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Editorial

Plaidoyer pour l’édition malagasy…

lundi 19 octobre 2015 | Lalatiana Pitchboule

Il y a 50 ans, à Saint Michel, on nous apprenait que nos ancêtres étaient gaulois, que les hirondelles et les cerisiers en fleurs décrivaient le printemps, que l’été signifiait la blondeur des champs de blé… que parler de l’automne c’était raconter les giboulées, les marrons et les feuilles rousses volant au vent… et que l’hiver voyait des enfants perdus sur des chemins enneigés. Et je n’ai compris que tardivement que c’était d’aberrantes bêtises éducatives. Nous apprendre les rizières et raconter l’histoire des royaumes de Madagascar aurait été peut-être plus approprié. Mais au bout du compte, aujourd’hui, 50 ans après, ce qui est fourni aux enfants malgaches est-il toujours vraiment plus adapté ?

C’est le questionnement auquel m’a mené le plaidoyer pour l’édition malgache de Marie Michèle Razafintsalama rencontrée lors d’une conférence sur le thème du Don de livres. La présidente de l’Association des Éditeurs de Madagascar (A.Edi.M) qui voulait sensibiliser les acteurs de la solidarité de la diaspora, nous faisait toucher du doigt les effets pervers du don de livres qui pollue plus qu’il ne favorise le développement des savoirs de base.

On sait l’environnement socio-économique à Madagascar particulièrement délabré. Les fondamentaux sociaux ont le plus grand mal à être pris en charge par un État défaillant, qui voit 85% de ses fonds consacrés à l’éducation financés par les bailleurs. L’intervention solidaire à travers les associations de personnes et les ONGs locales ou internationales s’y avère de fait (malheureusement) indispensable.

Dans cette lutte contre la pauvreté, les réflexes s’éveillent naturellement sur des logiques de moyens « Donner, donner, donner… Il en restera toujours quelque chose ». On pourrait se réjouir de ces « pensées positives ». Mais il est patent qu’on se donne trop souvent bonne conscience à bon compte. Il est plus facile de donner au « pauvre un poisson » que de s’épuiser au « comment lui apprendre à pêcher ». Ici, en l’occurrence le don en général et le don de livres en particulier s’avèrent bien plus néfastes pour le pays cible de ces « générosités » que les donateurs ne l’imaginent a priori.

Une amie me faisait part il y a peu de sa frustration : « J’ai collecté 3 m3 de livres auprès d’écoles, de libraires, de dons d’amis pour les envoyer dans les écoles à Madagascar. Des livres neufs pour la plupart, qui évitaient le pilon ou véritablement achetés. Je les ai retrouvés pourrissants dans des cartons tout juste ouverts ». Il lui en avait coûté un peu plus de 2 000€ pour en assurer le colisage, l’expédition, le dédouanement… Et cet exemple n’est malheureusement pas exceptionnel. Mais allez lui expliquer que son altruisme n’était pas nécessairement bien placé. D’autant que si la grande masse de dons « inutiles » relèvent des ouvrages destinés aux premiers cycles, l’enseignement supérieur ne bénéficie pas d’autant d’attentions. Le don d’ouvrages pour le supérieur aurait pourtant un tout autre intérêt et impact.

Les statistiques import des douanes de 2014 caractérisent ainsi 524 tonnes de dons de livres (ONGs, Associations, congrégations, …), pour une valeur de 3,8 milliards d’ariary (soit 1 million d’euros). Le montant estimé des coûts de transport de ces dons de livres est estimé à quelque 2,4 milliards d’ariary (soit 660 000€) !!! Et selon une étude qui couvre la période 2003 à 2012, ces chiffres sont encore en croissance.

Garnir de livres venant de l’extérieur les bibliothèques d’écoles ou les bibliothèques communales malgaches est en fait une démarche qui relève des années 70. Alors même qu’on tentait une malgachisation de l’enseignement…. Curieuse aberration… Encore une. Mais ce système, qui diffuse des livres qui ne répondent pas aux besoins de la grande majorité des lecteurs, freine le développement de la lecture chez l’enfant et l’adolescent malgaches… On a exactement l’effet contraire de celui attendu !!!

D’autant que ce système de dons nuit gravement au développement de l’édition locale, d’une part, en saturant le marché d’une production venue de l’extérieur et, d’autre part, en offrant l’illusion d’une littérature de « qualité ». Fait aggravant, les libraires malgaches traînent des pieds quand il s’agit de vendre une production éditoriale locale jugée « oui, mais ça fait pas assez sexy dans les rayonnages » Et malgré un plaidoyer international, le système perdure faute de soutien de l’État pour l’enrayer.

La bibliodiversité malgache est pourtant une forme de diversité à préserver. Depuis 1960, l’édition malgache recense 5.150 livres édités, mais il n’y aurait en fait que 1.786 titres disponibles. Et 40% d’entre eux sont des ouvrages religieux. Et le tirage moyen d’une édition malgache reste de l’ordre de… 500 exemplaires !!! .

Les données sont troublantes : 23.500 établissements primaires ont, parait-il, bénéficié de la bibliothèque minimale mise en place par le Ministère de l’Éducation en 2008. Mais en fait, faute de salle et de formation de bibliothécaires, très peu fonctionnent effectivement. Il n’y aurait ainsi que 700 bibliothèques fonctionnelles : 700 bibliothèques dont les livres neufs attendent sagement et joliment rangés dans les armoires. Et des 100 centres de lecture implantés en milieu rural, seuls 30 sont en fonctionnement. Et 80% des livres dans ces centres ruraux sont en… français…

On sait pourtant que le vocabulaire et les structures acquises lors de l’apprentissage du langage oral sont des fondations essentielles pour l’apprentissage de la lecture. Avec 92% de la population en dessous du seuil de pauvreté, un taux de scolarisation en primaire en baisse et 78% des jeunes vivant en milieu rural, l’enjeu est crucial qui rêve d’offrir l’apprentissage le plus étendu des fondamentaux en termes d’écriture. Mais sur une population majoritairement monolingue, il est évidemment aberrant de penser que les apprentissages de base puissent se faire en français. Apprendre à extraire la signification d’un texte est un savoir-faire complexe en lui-même. Et c’est parce qu’il s’agit d’apprentissages complexes que la lecture et l’écriture doivent représenter des activités naturelles. « Apprendre à lire pour lire » n’est pas intéressant pour l’enfant. Faut-il qu’il y trouve un intérêt… Et des références auxquelles il peut se raccrocher.

Reflet des errances de la gouvernance politique, les programmes d’acquisition des fondamentaux ont souffert de sempiternelles remises en question. Elles représentent elles-mêmes l’absence de vision et le manque de cohérences des politiques menées sur le plan économique et sur le plan social.

Les tergiversations de la langue officielle d’enseignement est, par exemple et en particulier, probablement l’un des facteurs aggravants du sous-développement du pays. Les tentatives de malgachisation ratée – parce que mal préparée, mal vendue, mal vécue, mal menée et malmenée – illustrent les démissions et les errances du passé. La langue officielle d’enseignement en primaire, généralisée en malgache pour le primaire en 2008, n’avait-elle pas fait l’objet de l’une des toutes premières décisions de la Transition en mars 2009 : à savoir, rétablir la primauté du français ? … Vous avez dit bizarre ?

Dans un pays où la langue officielle est double, le bilinguisme est de toute façon de mise. Mais l’apprentissage précoce et solide d’une deuxième langue ne peut évidemment se bâtir que si la maîtrise de l’écriture de la langue principale -celle qui est parlée à la maison- est strictement assise.

Les écoles privées en milieu urbain, répondant à la préoccupation des parents « mon enfant doit faire de bonnes études, donc il les fera en français pour aller le plus loin possible (y compris de l’autre côté de la mer) », leur offrent un enseignement qui privilégie le français en langue d’apprentissage de l’écrit. Cela instaure bien évidemment de nouvelles inégalités face au savoir. Une jeune fille qui m’est proche, venue en France finir ses études, m’avouait avoir appris à lire et écrire à l’école (privée) en français. Ses parents avaient eu les moyens de rester vigilants quant à sa maîtrise du malagasy… à travers la lecture de la bible. Mais si elle disait avoir beaucoup lu, elle me disait aussi n’avoir lu de manière quasi exclusive qu’en français … sauf la bible … faute d’une production en malgache visible, diversifiée, séduisante … y compris facile et accessible … comment dit on collection Arlequin en malgache déjà ? … C’est vrai, il n’y a plus de gares… C’est peut-être pour ça qu’il n’y a pas de romans de gare en langue malagasy.

Il n’est pas question ici de plaider pour l’abandon du français. La réelle maîtrise de deux langues, le bilinguisme est une vraie plus-value et une vraie force dans la mondialisation actuelle. Il serait temps d’en être convaincu. Mais il s’agit de plaider pour une production éditoriale locale forte. L’avenir du pays passera aussi par la plus grande bibliodiversité gasy, du livre d’apprentissage au roman d’aventures ou à l’essai en passant par le livre pour enfants.

La charte du Don du Livre de l’UNESCO énonce en particulier « La définition de tout programme de don de livres s’appuiera sur les principes généraux suivants : connaître et associer l’organisme partenaire à toutes les étapes du programme ; préférer la qualité à la quantité ; approfondir la connaissance des lectorats à servir ; encourager le développement d’une culture de l’écrit ; dans le cas de donation en ouvrages neufs ; collaborer autant que possible avec les éditeurs et les libraires des deux pays concernés et contribuer à la production locale d’ouvrages en soutenant la production artisanale d’ouvrages à faible tirage ; intégrer les livres locaux dans les dons pour soutenir le développement de l’édition locale et répondre aux besoins ; privilégier les dons en numéraire pour les associations locales afin de favoriser un achat local ; recourir à l’expertise des professionnels locaux pour la constitution du fonds pour une bibliothèque ; accompagner la formation des bibliothécaires dans la langue nationale, formation axée en priorité sur l’animation »…

En bref, « généreux donateurs » : ne donnez plus de livres (ou à la rigueur destinés au supérieur)… Achetez local en concertation stricte avec les acteurs locaux… ou sponsorisez l’édition locale.

Parce qu’au bout du compte, il s’agit encore et toujours d’une question plus générique quant à l’impact et à l’intérêt des « générosités » de l’extérieur. Si des logiques de survie nous bouleversent, le développement n’a pas tant besoin de générosité, que de respect. Et en l’occurrence le respect c’est « faire avec » et non pas « faire à la place de »…

Bien à vous tous…

P.-S.

Tous mes remerciements à Marie Michèle Razafintsalama, présidente de l’Association des Éditeurs de Madagascar (A.Edi.M) pour cette information et pour ses données

… et le premier qui vient s’étonner d’un : « tiens un plaidoyer pour l’édition malagasy écrit en français » aura affaire à moi :-)

67 commentaires

Vos commentaires

  • 19 octobre 2015 à 09:05 | Noue (#2427)

    Je les ai retrouvés pourrissants dans des cartons tout juste ouverts ».

    Hélas , du moment que ce ne sont pas de l’argent , qui pourraient vraiment s’occuper de ces livres ?

    donnez , donnez , donnez ! mais de l’argent tsssss

    • 19 octobre 2015 à 11:38 | Gérard (#7761) répond à Noue

      Bon dieu, mais c’est bien sûr ! Marie Michèle Razafintsalama, présidente de l’Association des Éditeurs de Madagascar (A.Edi.M) préfère les dons en espèces sonnantes et trébuchantes, aux dons de livres !

      Rien de nouveau sous le soleil !

    • 20 octobre 2015 à 09:56 | Tsisdinika (#3548) répond à Gérard

      Encore un qui ne voit les Gasy que par la petit bout de...son nombril. Gérrrard lesy comme dirait les Fou Hehy.

  • 19 octobre 2015 à 10:47 | Gérard (#7761)

    « Il n’est pas question ici de plaider pour l’abandon du français. La réelle maîtrise de deux langues, le bilinguisme est une vraie plus-value et une vraie force dans la mondialisation actuelle » dites vous

    Vous oubliez l’anglais, tout jeune Malgache poursuivant des études d’un niveau correct va devoir « sortir de son île » voyager, faire des stages etc .. Il n’y a dès maintenant plus aucune raison autre que ’obstacle linguistique pour que cette expérience soit « Française » plutôt que « Indienne », « Chinoise », « Américaine »

    De ce point de vue il faudrait comme Ravalomanana l’avait esquissé privilégier l’enseignement de l’Anglais

    autre question : à quoi sert le malgache ? en quoi est ce « une force dans la mondialisation »

    A l’enseignement primaire et notamment de la lecture/écriture puisque parler malgache à la maison et Français ou Anglais à l’école serait anti pédagogique. A transmettre la culture ? mais l’absence quasi totale d’enseignement de l’histoire montre combien vous la négligez, cette culture, et fait que la plupart des enfants au niveau du Brevet ne connaissent même pas la succession des rois depuis Andrianampoinimerina

    Pourquoi ne pas être pragmatique : Malgache et une autre langue en primaire

    Français et anglais ou anglais seul ! ensuite

    Je vais m’attirer des ennuis ! Mais viendra le temps ou le malgache aura chez vous la même place que le latin ailleurs !

    bonne journée

    • 19 octobre 2015 à 10:56 | Gérard (#7761) répond à Gérard

      pardon !

      j’ai écrit

      « Je vais m’attirer des ennuis ! Mais viendra le temps ou le malgache aura chez vous la même place que le latin ailleurs ! »

      "Je vais m’attirer des ennuis ! Mais viendra le temps ou le malgache aura chez Nous la même place que le latin ailleurs !

      aurait mieux traduit ma pensée

      bonne journée

    • 19 octobre 2015 à 11:19 | Turping (#1235) répond à Gérard

      Gérard ,
      Etre bilingue ou polyglotte n’a jamais été un handicap pour tout le monde ,ce pays .De plus ,vous avez souligné la mondialisation actuelle dans laquelle tout le monde est imprégné pour ses intérêts respectifs à dégager .
      - Apprendre les langues n’est pas un gage de réussite ni de développement pérenne si tout le monde ne tire le profit .
      - Pour ce faire ,il faut changer la mentalité ,les modes de gouvernances qui ne profitent que les corrompus .
      - Madagascar riche par ses richesses minières ,humaines ,.....ne parvient pas encore à dégager ce qu’on appelle ,les valeurs communes pour des intérêts communs .On constate les anarchies ,le chacun pour soi personnelle pour défendre sa gamelle ,sa ration ,....faire le tout pour avoir les 4X4 ,les villas en marchant dans la geu.elle des autres.
      - J’ai été très surpris en faisant une démi-journée d’escale au Kenya ,un pays anglophone qui avance beaucoup car les règles sont très respectées .Tout avancement s’aperçoit rapidement en faisant de courte analyse.Ils sont disciplinés tout simplement.
      - Je salue tous les forumistes en passant un petit coucou de Madagascar !
      Il n’y a pas de grande surprise au niveau du changement !

    • 19 octobre 2015 à 13:11 | spliff (#5871) répond à Gérard

      Bonjour Gérard,

      Vous posez la question de l’utilité du malagasy.

      La mondialisation est un fait avéré duquel il n’est pas possible de s’isoler.
      Comme l’indique Turping, charge à chacun d’en tirer ce qu’il peut au service de ses propres intérêts. Pour que cela soit possible, il faut effectivement en identifier les codes, en extraire une compréhension juste et précise de manière à ce que notre interaction avec ce phénomène soit conduite au service de nos besoins clairement identifiés. Dans ce but, les langues étrangères se doivent d’être maitrisées.

      Il ne s’agit donc pas de se faire avaler par cette Mondialisation. Mais bien de l’utiliser.
      L’utiliser ne signifie pas lui vendre notre âme en sacrifiant notre place digne et légitime dans le cosmos. L’utiliser signifie que l’on a compris et défini ce qui nous en est utile et que l’on va aller le chercher.
      Cette compréhension et cette définition de nos besoins prennent forme avant tout dans un référentiel conceptuel qui est bien le Notre et non celui « des Autres ». Ce référentiel, par définition ne peut être pleinement intelligible que dans sa langue primordiale, à savoir en ce qui nous concerne, le malagasy.
      Pour cette raison, la compréhension du malagasy se doit d’être accessible et disponible jusque dans ses recoins les plus intimes pour quiconque souhaite y accéder. Cette mise à disposition est la fonction même de l’Université dont le rôle des gardiens de ce Savoir est de veiller à son existence, son entretien, son affinage par la recherche et la reflexion.
      Ainsi réduire l’essence de notre langue à ce que le « Latin serait pour le Français aujourd’hui » est dénué de sens. Le Français reste le Français pour les Français, et de même pour les Anglais, les Arabes, les Perses... Pour quelle raison objective cela serait-il différent s’agissant de nous ? Peut-être la méconnaissance de sa propre richesse est-elle pour quelque chose dans cette tournure d’esprit regrettable ?

      Quant à savoir quel niveau général de malagasy le malagasy se doit de posséder, c’est un débat légitime à partir du moment où l’on pose comme préalable que le savoir, dans l’absolu, est de toutes façons disponible et entretenu à haut niveau.
      Ma contribution dans un tel débat serait de dire que le cerveau humain, en termes de cognition, peut absorber plusieurs langues et les restituer de manière structurée. La question à poser, à mon sens, est de savoir si l’enseignement de ces langues à Madagascar est de qualité suffisante pour la réalisation d’une bonne structuration.

      J’ai souvenir d’un « guide » local haut comme trois pommes et en guenilles à la Ville Haute de Fianara s’étant adressé à nous (ma famille) dans un Français et un Anglais absolument parfaits dans sa description de l’histoire des lieux. Cela ayant initié un dialogue riche et animé, je me suis rendu compte qu’il ne « récitait » pas et faisait preuve de répartie... en anglais s’il vous plait... Evidement, il était avant tout locuteur du Betsileo... Nous sommes devenus copains, mais c’est une autre histoire...

      Quant à l’anglais, question de pragmatisme, je vous suis en disant qu’on ne peut que le renforcer de manière significative. Quelle « force » lui donner ? Je pense que mettre un savoir de haut niveau à disposition est obligatoire, et laisser le choix aux étudiants conviendrait.

    • 19 octobre 2015 à 14:32 | Gérard (#7761) répond à spliff

      Spliff

      Je n’ai rien à redire à votre propos

      d’ailleurs ma petite phrase « un jour viendra... » n’avait pas d’autre but que de provoquer

      s’ouvrir au monde sans sacrifier ses racines est bien difficile.

      Si je suis souvent désolé de voir de nombreux malgaches, jeunes notamment, méconnaitre l’ histoire de leur pays, il y a aussi c’est vrai d’heureuses surprises, comme celle de votre guide polyglotte ! pour moi, ce sont parfois des chauffeurs de taxi tananariviens qui me surprennent par leur maitrise du français ou leur culture.

      bonne journée

    • 19 octobre 2015 à 14:54 | spliff (#5871) répond à Gérard

      « ...s’ouvrir au monde sans sacrifier ses racines est bien difficile... »

      Si vous le permettez, j’objecterai que si les racines sont solides, consciement comprises et articulées, y adjoindre une richesse supplémentaire ne les effacera pas...

      Bien à vous

  • 19 octobre 2015 à 11:28 | Saint-Jo (#8511)

    D’abord, qui est cette lalatiana qui a écrit cet édito ?
    Si l’on tient compte du style châtié du texte, probablement ne s’agit-il pas de la free-doma.
    De toute façon l’étiquette jésuitique est superbement affichée dès la première ligne de l’édito.
    Donc il y a très peu de chance qu’il s’agisse de l’autre.

    L’éditorialiste écrit :
    « Nous apprendre les rizières et raconter l’histoire des royaumes de Madagascar aurait été peut-être plus approprié. »

    Remarque :
    Oui, Madame. C’est l’évidence même ! Et vous avez entièrement raison.

    Et, quelques lignes plus bas, l’éditorialiste enfonce le clou, en ajoutant :
    « l’apprentissage précoce et solide d’une deuxième langue ne peut évidemment se bâtir que si la maîtrise de l’écriture de la langue principale -celle qui est parlée à la maison- est strictement assise. »

    Remarque :
    Encore oui, Madame. Par empirisme et pédagogiquement parlant, vous avez entièrement raison.

    Madame vous vous posez aussi la question :
    « Mais au bout du compte, aujourd’hui, 50 ans après, ce qui est fourni aux enfants malgaches est-il toujours vraiment plus adapté ? »

    Remarque :
    Compte tenu des résultats catastrophiques obtenus, la réponse à cette question est évidemment non !

    Et pour terminer, les personnes qui visitent ce forum MT ont sans doute remarqué que la grande majorité des Gasy qui écrivent ici ne maîtrisent pas la langue française (je ne parle pas des erreurs occasionnées par les fautes de frappe sur le clavier) ni, comble de malheur, la langue leurs propres ancêtres biologiques.

    Si déjà on ne maîtrise pas la langue, alors par quel miracle pourrait-on prendre goût et apprécier réellement à sa juste valeur la culture véhiculée par le verbe et l’écrit.
    Que ladite culture soit gasy ou française !

    Mais nous, Gasy, n’avons-nous pas l’habitude de croire au miracle en toute circonstance ?
    Au fait, cela fait combien d’années déjà que nous attendons tranquillement la venue d’un messie pour nous sortir miraculeusement de ce trou de misère dans laquelle nous sommes plongés ?

    • 19 octobre 2015 à 13:21 | Saint-Jo (#8511) répond à Saint-Jo

      Firy amintsika no tena te-hahazo mazava tsara (izaho tsy milaza hoe : avy hatrany dia mahazo mazava tsra) izay voalaza anatin’ity hira gasy (avy any Atsimo) malaza eran-tany ity ?

      Ajoutée le 25 juin 2014

      Tononkira : Voavy - Salakao

      Intoagne anio draho ene
      Intoagne anio fa matahotse
      Intoagne anio raha ene
      Intoagne anio fa matahotse te holy
      Holy fa manin-tane manegne,
      Manegne ty liako omale
      Intoagne anio draho ene
      Intoagne anio fa matahotse te holy (x2)

      Salakao raho ene
      Salakao fa matahotse
      Salakao raho ene
      Salakao fa matahotse te holy
      Holy fa manin-tagne manegne
      Manegne ty liako omale
      Salakao raho ene
      Salakao fa matahotse te holy (x2)

      Tsy mahavany misorokota
      Fa anake mahavany loza
      Izaho malilo, izaho malilo
      Nialy fa tsy naito Fa hakaregne re ty anito
      Izaho malilo (x2)

      Misoloho ene, mandady tagnandroe
      Magnenga vosy aba
      Ty anake tsy mahafoe te holy
      Holy fa manin-tagne manegne
      Manene ty liako omale
      Salakao raho ene
      Salakao fa matahotse te holy (x2)

      Tsy mahavany misorokota
      Fa anake mahavany loza
      Izaho malilo, izaho malilo
      Nialy fa tsy naito Fa hakaregne re ty anito
      Izaho malilo (x2)

      Izaho malilo (x3)

    • 19 octobre 2015 à 13:44 | Saint-Jo (#8511) répond à Saint-Jo

    • 9 novembre 2015 à 15:08 | reglisse (#6117) répond à Saint-Jo

      Mahafinaritra

  • 19 octobre 2015 à 11:44 | Stomato (#3476)

    Il y a presque DIX ans, j’ai participé avec des amis malagasy (dont un certain Rakotozafy qui vient de temps à autres ici), suisses et français, à un projet de l’ENS (Tananarive) qui nous semblait excellent.
    Pour faire rapide, procurer à l’ENS des matériels informatiques environ 25 à 30 ordinateurs plus un serveur, pour pouvoir apprendre à enseignants venus des régions de Madagascar à utiliser des outils informatiques afin de préparer et éditer des manuels scolaires pour les écoles malgaches.
    Dans un deuxième temps il fallait équiper toutes les circonscriptions scolaires d’un ensemble de bureautique pour faire le boulot.

    Nous avons dans un premier temps envoyer trois caisses pour un total de 1500 kilos, caisses qui sont restées à ciel ouvert sur les quais de Tamatave.
    Devinez ce qui est arrivé à ces caisses !!!

    Avant de connaitre le sort du premier envoi, nos avions réussi à nous faire donner 80 ensembles de bureau pour les circonscriptions...
    Il nous faillait une réponse sous deux semaines pour profiter d’une priorité sur d’autres associations. Nous attendons toujours cette réponse.
    Et nous savons pourquoi maintenant !

    Alors avec quoi faire de l’édition à Madagascar ?
    Encore avec de l’aide gaspillée ? Non merci.
    Il faut maintenant trimer pour obtenir les ressources nécessaires à la satisfaction de besoins.

  • 19 octobre 2015 à 12:05 | valoha (#7124)

    Koa efa nosoratana teto maro dia maro lasa izay fa tsara loatra sy vahaolana mahomby ny fiverenana haingana @ ny maha-Malagasy antsika. Izany hoe ny mamerina ny soatoavina eo @ ny fiarahamonina, izay tsy maintsy hisy fiantraikany @ ny toe-tsaina avy hatrany, na ho tiana na tsia. Tsy ho lasa vazaha na hoviana na hoviana isika Malagasy na homena zom-pirenena vazaha, na homena trano moderna, na ho lasa ngetroka vaventy any Eropa sy Amerika any aza. Isika Malagasy diaa mitady ranovola Malagasy eto Madagasikara foana ho sotroina, na ho ela na ho haingana ! Ary ny tany vahiny tsy hanaiky antsika ho tompon-tany any fa tsy maintsy ho vahiny hatrany isika any.
    Tsy misy maha-ratsy ny fianarana ny teny vahiny anefa. Tsara loatra ny famakiana boky teny fratsay, aglisy, rosiana, sinoa, japany, sns...fa tsara loatra mifehy ny teny Malagasy ny kilongantsika avy any an-tokantrano avy any, raha toa ka misy hevitra. Arahina fanabeazana Malagasy nenti-paharazana manaraka izao fanatontoloana izao mba tsy ho very izy ireny.
    Tsara ny manamarina eto fa hilaina tokoa ny fahaizana mifehy teny vahiny roa fara-faharatsiny raha toa ka hifampikasoka ny any ivelany isika @ ny asa aman-draharaha atao any aoriana. Fa tsy midika velively io fa tsy hilaina ny teny Malagasy.
    Ny saina avokoa no mitondra ny fianarana ny teny Malagasy. Ny fanahy sy ny fomba miaraka aminy. Isika no manana andraikitra goavana manamafy sy mamporisika ny fara sy dimby(Faritra 22) mba handalina sy ho tia ny tenintsika. Tsy hisy mihintsy vahiny hilaza aminao hoe - tiavo ny teninao. Ny azy hatrany aloha(Francophonie), dia avy eo izay anaovanao ny anao any.
    Noho izany - na mavomavo aza izao ny fomba rehetra antina mivohy sy mianatra ny teny Malagasy dia antsika foana io. Isika no tompon’io mba hivelarany sy hiroboroboany. Tsia azo attao mahakivy ny sakana sy olana samihafa rehetra amin’ny fikarohana, fanabeazana, fianarana ny teny Malagasy.
    « TAHIO NY AN’NY TENA FA NY AN’OLO TSY HOMENY ! »

    • 19 octobre 2015 à 13:41 | spliff (#5871) répond à valoha

      Miarahaba anao ry Valoha,

      « Ny saina avokoa no mitondra ny fianarana ny teny Malagasy. Ny fanahy sy ny fomba miaraka aminy. »

      Tsy afaka ny tsy hisaotranao aho amin’ny fahendrenao.

      Mankalaza e

  • 19 octobre 2015 à 12:42 | Saint-Jo (#8511)

    L’Académie Malgache, comble d’ironie, fut fondée sur une idée et sur les instructions de Gallieni.

    En tant que Gouverneur Général, Gallieni était remplacé par le franc-maçon Victor Augagneur.

    Un mot sur l’origine historique de la franc-maçonnerie à Madagascar.

    Le Gouverneur Général Gallieni était sévèrement critiqué par le gouvernement central en Métropole, parce que soi-disant il s’occupait un peu trop du « confort des Indigènes » , mais trop insuffisamment de l’exploitation de notre île et de notre peuple pour que la mère-patrie ait les avantages classiques qu’elle était en droit d’attendre de ses colonies.

    Alors pour défendre son poste, Gallieni avait pris le bateau pour se rendre en Métropole pour y plaider sa cause.

    Les tenants du pouvoir en Métropole avaient fait poireauter Gallieni dans les couloirs des ministères (auxquels il demandait audience) et même de l’Assemblée Nationale aussi.

    Quand enfin le ministre chargé des colonies avait daigné recevoir Gallieni, c’était pour lui signifier que c’était trop tard pour lui, car Victor Augagneur voguait déjà sur un bateau à destination de Madagascar, pour remplacer Gallieni au poste de Gouverneur Général.

    Victor Augagneur était un Lyonnais membre actif d’une loge maçonnique.
    Arrivé à Antananarivo, il s’était empressé de fonder sur place une branche conforme à son obédience maçonnique .

    Les opportunistes Gasy, qui comme déjà du temps de Gallieni n’avaient pas honte de quémander la moindre petite partie de pouvoir aussi minuscule fût-elle, se bousculaient pour être membres de cette loge, histoire de se faire bien voir par le nouveau Gouverneur Général.
    Victor Augagneur avait utilisé les membres de sa loge maçonnique pour tenir la colonie.

    Etre pire que Gallieni, il avait fallu le faire.

    La preuve que, en tant que Gouverneur Général, Gallieni avait quand même fini par être reconnu comme ayant eu beaucoup œuvré à l’avantage de la puissance colonisatrice (donc a fortiori à nos dépens), c’est que le pouvoir colonial lui avait dressé une immense statue à Ambohijatovo et une autre à Antaninarenina (juste au sommet de l’escalier).

    Par contre, le choix du nom du lycée Gallieni était le fait d’une pure coïncidence d’initiales des noms.
    En fait, le pouvoir colonial voulait fonder deux lycées pour les enfants des personnes qui jouissaient de la nationalité française.
    Un lycée de Jeunes Filles ( initiales JF), donc Jules Ferry.
    Un lycée de Garçons , donc Gallieni. Auparavant ce dernier lycée était le seul existant sur notre territoire et il s’appelait Lycée Concitoyen.

    Pour conclure :
    Peut-on faire confiance aux membres d’une confrérie qui puise son origine dans la pire politique jamais mise en oeuvre dans le but de totalement asservir notre peuple ?

    • 19 octobre 2015 à 12:56 | Saint-Jo (#8511) répond à Saint-Jo

      Correction :
      La preuve que, en tant que Gouverneur Général, Gallieni avait quand même fini par être reconnu comme ayant beaucoup œuvré ...

      Instead of : « ayant eu beaucoup œuvré ... »

    • 21 octobre 2015 à 12:06 | vatomena (#7547) répond à Saint-Jo

      Une grande partie de l’œuvre de Gallieni a été détruite par les successeurs malgaches ; Que reste t il du réseau ferré ? Le manque d’entretien effacerait entièrement le réseau routier si l’aide étrangère venait à nous abandonner.Les soins gratuits dans les hôpitaux de brousse est devenu un reve évanoui . Que reste il de l’œuvre de Gallieni ? Un bien immatériel que les mains barbares ne peuvent ni démonter ni emporter : L’Académie malgache .Longue vie à cette académie peu souvent honoré, oublié dans chaque budget,mais qui vit encore .Gallieni avait une vision de Madagascar simple et pratique :Pour que la colonie rapporte à la métropole,la colonie devait d’abord produire des richesses et vivre dans la sécurité .D’où l’introduction de cultures de rente et l’instruction d’une garde indigène disciplinée .
      Merci Saint Jo pour la diffusion de vos connaissances. la raison de la nomination des premiers lycées m’a beaucoup surpris . C’

  • 19 octobre 2015 à 14:36 | dondulivre (#9251)

    Merci à l’auteur pour cette contribution à un sujet important.
    Une belle écriture et une syntaxe parfaite. Comme quoi, l’éducation à St Michel était performante.
    Vous citez des chiffres qui vous sont fournis par Madame Marie Michèle Razafintsalama.
    Nous connaissons cette personne pour l’avoir rencontrée en Europe.
    Nous lui avions déjà recommandé de travailler un peu les données des douanes malagasy. En effet, les chiffres agrègent livres et documents commerciaux. Ils sont donc faux dans la démonstration. Nous lui en avions fait la remarque lors d’une table ronde à Genève.
    Cette personne, dont vous reprenez les données et l’argumentation dans l’article, donne un coût de fret (inexact) dans sa démonstration.
    Je me pose pour ma part la question de savoir combien de livres son entreprise pourrait éditer avec le coût de transport et de vie lors de ses voyages en Europe pour défendre sa position.

    Il y a des livres qui sont « mal » envoyés dans de nombreux pays. Par manque d’organisation ou de compétence de la part des personnes qui les expédient.

    Notre organisation expédie une très grande quantité de livres dans le monde (46 pays sur 4 continents). Notre action e reçu le Haut Patronage de l’UNESCO et Mme Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la Paix l’a félicitée et remerciée.
    Nous créons ou complétons des bibliothèques locales, scolaires, universitaires. Actuellement, nous équipons 3 universités en Afrique et à Madagascar (54’000, 32’000 et 18’000 livres).
    Il ne s’agit pas ici de « colonisation » culturelle. Nous ne prenons la place de personnes, sauf peut être des importateurs de livres, ce qu’est, sauf erreur, également Madame Marie Michèle Razafintsalama ...
    Il y a donc 1072 titres disponibles non religieux et leur tirage est de l’ordre de 500 ex. . Que faire avec une aussi anémique production ?

    A part, par exemple, un livre illustré pour enfants bilingue, financé par la Région Bretagne en France, Madame Marie Michèle Razafintsalama réédite-t-elle par exemple J.-J. Rabearivelo ou Randja Zanamihoatra afin de faire connaître la belle et importante culture littéraire malgache. Ceci éviterait peut-être une posture de pleureuses des livres ...

    Feu Président Philibert Tsiranana disait « Asa fa tsy kAbary ». Sans autre commentaire concernant les déclamateurs ...

    Nous proposons un autre débat ou une tribune :
    « Les éditeurs de Madagascar ont-ils les compétences en matière éditoriale, financière et commerciale pour réussir ».

    • 19 octobre 2015 à 17:25 | Saint-Jo (#8511) répond à dondulivre

      Ny zavatra iray tena mahamendy ahy kosa dia raha azo hatambatra ka hatonta atao boky iray na boky milahatra laromaro ny haiteny sy ny haisoratra nataon’i Rado (Andriamanantena).
      Hany boky kely iray izay monja no mba hitako momba an’i Rado.
      Raha tsy diso ny tadidiko dia Vinitra angamba no lohatenin’ilay boky.

      Ny zavatra anankiray hafa dia ireo angano bara.
      Tamin’ny fotoana niasàko tany Atsimo no nandrenesako ny sasantsasany tamin’izy ireny.
      Ka tena nahasondriana ahy tokoa.

      Tsy matihanina amin’ny haisoratra sy ny haiteny anefa ny tenako, fa kosa tena mpakafia tokoa ireo zava-kanto roa ireo.

    • 19 octobre 2015 à 17:59 | Gérard (#7761) répond à dondulivre

      Bien évidemment vous êtes dans le vrai !

      comme je l’ai écrit plus haut cette dame n’aime pas la concurrence des dons de livres (sauf sterling, peut être !)

      Pour la classe sociale à laquelle elle appartient qu’importe que la moitié des malgaches ne sachent pas lire , que 90% ne touchent jamais un écrit, sauf « religieux » ?

      Mais si quelque généreux donateur avait 4 sous pour rééditer Rabearivelo , l’éternel alibi très populaire en brousse et à « 67 » ! en temps que chrétienne elle ne pourrait lui faire l’affront de refuser

      Félix le Dantec connaissait il Madagascar pour écrire " Si l’égoïsme est la base de notre civilisation, l’hypocrisie en est la clé de voûte ».

      bonne soirée

    • 20 octobre 2015 à 10:46 | Tsisdinika (#3548) répond à dondulivre

      Sans m’immiscer dans votre querelle personnelle avec Mme Razafintsalama, je trouve que vous êtes bien trop affairée à défendre vos propres bonnes actions (qu’elles soient parrainées par l’Unesco ou félicitées par un prix nobel importe peu) au point de perdre de vue la problématique de base qui est de doter les apprenants Malagasy des fondamentaux du savoir. À mon sens, il ne s’agit pas ici de faire revivre le courant littéraire « mitady ny very » qu’il faille rééditer des classiques malagasy. J’ai cru comprendre que l’édition dont on discute ici concerne principalement les manuels scolaires ou autres ouvrages scientifiques.

      Je trouve également déplacé que vous et l’autre Gérard de forumiste insinuiez que cette éditrice n’est à la recherche que de gains bassement financiers. Évidemment qu’elle l’est. Elle dans le business de l’édition, ce qui suppose rentabilité ou du moins soutenabilité financière. Elle ne fait pas ce métier en dilettante. Tout le monde ne peut pas se permettre de faire dans l’humanitaire culturel comme vous voyons !! Citez-moi des éditeurs en France qui peuvent se permettre (encore une fois) de ne publier que des classiques littéraires français pour la cause de la sauvegarde de la « belle langue » (de vipère).

      Évidemment, vous croyez bien faire en envoyant vos livres écrits dans votre langue, forte de votre conviction que Madagascar est un pays francophone. Tananarive (comme vous l’appelez) et les chefs-lieux de province ne sont pas tout Madagascar chère madame.

      Pour finir, je voudrais vous posez la question suivante : si Mme Razafintsalama a pu publier un ouvrage bilingue comme vous le rapportez vous-même, combien d’ouvrages bilingues avez-vous pu faire don jusqu’à maintenant ?

    • 23 octobre 2015 à 14:34 | Gérard (#7761) répond à Tsisdinika

      « Je trouve également déplacé que vous et l’autre Gérard de forumiste insinuiez que cette éditrice n’est à la recherche que de gains bassement financiers. » dites vous !

      Je suis « l’autre forumiste » et n’insinue rien, je pointe le culot (usuel ici, c’est exact !) qu’il y a réclamer une aide financière là ou des « donateurs » font de leur mieux

      Je constate que l’acculturation que vous semblez redouter n’a pas besoin des dons de livres pour faire des ravages, la télévision « Gasy » y suffit

      Je note que si Mme Razafintsalama veut montrer que « les apprenants malagasy » sont pour elle une priorité il lui faut changer et de type de livre et de tirages

      bonne journée

  • 19 octobre 2015 à 15:00 | leclercq (#4410)

    Bonjour
    Sans oublier , les : au clair de la lune de mon ami Pierrot et autre j’irai revoir ma Normandie etc etc !!! et pratiquement toute l’histoire de France qu’on avait intérêt à savoir par coeur ainsi que sa géographie avec sa carte qu’il fallait savoir reproduire dans les moindre détails sinon gare aux sanctions : tapes sur les mains avec la règle en fer et les à genoux sur les cailloux jusqu’à la sortie des cours ,c’est qu’elles étaient coriaces les bonnes soeurs Françaises à cette époque ,par contre on nous apprenait pour ainsi dire rien sur notre pays Natal , mais bon quand même quand j’y repense !!!

    • 19 octobre 2015 à 15:26 | Stomato (#3476) répond à leclercq

      Et je me suis fait taper sur les doigts par un sous préfet car je ne voulais pas parler à des élèves malgaches du petit gris de Bourgogne, voulant obstinément leur parler de ce gastéropode gigantesque nommé achatine...

      Mais ça c’était avant.
      Pour sûr les programmes actuels doivent en parler lors des cours e SVT.
      A moins que cette matière ne soit plus enseignée ?

    • 21 octobre 2015 à 12:24 | vatomena (#7547) répond à leclercq

      l’école coloniale avait ce défaut de traiter tous les élèves sur le meme pied d’égalité . Ecoliers malgaches et petits vazahas devaient anonner : "nos ancetres les gaulois....Ce qui amenait le petit malgache à s’identifier à l’Autre .Cette instruction avait peut etre un coté pervers et expliquerait pourquoi le gouverneur Augagneur avait pu lever si facilement une armée de 40 000 malgaches pour participer à la guerre de 14 -18 .Heureusement il appartenait aux dadabe de transmettre oralement à leurs petits enfants la légende des rois et des reines ,les proverbes et tous les fady .L’ame malgache restait vivante et J J Rabéharivelo
      La faisait connaitre au monde entier....en français

  • 19 octobre 2015 à 16:27 | plus qu’hier et moins que demain (#6149)

    Assalaamo alaikoum

    Dommage que l’auteur ne tient pas compte du sort des générations sacrifiées à cause de la malgachisation coup de cœur de 1972 c’est-à-dire non préparée car arrivée en classe de seconde, les élèves étaient obligés de faire toutes les leçons en français (c’était une catastrophe épouvantable et une éducation à deux vitesses entre école privée et école publique). Une fois arrivée sur le marché du travail, tous les tests sont faits en français et le calvaire était à son comble pour ceux qui ont suivi la malgachisation.
    C’est bien bon de la revendiquer mais c’est mieux de se donner les moyens pour la préparer et la réaliser jusqu’au bout (adéquation formation emploi).

    Mais il ne faut jamais oublier l’adage qui stipule que : « Le livre est un bon serviteur mais un mauvais maître ». En ce sens que les donateurs ne doivent jamais être accablés de tous les noms et de tous les maux dans ce genre de situation car le plus à plaindre est « le maître » (celui qui transmet la connaissance/le savoir avec ou sans ces livres écrits en français) : Nos maîtres d’écoles et autres (maîtres à penser) sont-ils à la hauteur de leurs réflexions sur ce forum ?

    Intellectuel ou pas, élite ou pas, nous, les malgaches, voyons le mal partout et nous ne sommes jamais reconnaissant des efforts faits par autrui alors que nous sommes incapables de faire la moindre geste de bienveillance à l’égard de nos voisins et de nos prochains sans escompter quelques choses en retour.

    • 19 octobre 2015 à 16:44 | plus qu’hier et moins que demain (#6149) répond à plus qu'hier et moins que demain

      En sus les inégalités entre les zones urbaines disposant en son sein des centres culturels, des cours/formations divers(es) et des documentations et les zones ruraux laissés pour compte pour éviter d’écrire les inégalités entre Antananarivo, la capitale et les autres villes et villages de notre pays.

  • 19 octobre 2015 à 17:43 | tanguy37 (#7699)

    Oui !c’est vrai,il y a 50 ans les enseignants francais ou malgaches etaient « forcés » de raconter des Con... et qui ne correspondait a rien de mada.Mais j’aimerai vous faire remarquer qu’il y a 50 ans,on constuisais des routes« sans trous !!! » des hopitaux (ampefiloa) des hotels (hilton) la sovima tournait tous les jours,on pouvais laisser sa 4L avenue de l’independance et faire ses courses au zoma sans problemes,on ne parler pas de pestes !!!!!

    • 19 octobre 2015 à 19:36 | leclercq (#4410) répond à tanguy37

      Bonsoir
      C’est tout à fait exact !!! et il fut un époque où les jeunes (filles aussi ) pouvaient se promener tard et flâner sur les arcades sans risque de se faire agresser !!! et oui quand j’y repense ,,j’ai dans le coeur une certaine nostalgie !! et je plains beaucoup la jeunesse Malgache d’aujourd’hui !!

    • 19 octobre 2015 à 19:53 | mandrozeza (#5123) répond à tanguy37

      et les jeunes filles étaient belles ?

    • 19 octobre 2015 à 20:00 | Saint-Jo (#8511) répond à mandrozeza

  • 19 octobre 2015 à 19:29 | vohitsara (#8896)

    "Tiako ianao ry Tenindrazako,
    Tiako toy ny Anabaviko,
    Tena teny manan-aina,
    Mahalaza izay lazaina ...."

    • 19 octobre 2015 à 19:56 | Saint-Jo (#8511) répond à vohitsara

      Azo tiavina toy ny vady andefo-mandry koa ange ny tenintsika e !
      Amin’izay mantsy dia miparitaka sy maharitra, toy ny taranaka !

  • 19 octobre 2015 à 20:30 | tsimahafotsy (#6734)

    Le don de livres est un faux problème face à la mondialisation. Un faux problème posé par une corporation qui défend ses propres intérêts.
    Pourquoi ne pas interdire aussi internet dans ce cas là à Madagascar, car il y a un risque de déculturation et d’addiction des jeunes Malagasy ?
    La culture (les livres)ne saurait être séparée de la politique.
    Quand un peuple tend à devenir une nation, quand un peuple se forme, il se forme progressivement, et à un moment donné de l’histoire, il rompt, il brise toutes les chaines qui lui ont été imposées.
    Nous, Malagasy, nous n’avons pas rompu nos chaines.
    Un jour, nous aurons un président qui aura une certaine idée de Madagascar ( comme de Gaulle avec la France), un homme d’Etat qui nommera un grand ministre de l’éducation nationale avec tout le budget des armées affecté à l’éducation et à la culture.
    Nous ferons l’inventaire de notre histoire, de notre culture, c’est à dire l’état culturel et politique de Madagascar.
    Nous nous réapproprierons notre langue, notre identité, notre histoire, notre culture. Nous choisirons d’être unis dans la diversité.
    Nous romprons les chaines, et nous retrouverons notre fierté d’être Malagasy avec les tera-tany Karana, Sinoa, les zanatany descendants des anciens colons qui aiment ce pays et tous ensemble, nous serons maîtres de nos destinées et de notre pays.

  • 19 octobre 2015 à 22:03 | lalatiana (#1016)

    Quand je lis les commentaires ci-dessus, je me dis que ce pays va foutrement mal ... Derrière une initiative qui se préoccupe des apprentissages de nos enfants, ne voir que les intérêts d’un groupement professionnel ...

    Faut vraiment ne plus croire en rien de rien

    ...

    Et c’est dramatique ... Désespérement dramatique ...

    • 19 octobre 2015 à 23:24 | tsimahafotsy (#6734) répond à lalatiana

      Ah bon ?
      Toujours la même rengaine, ce sont les autres qui sont cause de la faillite de notre éducation nationale,de notre acculturation !
      Ce qui est dramatique c’est qu’à Madagascar, on ne s’est jamais posé la question sur le rôle de l’école, sur la transmission du savoir et des valeurs !
      Depuis l’Indépendance, l’Enseignement à Madagascar n’est qu’un mauvais copier-coller du système français. Gloser sur l’apprentissage des enfants dans le cas actuel est bon pour se donner bonne conscience !

    • 20 octobre 2015 à 08:48 | Gérard (#7761) répond à lalatiana

      Bonjour,

      Je comprends, et partage (un peu) votre colère, mais le plaidoyer que nous avons lu se termine par :

      « En bref, « généreux donateurs » : ne donnez plus de livres (ou à la rigueur destinés au supérieur)… Achetez local en concertation stricte avec les acteurs locaux… ou sponsorisez l’édition locale. »

      Pardonnez ma perfidie, mais comment voulez vous que ce « Achetez, sponsorisez » ne soit pas, pour nombre de lecteurs du Madagascar de 2015, ce que ce texte a de plus authentiquement Malgache ?

    • 20 octobre 2015 à 09:29 | lalatiana (#1016) répond à Gérard

      j’entends ... Mais c’était un plaidoyer à destination 1) de ceux qui font du don de livre pour qu’ils réorientent leurs initiatives de manière plus efficace 2) de responsables de l’administration...
      Ça n’a jamais été un appel à à la générosité publique.
      cdt

    • 20 octobre 2015 à 09:32 | lalatiana (#1016) répond à tsimahafotsy

      Gloser sur l’apprentissage des enfants ???

      C’est bien évidemment un sujet sur lequel on peut se permettre de « gloser » ...
       :-(

    • 20 octobre 2015 à 12:19 | tsimahafotsy (#6734) répond à lalatiana

      Ne vous offusquez pas !
      Tout le malaise vient de notre manque de courage à aller au fond des choses !
      Donc, « gloser sur l’apprentissage des enfants » est bien commode pour se donner bonne conscience alors que les questions vitales sur la refondation de l’école à Madagascar pour une école universelle et gratuite n’ont jamais été posées sérieusement. Une école universelle et gratuite c’est ce qu’on appelle l’Enseignement. L’Enseignement inséparable de l’Éducation, c’est à dire de la transmission d’un ensemble de valeurs (soa-toavina). Transmission des savoirs et transmission des valeurs sont indissociables.
      La société a l’école qu’elle mérite, et il n’y a pas de quoi être fier de l’état de la société malagasy actuelle.
      Contribuons à une mobilisation nationale pour faire de l’école une grande cause nationale au lieu de polémiquer sur des sujets qui n’en vaillent pas la peine.
      Crdtl.

    • 20 octobre 2015 à 12:43 | lalatiana (#1016) répond à tsimahafotsy

      ah ... je préfère de loin ce développement là ... Merci :-)

      Pour ma part, j’oeuvre dans le solidaire à contrecoeur... Parce qu’on ne peut pas rester les bras croisés devant les conséquences sociales de l’anomie actuelle.

      Mais j’enrage, comme vous, de constater le manque de vision et de courage, le cynisme, l’égoïsme et l’irresponsabilité de certains qui, au pouvoir, se défaussent de leurs responsabilités sociales sur le dos des acteurs du solidaire tout en se gobergeant de manière éhontée ...

      Alors on a tous les combats à mener sur tous fronts ... Et on s’efforce d’agir pour répondre à l’urgence tout en tentant de faire bouger les lignes ... Ca fait un peu tonneau des danaïdes ... Mais c’est le lot de nombreux acteurs ...

      Cdt

    • 20 octobre 2015 à 13:40 | tsimahafotsy (#6734) répond à lalatiana

      Le philosophe Gilles Deleuze pensait que la littérature, la philosophie, les arts ne servaient à rien, mais que le monde serait mille fois pire sans. Que fait Daech actuellement ?
      De même, après ce que tant de républicains, des Malagasy anonymes ont fait pour l’esprit de civisme ; pour l’intérêt collectif avant les intérêts privés ; la citoyenneté responsable avant le chacun pour soi, on est tenté de céder au découragement et de se dire qu’au fond tout cela ne sert à rien. Mais cela serait surement encore pire si nous n’avons rien fait, si nous ne nageons pas à contre courant de l’opinion.
      A quoi sert de reconstruire le Rova de Manjakamiadana , protéger les patrimoines historiques, préserver nos forêts et notre biodiversité, réclamer les Îles éparses, alors que le pays a des graves difficultés pour nourrir sa population, pour scolariser ses enfants, pour s’éclairer, pour circuler, pour...
      Des questions qui semblent remplies de bon sens pour celui dont les besoins primaires ne sont pas satisfaits. Mais justement, il faut se méfier du bon sens populaire.
      A Madagascar, l’impératif de légitimité prime sur l’impératif de performance.
      L’impératif de légitimité ( dans le droit profil psychologique des politiciens malagasy) suppose de ne pas heurter, de savoir inspirer confiance par ses kabary, l’écoute et les services rendus, exprimer puis éventuellement traduire en actes les aspirations de sa communauté.
      L’impératif de performance au contraire exige compétence, esprit de décision et capacité de prendre des mesures ou engager des réformes peu populaires et peu rentables électoralement mais vitales pour le pays, ou encore de résister à une évolution de l’opinion peu compatible avec la vision que l’on a de l’avenir.
      Le courage politique d’un homme d’Etat, c’est l’attitude qui consiste à décider à donner la priorité à l’impératif de performance sur l’impératif de légitimité.
      Et malheureusement pour nous, aucun politicien malagasy n’a les coui...pour çà.
      D’où le grand malaise de la société malagasy car il faut du temps pour que toute action produise ses effets.
      Apprendre l’histoire de Madagascar aux Malagasy n’est pas une mince affaire. Faire de nos « histoires » un roman national qui sera le creuset de la Nation malagasy est un autre défi qui nous attend. Avec l’école.

    • 20 octobre 2015 à 23:16 | zanadralambo (#7305) répond à tsimahafotsy

      Le jour où l’on comprendra que c’est par l ’éducation que l’on sortira ce pays des ténèbres, que le budget abyssal bêtement consacré à une armée d’ abrutis serait mieux utilisé dans le sauvetage de notre jeunesse, on aura fait un petit pas vers le xx1ème siècle. En est-on seulement à 1000 lieux, ami Tsimahafotsy ?

    • 23 octobre 2015 à 14:40 | Gérard (#7761) répond à lalatiana

      dont acte

      bonne journée

  • 19 octobre 2015 à 23:54 | vohitsara (#8896)

    RY TENINDRAZAKO !

    Teny mamiko ianao ry tenindrazako, ry teniko !
    Tiako ianao, lalaiko loatra, ary izao dia tsy afeniko
    Fa ny foko manontolo sy ny saiko sy fanahiko
    Mampitovy lanja anao sy Neny ‘lay niteraka ahiko.
    Moa tsy taminao indrindra no nianarako niteny
    nanononako an’I Dada, nanononako an’I Neny ?
    Dia I Dada sy I Neny, sampan-drano nitsinjovako
    ny loharano niandohako, dia ireo ràzana tsarovako.
    Dada, Neny, Mamy izany, Aina nisehoan’ny felana
    tany nisehoan’ny voa, lalana nanelanelana,
    Vavolombelona hita maso naneho ny lasa izay takarina
    ho tsinàpa sy azo raisina ary tena nisy marina...
    Tiako I Dada, mamy I Neny, nefa inona lazao
    ny ho nanononako azy raha tsy tao tokoa ianao ?
    Ry tenindrazako lalaiko, ry teny mamy tsy hariako,
    taminao no nahalalàko ny faka nitsiriako ...

    Ary raha zohiana indray ny zana-tohatra niakarako
    Teny an-dàlan’ny fiainana nisoritan’ny tantàrako
    dia lasitra namboarinao notinefinao maharitra
    hifanentana amin’ny molotro, no nahaizako namaritra
    ny hasoan’ito taniko. Ka na lanitra balika
    na tanety mena volo, na ny fanja soa sariaka
    na ny rano mikoriana, na ny vorona mikalo,
    eny anivon-takariva mampiherika mpandalo,
    ka mampody aina indray ilay tanàna haolo ngàzako ...
    Taminao dia taminao ! Taminao, ry tenindrazako.

    Ary nony vaky volo ilay fitia tanaty foko
    Ka niràraka ho hanitra ny embona ela notrotroiko,
    Moa tsy teny taminao no nanokatra ny molotro
    hanambara ilay fitia nampombain’ny fo natolotro ?
    Teny tsotra mahalàza ny fitia sy ny alaheloko
    izay nifaritra ho tantaran’ny tsiambarambararateloko
    Eny, ho’aho, ry tenindrazako, ry fiteny malagasiko,
    tsy nindrana aho fa ambiny aza ireto vita an-taratasiko !

    Tapitra eo va re ny fy sy ny voa izay notazako
    taminao ry teny tiako, taminao, ry tenindrazako ?
    Moa ny herinao voafetra ho an’ny andro fahazazako
    ka raha misondrotra ny taona dia hiletsy ilay malazako ?
    Tsia, ry teniko lalaiko ! Tsia ry teny izay hiamboko !
    Tsia, ry teny malagasy ! Ry fiteny iray tsy foiko !
    Ataoko ahoana no hanadino, fa ireo aina sy solofoko,
    ireo taranaka avy amiko ary tena sombi-nofoko :
    tsiro vokatry ny faka, piti-drako tonga aina,
    sarobidiko lalaiko, nofiko raha hadiva haraina !
    Noro, Fanja, Vero, Tiana, Hery, Zo, Voahangy, Mamy...
    Tsy taminao daholo va no nanononako an’izany ?
    Taminao no nahitako izay mba laniko ho anarany,
    na i Ramatoaniaiko, na izato Andriamparany...
    Ry tenindrazako lalaiko ! Afa-po ny faniriako,
    fa azo taminao daholo izay nitiavako ny tiako.

    Ary moa ho lany tsiro ny herinao raha toa fakaina
    ny hasinkasin-kevi-tsoa italanjonan’ito saina,
    rehefa injay ianao velarina hanamboarana ny fiainana :
    mibaribary sy miseho ny marina ekem-pisainana.
    Voazavanao ny tsy hita maso, tazoninao ny fahagola
    raketinao ny fahendrena tamin-drazako efa tola.
    Abaribarinao an’ohatra ny adim-piainana itolomako
    ny eritreritra sy nofiko, ny hevi-dalina ironako,
    ny fanahy mikatsaka hery, ny finoana izay ilomako
    hay tsy zava-baovao, f’ efa nisy ka iombonako
    tamin’ireto razambeko, olon-kendrin’ny fahiny
    italanjonan’ny taranaka mandimby ankehitriny !
    Dray ! ry teny mamy laotra ! Dray ry teny iray mba tiako
    Moa tsy toro-hevitrao no nanitsiako itony diako ?
    Tiako ianao, lalaiko loatra ! Ny momba anao sy ny forongony
    Noraiketin’ity foko amin’ilay vilany nongony...
    Ka ny satanao rehetra sy ny zony no andrianiko
    Ny hevitra napetrakao hozohiko sy antoaniko
    Ka na firy refin’andro hany sisa holalovako,
    Ahy, ianao ry tenindrazako , ary hijanona ho lovako.

    RADO
    (Dinitra -takila 15,16,17)

    • 20 octobre 2015 à 09:36 | lalatiana (#1016) répond à vohitsara

      Merci Vohitsara ...

    • 20 octobre 2015 à 11:21 | Saint-Jo (#8511) répond à vohitsara

      Inona no azo ambara aminao ry Vohitsara ?

      Tsy omeko tsiny ianao, na dia nanohina ny foko sy napanganohano ny masoko aza ny famakiana indray io lahatsoratra mafonja, tsara rindran’i Rado, izay asehonao eto io.

      Mampihetsi-po loatra !
      Indrindra amin’izao vanin’andro tsy mety mahatafarina ny tanindrazana sy ny vahoaka izay samy loharano nipoirana sady kitro ifaharana daholo.

      Misaotra anao !

  • 20 octobre 2015 à 10:21 | racynt (#1557)

    « Andrianiko ny teniko, ny an’ny hafa koa feheziko » Voafaoka ao anatin’io avokoa ny momban’ny kolontsaina sy ny fitaovana rehetra entina manabe ny ankizy sy ny olona. Isaorana manokana lalatiana nanao ity lahatsoratra ity mba hahatonga saina ny tsirairay ny amin’ny tokony hanomezan-danja ny boky malagasy. Tena mitobaka tokoa tatoato mantsy ny fanomezana ny boky vahiny ary misy antony no anaovana izany fa anjaran’ny tsirairay no mieritreritra satria na ny tantara aza tadiavina hofafana tsy ho tsaroan’by taranaka ao aoriana.

    • 20 octobre 2015 à 12:44 | lalatiana (#1016) répond à racynt

      Hello racynt ... Toujours là .. c’est bien :-)

    • 27 octobre 2015 à 04:17 | racynt (#1557) répond à lalatiana

      Hello lalatiana, je viens de lire le protocole de sion et je n’en reviens toujours pas... Notamment un extrait

      "Aux classiques et à l’étude de l’histoire ancienne, qui
      contiennent plus de mauvais exemples que de bons,
      nous substituerons l’étude des problèmes de l’avenir.
      Nous effacerons de la mémoire humaine le passé qui
      pourrait nous être défavorable, ne laissant subsister
      que les faits où s’affirment indubitablement les erreurs
      des gouvernements Gentils. "

    • 28 octobre 2015 à 04:14 | lalatiana (#1016) répond à racynt

      Kikou ...

      Hein ??? Le protocole de Sion ??? mais c’est un texte de propagande et de désinformation raciste, non ??? keskevoulisez, là racynt ??? :-)

  • 20 octobre 2015 à 12:42 | Isambilo (#4541)

    Que les dons de livres en français continuent ne change rien au problème de l’édition à Dago. C’est aux donataires d’en faire le bon usage. Et si les donateurs estiment que c’est du temps, de l’énergie et de l’argent dépensés pour rien, il y a d’autres demandeurs sur la planète.
    Le premier problème est celui de l’existence d’auteurs et d’éditeurs compétents. Mais il y a aussi l’étroitesse du marché. Quel grand malheur quand j’ai constaté que la Librairie de Madagascar a fini par fermer. La Librairie Mixte végète. Pendant ce temps les librairies d’inspiration chrétienne semblent bien se porter.
    Ce n’est pas en publiant Rabearivelo (que je n’apprécie pas du tout) ou Rado qu’on va attirer des lecteurs. Pourquoi ne pas rééditer Ikotofetsy sy Mahaka en petits livrets avec des dessins ? Mais qui va financer ? Qui va distribuer ?

    • 20 octobre 2015 à 13:18 | Saint-Jo (#8511) répond à Isambilo

      Les « Kotofetsy sy Mahakaha » sont des contes pour ... enfants qui viennent tout juste d’apprendre à lire. Comme les contes de Perrault.
      Par conséquent c’est peut-être un bon outil pour ces novices en lecture, pour les entraîner et les habituer à lire le malagasy.

      Par contre je vois mal un ado prendre goût à la pratique et à la manipulation de notre langue si nous n’avons à leur offrir que des « Kotofetsy sy Mahakaha » .

      Une langue se forge au fil du temps, des années, des décennies.
      La possession de cette langue par un citoyen se fait aussi progressivement au fil de l’âge dudit citoyen et de son gain en maturité.
      Personnellement, je ne sens pas et je ne pratique pas de la même manière le malagasy quand j’avais moins de 10 ans, quand j’étais ado, quand j’étais jeune adulte et quand je suis un homme d’âge mûr.

      De plus, comme notre langue est vivante, il y eu des apports en sens nouveaux pour certains mots et certaines expressions forgées au fur et à mesure du temps et des progrès technologiques qui entrent dans notre quotidien.
      Par exemple les vocables typiquement gasy
      . du numérique : tranonkala, aterineto, mailaka
      . des nouvelles idéologies : tontolo iainana, soatoavina, herin’aratra, angovo.

    • 20 octobre 2015 à 16:51 | Isambilo (#4541) répond à Saint-Jo

      « Ikotofetsy sy Mahaka » a été édité par Molet dans la collection des Etudes Océan Indien (en version bilingue si je ne me trompe). Bien sûr, ce sont des contes pour les enfants, mais ça fait rire l’adulte aussi. Et il faut bien commencer par les petits.
      Le sujet abordé par Lalatiana a en tout cas le mérite de soulever un problème fondamental dans la formation d’une personnalité. Cela éviterait de faire toute une gymnastique quand on essaie de comprendre un texte en malgache en réfléchissant en français.

    • 20 octobre 2015 à 17:49 | Stomato (#3476) répond à Isambilo

      >> Pourquoi ne pas rééditer Ikotofetsy sy Mahaka en petits livrets avec des dessins ? Mais qui va financer ? Qui va distribuer ?<<

      Et qui va acheter, en dehors de Tana ?

    • 20 octobre 2015 à 18:34 | Saint-Jo (#8511) répond à Stomato

      Qui va les lire, en-dehors de l’Imerina, vous voulez dire ?

    • 21 octobre 2015 à 09:53 | Isambilo (#4541) répond à Saint-Jo

      Tana, Imerina...Mais n’est-ce pas un des noeuds du problème malgache ?
      Supposons qu’on trouve un réseau de distribution dépassant l’Imerina...Supposons.

    • 21 octobre 2015 à 12:12 | Saint-Jo (#8511) répond à Isambilo

      Dans ce post-ci, il n’est question que de livres sur les contes « Kotofetsy sy Mahakaha », Isambilo.

      Il n’est pas question de livres sur les contes bara, par exemple.
      Je suppose, Isambilo, que vos enfants âgés de moins de 10 ans ont les capacités de lire les angano bara dans le texte.

      Quand, par manque d’attention devant mes amis francophones, je fais de l’humour anglais, certains d’entre eux se moquent en me rappelant cette lapalissade « l’humour anglais ne marche qu’avec les Anglais ».

      De même, un conte « Kotofetsy sy Mahakaha » écrit dans la langue merina originelle ne marche qu’avec les enfants merina.
      Et un conte bara écrit en bara, avec les enfants bara.

    • 21 octobre 2015 à 17:44 | Stomato (#3476) répond à Saint-Jo

      Oui, exactement.
      Il n’y a que vu depuis l’Imerina que la langue Malagasy est celle du pays entier.
      Mais ce n’est pas du tout politiquement correct de le dire.
      Question : combien de mots différents pour nommer une simple banane ?
      (J’oublie les appellations du genre « allez vous rhabiller jeune homme », « Juste dans la moyenne » ou « Aïe aïe Maman »)

    • 21 octobre 2015 à 17:47 | Stomato (#3476) répond à Isambilo

      Supposons, supposons... Si ma tante en avait, elle serait mon oncle !

      Trop de choses ont été bâties depuis l’indépendance sur des suppositions.
      Jamais sur des certitudes !
      Sinon la certitude qu’en cas d’échec s’est toujours la faute des zétrangers.

    • 21 octobre 2015 à 20:09 | lalatiana (#1016) répond à Saint-Jo

      C’est une vraie problématique .. C’est d’ailleurs celle là, parmi d’autres, qui avait eu raison des politiques de malgachisation des années 70 : le rejet de la langue dominante des hauts plateaux par les populations de la périphérie.
      Intérrogée sur ce sujet là, Marie Michèle disait ; il faut que la demande exprimée localement soit suffisante pour justifier la production d’une édition même artisanale .. Jusqu’à ce qu’on ait un vrai Ministère de la Culture doté d’une vision et de budgets pour en assurer la production (on peut rêver)

    • 24 octobre 2015 à 08:00 | Isambilo (#4541) répond à Stomato

      C’est le politiquement correcte qui tue anesthésie la pensée.
      Il n’y a qu’une langue malgache : celle formalisée par les missionnaires anglophones (Jones était Gallois), quelques Malgaches (merina et antemoro) dont Radama, à partir de la version de Tananarive.
      Il y a plusieurs déclinaisons régionales. En matière de langue, c’est la déclinaison régionale la plus forte qui s’impose (tout en intégrant des éléments régionaux). Il se trouve que depuis le début du 19e siècle, c’est le merina qui domine tant sur le plan démographique qu’en puissance économique et militaire et en prestige.
      L’enfant bara, tsimihety, etc, qui va à l’école apprend normalement le malgache officiel. Il est donc en mesure d’apprécier tous les écrits en malgache.
      La banane s’appelle ontsy ou akondro. Bizarrement, c’est akondro (bantou) qui est resté. Ontsy (austronésien) continue à être appelé dans certaines provinces.

  • 21 octobre 2015 à 09:57 | Lucie (#101)

    Excellente analyse .

  • 31 octobre 2015 à 02:20 | spliff (#5871)

    Merci à vous MT et Patrick pour permettre des échanges d’une telle tenue.
    Et chapeau bas à vous Saint-Jo et Tsimahafotsy...
    Nice lectures.
    Spliff

  • 9 novembre 2015 à 11:23 | riennevaplus (#8859)

    REDATION D’UN DOCUMENT PARTICIPATIF
    A toutes et à tous,
    Nous, forumistes et population du web, avons énormément de ressources pour développer ce pays mais nous ne sommes pas à la place qu’il faut.
    Afin d’apporter notre part au pays, je souhaite consolider et transmettre nos idées aux décideurs en montant un document participatif comportant des solutions simples, pratiques et concrètes sur différents thèmes tels que la lutte contre la corruption, l’insécurité, l’éducation et l’enseignement, la fiscalité, le foncier, la recherche d’indépendance face aux financements extérieurs, la santé, la fonction publique, le transport voire des embouteillages, le tourisme, l’environnement etc.
    Etant ouvert à tous, tout le monde est libre de soutenir ce projet donc ceux ou celles qui voudront contribuer peuvent envoyer leur textes sur les thèmes qu’ils voudront aborder, le choix du thème étant libre, au riennevaplusamada@gmail.com en version malgache, française ou anglaise.
    Ce document sera adressé à tous les ministères et organismes concernés et sera largement publié sur internet de manière totalement gratuite. La contribution est libre et selon les désirs des contributeurs, leur nom sera publié ou non à la fin du livre.
    Une version papier est envisageable à l’avenir mais dépendra de nous, contributeurs.
    « Ny hevitry ny maro mahataka-davitra » - Ryan Vaplu.
    Merci déjà au futurs collaborateurs.

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