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Environnement

Biodiversité de Madagascar

Le patrimoine floristique en danger

mercredi 30 janvier 2008 | Manjaka Hery
Fanazava ou Mystroxylon Aethiopicum, diurétique.

Madagascar possède actuellement 10 000 espèces de plantes réparties dans toute l’île, selon les affirmations du chercheur du Missouri Botanical Garden (MBG), Peter Phillipson. Ces 10 000 espèces sont classifiées dans 1 877 genres, 302 familles, et 50 familles, selon les informations du site www.eFloras.org/madagascar .

Les 10 000 espèces ne sont que les plantes connues, précise Peter Phillipson. En effet, d’après les estimations, Madagascar devrait posséder environ 12 000 à 14 000 espèces. Ainsi il y aurait encore au moins 2 000 à 4 000 espèces à découvrir et à identifier. Actuellement, les chercheurs découvrent 100 nouvelles espèces par an.

Dernièrement, une nouvelle espèce de palmier a été découverte dans la province de Majunga. Son nom scientifique est « Tahina spectabilis », c’est une plante endémique de Madagascar, localisée dans les régions sèches. Elle a été découverte en 2005, et a fait l’objet de publication dans des magazines d’envergure internationale depuis le 17 janvier 2008. C’est un arbre palmier auto-destructeur, ou palmier suicidaire.

« À Madagascar, 9 sur 10 des plantes sont endémiques », déclare ce chercheur du MBG. D’où l’intérêt apporté par les chercheurs, et les organismes tels que le Missouri Botanical Garden ou la Royale Botanical Garden pour Madagascar depuis toujours.

Pauvreté source de dégradation

La dégradation de l’environnement détruit les patrimoines floristiques Malgaches. Fort de ses 20 ans d’expériences à Madagascar, Peter Phillipson constate que l’environnement continue encore de se dégrader. « Malheureusement, je ne peux pas déterminer la vitesse de cette dégradation », a-t-il déclaré. En effet, il faut faire une étude scientifique pour avoir une idée précise de cette vitesse de dégradation.

Mais il précise que la dégradation de la végétation entraîne un déséquilibre au sein de l’écosystème. Et la désorganisation de l’écosystème apporte des effets néfastes sur les êtres humains. « Heureusement qu’il y a une bonne volonté de la part de l’ensemble des membres actifs de la protection de l’environnement à Madagascar », déclare Peter Phillipson.

Le problème est surtout lié à la pauvreté, selon le constat d’un responsable du MBG. Il faut faire un lien entre conservation de la biodiversité et développement communautaire. Il ne faut pas non plus négliger la question de mentalité et de comportement.

En tout cas, « on a besoin d’un écosystème sain pour vivre et s’épanouir », insiste Peter Phillipson. Et il faut continuer la lutte contre la dégradation de l’environnement.

Interrogé sur les actions du gouvernement, il affirme que tout est normal, jusqu’à preuve du contraire. « Je ne peux pas affirmer si les aides internationales sont utilisées dans le bon sens ou non », a-t-il affirmé tout en continuant qu’on peut toujours critiquer puisque rien n’est parfait.

Quoi qu’il en soit, il faut intensifier la collaboration entre les scientifiques et le gouvernement. Et il faut faire des efforts ensemble. Il y a aussi une grande insuffisance de personnel en matière de protection de l’écosystème. D’où l’utilité des transferts de gestion des patrimoines floristiques vers les communautés de base.

Patrimoine à forte valeur thérapeutique

La végétation à Madagascar n’est pas seulement riche en espèces. Presque toutes les espèces de plantes à Madagascar ont des vertus thérapeutiques, selon les informations recueillies auprès de l’Institut Malgache de Recherche Appliquée (IMRA) à Avarabohitra Itaosy.

« Les praticiens de la médecine traditionnelle malgaches, ou « mpimasy », savent bien utiliser toutes les plantes depuis longtemps pour guérir toutes sorte de maladie », selon les chercheurs de l’IMRA. L’IMRA, institution Ratsimamanga, essaie d’apporter les preuves scientifiqus de ces vertus, et de produire ainsi des produits thérapeutiques naturels à bas prix. Cela, en analysant les plantes utilisées par la médecine traditionnelle malgache.

Dans ses travaux de recherches, cet institut effectue trois différents tests avant de produire des produits thérapeutiques. Il y a des tests phyto-chimiques pour voir le caractère chimique des plantes, des tests pharmacologiques pour voir la réaction thérapeutique du produit, et des tests de toxicité pour détecter tout danger.

Malheureusement, l’IMRA n’a pu travailler que sur 2 000 espèces depuis ses 50 ans d’existence, faute de moyens. Mais en plus, le nombre des plantes diminue de jour en jour à cause de la dégradation de l’environnement, ce qui ne permet pas de mener à terme les recherches faute d’exemplaires suffisants.

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