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Editorial

Petites villes de province...

lundi 17 janvier 2011 | Patrick A.

Cela n’a pas traîné. Fissa fissa plutôt que moramora [1]. Le président tunisien Ben Ali a quitté le pouvoir dans la soirée de vendredi, trois jours à peine après que les manifestations de mécontentement aient commencé à se propager à la ville de Tunis. On avait cru qu’il avait promis de ne pas rester au delà de 2014, en fait, il voulait dire qu’il restait jusqu’au 14...

Forces de l’ordre tirant dans la foule, pillages et incendies de grands magasins et de villas appartenant à des proches du pouvoir, présence lors de ces exactions de petits groupes organisés dont on ne sait avec certitude qui en tire les ficelles, apparition dans les quartiers de groupes d’autodéfense, snipers isolés, embarras des diplomates : on peut retrouver, dans le désordre et pas forcément au complet, les ingrédients de Madagascar 2009 parmi les événements de la Tunisie 2011.

Il est cependant une différence essentielle : les événements de Tunisie sont nés dans une petite ville de province, par réaction spontanée du corps social au geste désespéré d’un marchand de légumes lassé d’être harassé par la police. Et le mécontentement des manifestants s’est d’abord exprimé par rapport au chômage et à la vie chère ; il a fallu plusieurs jours avant que la parole ne se structure d’une manière plus politique, et ne porte sur la liberté d’expression, la corruption et la mainmise mafieuse de la famille Trabelsi sur le pays. Et encore faut-il noter que l’organisation qui s’est le plus mise en avant ces derniers jours n’a pas été un parti politique, mais le seul syndicat du pays, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).

Au contraire, les événements de Madagascar se sont centrés dès le départ sur l’affrontement entre deux hommes, et ce dans le point focal de l’activité politique du pays. La quasi-totalité des faits s’est déroulée dans un périmètre de quelques kilomètres-carrés, et l’ombre des hommes politiques sur la situation ne pouvait échapper au moindre manifestant. Andry Rajoelina ne fait que prouver ses propres limites dans ses tentatives de récupérer à son profit les événements de Tunisie : les personnes qui ont accédé à la parole dans les deux pays ne font tout simplement pas partie du même milieu.

On peut d’ailleurs se demander si le mouvement protestataire tunisien aurait atteint une telle ampleur et aurait pu avoir de tels effets si une opposition politique plus structurée avait existé au sein du pays. Le pouvoir de « Ben à vie » avait si soigneusement verrouillé le pays, qu’il s’est retrouvé sans bouc émissaire crédible et sans interlocuteur avec qui il aurait été possible de négocier et de temporiser. Et malgré ce qu’elle voudrait croire, la diaspora ayant suivi les événements via internet n’y aura pas joué un très grand rôle : la Tunisie de l’intérieur n’avait pas besoin de Wikileaks pour connaître la nature de l’oppression, et c’est des personnes en son sein qui ont donné leur vie en échange de la liberté.

Le défi, pour la Tunisie mais aussi pour Madagascar, sera finalement de trouver des véritables relais politiques au constat des problèmes du pays, et ce sous peine de retrouver un autre antécédent : celui de la Roumanie où les affabulations sur Timisoara avaient permis à la nomenklatura de se perpétuer.

Notes

[1Pour ceux dont la francophonie se limite à la stricte langue de Molière : vite (mot venant de l’arabe) plutôt que sans se presser (repris du malgache).

17 commentaires

Vos commentaires

  • 17 janvier 2011 à 09:17 | Parole (#2602)

    La révolution tunisienne n’a rien à voir avec le tour de passe passe du 17 mars 2009 à Madagascar. Chacun peut en effet noter que la cour constitutionnelle tunisienne a joué son rôle et désigné le président de l’assemblée nationale président par intérim et non l’agitateur le plus en vue du moment...

    • 17 janvier 2011 à 11:28 | Ndimby A. (#444) répond à Parole

      Tout à fait d’accord. Et à l’écoute du discours de voeux de Rajoelina vendredi dernier lorsqu’il avait fustigé les pirates, force est de se demander si le monsieur sait de quoi il parle. Les pirates sont ceux qui montent par la force dans un bateau, pour s’en approprier la cargaison, et qui ne s’embarrassent pas de scrupules pour parvenir à leurs fins. Dans la crise actuelle, il n’y a pas 36 possibilités pour identifier qui s’est approprié le pouvoir par la force, puis s’est donné le droit d’usus, abusus et fructus en vendant ce qui est vendable aux Chinois. Alors, qui est le pirate ?

    • 17 janvier 2011 à 19:19 | Jipo (#4988) répond à Ndimby A.

      quel plaisir de vous voir ici bas , parmi nous, merci pour votre participation,elle ne sera pas de trop.

  • 17 janvier 2011 à 11:52 | kakilay (#2022)

    Personne ne veut lui ressembler, qu’il cherche à qui ressembler :

    Et il a trouvé : Mandela et Gandhi...

    Et franchement cela me gêne que l’on puisse associer dans ce communiqué HAT et droit de l’Homme en l’état actuel des choses.

  • 17 janvier 2011 à 12:19 | Rabila (#1379)

    Ce n’est pas pareil du tout.

    Ben Ali était soutenu par la France jusqu’à la dernière minute. Le peuple tunisien a terriblement souffert des 23 années de dictature et du népotisme de Ben Ali et de son entourage. « Ce qui est à vous est à moi ».

    http://abonnes.lemonde.fr/documents-wikileaks/article/2011/01/15/wikileaks-corruption-en-tunisie-ce-qui-est-a-vous-est-a-moi_1465990_1446239.html

  • 17 janvier 2011 à 13:08 | réveille-toi jeunes Malagasy (#2446)

    Le peuple tunisien prend sa destinée en main...apparemment ni son armée ni sa justice ne se carburent pas au dinar...
    Bonne chance aux Tunisiens !!!

  • 17 janvier 2011 à 13:12 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    Zine el-Abidine BEN ALI est parti,« ON » va cracher sur cet « HOMME » diplomate/militaire/fréquentable pour les occidentaux pendant des années/allié potentiel pour lutte contre les extrémistes islamiques (intégristes)

    copier coller.

    Avant le déclenchement des émeutes de SIDI BOUZID,le 17 décembre 2010,bcp s’attendaient à ce qu’il modifie la « CONSTITUTION » qui fixe à 75 ans l’âge maximal pour être candidat à la Présidence,pour pouvoir briguer un sixième mandat en 2014.

    DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE et LUTTE CONTRE L’INTEGRISME.

    Zine El-Abidine BEN ALI est d’abord populair,aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger.

    Il fait le développement économique,en priorité.

    Il favorise les investissements,même une politique de privatisation et plusieurs secteurs,notamment le « TOURISME » et l’INDUSTRIE connaissant une forte croissance.

    Il oeuvre également en faveur d’avancées sociales,notamment en matière d’éducation.

    Le nombre d’étudiants a été multiplié par dix (10) en 25 ans-et de « droit des femmes ».

    Face à la montée de l’intégrisme,il se lance dans un violent combat contre les islamistes.

    La répression est très dure,cautionnée non seulement par la plupart des démocrates tunisiens mais aussi par les pays occidentaux,FRANCE et ETATS-UNIS,en t^te.

    Alors que l’Algérie voisine est confrontée à la violence,au terrorisme et à la guerre civile.

    La « STABILITE » du modèle tunisien semble d’autant plus « APPRECIABLE » que la Population accepte,dans un premier temps,la reprise en main d’un Pays qui l’accompagne.

    Pour la majorité des étrangers,la TUNISIE du Président Zine el-Abidine Ben Ali est avant tout une « DESTINATION TOURISTIQUE ENSOLEILLEE »,qui accueille chaque année des MILLIONS D’EUROPEENS.

    DU MODELE ECONOMIQUE AU VIRAGE AUTORITAIRE

    En dépit des plaintes des leaders de l’opposition et « d’activistes » qui dénonçeaint les atteintes à la liberté d’expression et l’emprisonnement des opposants politiques,ce n’est qu’au début des années 2000 que les organisations de défense des droits de l’homme internationales commencent à « QUALIFIER » le Régime de Zine El-Abidine BEN ALI d’AUTORITAIRE.

    Dans les manifestations qui ont suivi l’immolation du jeune chômeur (diplômé),vendeur (ambulant) de Sidi Bouzid,le 17 Décembre 2010,les tunisiens ont dénoncé :

    - le chômage (les jeunes diplômés rêvaient de traverser la Méditerranée) qui touche aujourd’hui 14% de la Population (Combien en France,en Allemagne ou aux U.S.A),mais près de 30% de moins de 25 ans,

    - la précarité

    - et le manque de liberté

    - mais aussi la confiscation du Pouvoir et des richesses par une minorité « TRABELSI »

    Zine El-Abidine BEN ALI a laissé un pays prospère,avec quelques dérives autoritaires,mais « MON ESTIME POUR L’HOMME N’A PAS CHANGE DEPUIS 1978 ».

    Basile RAMAHEFARISOA@gmail@gmail.com.

    Dans un discours à l’adresse du Peuple du Peuple Tunisien ,le dirigeant libyen Mouamar Kadhafi (seul rescapé des années 1967/1978) a estimé que Zine el- Abidine BEN ALI est toujours le Président légal de la Tunisieet dit espérer qu’il reste le Président à vie de la Tunisie.

    Je comprends l’attitude de la FRANCE pour l’accueil de la Famille du Président Zine El -Abidine BEN ALI ,avec le nombre important des FRANCO/TUNISIEN/MAROCAIN/ALGERIEN en FRANCE :-la sécurité-

    « DEJA »,

    Avec Didier RATSIRAKA,face à la « villa madrid »,rendez-vous folkloriques des malgaches et des francos/ malgaches ;

    DEUX EVENEMENTS A MEDITER POUR NOUS LES MALGACHES :

    - Tunisie,

    - Côte d’Ivoire.

    MADAGASCAR A BESOIN DE TOUS SES ENFANTS,NE LAISSEZ PAS AUX AUTRES DE DECIDER A NOTRE PLACE.

    BON RETOUR AU PAYS A TOUS LES ENFANTS DE MADAGASCAR.

    Basile RAMAHEFARISOA

    b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 17 janvier 2011 à 19:24 | Jipo (#4988) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Ben ali, kadafi ,entre facho quoi de plus normal que de se soutenir.ça au moins c’est de la référence.garde à vous ! circulez.

    • 17 janvier 2011 à 21:13 | TABBAGH Henri (#371) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      TAISEZ VOUS basile vous divaguez commencez par balayer devant votre porte et surtout allez vous faire soigner . Vous semblez oublié les méfaits de vos « présidents » succéssifs voleurs génocidaires corrompus et surtout ceux qui font des coups d’etats . POINT BARRE J’espère que les malgaches ne vous oublirons pas si vous quittiez la France qui vous protége pour revenir a Madagascar après ce gouvernement d’opérette .
      je suis actuellement en Tunisie et le copier coller de votre analyse nous n’en avons que faire . La liberté d’expression est precieuse mais vous vous n’arrétez pas de braire. POINT BARRE

    • 17 janvier 2011 à 23:35 | Albatros (#234) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Basile !!!,

      Vous me surprenez chaque jour un peu plus !!!.

      Aujourd’hui vous défendez ce « bon » Président Ben Ali qui n’a fait que des bonnes choses pour le Peuple Tunisien dont la jeunesse, qu’il a eu « la bonté » d’éduquer, n’avait même pas le droit de vendre des légumes sur les trottoirs.

      Demain vous défendrez Bébé Doc de retour en Haïti.

      Hier vous auriez pu défendre Hitler qui avait remis le Peuple Allemand au Travail.

      J’espère que vous serez à Roissy pour accueillir Mr Tapie pour son retour en sauveur de l’économie Malgache.

      Vous me rappelez ces avocats des causes perdues. Vous savez les défenseurs de la veuve et de l’orphelin que sont Vergés et Dumas.

      Il vous reste à nous faire un cours sur la démocratie « positive » de la famille dirigeante de Corée du Nord pour être complet.

    • 18 janvier 2011 à 11:30 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à TABBAGH Henri

      Tabbagh Henri,

      j’ai connu des tunisiens depuis fort longtemps.

      A l’époque de Monsieur BOURGUIBA,des intellectuels tunisiens étaient contre « son régime »,pas contre le père de l’indépendance mais contre Madame BOURGUIBA.

      Devenue une plaisanterie permanente,en passant devant une pizarria ,champs élysées,symbole « Madame BOURGUIBA ».

      Tabbagh Henri,j’ai assisté les débuts de « JEUNE AFRIQUE »,il y a des empruntes des tunisiens dans cette « REVUE AFRICAINE ».

      Tabbagh Henri,dans les années 1968,beaucoup des intellectuels tunisiens fréquentaient,rue « MONSIEUR »,en majorité contre le régime tunisien en place.

      OUI,TABBAGH Henri,j’ai eu l’occasion de rencontrer Monsieur le Président BEN ALI ,dans un salon de thé algérien du 5ième arrondissement de PARIS,avec un ami Malgache de l’Ecole de Guerre et je n’ai pas honte de dire que MONSIEUR BEN ALI est un HOMME INTELLIGENT/DIPLOMATE/MILITAIRE et FREQUENTABLE.

      OUI,il a fait beaucoup pour la TUNISIE.

      Les dérives autoritaires ne sont -t-elles pas aussi la faute des tunisiens eux-mêmes et/ou des franco/tunisien/algérien/marocain.

      Les intellectuels rêvent de la nationalité française,sorte de sauf conduit,d’aller en vacances au bled,moins cher que de passer les vacances en France,comme tous les immigrés qui vivent des allocations familiales mais en pensant toujours et toujours de revenir au bled pour les grandes vacances et leurs vieux jours.

      Je sais qui êtes-vous,Monsieur T.H ,mais vous ne me faites pas taire.

      Pour MOI,BEN ALI,c’est un « GRAND FRERE TOMBE PAR DES DERIVES NON CONTROLEES,à temps ».IL FAUT TOUJOURS ETRE VIGILANT POUR TOUS CEUX QUI VOUS ENTOURENT.

      D’avance,Merci

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 18 janvier 2011 à 11:52 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à Albatros

      Albatros,

      « NE SOYONS PAS HYPOCRITES ».

      BEN ALI a fait vraiment des efforts pour l’éducation en TUNISIE.

      Bien sûr,les débouchés et les salaires ne satisfont pas aux « diplômes ».

      L’erreur de la FRANCE,pour Moi,c’est d’accepter tous ces intellectuels revenir en FRANCE,valables pour tous les jeunes issus des pays francophones,prendre des emplois précaires mais mieux rémunérés que dans leur pays d’origine.

      Cas personnel,quand le Général De GAULLE souhaitait « professionnaliser » l’armée française,il demandait aux ressortissants africains et Malgaches de choisir entre l’armée d’origine et l’armée française,je ne voulais pas ni l’une ni l’autre car mon seul « objectif » c’est la coopération franche et nette avec la FRANCE,comme les sud-coréens avec les américains.

      Chacun peut se tromper,mais je n’ai pas de regret et je suis fier de ma décision personnelle.« JE GARDE MA NATIONALITE MALGACHE tout en gardant l’esprit militaire,en dehors de l’armée ».Point barre.

      Actuellement,il n’y a que de lamentations contre la FRANCE .On a toujours besoin d’elle parce qu’elle est le berceau des DROITS DE L’HOMME et accepte facilement un sauf conduit de double nationalité.

      Il y a un certain TABBAH...qui essaye de me faire taire.Dommage pour LUI,je suis responsable de mes actes et de mes paroles.

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

  • 17 janvier 2011 à 13:53 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    Côte d’Ivoire !!!

    Où est-il A.D.O ???

    Source IVORIAN .net 17/01/11 à 7H16

    Lundi 17 janvier 2011 à 9H05,signé Christian VABE.

    « Si ADO était vivant,pour quoi la médiation de l’Union Africaine conduite par le Premier Ministre Keynian a-t-elle été reportée deux fois ».

    "dans l’interview donnée pa ADO à Canal + le 13 janvier 2011,il n’a fait aucun cas de l’actualité brûlante en Côte d’Ivoire à cette date où on avait dénombré 10 morts (5 militaires et cinq civils) à Abobogare,l’un de ses fiefs,se bornant à traiter une actualité décalée.

    ’(au conditionnel).

    « L’arrivée d’ADO à Paris au 08 janvier 2011 par vol privé SKW 4834 ».

    Suite à ses complications de santé à la suite du mal pernicieux qui le rongeait au niveau de la poitrine,il serait dans un coma profond (au V.de.G) pour ensuite tirer sa référence . Affaire à suivre ,signé Christian Vabé

  • 17 janvier 2011 à 15:15 | meloky (#637)

    Ne cacher pas vos yeux, ou justement mépriser la conjointure du 2008-2009 !!!

    Dit-on que le cas de Tunisie est constitutionnel, et le notre est donc un extra-exceptionnel ! Car nos dirigeant du temps suit la voie anti-constitutionnelle, C’est tout !

    Mais, les malgaches sont toujours maître de leur situation ; rester encore un génie vivant même s’il y a tjrs des perturbateurs politiques !!!!!

    Nous devons se rejouir car la genocide ne peut pas trouver un trousseau à Madagascar. Au moins, nous avons vécu dans une periode terriblement chaotique, mais nous passons tjrs au-dessus ! Quelle chance et quelle intelligence !!!!....

    Comme bcp sont dans l’impatience, mais par la résilience du peuple, il y a encore l’espoir !!!

  • 17 janvier 2011 à 22:01 | sevane (#2781)

    La maturité individuelle est importante pour ceux qui souhaitent de vraies réformes démocratiques. Les révolutions ne sont pas toujours la réponse. Cela est valable aussi bien pour la Tunise que pour Madagascar.

    A propos de la Tunisie, le suspens commence maintenant. Si la transition réussit à apporter un réel changement, cela va ouvrir la porte de la liberté et de l’espoir dans le monde arabe. Dans le cas contraire, il faudrait s’attendre à une repression sans précédent des dirigeants qui feront tout pour garder une mainmise sur le pouvoir et, par conséquent, au renforcement du régime autoritaire (avec, par exemple, le soutien des magnats du pétrole en Arabie Saoudite)

  • 17 janvier 2011 à 23:11 | Jerry (#2173)

    Monsieur Patrick A.,

    Contrairement à votre analyse de la situation tunisienne, je trouve que les causes profondes de la évènements actuels en Tunisie et ceux qui ont eu lieu à Madagascar en 2009 sont tout à fait les mêmes : exclusion sociale, difficultés économiques, dictature et abus de pouvoir. La chute de Ra8 n’a pas été causée par son bras de fer avec TGV. Les malgaches de Tana et des provinces n’étaient pas descendus dans la rue pour faire plaisir à Andry. Andry Rajoelina n’a été que le catalyseur d’une situation latente caractérisée par un mécontentement général, surout en provinces. Beaucoup de malgaches non-merina ressentaient avec rage le tribalisme et racisme de Ra8, surtout qu’il ne les avait plus cachés depuis sa « reélection » de 2006. Souvenez vous des nombreux incidents qui avaient eu lieu en provinces bien avant les massacres du 7 février 2009. En conséquence, il serait faux de ramener la chute de Ra8 au seul affrontement entre Ra8 et Andry Rajelina : c’est plus profond que cela.

  • 18 janvier 2011 à 03:05 | BemioVah (#3451)

    Qu’il s’agisse de petites villes de province ou de la Capitale, lorsque le mécontentement est général, il sera difficile de le contenir à plus grande échelle. Et souvent, les résultats sont assez prévisibles. Il est aussi intéressant de noter que si les uns quittent leur pays pour partir en exil, d’autres se permettront d’y revenir… Baby DOC out, Baby DOC in… etc…

    TAPIE, tapi gris, Tapie sur un tapi rouge… defile seul au gré du vent d’Ambotsirohitra. Il fait grand tapage, mais fera-t-il preuve d’investisseur providentiel ?

    En ce temps de crise, l’appareil d’Etat a beaucoup de mal à fonctionner. Il est alors normal que les dirigeants actuels cherchent fièvreusement des sources de financement et d’investissement un peu partout, sans que l’on sache vraiment sous quelles conditions. Ils insistent à nous brandir la nouvelle constitution et sont confiants qu’ils sont temporairement seuls maîtres de la situation. Mais est-ce suffisant pour nous convaincre de leur legitimité ? Sont-ils vraiment mandatés pour engager la nation entière dans leur politique flottante de « bouée de sauvetage » ?

    Après tout, la Grande Ile a perdu beaucoup d’estime auprès de la communauté internationale. De petite ville de province, elle ressemble plus à un petit village perdu au milieu des océans. Ses dimensions politique et économique répondent à peine aux normes constituantes, que ce soit à l’échelle internationale ou même nationale.

    En ce jour, et à la mémoire du Dr. Martin Luther King Jr., j’ose pourtant espérer que les efforts combinés de nos dirigeants et citoyens malagasy puissent produire des résultats suffisants pour nous acheminer vers la sortie de crise, et vers la validation démocratique de la 4ème république !

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