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Editorial

Sans boussole

mercredi 12 mars 2008 |  1521 visites  | R. C.

Une monnaie à la dérive depuis le décrochage de la zone franc (22 mai 1973), une inflation au galop, un pouvoir d’achat perpétuellement en berne, une industrie moribonde, une agriculture en état de mort clinique…Tous les signes indiquent que le tissu économique du pays se rompt. A cela s’ajoute ce diagnostic plus inquiétant que rassurant : la croissance de quelques secteurs (banques, assurances, immobilier de luxe, médias, lait, huile, farine, représentations…) se faisant au détriment de tous les autres (agriculture, pêche, élevage, industrie, artisanat…). Par ailleurs, d’autres indicateurs comme la balance de paiement, la balance commerciale, le taux de change, la pression fiscale… restent bloqués de manière chronique dans le négatif. Bref, la descente aux enfers de l’économie, et des Malgaches avec, se poursuit inexorablement sans plus émouvoir personne.

Faillite

Ainsi, la navigation à courte vue devient la règle de conduite depuis la sortie hasardeuse et irréfléchie de la zone franc. Sans boussole, le pays fait l’expérience du socialisme sans réelle conviction : nationalisations, promotions-canapés des copains et des coquins, dépeçage des grands groupes, affairisme, corruption, impunité… En outre, le tiers-mondisme tient lieu de diplomatie. Le résultat est sans appel et la faillite est déclarée en 1981. Cette année- là coïncide avec le début des ajustements structurels qui, au final, ont abouti au démantèlement systématique de l’industrie du pays, à la ruine et à la désolation dans les milieux rural et urbain. Le libéralisme tel qu’il est pratiqué dans le pays pêche pour avoir donné trop d’importance aux chiffres plus qu’aux hommes ! Le socialisme tropicalisé et le libéralisme sauvage de la Banque mondiale et du Fmi donnent curieusement le même résultat : les caisses de l’Etat demeurent désespérément vides ! Si elles étaient pleines, même à moitié, le pouvoir n’aurait pas lancé un SOS à la communauté internationale afin de venir en aide aux sinistrés. Si elles étaient pleines, même à moitié, le pays ne serait pas resté indéfiniment « sous programme » avec le Fmi et la Banque mondiale. Et être ainsi obligé de leur tendre la main pour boucler son budget. Qui se soucient réellement du sort économique de la grande île ? Qui se préoccupent du quotidien des ménages ? « On » dit que le Map s’en charge pour les quatre prochaines années. Cet ersatz du Livre Rouge ! Faut- il le brûler comme l’ont fait le Mfm contre le Guide de la Révolution nationale démocratique avant qu’il ne soit trop tard ? Ou faut- il laisser faire avec les risques que cela comporte pour l’actuelle et future générations ? Voilà des questions qui nous renvoient l’image d’un pays sans port d’attache.

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