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Politique

Diplomatie et gouvernance

Peu performante et assujettie ?

jeudi 15 octobre 2015 | Bill

Le régime Rajaonarimampianina donne depuis près de deux ans maintenant, l’impression d’un régime qui se plait à séduire la population par l’appui ou la présence des partenaires internationaux. Le président de la République en tout cas ne s’en cache pas ; il ne s’est pas empêché chaque fois que l’occasion se présente, de rappeler que grâce à ses déplacements à l’extérieur, la communauté internationale est maintenant ouverte à ses idéaux et est prête à l’aider pour mettre en œuvre son programme. Le président Rajaonarimampianina veut persuader l’opinion publique que la communauté internationale est convaincue et décidée à aider le régime et le pays et que les financements vont dorénavant affluer. Le constat est simple : tous les programmes élaborés par ce régime répondent à des lignes de crédit ou à des financements des organisations internationales et/ou des projets des partenaires techniques et financiers. Tous les programmes sociaux (santé, éducation) conduits par le régime sont dans la perception quotidienne populaire, des programmes des bailleurs de fonds telle l’OMS, la FAO, l’UNICEF ou dans d’autres secteurs tel l’environnement (GIZ, Banque mondiale, Conservation internationale, ou encore en matière de sécurité … Autrement dit, le gouvernement ne serait que des exécutants des programmes et projets internationaux. D’ailleurs, bien que le gouvernement martèle que les programmes sont d’abord et foncièrement malgaches, rares sont ceux qui y croient. L’opinion en général est plutôt persuadée que sans l’accord ou le financement et la logistique des partenaires multilatéraux ou bilatéraux, ces projets demeurent lettre morte. Il en est ainsi de la question des îles éparses qui est réclamée par beaucoup de politiciens et par une partie de l’opinion, mais qui n’intéresse pas encore les partenaires et qui est donc mise en sourdine par les gouvernants. A beaucoup d’égards, le Madagascar d’aujourd’hui est peu persuasif. Il n’est pas percutant et il préfère les entreprises étrangères prendre les initiatives. Il en était ainsi de l’initiative pour le Salon des Mines et du Pétrole du mois dernier. C’était une compagnie de communication et marketing britannique qui a rameuté les sociétés concernées et organisé l’événement ; comme si le pays manquait de poigne et d’entreprises en mesure d’attirer des participants ; comme si le gouvernement et les ministères impliqués (affaires étrangères, énergie et hydrocarbures, mines) n’étaient point capable de joindre leurs efforts et de déployer les moyens pour ce faire mais estimaient que les compagnies étrangères étaient plus performantes.

CFIM ou AFRICOM autrement ?

Quant à cette question de piraterie maritime au moment où son foyer s’est déplacé depuis quelques années déjà de la corne de l’Afrique vers le golfe de Guinée, elle ne répond qu’en partie aux préoccupations de Madagascar et de sa population. Depuis le temps que le trafic d’ossements humains, ou le trafic de bois de rose inquiète au plus haut point la stabilité du pays et les défenseurs de l’environnement, ce n’est qu’aujourd’hui, après la mise en place du Centre de Fusion des Informations maritimes (CFIM) que la communauté internationale (la communauté occidentale) se précipite ou donne un peu d’aide aux Malgaches. Bien sûr que la mondialisation est incontournable et que Madagascar a refusé l’installation du programme AFRICOM sur son territoire ; mais ce CFIM est perçu davantage comme une pièce du dispositif occidental pour surveiller les trafics maritime et marchand dans le nord ouest de l’océan indien qui ont repris de plus belle depuis que le Canal de Suez a été élargi et le trafic maritime de plus en plus intense.

Les dons ou appuis à Madagascar pour lutter contre les trafiquants de ressources naturelles ne seraient que des accessoires dans la grande manœuvre et les positionnements pour le contrôle des matières premières et des grands circuits commerciaux. Quoi qu’il en soit, les deux vedettes rapides de la part des Allemands, le garde-côte de la part des Sud-Africains et le garde-côte armé de la part des Américains sont déjà quelque chose pour combattre les trafics dans les eaux malgaches et pour sécuriser nos frontières. La question demeure toutefois quant aux carburants et autres pour les maintenir fonctionnels.

Vers l’Afrique orientale et australe

Une tendance cependant est à noter quand la ministre des Affaires étrangères, Béatrice Atallah, attire l’attention sur l’Afrique du Sud, toute proche, avec un marché énorme qui s’offre et des partenariats qui n’attendent qu’à être exploré et exploité (tourisme, mines et pétrole, enseignement supérieur et recherche de haut niveau). Il est vraisemblable que le Madagascar de ces dernières années en totalité francophone est en passe de voir l’Ile Maurice lui passer par dessus et s’implanter en Afrique de l’Est. La diplomatie malgache se serait-elle rendu compte que finalement, Francophonie, COI et autre UE-ACP ou Accord de Cotonou, ne seraient que des artifices ou organisations superficielles qui ne sont pas concrètement d’un très grand secours pour un développement durable mais plutôt un levier de l’appauvrissement durable ? En 2009, la Francophonie nous a fait miroiter de grandes infrastructures et un tremplin pour le développement mais tout cela s’est évanoui avec la crise ; aujourd’hui encore, rien de tout cela ne pointe son nez, à près d’une année du fameux sommet.

5 commentaires

Vos commentaires

  • 15 octobre 2015 à 15:19 | RAMAHEFARISOA Basile (#9107)

    Les Malgaches ==eux-mêmes== sabotent la « FRANCOPHONIE ».Point barre !
    Maintenant avec HR et FH,le sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie (-OIF-) aura bien lieu, à Madagascar,en 2016.

    VIVE MADAGASCAR !
    VIUVE LA FRANCE !

    - « HR/FH:même combat ».

    - « Co-Gestion et Co-Gérées par Madagascar et la France les »ÎLES EPARSES".

    Basile RAMAHEFARISOA-1943
    b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 15 octobre 2015 à 16:51 | rakoto-neutre (#8588) répond à RAMAHEFARISOA Basile

      Bonjour Basile

      Vous lisez bien ’la francophonie est un levier pour l’appauvrissement durable’

  • 15 octobre 2015 à 16:47 | rakoto-neutre (#8588)

    Bonjour

    Notre dirigeant nous envoie dans la poubelle. Tous ces allées et venues des bailleurs ne seraient-ce que des balivernes.

    La francophonie = la francofolie

    • 16 octobre 2015 à 08:49 | RAMAHEFARISOA Basile (#9107) répond à rakoto-neutre

      Pas de commentaires,je respecte votre point de vue.
      - « VIVE LA COOPERATION MADAGASCAR-FRANCE »-.
      La France est un « PAYS AMI ».Point barre !
      Pour la « LA CO-GESTION et des co-gérées » des ÎLES EPARSES par la France et Madagascar.

    • 16 octobre 2015 à 11:10 | vatomena (#7547) répond à RAMAHEFARISOA Basile

      Les trompettes de la mondialisation sont fières d’annoncer qu"en 10 ans la pauvreté a considérablement reculé dans le monde .Au contraire de Madagascar où on nait dans la pauvreté pour mourir dans la pauvreté .Dans quel autre pays du monde faut il faire commerce des ossements pour survivre ? Bien sur il n’y a pas de responsables ; Ce n’est pas la faute du peuple ni du gouvernement !

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