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Antananarivo | 00h58
 

Editorial

Lettre ouverte

mercredi 30 novembre 2011

Lettre ouverte à Messieurs le Ministre de la Santé, le Secrétaire général du Ministère de la Santé, le Directeur général du CHU d’Antananarivo et le Directeur de l’Établissement maternité de Befelatanana

Son Excellence, Messieurs,

Je tenais à porter à votre connaissance par voie de presse interposée l’incident survenu le matin du dimanche 27 novembre 2011 à la Maternité de Befelatanana d’Antananarivo où un nouveau-né n’a pas survécu car le personnel de santé présent sur place n’a pas été en mesure de juger ni de l’urgence ni de la sévérité de la situation, ni de l’importance de la vie - celle de la mère et du bébé.

Ce dimanche 27 novembre en début d’après-midi, une jeune accouchée perd son premier enfant après avoir souffert toutes les affres des contractions pré-accouchement depuis la veille. Elle est venue au Service des Urgences de la Maternité Befelatanana le samedi 26 Novembre vers 5 heures du matin, sentant les contractions venir et se rapprocher. Elle a été ensuite orientée vers le second étage de l’établissement en question ; les contractions se succèdent tout au long de la journée sans qu’aucun personnel médical de cet étage daigne jeter un coup d’oeil ou venir à son chevet. Tout au long de la journée, aucun suivi ne lui a été fait, pas de visite ni de partogramme, rien ! Il faut dire que cette parturiente a été suivie en CPN par un médecin qui n’a pas été de garde ce samedi-là, et que par dessus le marché, elle a le malheur d’être une malgache de condition modeste, aussi aucun des « médecins » et « sage-femmes » présents dans l’étage ne se sont sentis obligés de s’en occuper, la laissant sans assistance à ses douleurs d’enfantement pendant presque 10 heures. À 23 heures 30 du soir du samedi 26 la parturiente fait une crise d’asthme et est transférée au premier étage du même établissement où elle a été mise sous sérum et oxygène. Et une fois de plus, plus aucun autre soin, plus de visite du personnel médical, toujours pas de partogramme, rien ! Elle a été laissée à elle-même toute la nuit pendant laquelle elle a rapporté avoir senti le bébé encore bouger et les contractions survenir de temps à autre. Le lendemain dimanche 27 novembre à 08 H du matin, un membre de la famille qui est venu lui rendre visite signale que l’avant-bras de la parturiente est tout gonflé parce qu’en fait le sérum qui lui est administré par voie intraveineuse a fait fausse route sans que le personnel de garde ne s’en soit aperçu ni s’en est occupé et pour cause, personne n’est passé de toute la nuit. Toute la matinée du dimanche, toujours pas de visite ni de soins ni rien malgré des appels au secours constants auprès du personnel en service. À 15 heures de l’après-midi, la femme se fait finalement accoucher par voie basse d’un bébé mort.

J’estime que ces faits doivent être rendus public car il est intolérable qu’à Madagascar, et de surcroît dans la capitale et au début du IIIème millénaire, donner la vie équivaut encore pour une mère à frôler la mort. J’accuse ici la non-assistance à personne en danger dont a fait preuve le personnel de la Maternité de Befelatanana en service et de garde au second étage le samedi 26 novembre et au premier étage le dimanche 27 novembre. J’aimerais surtout vous interpeller pour que vous réalisiez qu’à moins de 5 kilomètres du siège de votre ministère, une mère malgache fasse encore l’expérience de perdre son enfant en couches pour des raisons qui auraient pu être évitées. Ceci pour que vous fassiez face à votre responsabilité afin de redresser la situation, car en tant qu’autorités, vous devez agir en conséquence.

Je ne pense pas que ceci soit un fait isolé. Certains vont également affirmer que cela n’a rien d’extraordinaire en soi. Ce serait même plutôt monnaie courante, du moins pour le personnel de santé malgache. Soit, mais sachez que ceci est la pire des expériences et des plus traumatisantes pour un jeune couple qui commence sa vie de parents et que je ne la souhaite à personne, l’ayant vécue moi-même des années auparavant. Un nouveau-né qui meurt à la maternité parce que sa mère est de background modeste et donc laissée sans suivi, voire à l’abandon ! Je suis convaincue que cela aurait pu être évité si les « médecins » et sage-femmes de garde et en service ce week-end-là auraient été un tant soit peu conscienceux, responsables, humains et compatissants, mais c’est certainement hors de leurs termes de référence ? Monnaie courante ai-je dit, mais apparemment sans que vous n’en ayez a priori ni connaissance ni conscience ni cure, ou les trois, vu que de telles morts bêtes mais inacceptables dans un établissement supposé « hospitalier » continuent à sévir.

Messieurs et mesdames de la « santé » -mais est-ce bien le terme approprié-, tel incident n’est finalement pour vous que d’un lieu commun et banal, cette mère ne sera ni la première ni la dernière à perdre son enfant en couches. Certes, mais alors, À QUOI VOUS SERVEZ ? Si vous n’avez aucune passion pour votre métier, si vous n’avez aucun respect pour les malades, de grâce cessez de mobiliser et d’éduquer la population à venir mourir, pardon accoucher, en milieu « hospitalier » car c’est malhonnête et trompeur. Je me demande comment ceux de cette maternité Befelatanana - ils se reconnaîtront certainement - qui ne sont animés que par la cupidité et qui sont notoires pour leur négligence sont encore habilités à exercer impunément dans un établissement dit « hospitalier » public ? Comment arrivent-ils à trouver sommeil le soir et à se regarder dans la glace le matin ? Mais en fait, finalement ceci est leur problème ; le mien à la date d’aujourd’hui, c’est comment faire pour éviter de perdre son bébé en accouchant à la maternité Befelatanana ? Dans mes rêves certainement.

Salutations distinguées et à bon entendeur.

Madame Ando Raobelison
Westlands - Nairobi - Kenya
raobelison@gmail.com
+254734700998

54 commentaires

Vos commentaires

  • 30 novembre 2011 à 08:34 | betoko (#413)

    Une histoire similaire s’est produite il y a de cela 4 ans dans la même maternité dont toutes les stations de radio privées en font écho .La sage femme de garde a étè mis en cause et a passé quelques mois d’emprisonnement aprés son procés et fût réintégrée dés sa sortie car il n’était qu’une lampiste . En fait le vrai responsable était le médecin de garde , le quel a préfèré rester chez lui malgrés les appels télèphoniques de la dite sage femme . Une fois arrivé à son poste le matin , le médecin de garde en ayant appris la mauvaise nouvelle a falsifé le registre et comme étant médecin et ayant les bras longs il ne s’est pas inquiétè outre mesure et exerce toujours dans la même maternité .

    • 30 novembre 2011 à 10:37 | Bels (#6190) répond à betoko

      Merci Bekoto pour votre commentaire et pour avoir partagé cette histoire supplémentaire qui témoigne combien cette maternité en particulier et le système sanitaire malgache en général ont besoin d’assainissement drastique et radical. A une certaine période, j’avais la certitude que cette attitude de désinvolture, de négligence et de cupidité du personnel de santé s’est calmée mais apparemment le naturel est revenu. Aujourd’hui, en publiant ce cri d’alerte, cet appel au secours, j’ai encore l’infime espoir que les autorités à tous les niveaux (sanitaire, judiciaire) prennent leurs responsabilités et sanctionnent les coupables de la manière la plus juste et équitable, et pas seulement une lampiste comme vous dites, mais tous ceux qui avaient à voir de près ou de loin avec cet accouchement raté.
      Encore une fois, merci pour votre soutien.
      Bels - la signataire de la lettre ouverte en question.
      PS : la malheureuse parturiente dont je rapporte la tragédie est un membre de ma famille, c’est comme si je suis meurtrie dans ma propre chair.

  • 30 novembre 2011 à 08:37 | mpitily (#1212)

    Merci madame pour votre précieuse contribution à la lutte contre les injustices de toute sorte dans notre beau pays. C’est des gens comme vous que le pays a besoin pour notre salut. Bon courage et surtout ne baissez jamais les bras !

    Plus jamais ça à Mada !

    Mpitily

    • 30 novembre 2011 à 10:45 | Bels (#6190) répond à mpitily

      Je vous en prie Mpitily . Et c’est moi qui vous remercie pour votre post d’encouragement qui m’est d’un grand réconfort. Le pays est certes beau mais il reste beaucoup à faire pour vraiment s’en convaincre et qu’il le devienne pour de vrai. Je compte bien ne pas baisser les bras malgré les menaces et reproches de la part de collègue que j’ai par ailleurs déjà reçus.

      Bels

  • 30 novembre 2011 à 09:49 | kotondrasoa (#3872)

    Malheureusement chez nous, personne n’est responsable ou ne se sent responsable que lorsqu’on touche à ses appointements.

    Un établissement hospitalier a pour vocation de soigner mais sans des espèces sonnantes, mieux vaut mourir chez soi.

    • 30 novembre 2011 à 11:22 | Bels (#6190) répond à kotondrasoa

      Vous avez raison sur toute la ligne. Tenez, pour illustrer votre propos quant à ne se sentir responsable chez nous que lorsqu’on touche à ses appointements : j’ai reçu une remontrance à peine voilée d’un de mes collègues qui craignent que ma lettre ouverte n’éclabousse la boîte où nous travaillons et que ses relations avec le Ministre de la Santé s’en trouvent affectées. Et cette personne se dit travailler pour le bien-être de la population gasy.
      Samy miaro ny rambony tsy ho tapaka no mahavoa ny gasy et d’un. Et de deux, c’est là je réalise toute la dimension de l’expression : raha maty aho matesa rahavana, raha maty ny havana matesa ny omby.
      Quant à la vocation du personnel de santé, je suis tout à fait d’accord avec vous, c’est clair : c’est amasser à titre personnel des espèces sonnantes, on n’est que des humains après tout. Mais alors, encore une fois, qu’il cesse d’encourager la population rurale et de condition modeste - la majorité des gasy après tout - à rechercher des soins auprès des formations sanitaires, c’est malhonnête.

      Merci Kotondrasoa

      Bels

    • 30 novembre 2011 à 17:43 | Rabe (#3378) répond à kotondrasoa

      ...lany nanamboarana hopitaly moderina ny vola e... mba hitsaboana ny tsy manambola

      ny mpiasam panjakana @ izao mifampiandry satria ny mpitandro filaminana be sosy kanefa miaro ny dahalo/dj ambony latabatra no antondraharahany...hany ka tsy misy vola hanaramana ny mpampivelona intsony...

  • 30 novembre 2011 à 09:57 | debile profond (#6180)

    ces médecins cupides ne respectant pas leur serment d’Hippocrate devraient être radié de l’ordre des médecins et interdiction a vie d’exercer la médecine !

    • 30 novembre 2011 à 11:31 | Bels (#6190) répond à debile profond

      Serment d’Hippocrate dites-vous Débile Profond ? n’y aurait-il pas deux trois petites fautes d’orthographe quelque part ? = « i » à la place du « a », « y » à la place du « i » et on enlève un des « p » ?

      Quelqu’un m’a demandé quel est mon objectif en faisant publier cette lettre : obtenir une compensation financière ou faire en sorte que les coupables soient écroués ? Je réalise que ma lettre n’a donc pas été claire dans ses intentions, dommage. En fait, comme vous le suggérez, ce serait un soulagement , pas seulement pour ma famille mais pour de futures victimes, si les coupables immédiats et lointains n’aient plus le droit d’exercer leur soi-disant « métier » à vie. Il n’y a pas que des médecins dans cette histoire, il y a également celles qu’on désigne en malgache « mpampivelona », oh, quelle ironie.

      Ceci dit, ce que vous dites en peu de phrases est tout sauf « débile profond », ne devriez-vous pas changer votre pseudo en « sagesse extrême » ?

      Bels

  • 30 novembre 2011 à 10:11 | malagasy34 (#5283)

    Malheureusement comme vous l’avez signalé, ce cas est loin d’être isolé et je dirais même que c’est la règle.
    Dans le milieu médical malgache, il est très rare (sinon exceptionnel)de rencontrer des personnes ayant la notion de conscience professionnele.
    Ce que je reproche surtout à ces « professionnels de la santé », c’est leur arogance et leur mépris vis à vis des malades et de leurs familles. Malheur à celui ou à celle qui « ose » venir demander quoi que ce soit à un médecin (ou une sage-femme) comme des renseignements concernant le dossier médical ou le déroulement de la prise en charge ; alors que le monde entier connait bien le niveau de compétence (qui laisse à désirer) de la plupart de ces médecins.
    Aucune discussion n’est possible avec des messieurs ’je sais tout" mais qui ne prennent même pas le temps de mettre à jour leurs connaissances (si connaissances il y a) même avec d’éventuels confrères membres de la familles de patients.
    Dans ce pays , AZA MBA MARARY IHANY !!!!! vour aurez à faire à des incompétents, irresponsables et aroogants !!!!!!!

    • 30 novembre 2011 à 11:57 | maminah (#2788) répond à malagasy34

      Arrogants !

      Sont-ils des puits de science pour traiter les malades avec autant de morgue, comme du bétail à l’abattoir ? Les écoles de médecine et de sages-femmes à Mcar enseigneraient-elles le cynisme pour seule éthique professionnelle ? C’est tordu.

      Et s’ils se sentent sous-payés, sont-ils obligés de le faire PAYER, dans tous les sens du terme, aux patients qui atterrissent dans leurs services en dernier recours ? Un hôpital n’est quand même pas un camp d’extermination ! Mais tout est possible, dans un pays qui ne croit plus à aucune valeur, et surtout pas au sacerdoce...

      La boucherie ou la médecine, choisissez votre camp au lieu d’exercer votre mépris et vos penchants sadiques sur des êtres démunis par la douleur et l’urgence !

      Et dans tout ça, on a le toupet de dissuader les femmes enceintes d’accoucher à domicile ! Ce qui est un affront pour ma mère, qui était sage-femme et avait mis au monde tant de bébés suivis avec attention et ravissement, car une naissance est d’abord une fête, ce qu’ont tendance à oublier ces bourreaux de Befelatanana.

      Et qu’est-ce qui prend donc les futures mères à venir encore accoucher dans cet hôpital qui traîne une sinistre réputation depuis au moins 2 générations ? Il est vrai qu’ailleurs aussi, les personnels hospitaliers sont devenus des caricatures : paresseux, négligents et résolument vénaux , comme si être malade suppose forcément que vous avez tout-à-coup des millions à jeter par la fenêtre. Tant d’inhumanité est un comble dans un hôpital, dont la mission est d’accueillir pour soulager la souffrance et repousser la mort.

    • 30 novembre 2011 à 12:00 | Bels (#6190) répond à malagasy34

      Qu’ajouter de plus ? vous avez dressé là le profil exact du milieu médical malgache, avec en prime le niveau de compétence qui laisse à désirer. Je ris jaune. On nous dira que c’est la nature humaine, mais le personnel de la santé a cette particularité que son métier est un sacerdoce supposé sauver des vies humaines qui ne lui laisse a priori le droit au mépris, à l’arrogance et à l’irresponsabilité. Ma sœur dont je rapporte le cas en souffrant les affres des contractions toute la nuit sans que personne n’est venue l’assister a supplié au petit matin une « mpampivelona » qui passait par là pour qu’on lui fasse une opération césarienne. Elle s’est vue vertement répliquer par la dame : « vola daholo anie rikalakely zany rehetra zany e, nareo angaha manambola ? » . A une de ses voisines de lit , une autre « mpampivelona » a dit : « rehefa tsy manam-bola ividianana fanafody dia aza mankaty amin’ny hopitaly, avelao indry ho faty eo ». Vous voyez le genre. Cupides, conscience professionnelle zéro.
      Moi, j’aurais aimé dire à ces « mpampivelona » (en malgache pour qu’elles comprennent bien, sauf que je doute qu’elles aient accès à ce post) : rehefa tsy tianareo ny asanareo dia ajanony, ain’olona no lalaovinareo. Même les chiens chez nous sont mieux traités.

      Merci Malagasy34 pour votre apport.

      Bels

    • 30 novembre 2011 à 12:26 | maminah (#2788) répond à maminah

      Quand un bébé naît avec autant de mépris chez le personnel médical, et avec autant d’humilité et de culpabilité du côté de la famille elle-même, gênée de déranger la Cerbère qui sert de sage-femme. Quand la naissance est marquée par cette infantilisation systématique de la mère, quel impact cela peut avoir sur le regard que la mère va porter désormais sur le nourrisson ?

      Rappelons que le regard de la mère dans la petite enfance est, selon les psys, le premier « miroir » de l’être humain, et donc déterminant pour son identité future, et partant, pour sa vie sociale et affective d’adulte. Heureusement qu’il y a encore la famille qui fait bloc. La mère qui « mampifàna » sa fille pour lui transmettre le rôle de mère à son tour, la grande famille qui s’émerveille au-dessus du berceau,etc., pour rectifier cette erreur des professionnels de la santé !

    • 30 novembre 2011 à 13:12 | DIPLOMAT (#846) répond à maminah

      Maminah,

      Voici un post pertinent, et juste.

      En filigrame, et derrière ce drame se pose la question de la conscience, et de la notion de responsabilité à tout les niveaux dans ce pays.

      Responsabiliser : Voilà ce qui pourtant différencie l’animal de l’humain.
      Responsabiliser s’est assumer ses gestes , ses paroles et ses actes.
      Responsabiliser, s’est être majeur, acteur et décideur.

      Voilà , un véritable challenge dont les responsables de ce pays , aujourd’hui n’assument JAMAIS.

      « c’est pas nous c’est ... »

      Delestage : C’est pas nous, c’est la faute d’un prestataire qui doit fournir le carburant ...
      C’est pas nous, c’est la pluie ...
      Air madagascar ; c’est pas nous, c’est la faute des contrôles....
      Bourse étudiante : c’est pas nous, c’est la faute de l’université qui n’a pas signé tel ou tel document...

      Les exemples ici et là sont quotidiens, et se traduisent aujourd’hui par le drame. (loin d’être isolé, mais qui mérite aujourd’hui d’être étalé au grand jour).

      A quand enfin , une justice pour rappeler aux irresponsables leurs devoirs ?
      A quand enfin une education pour rappeler à tous, les droits et devoirs ?
      A quand enfin une prise en main individuelle qui grandirait enfin une nation ?

    • 30 novembre 2011 à 13:21 | Bels (#6190) répond à maminah

      Maminah, que n’avais-je pas votre verve ? vous exprimez exactement ce que j’aurais aimé dire à ces bourreaux.

      En réponse à votre question sur ce qui a poussé ma sœur à aller à Befelatanana , c’est très simple : depuis le début de sa grossesse, elle a été suivie par un médecin du genre dans la seconde catégorie évoqué plus tôt par Rasoulou. Cette médecin a assuré toutes ses CPN . Aux premiers signes de contractions tôt le samedi dernier donc, ma sœur l’appelle, le médecin lui répond : « tsy garde aho, andehana mankany Befelatanana izao dia afeno ny carnet ». Je vous laisse apprécier.
      D’un autre côté, je doute que les choses se seraient mieux passées si elle serait allée accoucher ailleurs où comme vous-même le soulignez ce n’est pas forcément meilleur, instruments dernier cri, spécialiste bardé de diplômes ou pas. De toute façon, ce n’est pas que de cela dont on a besoin, il nous faut surtout des professionnels mais humains et conscienceux.
      Pour vous dire, j’ai moi-même été victime d’exactement la même chose en 2003 en accouchant dans une clinique de la capitale, « mon » gynécobs a encore été retenu par une partie de tennis et n’a pas pu venir à temps pour me faire accoucher par césarienne (grossesse à risque ne pouvant se faire par voie basse). A l’époque, frousse et dissuasions subtiles de toutes parts aidant, je me suis tue. Je vous épargne les autres histoires de collègues, de parentes et d’inconnues ayant vécu le même drame, où qu’ait été l’endroit où elles aient accouché à Madagascar, vous en avez entendues parler.
      Quand je pense que des générations auparavant, nos mères ont donné naissance à leur progéniture au sein de la douceur de leur foyer, entourées de leurs proches, niankin-drindrina irery peut-être mais sans qu’une sinistre bouchère leur crie dessus ou qu’un « puits de science » s’adresse à elles avec mépris et dédain ou qu’un fonctionnaire frustré lui soutire des sous à tour de bras. La mienne a donné naissance à ses 3 enfants à la maison, nous sommes tous là, vivants et sans séquelles . Pourquoi diable s’évertue-t-« on » à sensibiliser les mères à venir accoucher dans un établissement sanitaire si « on » n’a pas les ressources humaines et matérielles pour les accueillir dignement et professionnellement ?
      Croyez-moi, de retour dans son bled natal, la famille entière ne manquera pas de faire savoir que ce n’est pas vraiment la peine de se donner du mal pour aller accoucher dans une formation sanitaire, sauf si on est de nature téméraire. Et aucune campagne d’éducation bien orchestrée et bien financée n’y fera, la communauté a pris sa décision : on reste au village, on accouche à la maison, et on prend ses responsabilités si les choses tournent mal, pas comme d’autres, suivez mon regard.

      Bien à vous Maminah

      Bels

    • 30 novembre 2011 à 16:28 | Bels (#6190) répond à DIPLOMAT

      Je rejoins l’avis de Diplomat quant à la pertinence et la justesse du post de Maminah.

      Je partage aussi votre analyse sur l’absence totale de conscience et du sens de la responsabilité qui prévaut dans notre pays, et effectivement pas uniquement chez les personnels de la santé mais hélas partout. Bravo également pour votre post Diplomat.

      Bels

    • 30 novembre 2011 à 19:10 | DIPLOMAT (#846) répond à Bels

      Merci Bels

  • 30 novembre 2011 à 11:11 | rasoulou (#4222)

    Le problème à Madagascar c’est qu’il y a une médecine à deux vitesses :
    - Une médecine privée bien équipée avec tous les matos derniers cris, de professeurs et médecins payées à 20 fois le SMIC (120.000FMGX20=2.400.000FMG), en plus ils cumulent privées et publics et le deuxième métier n’est juste que « théatre de présence ».
    - Une médecine publique laissée pour compte, avec des personnels soignantes pas du tout motivés car mal payés, et qui est inexistant en week-end (c’est le cas de cette dame en attente d’accouchement).

    Le problème est plutôt le modèle économique choisi par Madagascar, qui est plutôt CAPITALISTIQUE ET QUI NE PENSE QU’A L’ARGENT MAIS PAS A LA VIE HUMAINE.

    • 30 novembre 2011 à 12:23 | Bels (#6190) répond à rasoulou

      Malgré tout, je n’ai pas pu m’empêcher de rire en vous lisant Rasoulou : c’est exactement ce qui se passe à Madagascar, les établissements sanitaires publics représentent un théatre de présence pour les uns, et un lieu où se défouler sans être inquiétés d’être sanctionnés pour les autres. En complément avec le profil dressé par Malagasy34 plus tôt, nous avons là une bien triste idée du mal qui ronge notre système de santé : la pourriture.

      Quelque action concrète qu’on puisse faire ensemble ? Merci en tout cas Rasoulou pour votre courrier.

      Bels

    • 30 novembre 2011 à 13:33 | maminah (#2788) répond à Bels

      Interpeller le ministère, comme le fait Mme Raobelison, pour qu’il remette un peu d’ordre dans ce milieu, secouer ces tarés, mettre ces cyniques imbus d’eux-mêmes devant leurs faits. Car comme chaque fois, « Qui ne dit mots consent ». Et pour cause : comme on n’a pas d’autres recours, on ne peut que plier l’échine !

      Ailleurs, un incident pareil, et ce n’est pas seulement le fautif qui aurait de sales ennuis avec la justice, mais tout le service, et en premier lieu, ce fameux médecin défectueux pour cause de WE !

    • 30 novembre 2011 à 16:21 | Bels (#6190) répond à maminah

      Que Dieu vous entende Maminah ! Et pas que lui, que la nouvelle Ministre de la Santé Publique nous entende aussi et prenne les mesures idoines pour sanctionner ces tarés une bonne fois pour toutes.

      PS : j’aime décidément les termes et expressions que vous utilisez, je les reprends à l’envi

      Bels

  • 30 novembre 2011 à 11:34 | Momba kitay (#678)

    J’étais Interne en médecine en 1985 et avais effectué mon stage de gynéco obstétrique dans cette maternité. On avait une petit carnet à remplir et qu’il fallait essayer d’effectuer 20 accouchements en 2 mois.

    J’étais le premier du groupe car suis allé au 4 étage où personne ne voulait aller (accouchement difficile, diabétique, épileptique hypertendue, jumeau, agéé ect). En une nuit, j’avais fait 8 accouchements. Tout simplement car la sage femme dormait (garde = dormir) et nous laissait tout faire.

    A savoir que de toute ma carrière, je n’ai jamais vu de non assistance grave qu’à cet endroit et en ai fait ma remarque de fin de stage au Ministère de la santé.

    • 30 novembre 2011 à 12:36 | Bels (#6190) répond à Momba kitay

      Momba kitay, je vous tire mon chapeau. Ce sont des personnes comme vous dont ont besoin nos maternités : qui ont la bonne volonté de faire son travail avec tout son cœur, qu’il fasse nuit, week-end ou que la parturiente soit à risque ou non : juste le faire parce qu’on a choisi le métier, sinon on abandonne et on fait autre chose et on ne devient pas criminel par procuration.
      Le nouveau ministre de la santé est une femme, j’espère qu’elle a un cœur et la volonté de réellement améliorer les choses.
      D’ici-là, portez-vous bien Docteur Momba kitay

      Bels

  • 30 novembre 2011 à 11:39 | ppiso (#5680)

    bonjour a tous,
    malheuresement une telle situation est « tout a fait normale » à l’hopital be de Tamatave, tant que vous n’avez payé, personne ne va vous examiner, meme pas le premier soin. je ne pourai immaginer le nombre de personnes qui ont perdu la vie à cause de cette situation. on se demande serieusement sur ce que ces docteurs, saga-femmes ont a la place du coeur et ce qu’ils font de leur conscience.

    • 30 novembre 2011 à 13:26 | Bels (#6190) répond à ppiso

      Ppiso, je suggérerai comme réponses : une pierre comme coeur, et la conscience ils n’ont à la mettre nulle part car ils n’en ont même pas

      Ne pensez-vous pas qu’il faut réagir pour que cela ne soit plus une situation normale ? Un lecteur nous taxe de tora-po un peu plus loin, je compte bien agir concrètement rien que pour lui donner tort.

      Bels

  • 30 novembre 2011 à 12:44 | ZOZORO (#5338)

    Bon, faisons un peu de récupération politique puisque ceux qui ont posté n’ont fait que du « tora-po »....

    Ra 8 a renové Befelatanana en janvier 2009, il prononcé son fameux « TSAPAO TSARA NY HERINAREO » lors de cette inauguration en dotant l’hopital de lit de médicaments et bien sûr de nouveaux médecins ont été recrutés...

    La transition qui devait assurer la continuité et les affaires courantes, au lieu de valoriser et restructurer la HJRA et Befelatanana préfère un hopital haut de gamme hors de prix pour le pti peuple...

    Le choix était pourtant facile, améliorer le service des hopitaux existant pour les démunis « ou » construire un hopital dont même l’accès est difficile pour ceux qui n’ont pas de voiture...

    HA HA, il a vraiment fait mieux que l’autre ce lapin...

    Pour les médecins et la manque d’éthique (je crois qu’on a un médecin de pacotille sur le forum, il est où), je crois que les médecins et les paramed ont tiré la sonnette d’alarme mais la transition préférait acheter des bottes et des uniformes pour les CAPSAT.
    Oui, cela n’’enlève pas les responsabilités du personnel soignant mais « la circonstance atténuante » déplace une certaine poids à celui qui pouvait régler la situation mais préfère un autre hôpital haut standing sans rien dedans....

    Et pour rappel, pour la HJRA, dès que vous avez dépassé l’urgence et que vous obtenez une chambre, bonjour « les vacances » sans même une visite des médecins dans la journée. ça c’est un fait...

    • 30 novembre 2011 à 16:04 | Maxim (#5960) répond à ZOZORO

      Efa samy mahalala ny rehetra ny zava misy eto Mkara, fa raha fitantana zany aloha de tsisy, ny mpiaro anao de tsisy, ka na alefa any @ Phat na ministra io de tsy hisy valiny. Fa ny zavatra tokony hotandremana de sao de hiverina any maso solon’ny maso isika ka eo vao ho tonga saina.Inoako mantsy fa raha dokotera eny Befelatanana de tsy haavita hanakarama gardecorps, ka nahoana re no de manao zany e !Farany ny firaisankina no hery nefa tsy haintsika ny mampiasa azy ka lasa solina hoe samy manilika ny eo ambaravarany io. De entanina isika rehetra na ny kely na lehibe mba tena hanisy fanovana.

    • 30 novembre 2011 à 16:42 | Boris BEKAMISY (#4822) répond à ZOZORO

      Bonjour Zozoro !

      merçi de m’avoir interpellé mais je refuse de participer à ce genre de debat qui essaie de faire endosser sur le dos de Rajoelina et « sa Transition » toutes les mentalités DES FONCTIONNAIRES MALGACHES .....! Point Barre !

    • 30 novembre 2011 à 17:00 | da fily (#2745) répond à Boris BEKAMISY

      La nature a horreur du vide dixit vous herr doktor, c’est quand même la seule fois où on voudrait entendre votre grande g....le, et sans sémantique puisque l’auscultation du milieu demandera un diagnostic précis.

      A moins que votre gynécologie professionnelle ne se limite qu’à l’observation extérieure...où alors que craignez vous qu’on sache que ces pratiques sont votres ? Non, je ne le crois pas....sortez de ce silence, vous êtes plus disert d’habitude, on est tous des naifs et des ignares en la matière, on aimerait l’Expertise siouplait.

    • 30 novembre 2011 à 17:09 | vuze (#918) répond à Boris BEKAMISY

      J’attendais impatiemment qui allait oser faire de la récupération politique de ce fait divers horrible...

      Zozorro et Ndimby (2 hautes personnalités « intellectuelles » et « reconnues ») sont tombées en plein dedans !!

      Nous avons de la chance que bels publie cet article et également bravo à MT (en ligne) de l’avoir mis en couverture éditoriale.

      Malheureusement ce genre d’évènements se produit aux 4 coins de Madagascar et il ne nous reste qu’à nous indigner avec vigueur....

    • 30 novembre 2011 à 17:17 | Bels (#6190) répond à Maxim

      Dia ny tianao iaviana ve zany dia hoe tokony nangina aho satria efa fantatra fa tsy hisy mpiaro sy tsy hisy hamaly akory ? Tsy izaho izany. Izany ihany no mahatonga ny zavatra tsy mety eto Mada tsy miova satria tsy misy mazoto miezaka ny hanova.

      Aza matahotra koa ianao fa tsy nihevitra ny hanao maso solon’ny maso mihintsy izahay na kely aza. Tsy izahay koa zany.

      Bels

  • 30 novembre 2011 à 13:24 | Jipo (#4988)

    Bonjour à tous à Bel’s particulièrement grâce à qui ( hélas ) la révolte provoquée peut faire, en attendant d ’avancer : réveiller les consciences .
    Merci pour ce témoignage dont tout le monde se passerait .
    Ce que je me permettrai de relever sans vouloir remuer le couteau , c’est que ce n ’ est que la partie apparente de l’ iceberg, et comme lorsque les douanes attrapent quelque chose , combien sont passées à la trappe ?
    J ’ étais à l ’ hôpital d ’ Antsohy , je devrai dire dispensaire , et avec des Amis Italiens de la corporation , il y a quelques années , et avons été choqué de voir les malades allongés à même le sol de la véranda jouxtant les chambres , mourir : de Faim !
    Ceux à qui personne n ’ apportaient à manger pouvaient tout simplement « crever » sous le regard impuissant de la totalité des intervenants .
    Je ne pense pas que les choses aient changées awfully .
    Ce problème de démission se retrouve à tous les échelons et étages de ce qui constitue la constitution malgache , à commencer par l ’ administration Il est systématique de voir que lorsque qu ’un fonctionnaire a quelques responsabilité , il s ’ en serve pour vous « em- - - -er » dans le meilleur des cas ..
    si cette lettre pouvait arriver aux zoreilles du « vizir », et son ministre de la Santé , même sans tapis rouge .

    Mes Amis ont voulu en rentrant envoyer de l ’ argent ...

    • 30 novembre 2011 à 15:34 | saina (#1582) répond à Jipo

      Je partage l’avis de Jipo : ceci ne concerne pas seulement la sante mais tous les autres secteurs de la vie sociale et sociétale a Madagascar. On retrouve les mêmes choses : manque de conscience professionnelle, magouille et avidité, cruauté, ... Ce sont les racines même qui sont pourries et cela remontre jusqu’aux bourgeons. A ce rythme, même après plusieurs générations , Madagascar ne fera que reculer. Même pas de surplace. Quand je vois, les charrettes tirées a bras inonder le capitale, je ne peux faire que cette réflexion.
      Mais c’est un peu aussi notre faute a tous. On ne réagit pas assez pour condamner de telles situations (dans tous les secteurs) mais seulement quand cela nous concerne directement ou un membre de notre famille. Ou quand on y trouve de l’intérêt (la plupart du temps pécuniaire).
      En définitive, cela revient au système que l’on vit maintenant et a vécu bien longtemps.

    • 30 novembre 2011 à 16:51 | Bels (#6190) répond à Jipo

      Bonjour à vous Jipo, c’étaient exactement mes intentions en faisant publier la Lettre Ouverte : réveiller les consciences et de fil en aiguille, sanctionner les coupables et dissuader des velléités futures du business as usual dans ce milieu pourri . Comme vous, je prie que ma lettre parvienne au ministre de la santé publique et qu’elle intervienne vite fait, bien fait. Ne me remerciez pas de mon geste, c’est à moi de vous le faire car les posts comme les vôtres me sont autant de soutien.
      Permettez-moi Jipo de prendre cette opportunité pour également remercier ceux et celles qui ont posté et posteront leurs réactions suite à mon appel au secours, je vous remercie tous pour votre support.
      Je réalise que c’est surtout à Madagascar Tribune online qu’il faut adresser nos remerciements unanimes pour avoir fait paraître la Lettre dans ses colonnes en ligne. Merci les gars !
      Bels

    • 30 novembre 2011 à 22:13 | Jipo (#4988) répond à Bels

      Et à MT aussi .

  • 30 novembre 2011 à 13:59 | liana (#6193)

    Merci à la personne qui a osé publier l’article. Mais si vous osez encore citer le nom des charlatants avec preuve à l’appui, ce sera mieux.
    Ne vous laissez pas impressionné par le fait que les malgaches ne réagissent pas, sinon, les malfrats vont toujours en profiter.
    Montrons-les du doigt directement et tout ça va se calmer.

    Osons désigner les coupables !! Ils se montrent lorsqu’ils font la grève, pourquoi les cacher quand ils nous tuent ???

    • 30 novembre 2011 à 16:38 | Bels (#6190) répond à liana

      Pas de quoi me remercier Liana. Malheureusement, je ne pourrais pas satisfaire votre souhait de citer les noms des charlatans (avec s car hélas ils sont au pluriel mais pas qu’un seul) car l’éthique veut qu’on ne cite le nom des gens (sauf le sien et encore..) Mais rassurez-vous, j’ai leurs noms à tous, et suis prête à les livrer devant un tribunal adéquat au moment opportun. Il ne s’agit pas d’oser ou pas mais de juger de l’opportunité ou pas de ses actes. Ne vous inquiétez pas, je ne me laisserai plus impressionner par qui que ce soit. C’est à moi de vous remercier
      Bels

  • 30 novembre 2011 à 15:40 | niry (#210)

    Merci pour votre témoignage Bels. Vous aurez en face de vous toute sorte de gens : entre ceux qui vous dissuaderont de faire quoique ce soit et de vous en remettre à la volonté de Dieu, ou des faux décideurs qui vous écouteront d’une oreille faussement compatissante. Vous aurez des bâtons dans vos roues, mais vous rencontrerez aussi de véritables anges.. Vous aurez des moments de doutes, mais aussi des moments de formidables espoirs..

    Sachez que la montagne qui semble se dresser devant vous n’est pas si insurmontable que ça ! Faites-le pour votre soeur, et surtout pour tous les petites voix qui n’ont pas votre facilité d’expression, ces milliers d’autres cas qui vont forcément arriver, si vous abandonnez maintenant... à cause d’une erreur strictement humaine, qui va forcément se répéter car non punie.

    • 30 novembre 2011 à 16:57 | Bels (#6190) répond à niry

      Merci Niry. Eh oui, ces gens-là se sont déjà tous manifestés et je suis déjà passé par les moments que vous décrivez. Merci vraiment pour vos encouragements, non rien n’est insurmontable et je n’abandonnerai certainement pas, pas maintenant. Ny aina no matezà comme on dit.

      Bels

  • 30 novembre 2011 à 15:57 | da fily (#2745)

    Sans rire, et sans « tora-po » comme aime remarquer zozoro, le drame est que c’est devenu d’une banalité sans nom ce genre de cas. Et préciser que c’est le milieu médical qui en pâtit le plus, n’est apparemment la vérité bonne à dire. Que le médecin qui dit ici qu’il est le spécialiste et qu’il connaît son affaire dise ce qu’il a à dire, pour une fois on l’écoutera attentivement, sauf si ça va encore déraper...On vous écoute herr doktor.

    Que rajouter de plus ? L’agonie de mon beau-père avant son décès monnayé systématiquement quand le besoin d’un fifre, sous-fifre se faisait sentir ? Le handicap à vie d’un blessé qui a eu la mauvaise idée d’être admis un vendredi à 16h ? Les médicaments et autres soins prescrits mais dont il faut s’acquitter des sommes qui nourriraient tout l’étage de l’hôpital (sans rire SVP) ? La déliquescence généralisée, les jeanfoutres qui sachant leur position d’incontournables, se permettent de vous faire la leçon de morale ? Rien, il ne reste rien d’honorable dans les soins publiques, à l’image de tous service publique de ce pays d’ailleurs, tous ces fonctionnaires se comportant comme des cheffaillons rançonnant leur pseudo-service, allez on y va : Jirama, fiaraisana, mairie, hôpital, ministères divers, police, gendarmerie, agriculture, et j’en passe car la gangrène est conséquente.

    • 30 novembre 2011 à 17:07 | Bels (#6190) répond à da fily

      Que rajouter de plus comme vous le dites Da Fily ?

      Sauf une petite remarque qu’à date, je ne peux asséner que la vérité relative au milieu médical car c’est là où je viens de vivre par membre de famille interposé un drame.

      Entre nous, je n’ai pas très bien compris où vous vouliez en venir en interpellant herr doktor de dire ce qu’il a à dire.

      Bels

    • 30 novembre 2011 à 17:13 | vuze (#918) répond à Bels

      Ne cherchez pas Bels... Une vieille rancune de Da Filou venant d’une certaine frustration...

    • 30 novembre 2011 à 20:05 | da fily (#2745) répond à vuze

      obligado, mas on n’a pas sonné la concierge, vuzinho.

      Bels, nous sommes avec vous et lire un témoignage comme édito, est toujours émouvant. Nous avons sur ce forum, un éminent herr Doktor du nom de Bekamisy, je crois gynécologue prolixe de son état, et je l’interpellais car il a toujours avis sur tout...alors que là...étrange, il bulle !

      Soyez forte et merci pour ne pas vous taire.

    • 1er décembre 2011 à 00:41 | DIPLOMAT (#846) répond à da fily

      dA FILY

      Excellent comme d’habitude !

      Ah que j’aimerai trinquer un jour autour d’une bonne bière avec vous !

  • 30 novembre 2011 à 16:25 | Ndimby A. (#444)

    Jambo Bels ;-)

    Merci pour cette contribution concrète au débat sur le développement du pays.

    Petite question : quand on voit la situation des lacunes en matériel, en ressources humaines et en mentalité dans les hopitaux publics actuels, nous pouvons mesurer la pertinence de la volonté du régime de transition de bâtir des « hopitaux dernier cri ultra-modernes », alors qu’il y a déjà tant à faire pour améliorer et rectifier l’existant.

    Et encore, ici on parle d’un Centre Hospitalier Universitaire de la Capitale. Imaginons ce qui se passe en région ou dans des Centres de Santé de Base.

    Bonne gouvernance nous dit-on...

    • 30 novembre 2011 à 17:37 | Bels (#6190) répond à Ndimby A.

      Habari yako Ndimby
      Je n’ose même pas imaginer ce qui se passe dans les centres de santé des zones enclavées. Enfin, j’ai vu ce qui s’y passe, c’est hors de l’entendement et révoltant.

      Vous avez identifié la plus importante des ressources qui manquent dans le milieu médical gasy : la mentalité. A quoi ça sert d’avoir les ressources matérielles dernier cri et ultramodernes (dont entretien et maintenance à assurer avec quelles ressources soit dit en passant) et parait-il les meilleurs (techniquement parlant) des médecins (si, si, si) tant que leur mentalité reste la même ?

      Je suis ravie que vous aviez jugé ma contribution « concrète » , merci Ndimby

      Bels

  • 30 novembre 2011 à 16:34 | racynt (#1557)

    C’est un témoignage poignant qui montre le délabrement de la mentalité de certains gasy dans leur profession et en l’occurrence ici en ce qui concerne la santé publique. Je compatie a la douleur de votre sœur et de toute sa famille proche, moi même ayant accouchée 4 fois avec a chaque grossesse des risques du au diabète gestationnel, a eu la chance d’avoir été pris en charge par des professionnels de santé sérieux et surtout tres humains en France, et n’ayant connu aucune complication malgré ces 4 grossesses consécutives. Malheureusement , ce ne fut pas le cas pour ma sœur ainée qui tout comme moi lors de sa deuxième grossesse a eu le diabète gestationnel et a perdu son deuxième fils en février dernier a Madagascar juste après sa naissance, sachant que ce gynécologue malgache sans scrupule, lui a prescrit a seulement 3 mois de grossesse des doses abusives d’insuline sans même avoir procéder a un mis sous régime de ma grande sœur. Par ailleurs a Tamatave, ma tante qui a fait un début de panaris(au niveau de l’ongle) est allée a l’hôpital pour se faire soigner et en allant la bas, son petit panaris s’est transformé en infection qui a grossi de plus passant de la paume de sa main jusqu’à son bras entier et si elle n’avait pas été évacuée a tant elle aurait eu la gangraine et se serait fait amputer du bras. Avec tous les conséquences dramatiques engendrées par des négligences sanitaires, comment les professionnels de santé peuvent ils aujourd’hui encore se permettre de ne pas être consciencieux vis a vis de leur travail, de leur patient ? C’est complètement aberrant mais il ne faut pas cessez de dénoncer dans l’espoir qu’un jour cela va améliorer la situation.

    • 30 novembre 2011 à 18:26 | Bels (#6190) répond à racynt

      Racynt, des tomes entiers ne suffiront pas pour documenter les innombrables témoignages de l’absence totale de conscience de la majorité des professionnels de santé gasy et l’impact de leurs négligences sur ceux qui ont le malheur de les côtoyer. Je suis désolée pour ce qui est arrivé à votre sœur et à votre tante à cause de ceux-là. Encore heureux pour vous que vous aviez eu la chance d’avoir pu accoucher en France.
      Sans jeux de mots, c’est la médecine gasy qui est gangrenée et vous avez raison, il faut continuer à dénoncer l’inacceptable jusqu’à ce la situation s’améliore. Merci en tout cas pour votre appui on line , cela fait du bien.

      Bels

  • 30 novembre 2011 à 16:39 | kotondrasoa (#3872)

    J’appuie ici le post de Diplomat. Tout est question de prise de responsabilité.

    Il faut dire que c’est toute l’Administration qui est gangrénée mais les médecins se trouvent en première ligne puisqu’ils ont choisi un secteur où c’est la vie des patients qui est dans la balance.

    Les hauts commis de l’Etat veulent être pris en considération alors qu’ils aident les Ministres à voler l’Etat car le Ministre ne pourrait rien faire sans la complicité de ces hauts commis.

    Les magistrats s’insurgent sur la nomination d’un ministre qui ne soit pas de leurs rangs, pour dire qu’on se comprend mieux entre juges partiaux. Le ministre fait de l’intervention mais ce n’est pas elle qui va en court.

    Sommes nous si désabusés de nos compatriotes et avons nous totalement perdus les valeurs de nos ancêtres qui disaient : « aleo enjehin’ny omby masiaka toy izay enjehin’ny eritreritra ».

    Je suis totalement en phase avec vous Madame : dénoncez, dénoncez même si vous n’êtes qu’une voix dans le désert. Peut-être finirons-nous par nous réveiller.

    • 30 novembre 2011 à 18:41 | Bels (#6190) répond à kotondrasoa

      La petite voix dans le désert finira par se faire entendre Kotondrasoa, croyez-en ma parole. Joignez la vôtre à elle et vous verrez.

  • 30 novembre 2011 à 17:40 | diego (#531)

    Bonjour Madame,

    L‘homme que je suis est mal à l‘aise et ne serait pas bien placé pour aborder le problème évoqué ici. Je serais maladroit. Alors je préfère parler, pour ne pas offenser davantage la gent féminine, la faillite de notre système politique, qui, souhaitons le, se dirige vers sa fin de vie, tant mieux pour tout le monde.

    Quand vous n’avez rien, votre vie n’a aucune valeur à Madagascar. Les crises successives dans le pays font beaucoup des victimes et toujours la même catégorie des gens :

    - les pauvres, c’est-à-dire les laissés pour comptes, les femmes, les petites et petits, les analphabètes, les orphelins, les vieux, et tout le monde sait que ces gens constituent plus de 70% de 20 ou 21 millions de la population de l’Île.

    Les politiciens se disent de comprendre les problèmes du pays, bien. Les élites nous font la démonstrations de leurs intelligences, bien. Les intellectuels essaient de nous démontrer qu’ils pensent, bien :

    - les pauvres gens, comme cette pauvre mère, leur rappelle à ces beaux mondes, et tout le jour, qu’ils ne sont, au mieux, que des idiots qui s‘ignorent. Être élite, intelligent et se passer pour des intellectuels c’est un VONINAHITRA, on n’enlève rien aux mérites des nos compatriotes :

    - MAIS QUI DIT SAVOIR, DIT RESPONSABILITE,

    Depuis 30 ans nos élites et nos beaux monde nous ont fait la démonstration qu’ils sont tout sauf responsables. Parce qu’ils doivent savoir que quelque soit la durée, la nature et les causes d’une crise, les victimes sont connus d’avance, tout désigné, c‘est du B à BA à Madagascar :

    - les pauvres gens ! Une crise ne désigne pas ses prochains victimes, mais ses 1e victimes sont toujours les mêmes personnes, les plus faibles, les sans ressources.

    Voilà une des multiples raisons pourquoi il faut qu’un pays soit reconnu, gouverné et doit être capable rapidement de s’organiser pour avoir des dirigeants afin de recevoir des aides. Bref sortir d’une crise au plus vite où les victimes ne sont et ne seront jamais ceux qui se disputent le pouvoir, ils sont tout désignés d’avance, les pauvres,les sans ressources et on est majoritaire dans le pays.

    Vite les politiciens et les partis politiques et leurs Leaders respectifs s’arrangent à ce que le pays soit reconnu au plus vite, mieux pour les pauvres. La disparition de quelques têtes politiciennes ne nuiront sûrement pas aux pauvres, on sait qui ils sont depuis 3 ans.

    Mais on ne peut qu’être déçu face aux attitudes de nos futurs élites, les Universitaires du pays par exemple, ces jeunes. Ont-ils vraiment conscients les pouvoirs énormes qu’ils ont entre les mains ? La réponse est non, et ça doit inquiéter plus d’un :

    - les lycéens en France réussissent à faire plier la politique d’un X gouvernement, reconnu par le peuple et légitime !!!!!! Un exemple parmi tant d’autres….

    Les élites du pays sont collectivement responsable de ce qui arrive au pays. Ces mêmes élites ne font qu’esquiver les problèmes, voilà les problèmes. Sans dire qu’un pays non reconnu et sans tête est responsable de rien.

    • 30 novembre 2011 à 22:24 | Jipo (#4988) répond à diego

      Oui Diego : responsables par Devoir et coupables , de Droit .Bonne soirée .

    • 30 novembre 2011 à 22:32 | kotondrasoa (#3872) répond à diego

      diégo,

      Tout comme vous, je me pose des questions sur nos universitaires actuels.

      J’étais encore au lycée en 1972 mais je me souviens encore comme hier la banderole noire des étudiants en signe de deuile pour la mort d’un étudiant de Manakara, si je me rappelle bien et son prénom était Modeste.

      Tsiranana a été dechu de son pouvoir par les étudiants et 72 aurait dû être un vrai élan sans la récupération des politiciens militaires militantistes.

      Nos jeunes n’ont pas l’étoffe des jeunes de ce temps-là et je pense que la faute retombe sur nous qui n’avons pas su inculquer à nos enfants ce feu ardent du patriotisme, de l’envie de faire mieux.

      Une discussion s’est tenue sur un radio de la capitale sur l’éducation des enfants avec la fessée et beaucoup de parents étaient contre alors que le tsorakazo nous a aidés à être responsables mais ça aussi, c’est une autre histoire.

      Notre problème actuel est que le politique, une poignée de personnes habituées à vivre sur le dos des contribuables arrive à appauvrir toute une Nation, en raison du système du 20/80 et encore, ils ne sont même pas 1/100.

      Toutefois, je suis du genere optimiste et j’espère que les Malagasy vont se réveiller et voir qu’on leur a volé leurs vies.

      Et je joins ma voix à la vôtre Madame. A bas les profiteurs et ceux qui font vivre leurs enfants sur le malheur des autres !

    • 30 novembre 2011 à 23:27 | diego (#531) répond à kotondrasoa

      Kotondrasoa,

      Si mon souvenir ne me joue pas des tours, je pense que j’ai entendu parlé le cas de l’étudiant de Manakara. À l’époque et face aux harcèlement des hommes de pouvoir, qui, vous devez le savoir bien que moi, sont majoritairement des hommes parachutés. Les étudiants savaient ce qu’ils voulaient.

      Votre génération n’était pas abîmée, pas encore en ce moment là, une génération qui était fière. Les choses ont changé quand la politique gangrenée l’administration du payses et quand les nominations étaient uniquement politique, la compétence est léguée à l’arrière plan……j’ai vécu, bien tard plus tard, dans les CEG où l’école était le matin ou uniquement l’après midi….l’instauration du Malgachisation…..je suis la génération du ROA ROA EFATRA…en arrivant au Lycée où les prof faisaient défaut….les Lycées faisaient venir des élèves de 3e année du CUR pour combler les trou….bref on était condamné….

      J’espère seulement que l’histoire ne va pas se répéter.

      À l’époque, le régime Ratsiraka et ses alliers, pour ne pas dire tous les partis politique, avaient tout le pouvoir entre les mains et pourtant les étudiants osaient défier l’homme fort de Madagascar. Nous voilà depuis 3 ans avec un pouvoir, qui n’a aucune reconnaissance Internationale, n’a reçu aucun mandat, n’a jamais été élu par le peuple et de surcroît décide à sa guise l’avenir du pays et essaye de se maintenir à la tête du pays aussi longtemps que possible :

      - et nos Universitaires, nos futurs élites, nos futurs dirigeants ont du mal à réagir, ont du mal à comprendre que les mal qu’on fait au pays ce jour est inéluctablement un mal qu’ils vont devoir corriger, pire, ils vont le subir.

      Prions compatriote que le bout du tunnel est proche !

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