Le Syndicat des Administrateurs civils fait grève

Ils étaient plus d’une quarantaine. Ils ont poireauté quatre heures durant devant le palais d’Ambohitsorohitra. Le secrétariat général de la présidence de la Haute autorité de transition (HAT) n’a pu accéder à leur demande. Ils, ce sont les délégués du syndicat des Administrateurs civils, des délégués du staff technique du ministère de l’Intérieur accompagnés de représentants des chefs districts issus des régions. Ils n’ont pas été reçus par le président de la HAT.

Pour faire pression sur les plus hauts dirigeants du pays, ils vont dès ce mardi 11 mai, déclencher un mouvement dont l’intensité est prévu s’accroître selon une représentant de ces administrateurs très remontés contre le régime de la HAT qui, à suivre leurs explications, les traite comme moins que rien. Donc dès ce jour toutes les préfectures de police de la capitale fermeront leurs portes. Les centres immatriculateurs et les arrondissements et tous les services qui relèvent de l’administrateur civil dans la capitale seront fermés. Si jamais, leur mouvement n’aboutit pas dans 24 heures à cette rencontre qu’ils souhaitent, il sera étendu à partir de mercredi prochain à tous les districts de toutes les régions de Madagascar.

Pas de militaires à la tête du ministère de l’Intérieur

Le motif de cette soudaine grève des administrateurs civils est que ces administrateurs refusent que le poste de ministre ou de premier responsable du ministère de l’Intérieur soit confié à un gendarme ou à un militaire ou à un policier. Selon les déclarations d’un représentant du syndicat des administrateurs, ils ont déjà fait part aux plus hautes autorités qu’il faut que le poste en question revienne à une personne qualifiée, expérimentée, maîtrisant parfaitement les arcanes de l’Administration, rompue aux dédales et vicissitudes des élections et surtout reconnue par ses pairs du corps des administrateurs civils. Ils en ont déjà discuté avec le Chef d’état-major général des armées, avec le Premier ministre et les autorités de la HAT, selon leurs dires ; mais quelle fut leur surprise, avouent-ils, en apprenant qu’en dépit de toutes ces démarches, le ministère de l’Intérieur pourrait encore être confié à un gendarme.

On notera que le ministère de l’Intérieur a déjà connu un tel remous lors du remplacement de l’administrateur civil Masimana Manantsoa par une femme, en la personne du Pr. Manorohanta Cécile, récompensée pour avoir été la première à avoir quitté le bateau de Marc Ravalomanana. Par certains côtés, l’installation de cette dernière à la tête des forces armées comme ministre de la Défense nationale avait généré des ressentiments au sein des hauts gradés de l’Armée, notamment chez les généraux des forces armées sous le gouvernement Charles Rabemananjara.

Recueilli par Bill