Le suspens sur la candidature ou non du président de la Transition est très bien entretenu car avec sa famille, Andry Rajoelina était de nouveau parti pour Israël, en passant semble-t-il par Dar-es-Salam puis Paris ; toutes des capitales qui tiennent une place de choix dans le processus de résolution de la crise pour ne pas dire qui détiennent la clé du « ni, ni ».
Rentré au pays très tôt ce matin du lundi 7 janvier, Andry Rajoelina n’a pas fait de déclaration. Et le Chargé de Communication auprès de la Présidence a même douché à l’avance les attentes des nombreux observateurs qui pensaient qu’il réservait les fruits de son séjour et de son point de vue sur le cours des événements, pour la cérémonie de présentation des vœux à Iavoloha le 9 janvier prochain. Pour l’instant, c’est l’incertitude qui plane à propos de la teneur de son discours car cette fois, il n’y aura plus qu’une seule cérémonie contrairement à l’année dernière.
Seront donc présents à Iavoloha, le corps diplomatique et les organisations internationales représentées dans le pays, en somme la communauté internationale qui prône le « ni, ni » ; le gouvernement et les institutions de la transition, la société politique, la société civile mais aussi l’Armée. Peut-on s’attendre à ce que le président de la transition s’exprime enfin sur sa candidature ou non ? On pouvait en douter car il avait déjà insinué qu’il aura jusqu’à l’ouverture du dépôt de candidature pour ce faire, c’est-à-dire jusqu’au 8 mars 2013. On a maintenant une quasi-certitude avec ces propos des communicateurs selon lesquels toute déclaration politique, sur quelque sujet que ce soit, fera l’objet d’un autre rendez-vous dont la tenue sera communiquée en temps utile.
La fin du monde n’a pas eu lieu mais tout le monde aujourd’hui se fait prophète. Le président de la Transition lui-même est allé sur les terres saintes pour mieux se placer sous les bons offices des Dieux. Qu’a-t-il rapporté ? En son temps, l’ancien président Marc Ravalomanana avait rapporté des plants d’oliviers et un parchemin.
Les fêtes de fin d’année ont été moroses pour l’ensemble des ménages faute d’argent destiné à cet effet ; et ce que plus d’uns ont espéré comme trêve n’a pas apaisé les esprits. Au contraire, les Elysée Ratsiraka, Naivo Raholdina et autres ne l’ont pas entendu ainsi car ils voulaient à tout prix avoir le dernier mot sur le « ni, ni… » et marquer leur position sur le Premier ministre. L’autre agitateur, le parlementaire président de la Commission Défense et Sécurité au sein du Conseil supérieur de transition, se refait son image après avoir bénéficié de l’intervention expresse du Premier ministre pour obtenir une mainlevée de l’injonction de se présenter auprès des enquêteurs à propos de ses déclarations/citations sur le décès de feue Nadine Ramaroson. Après avoir lui aussi appelé à l’apaisement, Alain Ramaroson s’est rendu à Ankadindramamy, sur les lieux d’un non moins récent accident de circulation qui a fait des morts et blessés par dizaine ; le malheureux accident mortel survenu dans une ruelle bondée de commerçants et de piétons comme de nombreux quartiers populaires de la capitale, avait été largement diffusé dans la presse.
