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Editorial

Un magistrat réputé intègre à la tête du BIANCO : quelle condition pour le succès de sa mission ?

mercredi 2 juillet 2014 | Mireille Rabenoro

Le district d’Antsohihy, qui a fourni tant d’élites à la nation, est devenu le fief, au sens le plus féodal, le plus mafieux du terme, d’un gangster qui pèse comme une malédiction sur la population, dont il se vante d’être le représentant incontournable, éliminant politiquement les personnalités de la région qui voudraient donner d’Antsohihy une image plus civilisée, violant les jeunes filles mineures en essayant de faire croire, à coups de menaces et de billets de banque, que ce n’est pas une forme de torture.

Violence, viol, violation : la loi du plus fort

Mais il n’y a pas qu’à Antsohihy que les droits humains les plus fondamentaux sont bafoués. Le viol, dans la plupart des sociétés humaines, fait partie d’un tout : une société primitive datant d’avant le droit – pas seulement le droit moderne, mais le droit coutumier, qui avait mis en place des règles pour faciliter le vivre ensemble, pour protéger les droits humains, y compris ceux des femmes et des jeunes filles. À Madagascar en 2014 règne la loi du plus fort. Les plus forts – en nombre, en termes de statut social, de pouvoir politique, d’âge – violent les plus faibles, en l’occurrence les jeunes filles qui sont encore au lycée, qui n’ont que 16 ans, qu’on enlève pour les isoler de ceux qui pourraient les défendre. C’est, multiplié par 220 (lycéennes kidnappées), « l’exploit » de Boko Haram au Nigeria.

C’est la même logique de la loi du plus fort qui fait que les riches en grosses 4 X 4 imposent aux piétons de se ranger pour les laisser passer, pour éviter de se faire tuer. Quand une lycéenne de 17 ans trouve la mort en se faisant faucher par une grosse 4 X 4 à Ambatobe, le jeune conducteur est condamné à payer des dommages intérêts qui sous d’autres cieux s’apparenteraient à une simple amende. C’est la même logique qui veut qu’on remette tous ses biens aux bandits armés de kalachnikov qui font irruption chez vous, que la population de Maroantsetra assiste impuissante au pillage de son patrimoine de bois précieux, qui permettra aux puissants de garnir leurs comptes à l’étranger de millions de dollars.

Moteur de la spirale de la violence : la corruption

Hit and run, frapper et s’enfuir : principe normalement élémentaire pour le violeur, le voleur et tout auteur de violence, mais inutile chez nous, quand il leur suffit de payer différents fonctionnaires pour échapper à la punition qu’ils craignent plus que tout : la prison, la privation de leur précieuse liberté, nécessaire pour recommencer leur forfait.

Notre monde ne serait peut-être pas aussi violent, dangereux, s’il n’était à demi civilisé. Des lois votées par un Parlement censément démocratique sont appliquées par un appareil judiciaire censément moderne. Mais pour notre plus grande insécurité, les lois sont votées par des parlementaires qui aujourd’hui, le sont souvent devenus parce qu’ils étaient financièrement les plus forts ; et elles sont appliquées par des magistrats et des forces de l’ordre qui parfois défendent celui qui est financièrement le plus fort.

Une lueur de civilisation, de progrès

Dans ce sombre tableau, un magistrat réputé intègre vient d’être nommé à la tête du Bureau Indépendant Anti Corruption, le BIANCO. Les plus hautes autorités de l’État, à savoir le Président de la République qui s’est engagé dès son discours d’investiture à restaurer l’État de droit, le Premier ministre chargé de traduire sa politique en actions, ainsi que la ministre de la Justice, ont assisté à sa prestation de serment. Il faut espérer qu’au-delà de la cérémonie solennelle, ces autorités sauront apporter au directeur général du BIANCO le soutien politique dont il aura besoin pour que son action soit efficace.

Car la compétence technique, il l’a probablement ; la détermination aussi, pour avoir l’honnêteté d’appeler le corps de la magistrature dont il est issu à balayer sa propre cour. Mais même dans les pays à tradition démocratique dont nous avons hérité nos institutions, la technicité et la détermination ne suffisent pas. Pour que le BIANCO puisse commencer à jouer son rôle, il doit jouir de la neutralité des autorités politiques ou mieux, de leur bienveillance ; ou mieux encore, de leur soutien actif. Nous savons par expérience qu’au-delà du discours, même la neutralité est loin d’être acquise. Mais c’est la condition essentielle pour ébranler la sécurité dont les violeurs, les voleurs et autres auteurs de violation de la loi sont à peu près les seuls à jouir aujourd’hui, pour que le BIANCO puisse devenir l’un des leviers d’une ‘re-civilisation’ de notre société partie en roue libre.

26 commentaires

Vos commentaires

  • 2 juillet 2014 à 09:27 | rayyol (#110)

    il faut rire pour ne pas pleurer Est ce que sa l existe une personne integre a »Madagascar

    • 2 juillet 2014 à 15:05 | leclercq (#4410) répond à rayyol

      Hélas non , à Madagascar il n’existe plus personne à qui l’on peut se fier et même pas en rêve surtout pas à ceux qui réussissent à s’installer au plus sommet !! Dieu merci il y a les « zétrangers »qui viennent au secours des plus démunis et que d’autres abrutis mieux lotis et qui + est ne résident même plus au pays aiment tant à dénigrer par orgueil et vanité !!! style 9/3 par ex:vautré 24/24 dans son fauteuil à trous , inutile de le nommer , il se reconnaitra !!!!

    • 7 juillet 2014 à 10:45 | FAHJUNZI (#424) répond à leclercq

      A l’origine, l’homme n’est ni bon, ni mauvais. Il est perfectible. L’honnête homme remonte sa pente, l’homme vulgaire la descend. la perfection morale est un idéal bien difficile à atteindre, mais ce qui fait de nous des personnes de qualité, c’est d’y tendre, d’avoir la volonté inébranlable de s’en rapprocher. Se conduire moralement est moins déterminé par les résultats obtenus que par les faits d’y tendre : c’est ce qui permet d’avoir de l’estime et du respect pour soi-même. Si les « zétrangers » viennent au secours des plus démunis, pourquoi les autres sont des abrutis ??? A suivre votre raisonnement, pourquoi un oiseau se pose -t-il sur une branche quelconque ? L’homme fait parti de la nature. Je ne prends pas la défense de la personne visée, mais si vous avez du sang Malagasy dans vos veines, regardez-vous avant de blâmer les autres. Mes amitiés.

  • 2 juillet 2014 à 09:46 | harmelle (#5862)

    Il y a là possibilité d’interpeller le ministre et de demander des enquetes ........signez
    https://secure.avaaz.org/fr/petition/Ministre_malgache_de_la_Justice_Des_enquetes_sur_les_accusations_de_pedophilie_perpetree_par_Jao_Jean/

  • 2 juillet 2014 à 12:50 | betoko (#413)

    Enfin voilà une intello qui bouge et que son cri soit entendu, mais déjà il faudrait que change la loi avec le BIANCO , que le BIANCO AIT LE DROIT de mettre en prison en préventive tous ceux qui sont trempés dans des affaires louches
    2° Lu dans certaines presses et entendu aussi dans des stations de radio privée , un ressortissant KARAKA a été mis en prison pour une affaire de trafic d’or , hélas comme le bougre a le bras très long , il n’est resté en prison d’Antanimora la semaine dernière que pendant trois heures . Par un simple coup de fil , le directeur de la prison était obligé de le relâcher et profitant de sa liberté retrouvée, il a pris l’avion pour Doubaî au nez et à la barde des flics , n’en parlons pas de l’affaire de Jao le violeur et de Hamad
    corrompu .A suivre ....

    • 2 juillet 2014 à 12:56 | betoko (#413) répond à betoko

      Au fait est ce que ce nouveau directeur du BIANCO resterait intègre , car il dépend de monsieur le président de la république le quel crie sous tous les toits le retour de l’état de droit pourtant vu ce qu’on entend et voit Hery Rajao n’est pas claire . Pourquoi jusqu’ à ce jour , le trafic de bois de rose continue et on n’emprisonne que les voleurs de poules , pas les grands gang-stères

    • 2 juillet 2014 à 13:24 | manga (#6995) répond à betoko

      Betoko,
      Si lutte contre la corruption est la raison d’être du Bianco, ce dernier devra être totalement indépendant de toutes les autres institutions ; aura entièrement droit d’intervenir quand et où il faut, totalement neutre et ne recevra d’ordre de qui que ce soit, devra être composé de hauts magistrats incorruptibles statuant et instruisant immédiatement sur des dossiers dits primordiaux avant tout transfèrement. Sinon, laissons PAZA agir comme il accomplit sa mission dans le Sud et on verra bien si le Président tiendra vraiment sa promesse

    • 2 juillet 2014 à 13:45 | betoko (#413) répond à manga

      C’est ce que nous verrons d’ici peu de temps , mais je ne crois pas que le nouveau directeur du BIANCO pourrait travailler en toute indépendance et liberté .
      Il faudrait changé absolument le statut du BIANCO , que le BIANCO AIT le statut d’une police judiciaire si non c’est de la fumisterie
      L’année dernière le BIANCO et Omer Berzik avait les noms de tous les trafiquants DES BOIS DE ROSE et personne ne bouge , Certainement Hery Rajao est aussi au courant , dites moi pourquoi personne n’ose interpeller ces gens là ? Je pense à croire que Hery Rajaonarimampianaina est aussi dans le coup .
      Quand Hery Rajaonarimampianina ose nous dire que l’affaire des bois de rose nous concerne tous et que lui il ne bouge pas , dois je comprendre qu’e lui même il est dans le coup ?

    • 2 juillet 2014 à 14:26 | ratiarivelo (#131) répond à betoko

      Salama e ! Itony ry BETOKO itony no tena sotro-be lava tango : Omaly IZY :namanay i RA-DOMELINA ANR Filou vendrana****LOL** Androny ny anao lahy miova resaka : voila une Intello bouge**** Hianao ra-betoko no tena mpanidrahidra omaly.... fa aza manova resaka : ne prends pas le GASY comme des babakoto*** à bon entendeur ok****** sans rancune ry lery a !!

    • 2 juillet 2014 à 16:42 | betoko (#413) répond à ratiarivelo

      En aucun moment j’ai traité Andry Rajoelina de « vendrana » en quoi j’ai changé d’avis , merci d’argumenter

    • 2 juillet 2014 à 17:27 | Isandra (#7070) répond à manga

      La base de la réussite de de la lutte anti-corruption, c’est l’instauration de l’Etat de droit, lequel désigne la condition socio-politique d’un pays où les droits de l’homme et les principes de la démocratie fondée sur la séparation des pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire) sont respectés de façon constante. Tant que cette séparation ne sera pas effective, l’exécutif pourra toujours intervenir aussi bien sur les affaires de la justice que sur le fonctionnement de l’assemblée, cette lutte reste et restera vaine et stérile,...dans la mesure où elle ne concerne que le petit poisson.

      Par ailleurs, aucune méthode de gestion, quelle qu’en soit la performance, ne peut donner de résultat satisfaisant dans le cadre de la mauvaise gouvernance. Mieux, sans même qu’il soit nécessaire de parler de résultat.

    • 2 juillet 2014 à 18:49 | manga (#6995) répond à betoko

      Mais qui vous dit que les agents du BIANCO n’ont pas tous ( hormis le poste de coursier, technocien et maintenance, ...) la fonction d’OPJ. Là Betoko, il me semble que vous êtes entrain de nous faire croire à des personnes désignées à la hâte, en méconnaissance totale des codes de tout ce qui est procédure et sans aucune idée de ce qu’on leur attribue. Si tel est le cas, je ne sais pas pas qui est le morveux qui l’avait créé.

    • 2 juillet 2014 à 19:04 | manga (#6995) répond à Isandra

      Quand la tête ne réagit pas, on bouge les membres pour qu’on ne puisse pas être considéré comme étant inconscient. Et je vous jure Isandra que les gouvernants cesseront de croire que les 22 Millions d’âme sont toutes (et en même temps) sous l’emprise d’un même produit tétanisant, comme ce genre de séries de voyage incéssants de notre cher Président qui font la Une ( invitation : en haute sphère - à titre personnel : Don Bosco). L’Etat de droit est cette idéale dont tout le monde souhaite inlassablement mais il est temps de commencer à le concqérir et qu’importe le point de départ.

    • 2 juillet 2014 à 19:35 | manga (#6995) répond à betoko

      Et voilà Betoko. Sur cette terre il n’ya qu’un seul messager de Dieu : Andry Nirina RAJOELINA. Philibert TSIRANANA n’est pas le père de l’Indépendance, Didier RATSIRAKA comme vous l’avez jugé ci-dessus, Ra8 le voleur et Hery le traître : Ho aiza isik’ty ?

    • 2 juillet 2014 à 20:09 | iarivo (#5822) répond à manga

      Cela fait près de 30 ans que des citoyens-patriotes ont commencé à mettre en place un véritable Etat de droit mais ce sont des gens comme vous qui, à chaque étape, vont chercher à y faire obstacle, s’y opposer pour tenter de sauver et faire revenir votre gourou-charlatan ou votre dictateur rouge !!!

      Mais ce ne seront pas vos gesticulations fébriles et votre fanatisme qui nous empêcherons de mener à terme nos objectifs et de les faire respecter.

      Ce n’est qu’une question de temps, tout retour en arrière est dorénavant impossible.

      Vive Madagascar, Une et Indivisible !!!

      Pour un Etat de droit et des Institutions républicaines, démocratiques et laïques fortes, respectées par tous !!!

      La lutte continue ...

      Patriote un jour, patriote toujours !!!

    • 2 juillet 2014 à 23:05 | manga (#6995) répond à iarivo

      Je vous le jure Monsieur Iarivo que vous avez tout faux depuis le début :
      - Je ne me suis jamais rangé dans un parti que ce soit, ni adhérent ni partisan et surtout quand il a le pouvoir comme je ne suis pas sur les lieux.
      - Je me méfie complètement de tous ces vereux sans scrupules et sans exception.
      - Je ne donnerai cadeau à quiconque se vantant de l’être
      - Je suis allergique au principe qu’on emmène des innocents à l’abattoir pour ses propres actes narcissiques.
      - Je ne suis pas celui qui pense que depuis la nuit des temps c’est au plus offrant qu’on rend service.
      - La seule chose que j’ai évoqué sur ce site est l’empêchement du pouvoir de transition à l’endroit de Madame Lalao RAVALOMANANA de voir sa mère à l’hôpital et uniquement.
      - Quant à votre gourou de charlatan, qu’il perisse là où il est et je n’ai rien à cirer.
      - Je ne suis pas celui qui prêche les bonnes paroles, le fait de croire en Dieu me suffit largement.
      - Quant à la progression, je suis totalement aveugle comme vous le dites sauf que :
      - Ces voyages improvisés au frais des contribuables laissent à désirer ; ou bien,
      - Là où on extrait de l’huile lourde, l’Etat est contraint de signer un contrat avec l’Union Européenne pour une réhabilitation d’une portion de route de 178 Kms avec de la terre battue pour une modique somme de 39.5 Millions d’Euros dont la France est actionnaire à 20%.
      Essayez de relire mes posts et raffraîchissez ma mémoire le moment où j’étais aveuglèment mené en bateau par un chef de parti que ce soit.

    • 3 juillet 2014 à 10:19 | Isandra (#7070) répond à manga

      N’ayez pas honte de votre orientation,... ce sont vos posts étant en décalage avec ce que vous dites là qui vous trahissent,...Ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas tout seul,...il y a pas mal ici qui n’osent pas se montrer franchement qu’ils sont ZD, pourtant, leur posts montrent clairement qu’ils les sont....

    • 3 juillet 2014 à 11:15 | ratiarivelo (#131) répond à betoko

      Salama e ! Izaho no milaza fa ny FILELAFANAO an’i ANR- izay vendrana ! Hianao io no GANAGANA (canard) misasa-loha ok !!! mba ataovy mahitsy ny fijery**** ny zava-misy eto @ny tanana , fa aza manao fijery vilana toy ny fanaon’i ANDRY-vendrana izay tianao sy an-kafizinao hatramin’izao ! Sans rancune ra-betoko a !! Samy tsar

    • 6 juillet 2014 à 13:29 | lionel (#8432) répond à Isandra

      Je suis bien d’accord avec ce que vous dites.
      Madagascar est un semblant de démocratie sans état de droit.
      Cela dit la France ne vaut pas beaucoup mieux.
      Il faut changer la constitution et ce sont les citoyens, tirés au sort, qui devraient l’écrire. Je vous invite à aller sur http://lavraiedemocratie.fr/ puis http://lescitoyensconstituants.com/.

  • 2 juillet 2014 à 14:16 | tsimahafotsy (#6734)

    A Madagascar, le type criminel c’est l’homme politique à l’allure respectable et affable, en costume sombre et décorations à la boutonnière.
    Il vit dans deux mondes parallèles qui, dans son esprit, ne se rejoignent jamais. Ses actes personnels ne relèvent pas de la loi commune. Il est au-dessus des lois parce qu’il les vote, les achète, les contourne, les viole.
    Il se nourrit de ce que les Italiens appellent le « circolo vizioso dell’arroganza » ( le cercle vicieux de l’arrogance). L’impunité et l’esprit de clan des « élites politiques » lui permettent de prospérer sans souci.
    Pourquoi le Hery Rajao n’a-t-il pas le courage de s’attaquer à toutes les grosses fortunes illicites dues au trafic des BDR, les ventes de licence de pêche, d’extraction, etc... ? Parce que politiquement c’est moins remue-m.e.r.d.e de recevoir 47 millions de dollars du FMI que réclamer les centaines de millions de dollars volés aux Malgaches par les « élites malgaches ».
    Ne rêvons pas, les politiques s’auto-protégeront toujours et avec la mondialisation financière, le BIANCO ne sera qu’une coquille vide si nous le remplissons pas avec ce que Durkeim appelle la conscience collective. Cette conscience collective qu’il faut animer contre vent et marée.
    Prenons exemple sur les Eva Joly, les Eric De Montgofier, les juges anti-mafia en Italie pour faire tomber et punir ceux qui se prennent pour des dieux comme les Jao Jean et tous les autres.
    Lutter contre les abus du pouvoir et la corruption, et empêcher le pouvoir d’échapper à la loi sont les deux faces d’un même combat pour la dignité humaine. Est indigne d’être citoyen celui qui ne participe pas pleinement à ce combat. On n’a pas besoin d’être intello branché, cadre sup, ou juriste pour ça.

  • 2 juillet 2014 à 16:49 | betoko (#413)

    A propos de justice ,en France deux juges d’instructions ont mis en examen un ancien président de la république , + l’avocat de celui ci et un avocat général de la cour de cassation pour trafic d’influence entre autre .Quand est ce que chez nous un juge va inculpé son confrère chez nous ? Avant son retour au pays Didier Ratsiraka disait « qui oserait m’arrêter » effectivement il se pavane partout , et pourtant si la justice malgache est vraiment indépendant , Didier Ratsiraka pourrait croupir en prison pour le reste de sa vie , et il n’est pas le seul non plus . Faudrait il attendre au 30éme siècle pour que notre justice soit exemplaire ?

    • 2 juillet 2014 à 17:16 | Yvan (#7102) répond à betoko

      Je crois malheureusement que tout ça fait parti de la poudre aux yeux distillée savamment par les politiciens au pouvoir..comme il a été dit précédemment, ce président ne semble pas se mouiller et privilégie la bonne entente avec les rapaces internationaux..la dernière affaire en date a été amenée par le journal La nation qui cite Béatrice attalah qui prend parti dans le sud pour une dame du parti HVM, qui vous n’en douterez pas fera la part belle à QMM..quelques semaines après que le président Hery ait lui aussi serré quelques mains minières..attalah n’avait pourtant pas été favorable a l’élection de hery ? Comme quoi on s’arrange toujours quand on veut placer sa famille : lola brechart comme future chef de région, le député Jerry et maintenant cette perline andore qui est très loin de faire l’unanimité.

    • 2 juillet 2014 à 19:25 | manga (#6995) répond à betoko

      Betoko,
      Croire à un probable retour de Ra8 sur le territoire est un de vos pires cauchemars - tout à fait compréhensible pour ceux qui sont de l’autre côté de la rive. Mais vous acharner à l’endroit de notre cher et éminent Amiral n’est plus ni abus ni du harcèlement mais purement qualifié de paranoya. Comme disait un officier supérieur, le meilleur pour vous est de nier l’existence pour surmonter la pente ; sinon votre coeur pourra lâcher à tout moment par votre faute.

    • 2 juillet 2014 à 20:05 | manga (#6995) répond à Yvan

      YVAN,
      Merci pour les informations. Vous êtes en totale connaissance de cause de l’origine des personnes que vous avez cité. Les 25 années de règne sans partage finissent tôt ou tard par payer, devenant systématiquement incontournables. On connaît les règles, comme en politique le malheur des uns fait le bonheur des autres. La stratégie est claire : ne pouvant plus compter sur les deux anciens. Hery surfe dans le large pour pouvoir redorer son blason ainsi que celui de son nouveau parti. Bon voyage son Altesse, qui l’est ménage bien sa monture. la chaussée est déformée : sur les 4 républiques il n’y a que le N°2 qui vous reste praticable : soyez rassuré où vous mettez les pieds.

  • 4 juillet 2014 à 00:39 | Radepy (#7163)

    Mais lorsqu’un ivrogne et violeur se retrouve au sommet d’une Institution d’un pays ... Quelle stupidité !

    Honte à ceux qui l’ont poussé à devenir le Vice-Président de l’Assemblée Nationale Malgache ! Mais alors, qui sont-ils ?

  • 7 juillet 2014 à 21:35 | Rahasimbery (#8396)

    Spliff,
    C’est une certitude. L’instauration de la République gardera toujours ce goût amer d’une institution héritée et non acquise par la lutte ou créée par nécessité. C’est pour cela d’ailleurs que nous sommes désemparés face au paternalisme français, « Nous vous avons tant (tout) légué et voilà ce que vous en avez fait et où vous en êtes. » La sentence que cache cette phrase a-t-elle fait l’objet d’un examen approfondi par nos penseurs ? Non, au contraire, ils l’ont adoubée comme un axiome autour duquel devrait tourner la pensée Malagasy. Nos républicains, ceux qui ne juraient que par ses principes, n’osaient pointer la véritable contradiction de cette époque, à savoir, la connivence entre le républicanisme et le colonialisme. D’un, on ne peut affirmer que tous les hommes sont égaux, frères et libres, et de deux, qu’en même temps, les autres sont inférieurs ou barbares parce qu’ils sont différents. La « mission civilisatrice » en était le trait d’union. Il fallait une caution intellectuelle pour justifier l’injustifiable. Le pouvoir colonial l’avait rendu possible.
    Bon gré mal gré, quelques commentateurs tirent encore leur argumentaire politique de ces éléments de langage. Somme toute, nous avons ingéré, digéré, puis, relayé cet injustifiable jusqu’à en faire la norme avec laquelle nous évaluons le monde. Il est d’autant plus étonnant d’observer la manière systématique dont nous nous l’affligeons. Pendant que certains endossent volontiers le statut de « doux Malgache, semi-évolué », de « pauvre », pour aussitôt implorer une main salutaire afin de les en extraire, d’autres accusent ses compatriotes de tous les noms, sauvages, sous-développés, paresseux, et voici le meilleur que j’ai entendu de la bouche d’une notable censée représenter la culture, « brûleurs de livres ».
    Qu’y a-t-il de si particulier dans cette posture sinon que le salut vient toujours d’ailleurs et que fatalement, rien ne peut pousser ici et maintenant, faute d’engrais, de moyens, de compétence, d’intelligence etc. L’état de délabrement est tel, que le fait d’être Malagasy à lui tout seul, déjà, constitue un facteur d’exclusion : Izay Gasy ve ! Formule envoûtante des femmes de petite vertu en mal d’exotisme ; Vita Gasy, le critère esthétique des plumitifs masochistes ; les Gasy sont…Automutilation quotidienne. Et là, je rejoins ce que vous avez écrit plus haut « on est réduit à jouer les pseudos virtuoses des concepts occidentaux, ce qui mécaniquement occidentalise notre actualité tout en nous gardant du côté esclave de celle-ci…Et nous voilà donc aujourd’hui en train d’aller chercher des solutions importées à des problèmes importés desquels nos conceptions historiques nous protégeaient déjà un siècle auparavant… »
    Cela dit, je rebondis sur le dernier point que vous avez soulevé. De quoi « nos conceptions historiques » nous ont-elles protégé ? Ne sommes-nous pas Chrétiens, n’avons-nous pas essuyé une défaite ? La colonisation a eu bien lieu ; l’occidentalisation et la mondialisation façonnent, rythment notre actualité à leur manière sans que nous ayons le dernier mot. Je comprends que cela puisse être douloureux pour l’amour propre d’un peuple, parce qu’il a perdu sa souveraineté (l’affirmation de sa singularité, de son plein pouvoir, sa croyance, son autodétermination, sa confiance etc.) mais les événements ont parlé et advienne que pourra. J’éprouve néanmoins une profonde exaspération face aux abdications des « élites cognitives », comme vous le dîtes si bien, devant cette situation. Ce serait faire preuve d’une malhonnêteté intellectuelle de juger qu’elles manquent de culture, en revanche, bien que leur probité laisse à désirer car quelques uns vendraient pères et mères pour un titre honorifique, personne n’a souligné leur désertion du « pouvoir ».
    S’il y avait une adéquation parfaite entre le savoir et le pouvoir, nous serions le peuple le plus heureux de la terre. « Qui sait, peut » est un mythe tenace chez nous. On l’injecte à grande dose dans les frêles esprits de nos écoliers. Ils grandissent dans l’idée que l’acquisition du « savoir » leur assurera un « pouvoir » certain sur leur avenir et que 1+1=2 leur ouvrira la porte du bonheur sans le moindre souci de « performer leur propre quotidien » en pesant par exemple leur propre récolte, en anticipant leur production future. Et quand vient l’heure cruciale de la délibération, la désillusion est grande ; dans le meilleur des cas, si tant est qu’ils trouvent un métier y correspondant, ce savoir leur octroie un « statut » mou, situé entre la sécurité et la débrouillardise ; la grande majorité cependant, ce gâchis phénoménal, plongée dans une frustration innommable, nourrit une haine à l’endroit du méchant « système » c.-à-d., le pays dans son ensemble ; Anémié, mortifère, stérile, leur savoir ne discerne plus, il est incapable d’innover et veut tout aplatir sur son passage. Et ouf, v’là qu’arrive encore une fois ce mythe, agissant comme un sauf conduit, une lumière au bout, il leur sert de planche de salut ; « Ailleurs, je serais un bon comptable. Ailleurs, mon savoir serait reconnu… » Au-delà de son aspect géographique, l’ailleurs, en donnant sens à leur vie, acquiert une dimension existentielle. Si bien que la qualité de l’existence ne se mesure plus en fonction de son pouvoir réel « = sa capacité de changer, d’agir, de transformer, de bien juger, de défendre, de frapper, d’aimer, d’haïr etc. » mais se trouve être déterminée essentiellement par la fuite et l’abandon de soi.
    - Ailleurs : l’homme providentiel, l’ange bénéfique, l’islam, la banque mondiale, le FMI, la France, Philibert, Didier, Albert, Marc, Andry, Hery, l’Etat de droit, la monarchie, la démocratie…
    - Ici et maintenant : L’anus terrestre, le degré 0 de l’évolution, l’impuissance, la réaction.
    - Voici l’équation de notre actualité :
    (Le mythe - Le statut – l’impouvoir –la haine de soi-le mythe)=Ailleurs.
    Il n’y qu’une seule façon de la résoudre. L’indifférence, l’ignorance, l’oubli, le souci de soi, du quotidien, de ses parents, de ses compatriotes…la bienveillance, la confiance.

    Pour répondre à votre question, l’enjeu n’est plus de savoir si mon cœur balance à gauche ou à droite ou que la République m’est préférable à la monarchie et que sais-je encore, j’estime que ces dualismes nous contraignent à adopter une posture molle, un certain type de langage : Le pouvoir « institutionnel », comme seule forme du pouvoir, nous mettant dans une position d’attente ; la « réaction » qui en résulte ; le jardin en friche faute de bras. Je viens d’en faire la démonstration. Au grand dam de l’ici à réinventer, l’ailleurs s’est rendu indispensable.
    Cordialement.

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