur dit en cours d’acquisition de son permis de conduire.

Interrogé à
ce sujet, un directeur d’auto-école n’a pas hésité à expliquer le fait qu’il lui est difficile sinon impossible d’apprendre à un sourd ou à un muet les leçons de conduite automobile. « Au moins, a-t-il ajouté, un demi-sourd aurait la capacité d’y parvenir à force de déployer des efforts intenses ». Malgré tout, il faut absolument un interprète pour transmettre à un handicapé auditif ou linguistique toute leçon de conduite automobile.

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