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Economie

Pour Eva Razafimandimby, les industries malgaches souffrent de compétitivité

mardi 20 mars 2012 | Luna

Depuis la déchéance de l’ancien président Marc Ravalomanana et la chute de l’empire TIKO, on a pu remarquer une flopée de produits de consommation importés. Nous avons ainsi presque une dizaine de choix de marques, juste pour le beurre et les produits dérivés du lait. Malheureusement, ces produits brillants de leurs emballages ne sont généralement qu’à quelques mois de leur date de péremption. Madagascar est devenue le dépotoir des produits presque périmés, nous sommes d’accord. Le « vita malagasy » de son coté est à la dérive, accuse le coup mais ne manque pas de dénoncer la « concurrence déloyale ».

Mme Eva Razafimandimby, ancien ministre du commerce a bien voulu partager son avis sur la situation. Un système de contrôle des frontières serait bon à établir afin de mieux gérer le trajet des produits importés et mieux calculer les dates d’arrivée de chaque produit. Un contrôle dès l’embarquement serait avisé mais nécessite de grands moyens financiers. Les opportunités de la « zone de libre échange » de la SADC (2007) pour la libéralisation des produits devraient avoir une forme de réciprocité « gagnant-gagnant ». Pour ce qui est des sociétés et industries productrices malgaches, elles ont de sérieux problèmes de compétitivité. Les produits locaux veulent suivre les normes internationales mais se retrouvent poings liés face au coût du « label vita gasy ». Les industries malgaches n’ont pas seulement traversé des difficultés, elles sont presque figées ou pataugent encore. Difficultés qui peuvent s’avérer fatales si l’on se réfère à quelques marques de passage comme « Bata » ou « La scarpa » anéanties par le « made in China » pas cher. Le ministère du Commerce et le ministère des Finances et du budget ont antérieurement tenté d’endiguer le problème de l’importation massive et ont mis en place le comité national des mesures correctives commerciales. Il y a également eu le CRCI (Centre de Ressource en Commerce International) érigé par l’État et la relance de l’économie afin de « débooster » l’exportation massive.

Mme Eva Razamandimby préconise aussi des textes réglementaires afin de veiller à ce que ni l’importateur, ni l’exportateur ne soit lésé. Elle tient pourtant à souligner que l’importation ne nous apporte rien de profitable, tandis que l’exportation génère une source de revenu et contribue à une création d’emplois dans les zones concernées. Mais l’exportation demeure une aventure délicate car le transport représente 40% du budget de fonctionnement. Un coût exorbitant qui ne laisse que des miettes à l’entrepreneur. La cherté des matières premières reste aussi un obstacle, d’où l’idée de se pencher sur une détaxation ou une réduction du prix des matières premières et autres soutiens concrets de l’État. Les produits malgaches exportés ont un bel avenir, confie Mme Eva Razafimandimby, et si l’on cherche des exemples, l’on n’a qu’à se tourner vers le foie gras et son succès en Afrique Australe, le cacao malgache qui bat celui de la Tanzanie et même les biscuits de la marque « Gouty » qui ont un franc succès à l’Ile Maurice. Le girofle lui aussi est bien portant alors que la vanille subit les foudres de la chute du cours.

3 commentaires

Vos commentaires

  • 20 mars 2012 à 14:41 | kakilay (#2022)

    Pourquoi « la loi sur la concurrence » n’a jamais vu le jour ?
    Du temps de Ra8 comme de la transition ?

    Bon Ra8 est mauvais :
    mais les anges qui lui ont succédé ?
    Ho an’ny Fanovàna hululaient ils.

    Vous l’avez voulu,
    vous ne l’avez pas eu !

    Envoyez nous des experts juridiques de la SADEC disait « il ».

    Et nous avons tous compris que la souveraineté va de pair...
    avec la connaissance.

  • 20 mars 2012 à 15:07 | da fily (#2745)

    Le vita malagasy s’il ne peut supporter la concurrence pour des raisons de coût, doit être protégé par des mesures nationales et incitatives qui pourraient lui assurer une assise plus stable, quant à la qualité, on ne peut pas exiger du client d’acheter un produit de piètre qualité même si par cet achat il participe au renouveau patriotique.

    Les produits servant à la transformation locale devraient être détaxés, ainsi que les outils de production locale. Mais nous avons aussi un réel problème de cahier des charges et de qualité-produit. Il nous est nécessaire d’améliorer ce paramètre qui nous défavorise d’entrée face à des produits étrangers. Il est vrai qu’à la seule vue de certaines camelotes chinoises, on pourrait se dire que nous serions capables de faire au moins mieux ! ouais, mais où sont les productions, leur pérennité et la fiabilité ?

    La machine TIKO a eu cette révélation pour les malagasys, qu’on pouvait avec de la volonté, de la qualité et une vision au moins nationale, se positionner au niveau de ce qui se fait par rapport aux importations. Les BATAS et SCARPA ont été sur la bonne voie, en matière de prix ils étaient compétitifs, mais l’arrivée du cheapest made in China à mis à terre tout le monde, y compris le produit « importé traditionnel », la chaussure n’est pas un cas isolé. Donc il nous faut remettre la production en marche, l’industrialisation et la production locale doivent être une priorité. Les initiatives (poussées par des étrangers il faut le dire) dans la conserverie telles, que citées plus haut le foie gras, sont des exemples des possibilités et du potentiel que l’on a dans ce pays. De plus, cela procurera du travail à la population avide de s’en sortir.

    L’agriculture et l’industrialisation sont les 2 mamelles qui nourriront ce pays et le sortiront de sa misère noire. Tant que nous ne mettrons pas ces grands chantiers en oeuvre, nous pourront toujours nous apitoyer à regarder le train passer.

  • 20 mars 2012 à 15:51 | mpitily (#1212)

    « l’égoïsme et la cupidité nous empoisonnent tous » !

    Non, je ne me suis pas trompé de post, mais je trouve que le titre de l’article d’hier sur Zon’Olombelona résume bien également notre situation économique actuelle et récente.

    Par égoïsme et cupidité,
    - nos politiques ont donné la part belle aux étrangers (karana, mauriciens, chinois, français, ...) au détriment des opérateurs malgaches qu’ils sont pourtant sensés servir en priorité !
    - nos douaniers et leurs supérieurs favorisent les gros importateurs karana qui peuvent ainsi importer en payant le minimum de DD si ce n’est rien du tout (à part le backchiche évidemment)
    - Le Bianco et le Samifin, tout comme les autres organes de répression des délits, ne sévissent que sur les petits opérateurs malgaches alors que les gros bonnets étrangers se la coulent douce à Mada
    - les opérateurs malgaches ne savent pas travailler ensemble et se défendre ensemble, c le chacun pour soi qui règne et beaucoup préfèrent même aider et favoriser un opérateur étranger plutôt qu’un compatriote
    - les consommateurs n’ont aucun réflexe de promotion du vita malagasy !

    50 ans de TZRRR ont eu également raison de notre économie, pauvres de nous ! Que Dieu nous sauve !

    Mpitily

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