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Economie

Sables bitumineux

Le jackpot des sociétés pétrolières

lundi 27 décembre 2010 |  4538 visites 

Avec 1% de recettes pour l’Etat contre 99% pour les sociétés exploitantes, il n’est pas certain que Madagascar sorte gagnante de l’exploitation des sables bitumineux, une activité qui est de plus extrêmement néfaste pour l’environnement.

Dans le partage des richesses pétrolières de Madagascar, s’il y a un gagnant, on ne peut pas dire que ce soit l’État malgache, mais plutôt le groupe français Total, et, dans une moindre mesure, d’autres sociétés pétrolières de plus faible envergure, dont Madagascar Oil.

En effet, c’est une véritable braderie qui a été faite en faveur de ces entreprises, l’État ne demandant, pendant 10 ans, qu’1% des recettes liées de l’exploitation de ces richesses pétrolières, ce qui laisse 99% du gâteau aux sociétés exploitantes, d’après les informations publiées sur le site Mediapart.

Si Total est le grand gagnant, c’est qu’il a acquis 60% du plus grand gisement de pétrole non conventionnel de la Grand Ile, à savoir celui de Bemolanga, qui pourrait produire jusqu’à 1,2 milliards de barils. Cette énorme part du gisement a été achetée par Total moyennant la somme de 100 millions de dollars, et les opérations de forage ont commencé depuis juillet 2009.

De son côté, la société Madagascar Oil se concentre majoritairement sur l’exploitation du gisement de Tsimiroro, dont les réserves sont estimées à un milliard de barils. L’exploration de ce bloc pétrolier est financée par le succès de l’introduction en bourse de la jeune société, cotée sur le marché de Londres depuis novembre dernier.

Madagascar doublement perdant

Avec seulement 1% des recettes, le pays ne profitera pas beaucoup de la manne financière que représentent les sables bitumineux. En revanche, il devra en supporter les coûts, notamment écologiques. En effet, le sable bitumineux est une forme semi solide de pétrole mélangé à de la terre, dont le captage nécessite une consommation folle d’énergie. L’empreinte carbone suscitée par cette exploitation sera donc conséquente, et le danger couru par la biodiversité locale est plus que sérieux.


Recueilli par Mona M.

29 commentaires

Vos commentaires

  • 27 décembre 2010 à 10:33 | betoko (#413)

    Une question se pose ,QUI A SIGNE LE CONTRACT AVEC TOTAL ? je ne pense pas que se soit Andry Rajoelina , puisque l’exploitation a commencé en 2009 . D’aprés un journal proche du pouvoir, Ravalomanana a signé le contract avec Total et en contre partie , Sarkozy lui a promis qu’il nommera un autre ambassadeur . 1% seulement au bénifice de Madagascar ? quelle honte

    • 27 décembre 2010 à 12:22 | RABERENE (#3227) répond à betoko

      « Une question se pose ,QUI A SIGNE LE CONTRACT AVEC TOTAL ? »

      Izay mahay ny valin’io fanontaniana io tsy miteny an ! Fantatro fa tsy misy zana k’i dadany hiteny mihintsy zao eo !!!!!

    • 27 décembre 2010 à 12:39 | justice_sociale (#3810) répond à RABERENE

      Il faut bien connaître le dossier pour pouvoir apporté un jugement mais compte tenu des révélations faites, et si celles-ci s’avèrent vrai, effectivement il y a danger, ne serait –ce qu’ écologiquement parlant.

      Les personnes en charge du dossier doivent faire connaître la vérité sur cette affaire pour faire valoir la transparence gage de bonne gouvernance.

      Y –a-t-il un mal à voir de fond à comble, à réviser ce contrat, si blocage il y a, à quel niveau cela se situe ?

      que disent les les décideurs, les tenants du pouvoir et juristes économiques ?

      Non seulement, on brade tout mais les conséquences écologiques sont démesurées.

    • 27 décembre 2010 à 22:55 | Stomato (#3476) répond à betoko

      Je pense qu’il y a lieu de ne pas confondre exploitation et exploration !
      La phase d’exploration qui sert à rechercher OU se trouve le pétrole coute beaucoup plus qu’elle ne rapporte.

      Bien entendu il est normal d’être scandalisé par le fait que Total a acheté des droits d’exploration, et d’être satisfait que Madagascar Oil soit une société dont tous les capitaux sont étrangers, et dont le siège n’est même pas à Madagascar.

      C’est tout aussi scandaleux de savoir que c’est avec des AK47 sur les tempes que Ra8 a signé ce contrat avec Total... Non ? Il a signé volontairement ? Ah oui, mais sous la contraite exercée par Paris !
      Je me disais aussi, c’est pas normal qu’une telle boulette soit faite par un malagasy. C’est forcément de la faute de l’étranger !!!

      Egalement, n’est-il pas scandaleux que seule l’extraction sera faite à Madagascar, mais que le raffinage sera fait ailleurs.
      Une fois de plus il n’y aura aucune valeur ajoutée qui sera laissée au pays !
      Bizarre que personne ne s’en étonne...

      A croire qu’il est normal que des sociétés comme Total considère Madagascar comme un pays tellement peu sûr qu’il ne saurait être question d’investir dans des outils créant de la valeur ajoutée...

    • 28 décembre 2010 à 01:09 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à betoko

      betoko,

      1% seulement au bénéfice de Madagascar.

      Votre source S.V.P.

    • 28 décembre 2010 à 01:20 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à justice_sociale

      justice sociale,

      c’est une fausse révélation !!!

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

  • 27 décembre 2010 à 13:18 | che taranaka (#99)

    Bonjour à tous,

    Comme j’ai écrit sur un post de l’autre topic,la GESTION de nos richesses doit être placée au dessus de la politique politicienne partisane.

    On ne peut pas non plus laisser cette gestion à des simples techniciens (Omnis)

    « SERVIR LE PEUPLE ET NON SE SERVIR DU PEUPLE POUR S’ENRICHIR SPOLIER SES BIENS ET S’ECLYSPER »

    « NOMMER DES RESPONSABLES DEVANT LA NATION ET LES GENERATIONS FUTURES ».

    CONSTITUER DES ENTITES NEUTRES ET NATIONALES AU DESSUS DES POLITIQUES

    Voilà en fait mon point de vue..une personne qui décide d’acheter un avion du jour au lendemain ne peut être un gérant ni un garant de la gestion des biens nationaux !

    La gestion de nos biens est primordiale pour la suite de NOTRE HISTOIRE !

    Dans 30,40,50 ans quand nos mines seront vides 2 situations se présentent à nous :

    - ces exploitations nous profitent et on peut espérer un avenir radieux pour ce pays (mais l’argent seul ne fait le bonheur..),un peu comme l’arabie saoudite qui diversifie son économie pour le bien de son peuple !

    - au bout de 50 ans si nous continuons de gagner 1$/jour/personne je crois que l’avenir du pays est lourdement hypothéqué par des troubles causées par le DESEPOIR !

    • 27 décembre 2010 à 16:07 | gasy_kely (#439) répond à che taranaka

      Entièrement, d’accord avec vous : la gestion de notre patrimoine doit être au dessus de la politique.

      Qui l’a signé et pourquoi, pour l’instant ce n’est pas le problème. Je pense qu’objectivement maintenant il faut trouver une solution pour corriger cet énorme bêtise. Je ne suis vraiment pas d’accord avec la politique du dada ou du jeune. Mais je voterai pour celui qui arrive à gérer au mieux mon patrimoine, nos patrimoines.

      Après une fois la gestion bien faite, on peut discuter de qui a fait le contrat et si besoin est comment il faut le sanctionner.

      Ce qui est sur, tant que nous : peuple dépensons notre temps à départager nos soi-disant politique, nous seront toujours au fond du trou et eux ils ne feront qu’en profiter.

      Gasy Kely Tsy mahay

    • 27 décembre 2010 à 21:17 | bema (#828) répond à che taranaka

      Vous avez tout à fait raison Che taranaka. Cette politique politicienne est la principale source de nos maux et elle est surtout défendue par certains de nos élites (pas tous et j’insiste). A mon humble avis, Informer la population de tout projet sur la gestion de nos ressources et patrimoines devrait être obligatoire et tout devrait être transparent pour tout gouvernant. C’est vraiment inadmissible de voir qu’une société est cotée en bourse alors qu’elle tire profit dans un pays où tout le monde est dans la misère. Tout en respectant les règles internationales, il est de notre devoir de tout remettre à plat les contrats douteux et déséquilibrés.Misaotra tompoko.

    • 28 décembre 2010 à 01:10 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à che taranaka

      che taranaka,

      « VOUS » êtes tombé aussi dans cette histoire de 1%......Dommage !!!

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 28 décembre 2010 à 01:23 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à bema

      bema,

      cette erreur d’information provient d’un journal de la place.

      S’agit-il d’un effet de manche ou d’une volonté de semer des troubles !!!

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 29 décembre 2010 à 09:34 | bema (#828) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Merci Basile car vous me rassurez sinon le sujet mérite réflexion et j’insiste sur l’obligation d’informations sur la gestion de nos richesses et patrimoines. La transparence est source de responsabilisation des citoyens.Misaotra Tompoko.

  • 27 décembre 2010 à 15:00 | romano (#5098)

    cette ne repartition ne concerne que les 10 premieres annees sur les 30 sachant que qu’au debut de l’exploitation, la production a proprement dite sera assez faible ...

    • 28 décembre 2010 à 01:25 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à romano

      romano,

      il s’agit de 10% pour les X premières années Point barre.

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

  • 27 décembre 2010 à 19:21 | Vesco (#5100)

    Bonjour,

    Je tiens à donner mon avis comme point de vue extérieur et comme amoureux de votre pays, Madagascar, puisque je suis vazaha français.

    Cela ne fait que 5 ans que je connais votre pays. Je suis venu la dernière fois en Novembre dernier.

    Cet article ne fait hélas que confirmer l’impression que j’ai : Madagascar est un vaste supermarché pour personnes, entreprises ou pays peu scrupuleux avides de pillages au détriment des populations, de l’environnement et profitant de la misère humaine.
    Du tourisme aux matières premières, tout y passe, les dégâts sautent aux yeux.
    Des sables bitumeux de la côte Ouest, au tourisme, notamment sur l’île Sainte Marie (pour lequel des prix quasi européens sont pratiqués bien que la main d’œuvre perçoive des bas salaires malgaches pour augmenter le profit), en passant par la mine de nickel d’Ambatovy où de nombreux étrangers exploitent le sol et travaillent ou encore par le secteur du bâtiment sur toute l’île… c’est super Mada market !

    En parlant avec des personnes sur place, il est déchirant de sentir le désespoir et l’impuissance que la population ressent. Pourtant n’y a-t-il pas moyen que les malgaches soient les plus grands bénéficiaires de leur richesse ? N’y a-t-il pas moyen que les gouvernements malgaches successifs imposent leurs volontés à ceux, personnes ou entreprises, qui viennent s’installer chez vous et profiter ? N’est-il pas possible que toutes les richesses malgaches soient d’abord utilisées pour développer Madagascar ?
    A vrai dire, dans ma position de français moyen, je ne possède pas la réponse mais je m’interroge et je me documente.
    Lorsque je regarde d’autre pays, tels que ceux qui possèdent des réserves de pétrole en Amérique du Sud voire en Afrique sub-saharienne, je me dis qu’il y a forcément des moyens que le peuple malgache trouve à gagner dans l’exploitation de ses richesses par d’autres.
    A ce propos, qu’en est-il du transfert de technologie et de compétences quand une entreprise étrangère vient s’installer à Madagascar ? Je n’en sais rien…

    Quant à savoir qui a signé ces accords ? Qui est responsable ? Qui faut il incriminer ?... difficile à dire.
    Certes, d’après ce que l’on trouve sur le Web, les concessions ont été signées avant l’arrivée de Rajoelina au pouvoir et donc sous l’ère Ravalomanana mais sous quel gouvernement a-t-on signé ces accords qui portent sur la répartition 1% - 99% ? Peut être pouvez vous m’éclairer ?

    Comme il est justement dit dans l’article, les vrais gagnants sont les compagnies pétrolières dont Total fait partie. Cela rappelle des passages en eaux troubles de la diplomatie entre l’Afrique et la France que l’on appelle la Françafrique…

    Bien à vous,

    Vesco

    • 28 décembre 2010 à 01:12 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à Vesco

      Vesco,

      c’est une erreur flagrante cette histoire de 1%.....

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

  • 27 décembre 2010 à 22:10 | Jerry (#2173)

    Effectivement si ces contrats ont ete signes pendant la periode Ra8, tous ceux qui ont ete impliques dans ces contrats honteux, y compris l’ex-president Ra8 devraient etre juges pour haute trahison, en plus des charges qu’ils ont encourues pour detournement de fonds et malversations.

    • 28 décembre 2010 à 01:17 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à Jerry

      jerry,

      Ce n’est pas Monsieur le Président Marc RAVALOMANANA qu’on devrait « juger » mais le journal qui a commis l’erreur de transcription du « CONTRAT de PARTAGE »et pourquoi pas ????ceux qui propagent des faux renseignements ...de 1% au lieu de 10%....

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

  • 28 décembre 2010 à 01:07 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    A vérifier S.V.P :
    "Avec 1% de recettes pour l’Etat contre 99% pour les sociétés exploitantes.......

    A ma connaissance,TOTAL s.a attribue 10%, au minimum pour un Etat souverain...

    Basile RAMAHEFARISOA

    b.ramahefarisoa@gmail.com

  • 28 décembre 2010 à 02:16 | Vesco (#5100)

    Bonjour Basile,

    Vous avez l’air très renseigné. Peut être pourriez-vous partager vos sources ?

    J’ai eu beau chercher « répartition » ou « contrat de partage » + « sables bitumeux Madagascar » ou encore « TOTAL pays souverain contrat partage » dans un mon moteur de recherche internet et à part l’article de Madagascar Tribune repris un peu partout, je n’ai rien trouver...

    Dans tous les cas, 1% ou 10% la question n’est pas vraiment là, cela semble de toutes façons trop peu... Comme je l’écrivais plus haut, je m’interroge surtout sur ce qui sera fait - comme le précisait Stomato - à long terme pour que le peuple malgache soit le grand gagnant de l’exploitation de son sol, sous-sol et autre ?... Y aura t’il transfert de compétences, de technologie ? Pourquoi ne raffine t-on pas sur place pour créer de l’emploi et un savoir faire ?
    Bref que restera t-il aux malgaches une fois l’exploration et l’extraction finies ?

    Une nouvelle fois, toutes mes amitiés.

    Vesco

    • 28 décembre 2010 à 02:59 | Ragasy (#3613) répond à Vesco

      Ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué !.Voyons d’abord si ces millions de barils vont pouvoir sortir de terre car le sous-sol malgache est
      mystérieux !.Après localisation et analyses d’échantillons prélevés un peu partout, tout y est voire + , mais au moment de l’exploitation.....Nièt ...RIEN DU TOUT !.

    • 28 décembre 2010 à 08:32 | Stomato (#3476) répond à Vesco

      Ainsi vous voulez avant tout que le peuple malgache soit le grand gagnant ?
      Le grand gagnant sans rien faire, à part une révolution tous les 5 ou 10 ans, histoire de perturber le fonctionnement des entrepreneurs qui veulent travailler ?

      Il n’y a pas que l’argent imémdiat dans la vie, mais c’est une chose que les malgaches dans leur ensemble ne peuvent pas comprendre...

      Ils ne l’ont pas compris au cours des 50 dernières années.
      Que faudra-t-il pour pour qu’ils le comprennent ?

      Durant l’ère Ra8, une constante était la volonté de conclure des marchés « gagnant-gagnant ». L’appat du gain immédiat a fait que c’était un voeux en forme de feu de paille.

      A quand le prochain deal de la sorte ?

    • 29 décembre 2010 à 05:43 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à Vesco

      vesco,

      je me contente de 10% pour le moment.Point barre !!!

      je ne souhaite pas m’attarder sur cette affaire parce que je fais confiance aux Malgaches pour des négociations de ce genre.

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 29 décembre 2010 à 05:58 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à Ragasy

      Ragasy,

      parce que le coût d’exploitation varie avec le dollar.

  • 28 décembre 2010 à 08:36 | atlas (#5101)

    je suis français et me permettrai tout simplement d’être inquiet pour l’immense majorité des malgaches qui ne demande qu’à vivre décemment

    J’’imagine déjà les vautours qui ne manqueront pas d’arriver si les ressources se confirment,.....voir la RDC, l’Angola,......les crises risquent de devenir plus dures et violentes !

    Attention !

    qu’importe 1 ou 10% certain ont déjà pris leur commission,....

  • 28 décembre 2010 à 12:34 | Vesco (#5100)

    Bonjour,

    Stomato, je crois que nous ne nous sommes pas bien compris.
    Vous demandez : « Ainsi vous voulez avant tout que le peuple malgache soit le grand gagnant ? Le grand gagnant sans rien faire... »
    Non, je ne dis pas çà du tout !!!
    J’écrivais d’ailleurs : « ..., je m’interroge surtout sur ce qui sera fait (...) à long terme pour que le peuple malgache soit le grand gagnant de l’exploitation de son sol, sous-sol et autre ?... Y aura t-il transfert de compétences, de technologie ? Pourquoi ne raffine t-on pas sur place pour créer de l’emploi et un savoir faire ?... »
    Pour moi, il est essentiel que Madagascar tire les bénéfices de ses richesses. Cela passe par la formation des gens et le TRAVAIL, l’emploi de la population autochtone. Et sur cela, je pense que le gouvernement malgache, s’il en a la volonté, peut tout à fait imposer ses conditions. C’est ce qui se passe dans bon nombre de pays :
    Les chinois, s’ils achètent des avions Airbus, imposent que les chaines d’assemblages soient dans leur pays, les indiens, s’ils achètent des sous-marins nucléaires, imposent que la technologie de base leur soit apprise, les angolais, lorsqu’on leur exploite leur sous-sol, imposent que les entreprises étrangères emploient et forment les angolais à la construction et la pose de pipeline...
    Certes pour ce dernier exemple, on est encore loin d’une collaboration gagnant / gagnant mais des emplois sont créés pour les angolais et des angolais sont formés.

    Si le réel souhait de Madagascar Oil (dont la majorité des capitaux provient de l’étranger) est de devenir un opérateur pétrolier, il aura besoin de main d’œuvre qualifiée. Pourquoi aller chercher cette main d’œuvre à l’étranger ? Ou alors si on va la chercher à l’étranger, c’est de l’hypocrisie pure et simple que d’avoir nommé cette entreprise « Madagascar Oil ». C’est uniquement pour que, sans qu’on se pose trop de question, on se dise : c’est une compagnie d’état qui profite à Madagascar et à l’emploi des malgaches !!!

    Puis vous dîtes, «  »...à part une révolution tous les 5 ou 10 ans, histoire de perturber le fonctionnement des entrepreneurs qui veulent travailler ?« . Je crois comme vous que c’est un élément perturbateur de la vie sociale et économique malgache. Mais il s’agit de révoltes. Un jour un malgache m’a dit : »Lorsqu’on veut la révolution, on la fait jusqu’au bout". En méditant cette phrase, je pense qu’il voulait dire que pour l’instant la succession de révoltes n’avaient en rien changer les fondements d’une société inégalitaire...

    Enfin, sur le fait que, je vous cite encore « Il n’y a pas que l’argent immédiat dans la vie, mais c’est une chose que les malgaches dans leur ensemble ne peuvent pas comprendre... », je vous rejoins en partie.
    Mais je crois qu’il faut un peu nuancer ce discours. Je ne suis pas expert de cela mais sous l’ère Ravalomanana, comme vous dîtes, si je me souviens bien, il y avait effectivement une volonté de structurer économiquement le pays mais, de ce que je me souviens et de ce que j’ai vu (encore une fois je ne suis pas expert), cela faisait disparaître les petits « business » qui font vivre une bonne partie de la population malgache sans vraiment créer beaucoup d’emplois. Donc quels moyens avaient la population pour survivre pendant cette période de transition ?

    Je n’expose ici que mon point de vue extérieur et je m’excuse si pour certains il est teinté de naïveté. En tous les cas en vous lisant, j’apprends. Merci.

    Bien à vous,

    Vesco

    • 28 décembre 2010 à 21:10 | Stomato (#3476) répond à Vesco

      Oui Vesco, il y a quelque incompréhension entre nous, j’ai parfois du mal à m’exprimer.

      Je suis dépité que la plupart des contrats passés durant ces dernières décennies n’aient pas d’avantage profité aux citoyens malgaches habitants à Madagascar.

      La question du raffinage sur place est vité règlée : la seule raffinerie de Tamatave à souffert d’un manque d’entretien qui fait qu’elle est obsolète et peu intéressante à reconstruire a neuf.
      Pour les sables bitumineux qui seront (peut-être un jour) extraits du sol Malgache, le traitement demanderait une infrastructure tellement importante que son cout serait prohibitif. Alors autant utiliser des installations existantes ailleurs et transporter les sables par bateau.

      Vous vous demandez pourquoi ne pas « imposer » des transferts de technologies aux entreprises qui s’installent à Madagascar...
      Vous avez cent fois raison.

      Cependant vous négligez le fait que les entreprises ne sont pas des philantropes. Leur objectif est avant tout de gagner de l’argent. Existe-t-il une école des techniques du pétrole à Madagascar ? Existe-t-il assez de professionnels du pétrole capables de former des malgaches aux techniques ayant cours dans ce secteur ?

      Un peu partout dans le monde l’enseignement, la formation est un devoir régalien des états. En chine il existe une industrie d’aviation, il est donc possible à l’état Chinois de former les gens qui pourront assembler des Airbus. Il n’y a pas d’industrie pétrolière à Madagascar...

      Si une école des techniques du pétrole n’existe pas à Madagascar, aucune entreprise désirant investir dans la recherche et l’exploitation pétrolière n’acceptera de prendre en charge des formations très couteuses...

      Ce que vous dites au sujet des « petits boulots » informels me touche beaucoup...
      En effet ces petits métiers sont dans une certaine mesure une sorte d’artisanat peu organisé. N’y voyez aucune nuance péjorative... Mais dans les pays aujourd’hui industrialisés il y avait auparavant un artisanat structuré, organisé qui prenait en charge la formation des apprentis désirant se former. Et ces apprentis payaient les patrons pour apprendre le métier.
      C’est bel et bien sur cet artisanat que se sont développées les industries.

      Madagascar tente désespérément de passer d’un artisanat peu organisé, au stade industriel, en oubliant de passer par l’étape artisanat structuré. Et bien sûr les échecs sont plus nombreux que les réussites.

      Une des erreurs, a mon humble avis, commises par Ra8 a été de museler la concurrence. Une entreprise ne peut se développer que si elle a à faire face à une concurrence saine et honnête.

      Le protectionnisme est un élément qui rend malsaine la concurrence. Les pratiques qui obligent des entreprises a être dirigées exclusivement par des nationaux sont des creusets de népotisme, de copinage et grenouillage.
      Les dirigeants ne se sentent pas concernés par le succès de l’entreprise, ce n’est pas leur argent qui est investi dans l’entreprise, c’est l’argent des vazaha...

      Quand en plus il y a un controle de l’état qui est plus orienté destruction de l’entreprise privée que de facilitateur, on est en mesure de comprendre en partie pourquoi les entreprises malgaches ne sont que peu compétitives.
      Et pourquoi les contrats passés entre l’état Malgache et des entreprises privées étrangères sont très souvent des marchés dont le peuple Malgache est dupé en long, en large et en travers.

      Et il est inutile de vous excuser de ce que vous nommez votre naïveté, être naïf est une qualité rare.

    • 29 décembre 2010 à 05:56 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à Vesco

      vesco,

      je suis très bien votre raisonnement.

      Nous ne sommes pas dans une position d’imposer un transfert de technologie.Dans 20 ans,peut-être !!!!

      La CHINE peut se permettre d’exiger quelque chose,en matière de transfert de technologie,parce qu’elle s’est préparée depuis des décennies.

      En 2010,la FRANCE a autorisé le transfert de technologie sur des points sensibles mais je n’ai pas de réponse à vous donner.

      Depuis que je suis en FRANCE,le service de contre-espionnage industriel est toujours au top,je peux m’exprimer ainsi sans me vanter.

  • 2 janvier 2011 à 08:38 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    Bonne année 2011

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