Le projet du gouvernement d’installer des
« ranch » dans les zones pastorales pour lutter contre les « dahalo » a rencontré des résistances sans précédent. Lors de sa tournée dans la région d’Ihorombe, le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Marius Ratolojanahary a annoncé la mise en place très prochainement du « ranch ». En fait, il s’agit d’un projet visant à parquer des centaines de bœufs dans un enclos afin de faciliter leur protection face aux « dahalo ». Le premier « ranch » sera installé dans la région Bara, réputée comme zone rouge à cause des attaques fréquentes des voleurs de bœufs.
Question culturelle
Pour de diverses raisons, les éleveurs de la région d’Ihorombe s’opposent farouchement à ce projet de l’Etat malgache. A citer, entre autres, le facteur culturel et sociologique. Chez l’ethnie Bara et l’ensemble des éleveurs malgaches, l’élevage de bœufs n’est pas seulement d’ordre économique mais, il a un rôle très important dans le culturel. Pour les éleveurs Antandroy, Bara et Sakalava, le parc à bœufs est un lieu sacré à l’intérieur duquel, on ne peut pas porter des sandales ou de chapeau pour le respect des bestiaux et du lieu. Apparemment, ce projet, calqué sur les pratiques des éleveurs américains risque de rencontrer d’une opposition de la part des bénéficiaires. En clair, son initiateur n’a pas consulté les éleveurs avant de lancer ce projet. De source auprès des éleveurs, on vient d’apprendre qu’ils souhaitent de renforcer la sécurité rurale, non seulement par la création de plusieurs détachements militaires ou des postes avancés de la gendarmerie, mais surtout de combattre efficacement la corruption. Faut-il signaler que des éléments des forces de l’ordre et des magistrats ainsi que des agents administratifs et des vétérinaires sont en connivence avec les dahalo. A quand le démantèlement du réseau mafieux opérant dans le secteur bœufs ? Plus d’un s’interrogent encore si la sécurité figure parmi les priorités du régime actuel.