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Editorial

Quelques leçons d’Afrique du Nord

mardi 8 février 2011 |  2127 visites  | Georges Rabehevitra

Les évènements se suivent et se ressemblent du côté de l’Afrique du Nord. Les mouvements qui ont commencé en Tunisie, en Algérie puis en Egypte sont maintenant bien entamés et amènent à faire, non pas le bilan car il est encore un peu trop tôt, mais un peu de parallèle entre eux et la situation de notre pays

En préambule, voilà ce que j’écrivais le 13 janvier dernier, dans « économie et sortie de crise » :

La hausse des matières premières

Le danger extrême est dans la hausse continue des toutes les matières premières depuis plusieurs mois. Le baril de pétrole, par exemple, se maintiendrait à priori en 2011 au niveau des 100$.

La hausse la plus inquiétante est celle des prix alimentaires. Les récents événements tels que la sécheresse en Russie ou les inondations en Australie ont fait flamber le prix des céréales, du sucre et des oléagineux. La réduction des exportations par les pays producteurs va affecter durement l’Asie (grand importateur étant donné que la moitié de l’humanité y vit) mais bien évidemment aussi, et encore plus, les pays pauvres comme Madagascar. Les émeutes de la faim ont déjà éclaté dans la partie nord de l’Afrique (Égypte, Tunisie, Algérie, des pays où le blé a toujours été subventionné) et on peut craindre que, d’ici quelques mois, ces émeutes ne se propagent à d’autres pays de l’Afrique et dans une moindre mesure en Amérique Latine.

Fondements

Le fondement de la crise qui secoue la partie Nord de l’Afrique est avant tout la pauvreté extrême de la majorité de la population. Les pouvoirs en place ont pu contenir jusqu’à maintenant la révolte car les prix des produits de bases étaient subventionnés. Ces subventions ont eu, à la longue, des effets terribles pour l’économie de ces pays. Peu de productions locales (blé, farine, huiles, sel, sucre,..) car les produits d’importations, non taxés et subventionnés, ne permettaient aucun marché local viable (pas de productions, pas de transformations, par de circuit de commercialisation). Il manquait donc tout un pan de l’économie qui aurait pu avoir localement des effets bénéfiques à long terme (un cercle vertueux type marché, production, emploi, commerce, pourquoi pas débuts d’exportations…).

Les dirigeants successifs ont préféré acheter la paix sociale par des subventions et par les augmentations du nombre et des salaires de fonctionnaires non productifs, dont les militaires. Cette politique de l’autruche leur permettait de continuer à régner sur le pays et à profiter mais pour leurs propres comptes. Les fonctionnaires avaient des avantages et l’armée pléthorique permettait d’avoir « la paix ». Le renchérissement des prix alimentaires a mis à mal le « modèle », à cela s’est greffé le réveil de toute une génération qui a été sacrifiée et qui se retrouve sans travail à cause de l’absence d’un vrai circuit économique. L’industrie du tourisme n’a pas profité et ne profite pas à la grande majorité. Les investisseurs sont des étrangers et la plupart des services à forte valeur ajoutée appartiennent à ceux-ci.

Les fondements des révoltes sont donc vraiment issus de la base et ont eu le temps « de mijoter depuis de nombreuses années ». Il est normal que la continuelle pression des prix alimentaires ait fait exploser les soupapes de la cocotte minute.

Les parallèles

On ne peut absolument faire la même comparaison par rapport à ce qui s’est passé chez nous en 2009. À moins d’être un cacique invétéré de la HAT, on ne peut en aucun parler de mouvement populaire issu de la base et d’un mécontentement dû à la pression alimentaire de base. Il s’agit plutôt d’un vrai coup d’État organisé et perpétré par quelques-uns, financés par des étrangers et des privés locaux, qui ne trouvaient pas leur compte dans l’expansion des affaires de Ravalomanana. Celui-ci mélangeait allègrement les affaires publiques avec les siennes privées, ce qui est évidement inadmissible dans un État. On ne peut parler de mouvement populaire quand on va aller brûler des cibles très précises, dont malheureusement, les bâtiments des médias nationaux qui abritaient les archives audiovisuelles de notre pays. Une vraie perte.

Par contre, les agissements du Pouvoir de Transition ressemblent comme deux gouttes d’eau aux fondements des troubles actuels en Afrique du Nord : subventions de PPN, augmentations des salaires des fonctionnaires, encore plus pour les militaires, nominations sans discernement de plus d’officiers généraux, embauche supplémentaires de militaires pas du tout productifs… Avec les prévisions économiques mondiales et le tarissement des aides internationales, le pouvoir actuel est en train de se fabriquer une vraie bombe sociale et une vraie catastrophe économique aux dégâts incommensurables pour les années à venir.

Les visions étrangères

Le cas de la Tunisie donne vraiment une caricature des limites de la diplomatie, telle qu’elle est pratiquée par les pays occidentaux actuellement. Le cas particulier de la France est plus que patent avec ses erreurs de jugement innommables, suite à un aveuglement général créé par les différences d’éclairage entre la fréquentation des salons et les réalités profondes du terrain. La diplomatie française n’a pas été un seul instant capable d’écouter des intellectuels tunisiens, en France ou en Tunisie, qui ont donné les signes d’alerte depuis très longtemps. Qu’on le veuille ou non, l’avis d’un tunisien, qu’il habite en France ou en Tunisie est certainement aussi utile, sinon plus, que le sentiment des français habitants en Tunisie.

Il en est de même de la position des institutions internationales telles que le FMI ou la Banque Mondiale. Les 10 derniers rapports annuels des ces institutions ne parlent que d’un modèle économique pour la Tunisie. À force de se focaliser sur les grands agrégats de l’économie (croissance, PIB, inflation, dettes,…), les économistes de ces institutions déconnectent leur analyse de la situation sociale et sociologique du pays. Le DG du FMI lui-même, né en Tunisie et y passant ses vacances, a plébiscité la Tunisie en déclarant fin 2008, suite à une rencontre avec Ben Ali : « le jugement que le FMI porte sur la politique tunisienne est très positif (...) et en Tunisie, les choses continueront de fonctionner correctement ».

Du point de vue de la diplomatie, on peut faire une comparaison avec ce qui se passe actuellement dans notre pays. La diplomatie française essaie de faire passer l’idée que Rajoelina a une légitimité quelconque. Quand l’Ambassadeur de France affirme que le « référendum est un fait politique à prendre en compte », il confond ses désirs (et ceux des autres qui pensent comme lui) et la réalité. On essaie donc de faire oublier qu’il y a eu un coup d’État, avec l’appui des éléments de l’Armée payés. Ceci n’est pas un jugement, c’est un fait.

Le référendum n’a été qu’une manœuvre pour faire acter cette prise de pouvoir par un coup d’État avec une fraction de l’Armée qui a été payée pour cela. Je précise bien payé et non par idéalisme ou pour appuyer un mouvement populaire, comme certains comiques voudraient nous faire croire.
Or, le référendum a créé plus de problème qu’il n’en a résolu. En l’ayant cautionné, même si ce n’est pas officiellement, la France se retrouve en marge des autres institutions internationales et des intellectuels malgaches, qui ne sont ni pour ni contre Rajoelina, mais veulent juste que les choses se passent le plus vite possible, en proposant des solutions qui ne ménagent ni les intérêts des uns ni ceux des autres.

Pour ce qui est du FMI ou de la Banque Mondiale, c’est plutôt à l’époque de Ravalomanana que la réaction est venue mais un peu tard. Les secteurs privé et associatif malgaches mettaient en garde depuis 2006 sur la façon dont Ravalomanana mélangeait sans vergogne les affaires de l’État et les siennes propres. Cela n’a pas empêché les institutions de Bretton Woods d’ouvrir allègrement le robinet des aides, les missions s’étant focalisées comme d’habitude sur les fondamentaux (croissance, inflation, dettes, …), le tout étant déconnecté de la situation socio-politique du pays. Le FMI n’a réagi que suite à l’achat du Boeing sur les fonds de l’État et le financement qui a été plus qu’opaque. Mais il était trop tard, Ravalomanana se voyait en impuni et des lascars ont profité de l’occasion pour commettre ce coup d’État, bien appuyé par les étrangers hostiles à Ravalomanana, et des militaires plus avides d’argent que d’idéal.

Les leçons ?

Pour les dirigeants de notre pays, il est quand même facile de s’apercevoir que vouloir subventionner des produits alimentaires, surtout en grand nombre, est illusoire et ne peut que favoriser la montée, tôt ou tard, d’une révolte qui peut tout mettre par terre en moins que rien. Acheter la paix sociale par des augmentations de salaires des fonctionnaires, ou entretenir un effectif militaire pléthorique, relève à moyen terme du suicide collectif.

Un élève de classe de seconde pourrait faire facilement le calcul et conclure qu’avec 10% d’augmentation par an, il suffit de 7 ans pour doubler la masse salariale des fonctionnaires. Aucun budget au monde ne peut suivre un tel rythme sans aller à la faillite.

Comment ce pouvoir, même de transition soit-il, pense-t-il pouvoir contenir la hausse du prix de carburant, en utilisant des artifices sur les changes ou autres décisions qui ne résistent à aucune analyse économique sérieuse ?

Quand on regarde la puissance et la richesse qui ont été celles de Ben Ali et des ses acolytes, cela devrait faire réfléchir Rajoelina et toute sa clique. Ni le pouvoir absolu et dictatorial, ni le fait d’avoir de l’argent à foison, ne servent à rien quand la vraie révolte est là. Il est peut-être encore temps de réfléchir et de se dire que rien, absolument rien, ne vaut que l’on mette notre pays par terre et pour longtemps, pour un peu de gloire et des richesses furtives.

Pour la diplomatie française, en particulier, il est peut-être temps d’écouter d’autres personnes que des français qui ont leurs intérêts au pays, ou des franco-malgaches dont l’analyse ne diffère guère des premiers, leurs intérêts et leurs modes de vie étant les mêmes. Il en sera de même à Madagascar pour ces sociétés privées qui partent à l’aventure en soutenant un coup d’État en espérant un retour rapide sur « investissement ». Pour les autres pays, il faut arrêter de ne voir que des intérêts immédiats car le jeu n’en vaut pas la chandelle. La France en Tunisie ou les USA en Egypte vont payer au prix fort leurs connivences vis-à-vis des pouvoirs qu’ils ont supportés au nom d’une realpolitik qui a montré ses limites dans le temps.

Pour les Instituions de Bretton Woods, on peut espère que les économistes qui viennent en mission pour deux semaines et qui pondent un rapport basé uniquement sur des chiffres soient dorénavant un peu plus humbles dans leurs approches.

Ce ne sont que des vœux pieux, vous me direz. Oui mais aimer son pays, c’est aussi émettre des vœux pieux, faire des souhaits, faire des rêves. Toute l’histoire de l’Humanité a prouvé que les grandes choses ont débuté avec des chimères.

 Tonton Georges

25 commentaires

Vos commentaires

  • 8 février 2011 à 08:40 | Jean-Paul SAROTRA (#5204)

    « le référendum a créé plus de problème qu’il n’en a résolu ».

    Je me souviens pourtant qu’à l’époque, lors des campagnes pour ce référendum, la ligne éditoriale générale à MadaTribune cautionnait clairement et parfaitement ce référendum, en appelant à voter massivement pour le Non. Je me souviens très bien des éditos de Ndimby qui trouvait ce référendum comme une chance pour le pays, et qu’il fallait alors participer activement à la campagne pour le Non. Personne alors n’a voulu appeler à boycotter ce simulacre de scrutin mais au contraire on considérait les appelants au boycott comme des ennemis intimes de la Démocratie.

    Pourquoi ce revirement soudain (tardif) dans vos convictions ? N’est-ce pas trop tard maintenant alors que vous l’avez vous-même cautionné en étant allés voter en masse ? C’est seulement maintenant que vous constatez que : « Le référendum n’a été qu’une manœuvre pour faire acter cette prise de pouvoir par un coup d’État » ?

    J-P Sartre

    • 8 février 2011 à 13:48 | saina (#1582) répond à Jean-Paul SAROTRA

      Je ne sais pas si vous êtes au pays ou ailleurs mais je pense que vous manquez beaucoup d’informations en ce qui concerne et le but et les façons/méandres pour faire avaliser par de pauvres malagasy dont la plupart ne savent pas quel est l’enjeu de ce référendum !
      L’idée n’est pas mauvaise en soi si elle n’était pas détournée pour adouber le pouvoir d’Andry Rajoelina (non plus légitime mais légal : si vous avez entendu les gens à la télévision après l’annonce du résultat).Dès le début tout a été détourné pour continuer le coup d’état et le faire valider comme la volonté du peuple. Un autre point, le référendum était fait dans le but de convaincre plutôt la communauté internationale comme quoi, voyez le peuple malagasy reconnait notre existence, surtout notre pouvoir.
      Tout n’était que manipulations, le CENI, surtout lors des processus de propagande/publicité, l’utilisation de l’appareil administratif et gouvernemental sous prétexte d’expliquer le projet, l’élaboration du bulletin unique, les simulacres de projets, la liste électorale, l’autorisation pour voter pour ceux qui n’ont pas de carte électorale, l’extension de la fin de l’heure de vote. Surtout, dire des mensonges pour les gens qui habitent dans la brousse, à la campagne pour leur faire voter le OUI. En claire, l’élection n’en était pas une, d’autant plus qu’il n’y avait qu’un seul choix. Une élection pour moi est un choix deux entités ou projets ou propositions mais n’ont pas entre deux états émotionnels (OUI ou NON) qui ne sollicitent pas de réflexions. A oui, ce n’était pas une élection mais un référendum : pour moi c’est la même chose quand on demande aux gens de choisir.
      Donc :
      -  Il n’aura pas de changement tant qu’on continue à faire le culte de la personne à Madagascar. Écoutez les ministres lors des discours : « grâce à notre (vénéré) Président Andry Rajoelina (on oublie de mentionner, de transition, délibérément), ceci, cela… On dirait que l’argent sort directement de la poche du PHAT non du peuple.
      -  Il n’y aura pas de changement tant qu’on continue à manipuler la masse populaire surtout lors des élections. C’est le pouvoir de l’argent, des pouvoirs tribaux, des connexions familiales, ethniques. Si les gens qui sont au pouvoir continuent à utiliser ces stratagèmes, le CENI même avec des observateurs internationaux n’y verront rien. Tout semble transparent, démocratique mais le dé est pipé à l’avance.

    • 8 février 2011 à 15:19 | Einstein (#3390) répond à saina

      C’est ce que j’appellerais « écrire dans le vide ». Vous réagissez à un message mais alors complètement à côté de la plaque. Je me demande bien si vous avez au moins compris ce que Sartre a bien voulu dire dans son message. Il critique l’attitude de Tribune lors des campagnes pour ce réfrendum qui a largement contribué à cautionner cette mascarade en appelant même les gens à voter.

      La prochaine fois lisez bien avant de réagir n’importe comment !!!

    • 9 février 2011 à 07:30 | saina (#1582) répond à Einstein

      A chacun sa perception et je ne sais pas si il t’a engagé à être son avocat ! Contentes toi de lire (ou ne le fais pas si tu n’as rien à foutre) et d’apporter ta contribution au lieu de critiquer l’apport des autres !
      Ton pseudo ne te permets pas d’insulter les autres d’idiot, monsieur le Génie !

  • 8 février 2011 à 08:58 | Jipo (#4988)

    Tonton Georges , merci.
    Quand on voit le rayonnement de R.Ramanantsoa, planqué derrière ses lunettes noires,annoncer que pour rester compétitif, il allait falloir augmenter la lumière, et mettre une barrière aux Energies renouvellables ! Pour le developpement, ça c’en est un .
    Vivement que l’on nomme des ministres de la kon-nerie, afin qu’ils puissent également y mettre des barrières,
    La faute à « machin », la crise, mais une chose est sure, la tombe a presque fini d’etre creusée, à ce rytme, on va droit dedans.wait@see.

  • 8 février 2011 à 09:08 | Einstein (#3390)

    « Pour la diplomatie française, en particulier, il est peut-être temps d’écouter d’autres personnes que des français qui ont leurs intérêts au pays », c’est Georges qui l’écrit.

    Alors, si Georges Rabe tient à nous asséner « Quelques leçons d’Afrique du Nord », moi, Einstein, j’aimerais bien lui rappeler cette définition fondamentale de la Diplomatie donnée en 1ère année de Sciences po, option Relations Internationales : une Diplomatie consiste à défendre l’image du pays à l’étranger mais aussi à défendre les intérêts de TOUS ses ressortissants sur un sol étranger ; les acteurs d’une « vraie » diplomatie efficace restent continuellement à l’écoute des concitoyens éparpillés dans tous les coins du monde(...).

    Comment dès lors reprocher à la Diplomatie française d’être avant tout à l’écoute des Français ?

    Bien à vous Georges

    Einstein

    • 8 février 2011 à 10:20 | Ragnarok (#3696) répond à Einstein

      Ce n’est pas parce qu’on fait Sciences Po qu’on n’a pas le droit ni le luxe de se permettre de réfléchir avec ses propres méninges. Ce n’est pas parce que c’est écrit, qu’on applique. Le monde change, évolue...

      Sinon, il ne faut pas s’étonner des déferlements d’ingérence qui jalonnent les troubles du monde depuis des décennies. Il n’y a que l’imbécile qui ne change pas d’avis. Et au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.

    • 8 février 2011 à 12:48 | râleur (#3702) répond à Einstein

      Einstein

      Justement ’’une Diplomatie consiste à défendre l’image du pays à l’étranger mais aussi à défendre les intérêts de TOUS ses ressortissants sur un sol étranger,..."

      L’’image de la France passe avant tout, non ?

      Le ’’mais’’ est une conjonction de coordination, cela veut dire que si les intérêts des français à Mada passent avant l’image de la France, c’est la France qui est perdante, à tout les coups. CQFD

  • 8 février 2011 à 10:17 | Ragnarok (#3696)

    Merci Tonton Georges, comme d’habitude, j’apprécie les écrits.

    Pour le brin d’humour du jour, on pourrait dire qu’on a eu droit, en 2009, à une révolution de supermarché, mise en place par des révolutionnaires de supermarché, le tout venant, pas cher, rapide, de la grande consommation, basé sur l’appât du gain de tous les protagonistes. Pas de fierté nationale si ce n’est une conjonction d’ego surdimensionnés, d’hommes d’affaire affamés et de griots en manque de seza.

    On va droit dans le mur, on fera avec, certes, mais on ne pourra pas dire qu’on avait pas prévenu. Toutes les solutions proposées par la raison ne reçoivent aucun écho, alors vogue la galère, et tant pis pour les passagers, Titanic ivre dérivant sans assez de chaloupes de sauvetage, de bouée.

    Bonne chance, je vais m’entraîner à nager un peu plus longtemps dans des conditions difficiles, comme beaucoup d’entre nous, qui n’ont guère l’accès à Internet.

    Inch’Allah !

    • 8 février 2011 à 12:02 | niry (#210) répond à Ragnarok

      En mettant le doigt sur la hausse continue du cours mondial des matières premières et des PPN, vous avez parlé de l’essentiel. En nous montrant que les prix des PPN dans certains pays n’était en réalité qu’un prix élévé mais masqué par des subventions, tout est dit.

      Ce n’est pas fini. Ravalomanana aurait de toutes façons été confronté à ce problème également. La question est de savoir, aurions-nous été + ou - protégés grâce à Tiko et Magro ?? Tiko pour la stimulation de la production locale, Magro pour l’écoulement et la stabilisation des prix. La question reste entière.

      Quoiqu’il en soit TGV est un roi nu qui s’aventure sur les plaines sauvages de la libéralisation et la flambée des prix. Jusqu’où portera sa politique de subvention des PPN et des carburants ?? Après, il sera trop tard pour demander pardon..

  • 8 février 2011 à 13:08 | Homer (#5259)

    Bonjour,

    Etant résident d’un pays du maghreb, je me permets de réagir à votre article, sur le plan économie :

    - Vous affirmez que des émeutes de la faim ont éclaté dans la région début janvier : comme nous l’avons pu constater, ces manifestations n’étaient pas des « émeutes de la faim » mais des manifestations pour la liberté...

    - Vous affirmez qu’aucun marché local n’est viable dans le coin : archi-faux !! 90% des produits dans les hypermarchés, les souks, et autres marchés sont des produits locaux. Le système des pays du maghreb favorise bel et bien leurs productions locales.

    - Pour avoir parcouru quelques pays occidentaux, subsahariens, maghrébiens.... les gens du coin ne vivent pas dans l’extrême pauvreté dans leur majorité (bien sûr, il y aura toujours des gens très pauvres), mais en général, ce sont bien des pays en « voie de développement ». Ils ont des infrastructures de développement importantes etc...

    Merci

    • 8 février 2011 à 15:07 | mpitily (#1212) répond à Homer

      Merci à Homer pour ces précisions.

      Moi non plus, je n’ai jamais entendu que c t des émeutes de la fin mais des révoltes contre la dictature et la confiscation des richesses par les clans dirigeants. D’où ma réaction auparavant dans un post sur MT que « pour une fois, Madagascar était en avance sur ces pays du maghreb » et que « Ben Ali, Moubarak et consorts auraient dû prendre des leçons sur la mésaventure de leur semblable Ravalomanana ».

      Tous ces gens foulaient la démocratie à leurs pieds et s’appropriaient allègrement les richesses de leurs pays et celles de leurs peuples, mais comme ils étaient de bons serviteurs de la CI et surtout comme ils étaient élus « démocratiquement » ils bénéficiaient de la reconnaissance de la CI et de son soutien complice et coupable.

      La CI sait très bien que les élections en Afrique étaient truquées par ces despotes et que ces derniers sont vraiment des spoliateurs des richesses de leurs pays mais la CI feignaient de ne pas savoir tout cela.

      Maintenant que Ben Ali est destitué, la CI s’empresse de lui confisquer ses biens mal acquis depuis des dizaines d’années ! Quelle hypocrisie !

    • 8 février 2011 à 15:29 | Billy the Kid (#4664) répond à mpitily

      Homer ! Mpitily ! Mais qu’est-ce qui vous arrive ??? Quelle mouche vous a piqués ???

      Vous osez mettre en doute les affirmations d’Uncle George ? Vous oseriez remettre en cause ses fines observations pertinentes et éclairées ?

      Mais pour qui vous prenez-vous donc bon sang ?

    • 8 février 2011 à 16:54 | râleur (#3702) répond à Homer

      Homer,

      votre analyse ressemble à celle de la banque mondiale ou du fmi. cela fait 50 ans que ces pays vivent sou la dictature, il est bien demontré pas tonton georges que tant que la ’’bouffe’’ était subventionnée. la dictature se sentait moins. CQFD

      Si vous suivez les actualités du Magreb ou des pays arabes en général, vous verrez que la révolte commence tjrs pasr la hausse du prix du pain.

    • 8 février 2011 à 17:03 | râleur (#3702) répond à Homer

      Homer

      Vous affirmez qu’aucun marché local n’est viable dans le coin : archi-faux !! 90% des produits dans les hypermarchés, les souks, et autres marchés sont des produits locaux. Le système des pays du maghreb favorise bel et bien leurs productions locales.

      Ah bon ? et pourquoi les pays du Maghreb ont ils importé depuis 50 ans des produits alimentaires ? pour le plaisir d’importer ?

      L’Économie ce n’est pas les sentiments, ce sont des faits. Un pays qui produit assez n’importe pas. Comme si vous dites qu’à Madagascar il y plein de rix avec la production locale. Pourquoi on en im ;porte alors ? parce que les malgaches sont bêtes ?

      Cher Homer avant de dire que vous connaissez bien le Maghreb en y vivant, analysez bien les donnés économiques du pays pendant au mois 25 ans, et vous verrez que les émeutes ont eu pour déclencheur la hausse du prix du pain !

      Je suis d’accord avec l’analyse de tonton Georges, qui en fait ne fait que reprendre les analyses des journaux économiques aussi bien en Europe (Financial Times La Tribune..), aux US ou en Asie

    • 8 février 2011 à 18:10 | mpitily (#1212) répond à Billy the Kid

      Ma foi ! il est maintenant interdit de contredire uncle Georges et consorts sur ce forum ? on n’est pas en URSS non ? à quoi servent les forums ou fora si ce n’est pour confronter les divers points de vue ?

      Je disais qu’un nouvel ordre mondial est en train de s’installer car l’ancien ordre a atteint ses limites. Les méthodes hypocrites car inavouables des forces occultes qui dirigeaient notre monde ne passeront plus.

      Si ce n’est qu’une banale question d’augmentation du prix du pain qui a provoqué la chute de Ben Ali, pourquoi Moubarak et Boutéflika ne s’empressent-ils pas à descendre le prix de celui-ci chez eux pour éviter la menace qui pèse sur eux en ce moment ? Pourquoi s’empressent-ils à déclarer qu’ils ne se représenteront plus à la prochaine présidentielle et qu’ils vont REFORMER le système politique local ? Voyons voyons.

      LE PEUPLE A SOIF DE PLUS DE JUSTICE ET DE PLUS DE LIBERTE PARTOUT. Tous ces pays étaient sous tension depuis longtemps à cause des méthodes limitées de leurs dirigeants. Il suffit d’une seule goutte maintenant pour faire déborder le vase (augmentation de prix du pain ou emprisonnement abusif d’un opposant ou fermeture d’une station de l’opposition ou...).

      LA CI et les USA sont complètement à côté de la plaque ! Quand Obama réclame un gouvernement représentatif, sait-il seulement que tous ces millions de gens qui manifestent dans la rue ne reconnaissent point tous ces politicards qu’il pense être représentatifs du peuple ? Le peuple veut un changement radical de leurs hommes politiques, trop habitués au système pourri actuel. Par défaut, les gens vont des fois soutenir un icône de l’opposition opprimée mais ce n’est pas par gaité de coeur. C’est pour cette raison que les « indépendants » gagnent souvent aux élections ces derniers temps à Mada par exemple.

    • 8 février 2011 à 19:33 | Homer (#5259) répond à râleur

      @râleur

      Je n’ai jamais affirmé que les pays du maghreb n’importe pas de produits alimentaires. Par contre, 90% des produits (alimentaires) dans les supermarchés, souks, médina... sont bel et bien des produits locaux, que ça vous plaise ou non. Je constate juste ce que je vois à chaque fois que je fais mes courses. (Bon allez, 75% pour vous faire plaisir ;) ).

      Si je suis bien les actualités des pays du maghreb, arabe ? LOL. J’y habite depuis quelques temps...

      Après, je ne suis pas économiste, ni chroniqueur politique ou spécialiste de la Banque Mondiale.... je vous laisse à vos analyses. Ma contribution se limite à « raconter » ce qui se passe par ici, la vie ici... (pour avoir été à Djerba, en Tunisie, l’année dernière, je peux vous assurer que le prix du pain n’a pas augmenté ;) )

    • 9 février 2011 à 07:42 | râleur (#3702) répond à Homer

      pas de pb Homer

      Rien que le fait d’avoir comme référence Djerba pour parler du prix du pain en Tunisie suffit à mieux situer vos propos et vos connaissances du Maghreb.

  • 8 février 2011 à 19:59 | randria (#5203)

    Que les choses soient claires, il n’y a aucune ressemblance entre ce qui s’est passé à Madagascar il y a 2 ans et la révolution des tunisiens et des égyptiens. A Mada on a un jeune puschiste avide de pouvoir appuyé par des militaires vendus alors qu’en Tunisie et Egypte c’est les jeunes et le peuple eux même sans l’appui de qui que ce soit qui ont fait leur révolution. Et dire que le Joêl se vante d’être le premier à initier la revolution en Afrique et que la Tunisie et l’Egypte ont suivi comme exemple Madagascar.Il faut quand même se la péter pour oser dire une chose pareil. ça ne lui a pas suffit le petit Joël le discours empêché à l’ONU et l’humiliation. J’espère que des choses pareilles ne soient pas entendues sur le plan international

    • 8 février 2011 à 21:11 | Jipo (#4988) répond à randria

      Comment voudriez-vous que la CI réagisse à de telles « prétentions » ? s’il y a quelqu’ un à convaincre, c’est bien l’intéressé ,lui meme, car ce n’est que pure affabulation, et si cette personne le croit ! alors c’est plus : que grave, et vous avez un « myto » aux commandes, et si on ne peut donner cher de la peau du peuple, on ne peut qu’en donner encore moins de la sienne.
      La crise en Afrique du Nord est parti« d’une » immolation « , une » grosse étincelle " humaine, ce qui s’est passé à Madagascar n’a rien à voir , comment comparer l’incomparable , les dirigeants Malgaches n’ont rien d’autre à faire ?
      Madagascar a subit un coup d’Etat , avec l’appui de l’armée, en Afrique, rajoelina serait déjà au trou, dans le meilleur des cas .

    • 9 février 2011 à 13:51 | niry (#210) répond à Jipo

      A priori, Rajoelina ne l’entend pas de cette oreille. Il vient de réaffirmer haut et fort dans son discours qu’il a initié un vent de changement dans toute l’Afrique.. :-( il a l’air d’y croire en plus, le pauvre petit. A l’instar de Boris et Betoko qui les larmes aux yeux, pleuraient de joie la dernière fois en évoquant Rajoelina comme guide suprême de la révolution panafricaine..Rajoelina aussi a foncé dedans tête baissée.. Ces gens m’inquiètent de + en +.. Le reveil sera brutal.

  • 9 février 2011 à 00:10 | BemioVah (#3451)

    Tonton Georges,

    Merci pour vos commentaires en allant droit au but. Vous susciterez toujours des réactions, et c’est tout à votre honneur.

    En tout cas, je me rejouis d’en apprendre un peu plus chaque jour à travers les éditos de MT et les divers commentaires de nos amis du forum. Contrairement à quelques illuminés très virulents de ce forum qui font plus preuves d’arrogance ou de haine, que de respect et de tolérance envers les autres. Et pendant ce temps, le pays est toujours à la traîne. Vivons-nous tous dans l’abstrait ou véritablement dans le virtuel ? Sommes-nous trop élevés quelque part dans le « Milky Way » ?

    Si seulement nous pouvons rester terre à terre, au même niveau que la majorité de nos concitoyens. Nous comprendrions mieux leurs vrais soucis et problèmes du quotidien.

    Chacun peut se donner une raison quelconque d’être patriote, et c’est tant mieux. Mais une chose est sûre, n’est pas Einstein ni Sartre qui veut… Car personne ici ne peut se vanter de pouvoir remplacer leur originalité ou leur génie. Pour le reste hélas, vanité ou prétention ne sont que des armes d’emprunts !

    • 9 février 2011 à 01:46 | el che (#344) répond à BemioVah

      Bonjour, saina

      je suis d’accord avec vous quand vous dîtes que le référendum permettait de donner un visage de démocrate à la HAT.

      mais ce référendaum permettait surtout à A. Rajoelina

      1° D’être éligible (abaissement de l’age pour la candidature présidentielle)
      2° De légaliser le poste de Pt de Transition.

      Curieusement, même les juristes on zappé cet état de fait, et se sont montré plus prolixes sur le caractère présidentiel ou parlementaire de cette 4è constitution

  • 9 février 2011 à 09:13 | mpitily (#1212)

    C’est fou ce que les Ravaloistes vénèrent trop leur idôle et cherchent systématiquement à l’ériger en une exception de la nature. Alors que tout comme Ben Ali, Moubarak et consorts, il a été bien élu « démocratiquement » et comptait restait au pouvoir à vie, il a profité de la reconnaissance aveugle et complice de la CI pour s’enrichir illégalement sur le dos du peuple quitte à s’approprier les biens des autres (Ambatondrazaka, route digue, ...), il a opprimé ses opposants et ne supporte même pas d’être conseillé, ... bref c t un vrai despote déguisé en faux-démocrate.

    Pour finir, ci-dessous une citation de Joseph Stiglitz prise dans « Les Nouvelles » de ce jour :

    « Des études économiques montrent que la réussite d’un pays dépend avant tout du sentiment de justice et d’équité... »

    • 9 février 2011 à 13:56 | niry (#210) répond à mpitily

      Est-ce que Joseph Gliesitz a dit aussi « si il fallait recommencer, je recommencerai » ? ou bien que l« extraconstitutionnalité » existait ?

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