Patrick Raharimanana entre de nouveau en scène. Il confirme qu’il va se porter candidat aux présidentielles de Mai 2013. De retour au pays et après quelques temps sur le terrain, celui qui a été responsable pendant 10 ans du KMF-CNOE est sur les plateaux de radio et télévision de la capitale pour sensibiliser ses compatriotes sur l’impérieuse nécessité de prendre dorénavant et plus que jamais la destinée du pays en main. Il prévoit également des séjours dans les îles environnantes pour rencontrer nos compatriotes pour les convaincre dans ce sens.
Patrick Raharimanana estime que l’heure est au changement car le pays risque de rater une opportunité qui ne se représentera plus que dans 50 ans. Dans la géostratégie mondiale, les investissements de n’importe quelle nature qu’ils soient, s’étalent et se développent sur 50 ans ; et dans 50 ans, l’énergie fossile dont regorge le pays ne sera plus de mise. Dès lors, il faut que le pays, grâce à ses ressources humaines – sans lesquelles ces richesses ne valent rien –, prenne dès aujourd’hui et pour les 50 ans à venir, ses responsabilités pour sortir le pays de la pauvreté et de la dépendance envers les étrangers.
Patrick Raharimanana se défend d’être xénophobe et encore moins raciste ou tribaliste mais il n’admet pas que le pays ne dispose d’aucune banque nationale qui lui soit propre. Il trouve également inconcevable que la course à la présidence soit réservée aux seuls « riches » et que cette compétition soit fermée au simple citoyen, sachant que la caution exigée par la loi jusqu’ici correspond à 50 ans de salaire d’un smicard de Madagascar. En tout cas, dit-il, c’est cette loi qui encourage ceux qui aspirent au pouvoir à se corrompre ou à aliéner l’avenir du pays car quand certains parlent de plusieurs centaines de milliards d’ariary comme trésor de guerre pour les présidentielles, on imagine mal un candidat aussi riche soit-il, posséder dans ses poches une telle somme. Il n’est pas étonnant soutient-il, que le créancier – qu’il soit la Chine ou la France ou les USA –, nous tienne par la suite en laisse. Comment ne pas s’étonner, s’insurge-t-il, du fait que pour construire nos routes, ce soient les ouvriers, les employés et les entreprises malgaches qui accourent vers les sociétés étrangères – sous pavillon malgache –, pour chercher du travail mais pas le contraire ?
Interpellé par son hôte d’une station radio à propos de sa candidature et surtout du financement de sa candidature, Patrick Raharimanana déclare qu’il est depuis quelques temps en train de lancer des appels de fonds à l’intention de ceux qui sont persuadés de la nécessité absolue de prendre le pays en main. « Vitatsika io » (traduit littéralement par : nous pouvons le faire) est son slogan qui veut donc associer les citoyens responsables, les intellectuels, les cadres, les opérateurs, les fonctionnaires civils et militaires à ce projet de prise en main de la destinée de Madagascar pour que les 50 ans à venir soient à l’avantage des Malgaches et de Madagascar. L’argent collecté souligne-t-il est géré de manière transparente dans un souci de traçabilité et de confiance mutuelle. D’ailleurs insiste-t-il, une seule personne ou le seul président de la République ne peut pas tout faire et il ne prétend pas tout savoir et tout maîtriser ; aussi veut-il associer toutes les bonnes volontés et honnêtetés de toutes les parties de l’île et de tous les compartiments de la vie nationale, à l’esprit de redevabilité envers le peuple et envers les contributeurs pour faire équipe avec lui car d’après lui, « vitatsika io ! ».
Recueilli par Valis
