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Editorial

Le spectre de l’union

vendredi 6 août 2010 | Patrick A.

Malgré le titre ci-dessus, difficile de ne pas penser au spectre de la division le jour où l’espace de concertation des partis politiques qui se réunit à Ambohidahy va effectuer sa première sortie publique. On ignore les ambitions réelles de cette plate-forme et de ses membres, mais l’histoire récente de Madagascar incite à ne pas donner un immense crédit à la durabilité des rassemblements politiques de tout acabit.

Au cours des 18 mois de ce que l’on a pris coutume d’appeler la crise, TGV, Arema et TIM ont chacun été amenés à effectuer des déclarations médiatiques pour protester de l’absence de divisions en leur sein, confirmant ainsi implicitement l’existence de telles divisions. Quant au Comité de Réconciliation Nationale d’Albert Zafy, il ressemble tellement à un moulin à vent où chacun est libre d’entrer et de sortir comme il l’entend que l’on est amené à se demander s’il ne prêche pas davantage pour l’union libre que pour la réconciliation.

Tenter de recoller les morceaux, écluser les voies d’eau et essayer de sauver l’unité semble une activité permanente des appareils politiques dès lors que l’environnement évolue, ou plus précisément dès que le centre de gravité du pouvoir se déplace. Davantage hommes de pouvoir qu’hommes d’État, les politiciens de Madagascar ne semblent arriver depuis 50 ans à se rassembler qu’autour d’une personne au pouvoir ou contre celle-ci.

Pour les journalistes politiques, il n’était dans ces conditions pas difficile de prévoir que peu après la chute de Marc Ravalomanana, le rassemblement de bric et de broc qui l’avait combattu allait se désagréger sous l’effet des forces centrifuges que constitueraient les ambitions personnelles et les frustrations de ne pas avoir obtenu les meilleurs fauteuils. Aussi a-t-on vu effectivement fleurir depuis les groupements (HPM, UDR, Défi 2010...) qui ne pratiquent l’union que dans leurs appellations. De la même manière, il était peu risqué de prédire que les ralliements au TIM allaient se déliter dès lors que ce parti n’était plus au pouvoir, et que tous ceux qui, dans le giron de la fonction publique, s’étaient senti obligés de se montrer sous les couleurs de l’heure iraient tout naturellement voir ailleurs comment éviter le harcèlement professionnel. Pisodia izahay mandra-pahafatinay, moa ka tsy izany va ?

Recomposition par la décomposition ?

Bien évidemment, sauf en privé, chacun évoquera pour justifier ses volte-faces l’Intérêt supérieur de la Nation et la nécessité du rassemblement pour sortir le pays du sous-développement. D’autres se montreront plus fidèles face aux vents et aux marées, mais en avançant des arguments qui tiennent plus du loyalisme aveugle à une personne que d’une démarche idéologique éclairée. On ne peut ainsi qu’être rêveur en entendant un ancien questeur de l’Assemblée nationale affirmer que la décision d’exclure du parti un possible dissident ne pouvait relever que du président fondateur ou du congrès national. L’unité sur une telle conception interne de la démocratie ne peut être qualifiée que de façade.

L’on ne pourra donc que constater que la moins ridicule des conceptions reste finalement pour l’instant l’union libre qui se pratique autour de Zafy Albert... tout en se doutant bien que cette conception obligera l’homme en question à demeurer un éternel opposant. Il reste à savoir si l’espace de concertation aura lui aussi la sagesse de savoir limiter ses ambitions.

4 commentaires

Vos commentaires

  • 6 août 2010 à 10:31 | bema (#828)

    Parler de division alors qu’il n’y avait qu’une Union de façade est absurde.A cause de tous ces Éparpillements, Il est grand temps d’imposer et de passer aux élections.Misaotra Tompoko !

  • 6 août 2010 à 11:20 | da fily (#2745)

    Tiens, qui est l’auteur aujourd’hui ?

    Je plussoie : spectre de la division est plus en accord avec cette réalité, et sans faire du passéisme outrageux, il n’y avait que les hommes forts pour « rassembler » autour d’eux : Tsiranana, Ratsiraka et Ravalomanana.

    Le politique malagasy étant avant tout opportuniste et manipulateur, ne nous alarmons plus de cet état de fait. Même si nos institutions seront à redéfinir, car elles sont obsolètes, il nous faudra des hommes forts et des femmes infléxibles pour faire respecter ce renouveau. La compromission et la tiédeur ( on devrait dire la frilosité) des hommes qui se disent politiques de ce pays n’a mené qu’au chaos, et cela va continuer.

    C’est d’une limpidité : il n’y a plus de chef, et ne nous bassinez plus avec ce ramassis de trognons mâchés et autres noyaux crachés qui tentent encore de remuer la boue qu’ils nous ont vomi. Si on appelle « démocratie » tout ce cirque qui va nous faire durablement honte, je me permettrais de rappeler que le pays va d’agonie et déroute, et je tiens à saluer ici les hommes et les femmes qui font tout pour se sortir de ce bourbier : je pense aux participants de ce Fier Mada en particulier. Le citoyen lambda a préféré s’en remettre à lui-même, du moins ceux qui en ont la possibilité, les autres dépouillent ou se vendent, c’est selon.

    Alors est-il encore grossier de parler de « réconciliation nationale » quand il n’y a jamais eu d’union véritable ? Oui et non...mais la façade se lézarde et la discorde continue à faire mouche. J’étouffe de plus en plus, de l’air, de l’air, SVP !

    • 6 août 2010 à 16:31 | bema (#828) répond à da fily

      Mr Da Fily, avec tous mes respects, votre définition d’Homme fort est très révélateur. Quoi qu’on dise, la situation est telle alors passons aux élections.C’est simple et limpide non ? Misaotra tompoko.

  • 7 août 2010 à 08:12 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    Cette union ou réunion a permis :

    TGV,

    MTS,

    TIM (une fraction),

    AVI,

    RPSD,

    PSDUM

    et d’autres partis politiques Malgache,de se parler et de discuter avec la H.A.T.

    Prenons une décision simple pour sortir de cette crise politique.

    ALLONS AUX ELECTIONS !!

    Nous attendons la reconnaissance internationale pour l’histoire de « GROS SOUS ».La reconnaissance viendra après sans chantage de « GROS SOUS ».

    Avec un simple respect mutuel,les partis politiques,les sociétés civiles (???) et les indépendants peuvent présenter leur candidat respectif aux élections législatives.Les futurs élus désigneront un nouveau Premier Ministre ou confirmeront l’actuel Premier Ministre,le Général Camille Vital,à son poste.

    Un simple geste citoyen-responsable pourra soulager notre « Peuple » de cette attente sans fin de l’avenir.

    (Monja)/Andry Rajoelina/Régions+districts/Forces de l’Ordre/109 Femmes et Hommes Malgaches patriotes pseudo-sanctionnés.

    L’élection des députés de Madagascar au suffrage universel direct est la seule solution royale pour sortir de cette crise politique.

    Le Gouvernement « actuel » a déjà montré sa capacité de « GOUVERNER » le pays et a prouvé sa capacité de FACILITATEUR .

    Faut-il encore inventer un autre Gouvernement ?????

    Basile RAMAHEFARISOA

    b.ramahefarisoa@gmail.com

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