Elysé Ratsiraka, de la nouvelle plateforme née tout récemment à l’espace Sahamadio Ilafy et dénommée Mouvement des citoyens engagés (MCE), revient à la charge. Il précise que le MCE demande à ce que l’ONU retire le mandat confié à la SADC pour résoudre la crise malgache et le confie cette fois, soit à la Francophonie soit à la Commission de l’Océan indien ou les deux entités à la fois. La SADC à son avis a échoué dans sa mission parce qu’elle fait de l’ingérence au contraire des nouveaux mandataires qui doivent se contenter de nous accompagner dans le processus de résolution de la crise, ajoute-t-il. Il est à rappeler que le MCE appelle toutes les forces vives pour un nouveau dialogue malgacho-malgache qui a déjà le soutien de nombreuses formations semble-t-il.
Est-ce que les souhaits du MCE rejoignent-ils ceux de OTRIKAFO ? On ne le sait pour l’instant mais le fait est que depuis toujours, OTRIKAFO était contre l’ingérence de la communauté internationale dans cette résolution de crise et a taxé certaines entités d’être à la solde de l’étranger ou de la communauté internationale. Aujourd’hui, au vu des difficultés de mise en œuvre sinon l’échec dans la pratique de la feuille de route, OTRIKAFO lance un appel à la mise en place d’une plateforme anti-feuille de route car il craint que le forcing pour les élections n’aboutisse à de nouvelles crises.
Le MMM ou Malagasy Mivondrona Mitolona lui aussi ne manque pas de critiquer la SADC. De son point de vue, la SADC doit être ferme et claire dans ses intentions quant au sort de Marc Ravalomanana et à propos des candidatures des deux protagonistes de la crise. Pour le MMM, il faut que la SADC dise ouvertement que les deux hommes se présentent aux élections présidentielles ou qu’ils ne doivent pas se porter candidat. Raharinaivo Andrianatoandro quant à lui partage publiquement sa déception. Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana déçoivent énormément et dans la perspective des élections de 2013, Raharinaivo Andrianatoandro veut tout simplement que les deux personnalités soient écartées de la course.
En fait, si les uns sont catégoriquement contre la feuille de route, les autres y tiennent pour sortir le pays de la crise tout en critiquant sa mise en œuvre. Changer de médiateur ou revenir au dialogue malgacho-malgache ; c’est tourner en rond car à beaucoup d’égards le problème apparaît maintenant comme une rivalité de leadership qui se décline en plusieurs tendances concurrentes dans le paysage politique malgache...
Recueilli par Bill
