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Antananarivo | 11h07
 

Société

Sac plastique

Prohibé mais toujours en circuit

vendredi 5 juin 2015 | Randria Maeva

Huit mois après la sortie du décret, l’on se demande ce qui advient des matières plastiques. Rappelons que le décret n° 2014-1587 interdit la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sachets et des sacs plastiques, sur le territoire national Malagasy. Proposé par le ministère de l’Environnement, de l’Écologie et des Forêts, le gouvernement a donné son accord le 07 octobre 2014. Ce décret souligne que l’importation des sachets et sacs plastiques est interdit à partir du 01 mai 2015, tandis que la production pour le marché local, la commercialisation, la distribution et l’utilisation seront interdites à partir du 01 octobre 2015. Les articles visés sont les sachets et sacs plastiques à bretelle ou à poignets. Seuls ceux qui servent d’emballage pour les produits médicaux, ne sont pas touchés par ce texte, selon l’article 3 dudit décret. Notons que les délits sont punis d’une amende de 10.000.000 à 100.000.000 d’Ariary et/ou d’un emprisonnement de six mois à trois ans.

Environnement et industrie

Egout bouché causant l’inondation à Antananarivo.

Ce sont surtout les écologistes qui se sont réjouis de cette loi, les sachets plastiques sont dangereux pour l’environnement car ils ne se dégradent qu’au bout de 450 ans. Cette matière pollue l’eau, envahit l’espace des autres espèces vivants, bouche les canaux d’évacuation d’eau. Les sachets en plastiques sont une des causes de l’inondation qui a affecté de nombreux quartiers de la ville d’Antananarivo durant la saison des pluies. Les brûler serait aussi nuisible pour la santé, en plus du fait qu’elle fait partie des déchets cancérigènes.

A la sortie de ce décret, les réactions se sont manifestés, déjà que la prise de mesure s’est fait à la hâte. Les industries et surtout les commerçants se sont plaints. Les sachets plastiques sont toujours en circuit, mais ont changé de qualité. Les petits commerçants et les marchands ambulants continuent la vente. « Nous avons dû limiter nos commandes, par rapport à la hausse des prix, les sachets qui étaient vendus à 200 ariary sont maintenant vendus à 300 ariary, tandis que ceux qui étaient vendus à 300 ariary, nous les vendons à 400 ariary » affirme un épicier. Du côté des industries, les commandes ont baissé, pour ne pas dire réduit à néant. Ils ont dû réduire les activités et ont réduit ainsi le nombre du personnel.

Question de durabilité

Les consommateurs pour leur part ne sont pas vraiment conscients de ce changement, « je ne l’ai su que quand j’étais allé à l’Ostie car il n’y a avait plus de sachet accompagnant mes médicaments, j’ai dû les mettre tout de suite dans mon sac. Malgré cela, j’ai toujours continué à revendiquer un sachet pour emballer mes marchandises, ils sont moins chers que les sacs faits en carton ou en tissu » s’exprime une mère de famille.

Il est certain que les sacs en papier seront mobilisés, mais face aux besoins de la population, les papiers vont-ils arriver à suivre le rythme, sans affecter l’environnement à son tour puisque le bois en est la matière première ? Il est vrai qu’il y a le processus de recyclage, qui devrait être une des priorités des différentes organisations. Un processus visant à réduire les risques et non pas à être une activité économique permanente car il demeure des sources pouvant encore nuire à l’environnement.

Les matières plastiques ne peuvent s’échapper aux critiques et jugements ; même les tissus synthétiques peuvent affecter la santé des ouvriers surtout dans les zones franches. Certaines personnes suggèrent qu’il serait préférable de promouvoir et d’appuyer les sacs en matière végétale de l’artisanat malgache, que les femmes malgaches apprécient bien dans leur quotidien, de plus ils sont pratiques.

3 commentaires

Vos commentaires

  • 5 juin 2015 à 10:36 | varatraza (#6860)

    Très bon article. Effectivement la meilleure solution serait des sacs en fibre végétale, les Malgaches sont trés forts dans ce domaine ! Pourquoi pas en paille de riz ou même chaumes sauvage, ou sisal, ou rafia...

    • 5 juin 2015 à 11:04 | walesa (#5863) répond à varatraza

      Vous avez raison, varatraza ! Si nous voulons un quelconque progress à Madagascar, il nous faut absolument encourager la production locale de tout sorte de produits locaux bio, à la fois ecologiques mais et surtout stimulants pour l’economie du Pays !

  • 5 juin 2015 à 13:20 | takaka (#8449)

    C’est nul ce décret. Ça va tuer les orinasa gasy. Franchement est- ce que les produits de substitution sont à la hauteur ?
    Je pense mieux de pénaliser les fokontany où l’on trouve des sachets un peu partout et de bien gratifier ceux qui n’en ont pas.
    Copier les lois européennes ?
    Bor..de..l de m...

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