« La faim, la bagnole, le blé et nous – une dénonciation des biocarburants » par Fabrice Nicolino et publié aux éditions Fayard, nous interpelle au plus haut point que nous ne pouvons nous empêcher de poursuivre sur le sujet de biocarburant. « Le Figaro » du 5 avril 2008 souligne lui aussi le caractère important du sujet quand il avertit que « Les pays sous-développés vont crever de faim s’ils se lancent dans le biocarburant et négligent leur agriculture . « … Les biocarburants sont en train de déstabiliser toute l’économie mondiale, déjà dans un état affreux… Les chiffres sont d’une clarté de cristal, à commencer par ceux de la Banque mondiale, qui estimait en 2001 à 2,7 milliards le nombre d’humains vivant avec moins de 2 $ par jour. La moindre augmentation du prix de produits aussi vitaux que le maïs, le blé ou le riz, ne peut que provoquer chez eux la faim et son cortège de misères…
Comme disait un chef indien (Peau-Rouge) : « Lorsque le dernier arbre aura été abattu, la dernière rivière polluée, le dernier poisson pêché, les hommes s’apercevront que l’argent n’était pas comestible », cité par Bernard Maris dans antimanuel d’économie page 279.
En tout cas, le phénomène ne touche pas encore directement les surfaces cultivées ou les modes de cultures à Madagascar. Mais le risque est toujours grand, quand les promoteurs y mettent le prix, que les cultures vivrières souffrent par rapport aux cultures sources de biocarburants.
Mais d’ores et déjà les prix des céréales ont déjà augmenté sur le marché international.
« … Dans une étude publiée en mai 2007 dans Foreign Affairs C. Ford Runge et Benjamin Senauer, deux professeurs de l’université du Minnesota, notent qu’il faut 225 kilos de maïs pour remplir le réservoir d’une 4x4 américaine avec de l’éthanol. De quoi nourrir un pauvre du Sud pendant une année entière. « Les biocarburants, écrivent-ils, ont noué ensemble le prix de l’huile végétale et de l’alimentation d’une manière telle qu’elle pourrait profondément bouleverser les relations entre producteurs, consommateurs et nations dans les années qui viennent, avec des implications potentiellement dévastatrices tant sur la pauvreté que sur la sécurité alimentaire ». (pp : 104 - 105)
