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Société

Forum sortie de crise

Madagascar a-t-elle les ressources humaines nécessaires à son développement ?

jeudi 28 octobre 2010 |  2357 visites  | Mona M.

La question des ressources humaines a été au centre du quatrième forum « 2010, Madagascar en transition, sorties de crise », qui a eu lieu mercredi 27 octobre 2010 au CCAC.

Qu’en terme purement démographique, Madagascar ait le potentiel nécessaire à son développement, cela semble une évidence. Le chercheur Youssef Courbage l’a d’ailleurs prouvé avec forces chiffres et tableaux, en faisant des projections jusqu’en 2050. Selon lui, à ce moment là, Madagascar sera au cœur de la transition démographique déjà entamée. Avec une population en âge de travailler nettement plus favorable à ce qu’elle est en ce moment : d’un inactif pour un actif en 2010, où près de 50% de la population est jeune, il n’y aura en 2050 plus qu’un inactif pour 2 actifs.

Toute la question est de savoir si Madagascar est à même d’exploiter efficacement ses immenses ressources humaines. Cela suppose un dispositif de formation complet, de l’école primaire à l’université en passant par la formation professionnelle et continue. En effet, comme l’a souligné Isabelle Gachie, la directrice du Cite, « M. Courbage est optimiste, mais les chiffres ne vont pas bouger tout seuls. Des hommes et des femmes vont devoir s’investir pour changer les tendances ».

Or, sur ce plan-là, les constats sont nettement moins positifs. Aujourd’hui encore à Madagascar, la scolarisation n’est pas systématique, et le pays souffre d’une réelle pénurie d’enseignants primaires qualifiés, ce qui vient aussi, en partie, des mauvaises conditions d’exercice de cette profession.
Au-delà de l’enseignement primaire, les intervenants du forum ont pointé les insuffisances générales de toutes les formes de formation à Madagascar, où, ils se sont tous accordés sur ce point, « aucune politique ni aucun programme économique durable n’ont mis l’accent sur les ressources humaines ».

S’agissant de la formation universitaire publique, Romaine Ramananarivo, de l’Iscam, a évoqué les conditions déplorables dans lesquelles elle se déroule : locaux vétustes, manque de professeurs, explosion du nombre de vacataires au lieu de titularisation massive, conditions de vie difficiles pour les étudiants… Mme Ramananarivo n’a pas été plus positive pour les écoles et des instituts supérieurs privés qui ont explosé ces dernières années de façon totalement incontrôlée, et avec des résultats mitigés.

Sur les formations professionnelles aux métiers agricoles et manuels, Isabelle Gachie a expliqué qu’elles étaient trop rares, et souvent mal vues. Selon elle, des campagnes d’information sont nécessaires pour valoriser ces métiers. Mme Gachie a également proposé la multiplication des formations courtes pour ceux qui travaillent déjà, le développement de l’apprentissage et de l’alternance, la favorisation des micro-entreprises, la formation de formateurs en langue malgache, et l’adaptation des rémunérations aux compétences réelles, ce qui passe par un alignement des salaires entre Malgaches et étrangers.

4 commentaires

Vos commentaires

  • 28 octobre 2010 à 11:24 | che taranaka (#99)

    Rhétorique habituelle.

    Qui peut prétendre qu’un jour ou l’autre les dirigeants successifs ont concocté une vraie POLITIQUE ??

    La base même de la vie démocratique et républicaine n’est pas respectée et la situation va de mal en pis avec les derniers évènements avec l’avènement d’un pouvoir putschiste,lui-même pas très stable ,menacé par des revenants qui ont affamé le pays pendant des années.

    Je vous souhaite bon courage de vouloir et de pouvoir construire sur du sable mouvant.Il faut bien des courageux pour sauver ce qui est sauvable et assurer un minimum pour ne pas faire sombrer ce pays dans le chaos total.Ceci n’est pas un post d’un pessimiste c’est un message d’encouragement adressé aux citoyens ,comme vous,qui se sacrifient pour le bonheur et l’honneur de leur pays !.

    Bon courage..

  • 29 octobre 2010 à 09:41 | Stomato (#3476)

    >>Mme Gachie a également proposé la multiplication des formations courtes pour ceux qui travaillent déjà, le développement de l’apprentissage et de l’alternance, la favorisation des micro-entreprises, la formation de formateurs en langue malgache, et l’adaptation des rémunérations aux compétences réelles, ce qui passe par un alignement des salaires entre Malgaches et étrangers.<<

    Cette question de l’alignement des salaires entre malgaches et étrangers semble chagriner pas mal de gens...
    A première vue c’est éffectivement choquant.

    Si je comprend bien le point de vue de Mme Gachie, un malgache formé en alternance à Madagascar doit être payé comme l’étranger venu le former après des études « classiques » suivies d’un parcours professionnel déjà significatif...

    Et aussi que Madagascar acceptera un jeune étranger formé en alternance qui viendra prendre la place d’un jeune malgache formé dans la même spécialité ?

    • 29 octobre 2010 à 21:43 | el che (#344) répond à Stomato

      L’évolution de la démographie est à double tranchant (la population double tous les 20 ans) :

      -  soit l’économie évolue proportionnellement avec le nombre d’habitant. Dans ce cas de figure, nous somme en situation idéale, où chaque naissance représentera autant de bras pour développer le pays (K. Marx)

      -  soit l’économie recule ou stagne, et le pays sera confronté à long terme la misère, voire la disette ! (Malthus)

      Même si la formation est primordiale dans le développement économique du pays, faudrait-il encore savoir dans quels domaines doit-on axer les formations, et surtout quelles ressources doivent être exploitées pour créer profits et emplois, avec quels outils de production.... Enfin, est-ce que la répartition des richesses est équitablement établie au profit du plus grand nombre...
      Autant de problèmes auxquels un état responsable doit y faire face ! L’état doit agir à court, moyen et long terme, et posséder une politique crédible pour y répondre, et surtout pour agir !

    • 1er novembre 2010 à 18:48 | fiadanana (#303) répond à el che

      Former les gens pour qu’ils soient bons pour quelque chose.

      Former les gens afin qu’ils puissent répondre a une demande.

      Former des spécialistes.

      Offrir des formations diversifiées qui correspondent aux différentes personnalités.

      C’est la clé du « développement ».

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