Les activités portant sur le dépistage actif en vue de la prévention et de la prise en charge de la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans dans le Sud, se poursuivent cette année, selon le communiqué de l’UNICEF en date de ce jeudi 25 février 2010. Cela est possible grâce à l’appui du Service d’Aide Humanitaire de la Commission Européenne (ECHO).
Plus de 7 000 agents communautaires - formés sur la détection précoce, le référencement et le suivi des cas de malnutrition - sont actuellement à pied d’œuvre dans les régions d’Androy, Anosy et Atsimo Andrefana. Un dépistage actif d’environ 240 000 enfants âgés de 6 à 59 mois a lieu ce mois de février dans les sept districts affectés par la crise nutritionnelle, dans le but de prendre en charge précocement les cas de malnutrition aigue sévère et de sauver en conséquence des vies.
Les enquêtes menées au mois de novembre dernier ont permis à l’UNICEF de conclure que la mise en œuvre des actions de sécurité nutritionnelle a conduit à une amélioration significative de l’état nutritionnel et permis d’éviter une augmentation du taux de mortalité chez les enfants dans les trois régions. Cette amélioration résulte en partie de la détection précoce des cas de malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans. D’où l’importance de systématiser le dépistage actif fait par les agents communautaires, déclare Bruno Maes, représentant de l’UNICEF à Madagascar.
Formation
À hauteur de 200 000 euros, le financement apporté par ECHO a entre autres permis de renouveler la formation des quelques 7 000 agents communautaires et de poster des agents de santé supplémentaires dans les centres qui accusaient une hausse considérable d’admission d’enfants pour malnutrition aiguë sévère. Pour améliorer la qualité des services, les 133 centres de santé des sept districts concernés, ainsi que les agents communautaires, ont par ailleurs été équipés des matériels anthropométriques appropriés.
L’appui apporté par ECHO a permis à l’UNICEF de maintenir le système de détection et de prise en charge opérationnel, et d’être en mesure de faire face à toutes les éventualités pour cette année 2010. La vigilance reste de mise vu qu’on ne dispose pas de suffisamment d’éléments pour s’assurer que la prochaine saison agricole sera suffisante, poursuit Bruno Maes.
Bilan
En 2009, 11 417 enfants de moins de 5 ans affectés par la malnutrition aigue sévère ont été pris en charge dans les trois régions concernées. Le premier dépistage actif a été mené au mois d’avril 2009 après la déclaration de la situation d’urgence, un second lors de la Semaine de la Santé de la Mère et de l’Enfant en octobre. Grâce au financement de ECHO, le troisième est donc en cours en ce mois de février. Au regard des résultats de l’enquête conduite en novembre, la prévalence de la malnutrition aiguë parmi les enfants de moins de cinq ans a nettement diminué, passant d’un maximum de 14% en mars 2009 à 6% en novembre 2009.
L’UNICEF a bénéficié de l’appui technique et financier de plusieurs donateurs pour mener à bien les activités de réponses dans la partie Sud de Madagascar. Il s’agit principalement du Département du Développement International du Royaume Uni (DFID), du Service d’Aide Humanitaire de la Commission Européenne (ECHO), des Gouvernements Espagnol et Français et des Comités Français et du Royaume-Uni pour l’UNICEF.
Recueillis par Rakotoarilala Ninaivo
