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Société

Port de Mahajanga

Sit-in des opérateurs-exportateurs de bois précieux

vendredi 4 février 2011
Les conteneurs bloqués au Port de Mahajanga.

De sources concordantes indiquent qu’environ 70 individus ont bloqué l’entrée du port de Mahajanga ce mercredi 2 janvier dernier. Les usagers et clients du port de Mahajanga avaient alors dû attendre jusque vers midi pour pouvoir franchir le portail du port ; ceux qui étaient déjà dans l’enceinte du port avant 9 heures ce jour-là, eux non plus ne pouvaient plus sortir que vers midi. Le sit-in a repris dans l’après-midi, mais le lendemain, les manifestants ont déserté les lieux. « Les Forces de l’ordre de la Région Boeny nous ont demandé de ne pas continuer le sit-in aujourd’hui (03 Février) afin de ne pas créer des désordres, et c’est pour cela qu’on a décidé de suspendre la grève. Nous espérons seulement que notre revendication a été entendue en haut lieu. Sinon, nous entamerons de nouvelles manifestations à partir de la semaine prochaine », menace Liva Rakotojaobelina, président du Groupement des exportateurs de bois du Boeny (GEBB).

275 conteneurs de bois de palissandre que ces exportateurs voulaient embarquer sur les navires sont retenus au port et c’est la raison de leur mécontentement. Depuis le mois de décembre dernier, c’est la cinquième fois qu’ils ont raté l’embarquement de leurs marchandises à bord des navires à destination de l’Asie, précisément de la Chine. Le prochain bateau est prévu accoster à Mahajanga dans deux (2) jours et partira vraisemblablement sans leurs produits à bord !

Les grévistes sont composés des exportateurs, de leurs employés, des transporteurs, des chauffeurs et des dockers. Un gréviste déplore qu’ils sont en crise financière depuis près d’un mois. « Nous, dockers, chauffeurs, transporteurs qui faisons vivre nos familles de ces exportations de bois, sommes au chômage », souligne-t-il.

Ces opérateurs ont déjà engagé des dialogues avec les autorités de la Région Boeny, il y a 10 jours de cela mais apparemment, l’entente n’est pas encore trouvée puisque les 275 conteneurs sont toujours bloqués au port de Mahajanga. Ils réfutent catégoriquement la décision prise en conseil des ministres empêchant l’embarquement des 275 conteneurs de produits finis en palissandre, bloqués au port de Mahajanga depuis le mois de Décembre 2010. En tout cas, le président du GEBB, Liva Rakotojaobelina, avoue ne pas comprendre cette décision du conseil des ministres. « Nous sommes en possession de tous les papiers nécessaires pour l’exportation de ces bois. Nous avons entrepris cette activité depuis des années. La raison évoquée au début, c’est-à-dire au mois de décembre était qu’il y aurait un vice de forme et de non concordance dans les textes qui stipulent les exportations de produits finis. Maintenant, on nous avance d’autres prétextes pour ne pas expédier nos marchandises », s’insurge-t-il.

En effet, le Service régional des investigations de la Direction régionale de l’environnement et des forêts a obtenu du Tribunal de première instance de Mahajanga une ordonnance n° 679 du 17 décembre 2010 autorisant l’ouverture de 40 conteneurs déclarés « douteux ». Le 21 décembre 2010, le Receveur des Douanes du port de Mahajanga, Andriatsilanimanga Barthélémy a expliqué que les conteneurs n’étaient pas déclarés et ne pouvaient donc pas obtenir un bon d’embarquement. De plus, selon toujours ce Responsable des Douanes, « les agents de la Direction des forêts sont venus avec une ordonnance autorisant le contrôle des conteneurs. Le service de lutte contre la fraude de la Direction générale des Douanes était également sur les lieux effectuant la vérification s’il y aurait des bois de rose ».

Des opérateurs, propriétaires de ces conteneurs sont venus par la suite avec des papiers justifiant que tout est en ordre et qu’il n’y a point de bois douteux mais des produits finis faits en bois de palissandre. D’autres exportateurs de produits finis attendent jusqu’à maintenant l’embarquement de leurs marchandises, en vain.

« Les textes du ministère des Finances et ceux de l’Environnement et des Forêts ne concordent pas entre eux » explique toujours le Président du GEBB. « Ils ont chacun leur définition de ce qu’on appelle, produits finis en bois de palissandre. C’est ce qui pose problème. Nous affirmons que tous nos produits sont semi-travaillés, c’est à dire que ce ne sont pas des bois brut de palissandre lesquels ne sont pas autorisés à sortir de la Grande Île », précise toujours cet opérateur.

Recueilli par Valis

8 commentaires

Vos commentaires

  • 4 février 2011 à 09:41 | Ragnarok (#3696)

    Alors que les choses soient claires :

    Primo : il faut savoir que le palissandre est un bois de rose, qu’il n’y a que le nom qui fait la différence, ce sont tous des Dalbergia sp. La communauté scientifique est tout à fait capable de le prouver. D’ailleurs palissandre n’existe pas en anglais, tout est affaire de ’rosewood’. Plutôt que de jouer sur les mots pour éviter de se référer au décret du 30/04/2010, acceptons le fait que tout transport / export / coupe de ce bois est interdit. Ce point est essentiel, il doit être clarifier.

    Secundo : Dans le doute du premier point. Reprendre chaque autorisation de chaque exportateur et remonter sa filière jusqu’à l’endroit de coupe, souches à l’appui (avec fraîcheur de la coupe) afin de justifier que ce bois a bien été coupé dans la bonne parcelle. Cela représente beaucoup de travail et beaucoup de personnel (compétent et non corrompu, c’est important), mais l’export de bois représente énormément d’argent et d’intérêt, il en vaut la peine. Une transparence est plus que nécessaire, elle est primordiale.

    Tertio : Si les deux premiers points sont éviter, il ne reste plus qu’à s’acquitter des taxes afférentes à l’export et envoyer le bois. Mais je ne prends aucun risque là-dessus, étant donné que les deux premiers points sont infranchissables pour tous les trafiquants de bois, qu’ils soient de l’Est ou de l’Ouest. Enfin, il fallait bien être honnête et ne pas fermer la porte.

    Un jour viendra, s’il reste encore des forêts quelque part sur l’île, où l’on pourra appliquer des lois qui seront respectées par des citoyens honnêtes et où les fonctionnaires ne se vautreront pas dans le zèle ou la corruption primaire. Un jour... Un jour...

    • 4 février 2011 à 10:34 | Dandeen (#458) répond à Ragnarok

      Ces opérateurs font la grève parce qu’ils ne peuvent pas exporter les bois précieux.Exportez toujours pendant qu’il y en a encore à exporter, mais un jour comme tu l’a dit, quand il ne restera plus rien sur notre terre,.....un jour....il ne nous restera que les yeux pour pleurer.

    • 4 février 2011 à 10:37 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à Ragnarok

      Ragnarok,

      En vous lisant,dis-je :« J’ai raison de défendre l’idée de »REGULER« l’exploitation forestière et »AUTORISER" l’exportation de ces richesses naturelles.

      Des décennies,Madagascar a fait de l’exportation de bois (en rondins ou travaillés).

      Ce qu’il faut c’est d’éviter le règlement de comptes entre les fonctionnaires du Ministère des Finances et du Budget,via la DOUANE ,main mise sur les ports et ceux du Ministère du Ministère de l’Environnement (un peu pompeux) et des Forêts,compétence en bois et ses dérivés.

      Pour lutter contre les trafics illicites,il faut couper la tête (peine de mort) et arracher la queue (pour éviter toute reproduction).

    • 4 février 2011 à 10:42 | Ragnarok (#3696) répond à Ragnarok

      Oups, les fautes n’étant pas mon habitude, j’ai honte, veuillez corriger :

      > Section Primo : doit être clarifié (clarifier...)
      > Section Tertio : sont évités (éviter...)

      Désolé.

    • 4 février 2011 à 10:49 | Ragnarok (#3696) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Couper la tête et arracher la queue ! J’aime les propos ! Il va y avoir du chinois en prison (je ne prône pas la peine de mort, les travaux forcés me conviennent avec saisie des avoirs), du politique, du militaire, pas beau à voir.

      Alors qu’attendons-nous et n’ayez pas peur, Basile, des désillusions sur beaucoup de vos amis et bien sûr, de leurs prédécesseurs ! Ne rêvons pas, beaucoup sont ceux qui ont voulu découvrir la poule aux oeufs d’or... Mais jamais, jamais au rythme infernal de ces deux dernières années. Accordez-nous cette constatation tant elle est criarde et insolente.

      En attendant les milliards sont bien tombés et les 4x4 flambent.

      Rien n’est légal, rien n’est vérifiable et il n’y a personne de disponible en tant qu’incorruptible... A moins que vous ne vous proposiez ? Ce serait un honneur de vous aider dans cette tâche de ’purification’ de la filière.

      De toute façon, ce sont les colons qui ont commencé l’exploitation forestière (voir La Revue de Madagascar, 12/1902, Mauriceau - disponible sur Gallica) en parlant d’indigènes flemmards et fuyant le travail... Relisez !

      Réguler, certes, mais on est tellement loin de cette réalité qu’elle n’en demeure qu’une insaisissable utopie. Ubuesque donc !

    • 4 février 2011 à 11:09 | Ragnarok (#3696) répond à Ragnarok

      Mea culpa.

      Décidément, c’est la journée, mélange des références :

      C’est la Revue de Madagascar n°4 (avril 1902), Botokely et non pas Moriceau (Revue n°12 / décembre 1902) mais c’est dans ce dernier que les commentaires sur les indigènes sont les plus... disons... coloniaux !

      http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34425275p/date.r=revue+de+madagascar.langFR

    • 4 février 2011 à 15:32 | Rabe (#3378) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      bravo babazy

      là on est en phase.

      il faut couper la tete (dj/voleur/menteur) et arracher les qeues (ceux qui on spolie notre richesse)

      continues... tu commences a etre dans la bonne voie

  • 5 février 2011 à 22:37 | Albatros (#234)

    Bonsoir à tous,

    Un court passage pour redire que je suis CONTRE le trafic de toute sorte de bois. Et, POUR, une VRAI filière bois à Madagascar pour la coupe accompagner du reboisement nécessaire, du TRAVAIL du bois SUR place et, seulement à ce moment de l’exportation de cargaisons de bois réellement fini (plus valeur pour MADA). Tout le reste ne sera qu’enrichissement pour une MINORITE.

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