Le changement de décisions du gouvernement, assez fréquent, il faut le reconnaître, fait hésiter plus d’un investisseur touristique. Rappelons que la détaxation des matériels et équipements pour les nouvelles constructions hôtelières a été décidée au début afin de faire face à la pénurie d’infrastructures pour accueillir le sommet de l’Union Africaine en 2009. De nombreux opérateurs ont déjà déposé des dossiers dans ce sens tandis que d’autres s’apprêtent à le faire. Mais, quelques mois après, le gouvernement revient sur cette décision pour cause de menace de crise alimentaire entre autres. Au mois de juillet dernier, l’Etat a annoncé le remboursement de la Tva, dont la Tva des opérateurs du secteur touristique.
Eric Koller, président de la fédération des hôteliers et restaurateurs de Madagascar Fhorm, se veut optimiste en déclarant que « le remboursement de la Tva compense un peu la levée de la mesure de la détaxation, même si le taux est moindre ». Car avec la détaxation, les opérateurs bénéficiaires gagnent jusqu’à 45%, dont 20% de Tva et 25% de droits de douanes, alors qu’avec le remboursement de la Tva il ne leur reste plus que 20%.
Pour une vision à long terme
« La question n’est plus là » explique un hôtelier de Toliara de passage dans la capitale. « Notre souci se trouve surtout dans l’instabilité des décisions qui implique une instabilité des investissements. Qui nous dit qu’ils ne vont pas encore changer d’avis dans deux jours ou dans deux mois et qu’ils imposent encore de nouvelles taxations, on ne sait jamais avec eux sur quel pied danser ». Les opérateurs, contrairement aux spéculateurs ont besoin d’une vision à moyen et surtout à long terme, donc le maximum de stabilité, autant que possible. Ce qui n’est pas pour le moment, d’après ce Tuléarois. Un investisseur en déposant ses dossiers à la banque devrait déja connaître la durée de son remboursement. A ce rythme, il devrait changer de dossier tous les quatre mois avec tout ce que cela implique comme conséquence.
Léa Ratsiazo
