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Société

Patrimoine subaquatique

Madagascar défend son patrimoine culturel subaquatique

mardi 16 juin 2015 | Vania Lock
Barry Clifford (au centre) et son équipe.

Treize navires ont été découverts par l’équipe de Barry Clifford, un explorateur américain dans la Baie des Pirates de l’Île Sainte Marie. Un lingot d’argent de 50 kg a été remonté d’une des épaves trouvées. Celle de l’Adventure Galley du Capitaine Kid qui était un pirate du XVIIème siècle. De plus, une équipe d’October Films, société de production britannique filme les travaux menés par les scientifiques. Des actes qui propulseraient Madagascar aux yeux du Monde mais qui inquiètent le Ministère de la Culture et de l’Artisanat et l’UNESCO concernant la préservation des patrimoines subaquatiques.

Tiré de la Convention de 2001, un patrimoine culturel subaquatique désigne toutes traces d’existence humaine à caractères culturel, historique ou archéologique qui ont été partiellement ou totalement immergées, périodiquement ou en permanence, depuis 100 ans au moins. Les navires, les bâtiments, les sites, les aéronefs, les restes humains peuvent être pris à titre d’exemple (http://www.unesco.org/new/fr/culture/themes/underwater-cultural-heritage/2001-convention/). L’équipe de Barry Clifford a travaillé dans la Grande Ile depuis 1999. Elle organise une nouvelle expédition en 2010. Une recherche qui se tourne principalement vers quatre navires du temps des pirates : l’Adventure Galley, le Fairy Dragon, le Great Mohamet et le Mocha. L’aventure s’est étendue par l’arrivée de l’équipe d’October Films engagée par History Channel. La chaîne de télévision prévoit de diffuser huit épisodes de 60mn vers la fin de cette année 2015.

Le Président a fait le déplacement pour la réception du lingot d’argent à Sainte Marie.

« L’objectif de l’expédition et de la série télévisée est de découvrir des objets d’importance historique et, le cas échéant, de les récupérer des eaux d’un port débordant d’activité, et ce, de la part du gouvernement malgache, afin de s’assurer qu’ils ne soient pas endommagés, détruits ou perdus à jamais », d’après l’un des réalisateurs du documentaire, Sam Brown. Un protocole d’Accord a été fixé. Un contrat gagnant-gagnant entre les deux parties existe désormais. Entre autre, l’une bénéficie de la montée de son taux de téléspectateurs et l’autre, possèdera toutes les données obtenues à la fin de l’expédition, obtiendra des formations de plongée sous marine et se verrait son patrimoine touristique étoffé.

Le fameux trésor.

Mais deux principaux points bouleversent cette entente. Le premier est la négligence de la réhabilitation du musée de l’Ilot Madame. Selon le ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Patrimoine : « Sur la réhabilitation du musée, une tranche seulement de paiement a été effectuée. Mais précisons que le dit paiement n’a été effectué que le jour du lundi 20 avril 2015 ». C’est-à-dire après la suspension de l’autorisation de tournage. Il y a ensuite l’utilisation d’une motopompe par l’équipe d’October Films afin de drainer l’eau de mer en vue de ramener en surface les artefacts des épaves. Une méthode qui n’a pas été évoquée dans le protocole d’accord. D’autant plus que la Convention de 2001 stipule que pour préserver le patrimoine culturel subaquatique, la conservation in situ doit être considérée comme l’option prioritaire. Une idée appuyée par l’UNESCO. Ulrike Guérin, experte en archéologie sous-marine à l’ONU pour la science et la culture exprime son point de vue : « Au fond, c’est une équipe de tournage qui intervient directement sur un site archéologique. Ce ne devrait pas être autorisé. On ne peut pas détruire tout un patrimoine juste pour récupérer l’argent ».

15 commentaires

Vos commentaires

  • 16 juin 2015 à 11:33 | RAMAHEFARISOA Basile (#6111)

    - "Sainte-Marie,comme NOSY-Be, fait-elle partie intégrante de Madagascar ?? Sur tout le point de vue.
    - « A MEDITER PAR TOUT MALGACHE » !

    Basile RAMAHEFARISOA-1943
    b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 16 juin 2015 à 14:50 | plus qu’hier et moins que demain (#6149) répond à RAMAHEFARISOA Basile

      Non, elles font partie de la France comme Mayotte et La Reunion.

  • 16 juin 2015 à 11:53 | olivier (#7062)

    « Madagascar défend son patrimoine culturel subaquatique »

    Franchement, c’est un bonne idée..

    Car à force de creuser, le pays finira sous l’eau..

    BIEN VU LES GARS !

    • 16 juin 2015 à 17:02 | kozobe (#7754) répond à olivier

      Olivier,

      Disons que ce serait une Atlantide des temps modernes version « indienocéanique ». L’avantage est qu’il ne subsisterait aucun mystère : tout se passerait en live. Et les habitants seraient transformés en mammifères marins ( on a le choix quand aux espèces ; quoique, par mutation accélérée, de nouvelles espèces de requins verraient forcément le jour) mais plus en crocodile cette fois-ci. Et moi je parie que la même histoire se répèterait « subaquatiquement ».

      Le « Sarimanok », Cela vous dit quelque chose ? C’était ce bateau que Bob Hobman et compagnie ont utilisé pour prouver la thèse selon laquelle une traversée directe était possible entre le nord de Madagascar et une île de l’actuelle Indonésie ( Voir l’odyssée du Sarimanok). Cela s’était passé au début des années 80. La pirogue qui avait servi à la traversée était convoitée par le Kenya. Mais le gouvernement malgache voulait à « tout prix » la garder. Ce qui était somme toute normale. Savez-vous ce qu’elle est devenue cette historique pirogue ? Elle est retournée à l’état de poussière, néantisée en quelque sorte (tsy nisy), faute d’entretien et par manque d’intérêts...sonnant et trébuchant naturellement, parce que le « Vazaha » n’avait pas apporté de financement.

      Bonne fin d’après-midi.

    • 17 juin 2015 à 07:02 | olivier (#7062) répond à kozobe

      « nouvelles espèces de requins »

      LOL Kozobe !

      Merci pour ce cours d’historie contemporaine, à la conclusion toute « tropicale » !

       :)

    • 17 juin 2015 à 07:17 | olivier (#7062) répond à kozobe

      Kozobe

      Avez vous visité le célèbre « musée de l’air » d’Ambatolampy ?

      NON ?

      Bon, à votre décharge, je reconnais qu’il faut un brin d’imagination et d’esprit pratique pour « visualiser » ces cocottes Alu en forme de MIG 21 !

       :)

    • 17 juin 2015 à 16:29 | vatomena (#7547) répond à olivier

      La meilleure défense et la plus légitime du patrimoine culturel subaquatique de Madagasikara eut été que l’exploration et le relevé des épaves eut été conduite par les malgaches eux memes et avec des crédits malgaches.Prendre des initiatives n’est pas dans l’esprit de ceux qui nous gouvernent . Nous n’exploitons rien ;nous donnons à exploiter et on attend des bénéfices ..

  • 16 juin 2015 à 13:13 | takaka (#8449)

    Tout est question de négociations.
    Ensuite faire prévaloir ses droits et acquis.
    Comment l’UNESCO et Dago puissent prétendre y arriver avec ses représentants et ses locaux ... disons obsolètes.
    C’est du business que les producteurs ont fait. La défense du patrimoine ?
    Pueeee, c’est la plus grosse idiotie que j’ai entendu.
    Alors que ce pays n’arrive pas à stopper l’hémorragie des bois de rose.

    • 16 juin 2015 à 13:41 | RAMAHEFARISOA Basile (#6111) répond à takaka

      Pour préserver le « BOIS de ROSE » ,il faut l’exploiter rationnellement pour le bien-être économique des malgaches.
      - « AUTORISER L’EXPORTATION LEGALE ».Point barre !

      Basile RAMAHEFARISOA-1943
      b.ralmahefarisoa@gmail.com

  • 16 juin 2015 à 14:48 | Isambilo (#4541)

    Ce site archéologique sous marin intéresse plus l’histoire maritime de l’Océan Indien que celle de Madagascar.
    Rappel : Ratsimilaho (roi de l’éphémère royaume betsimisaraka à la fin du 17e siècle) avait pour père un ancien pirate. Il faisait partie des Zafimalata( descendants de mulâtres).

    • 16 juin 2015 à 17:13 | kozobe (#7754) répond à Isambilo

      Isambilo,

      Vous avez parfaitement raison car, comme tout le monde le sait, Madagascar se trouve dans un océan encore à découvrir. Pourquoi pas sur la planète Mars. En prime, les « Zafimalata » et autre « Zanamalata » étaient des extraterrestres. Tout est-t-il dit ?

      Bien le bonjour à vous.

  • 16 juin 2015 à 19:00 | Jipo (#4988)

    S ’ils mettaient autant de zèle, à préserver le patrimoine terrestre, cela pourrait se comprendre , mais là azafady !
    Qu ’ en serait-il si la découverte n’ avait pas été ébruitée ...
    Encore un ministère de branleurs, qui saute / la première occasion pour nous rappeler à leur « bon » souvenir, pendant ce temps, l’ or se barre, avec le BDR, la faune comme la flore et pas moramora !
    50 Kgs d’ arzent , meme pas de quoi se payer un 4#4 , quelle affaire !!!

  • 17 juin 2015 à 15:21 | kartell (#8302)

    Défendre notre patrimoine sub-aquatique ?
    Mais, il n’y aurait-il donc pas d’autres choses plus vitales de notre histoire à défendre en priorité et qui ne le seront jamais ?....

    Pourquoi cette diversion pour faire oublier l’essentiel, le fondamental, l’essence de notre culture réduit au néant, de notre histoire celle d’avant la colonie : l’incendie du Rova qui n’a jamais fourni les commanditaires, ni ceux qui ont volé la plupart des objets pour livrer au feu que de pâles copies !

    Ce soudain opportunisme sera-t-il la meilleure manière pour faire taire ce qu’on a été incapable de conserver pour être transmis aux générations futures ou livrer au regards des touristes ?

    Pas de passé, pas de présent, no futur !....

    Tous ces vestiges d’un passé récent ont été laissés à l’abandon ou qui ont fait l’objet d’une destruction à la suite d’une vindicte idéologique, de tout cela, on en parle quand ?.

    Il faut arrêter de jeter au public ces quelques miettes argentées de notre patrimoine alors que depuis l’indépendance, nous n’avons rien fait, sinon détruit l’essentiel de ce qui constituait notre identité, qu’aujourd’hui, tout le monde la brandit comme un trophée à défendre alors le quotidien l’infirme chaque jour davantage ! .

    Prendre le train en marche n’a jamais constitué une session de rattrapage surtout lorsqu’on sait que ce train ne reviendra jamais en arrière !....

    • 17 juin 2015 à 16:21 | vatomena (#7547) répond à kartell

      A compter tous les naufrages qui dans les temps anciens ont eu lieu aux abords de nos cotes ,c’est à se demander si Madagascar n’était pas un autre triangle des Bermudes !Toutes ces épaves étaient étrangères.
      Passe encore que nous détruisions jour apres jour le patrimoine et l’identité malgache mais il faut de plus que par incurie on laisse disparaitre tout ce que l’administration coloniale avait construit pour le bien public : le chemin de fer ,les routes ,l’AMI l’assistance médicale indigène -gratuite-
      les épaves racontent peu l’histoire de l’ile mais plutot celles des hardis navigateurs qui ont ouvert les routes maritimes du monde.Le patrimoine préservé,c’est la mémoire ,l’histoire d’un peuple .En détruisant notre patrimoine ,nous effaçons notre histoire .Quelle histoire sommes nous en train d’écrire aujourdhui ?
      L’incendie du Rova est un crime resté impuni.Il atteste peut etre d’un refus de la condition de malagasy

    • 17 juin 2015 à 18:43 | kartell (#8302) répond à vatomena

      Vous êtes emprunt d’un sens pratique qui n’a plus cours depuis longtemps...
      Ce qui compte ; c’est immédiateté, le futur étant relégué aux oubliettes par les majoritaires du " après moi, le déluge !...
      Pourriez-vous imaginer un seul instant, ces français, sous l’ére napoléonienne, détruire le château de Versailles sous le prétexte qu’il incarnait la royauté triomphante ou sous la première république, démolir l’arc de triomphe ou l’obélisque pour effacer toute trace d’un empereur trop dominateur ?....
      L’esprit taliban a creusé son chemin bien avant la destruction des Bouddhas de Bâmiyân, à d’autres époques, certains leur ont montré la piste à suivre mais dans l’anonymat des indépendances avec la même conviction d’effacement à tout prix !...
      Aujourd’hui, on tente de se raccrocher à des vestiges antérieurs à notre république, l’effort est, certes, louable mais il mériterait que nous fassions plus attention à ce qui nous reste encore de notre passé bien plus contemporain !.
      Ce passé récent est en train de nous filer entre les doigts, faute d’entretien et d’un certain respect envers la mémoire de nos anciens compatriotes qui ont tenté, à leur manière, de nous préparer à une société nouvelle, aujourd’hui, en grande difficulté...

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