Le PAM (Programme alimentaire mondiale) démarre ses activités dans les cantines scolaires du Sud de Madagascar pour l’année 2010/2011. Au moment où le ministre de l’Éducation nationale déclare ignorer les enseignants FRAM et leurs problèmes (et donc par ricochet la scolarité de nombre d’enfants qui fréquentent les écoles qui fonctionnent grâce à ces enseignants FRAM), le PAM encourage l’envoi des enfants à l’école tout en soulageant les parents de quelques soucis alimentaires. La semaine dernière a été ainsi marquée par le début des activités pour 2010/2011.
Le PAM appuie la politique d’Éducation pour tous (EPT) à travers la mise en place des cantines scolaires. Cette activité cible les écoles primaires dans onze (11) Circonscriptions scolaires (CISCO) des trois régions du Sud. Ces régions sont exposées à une sécheresse récurrente, vulnérables à l’insécurité alimentaire et ont des taux de fréquentation scolaire parmi les moins élevés.
Repas quotidien pour 180 000 élèves
« Le PAM a assuré sans incident la livraison de 1 185 tonnes de vivres et l’acheminement des ustensiles de cuisine vers les réserves des écoles avant la rentrée. Les quantités de nourriture livrées sont prévues assurer un repas quotidien pour 180 000 élèves pendant le premier trimestre », indique Krystyna Bednarska, Représentante du PAM à Madagascar.
L’année scolaire qui commence verra également la mise en œuvre d’activités complémentaires visant à améliorer le programme.
En collaboration avec PSI, des sessions de renforcement de capacité des communautés permettront de les sensibiliser sur leur participation active au programme, sur la gestion des vivres et magasins de stockage, l’hygiène et la préparation du repas.
Dans un souci de protection de l’environnement, près de 270 foyers améliorés ont pu être installés au cours d’un projet pilote mené durant l’année scolaire écoulée. L’objectif est de doter chaque cantine de deux à trois foyers améliorés.
Dans le cadre du projet de fortification des rations, le PAM prévoit en collaboration avec le GRET un premier achat de 10 000 sachets de poudre de micronutriment. Ces poudres serviront 1 200 élèves durant le second trimestre.
Développer les opportunités d’achat intérieur
Par ailleurs, le PAM poursuit l’introduction progressive du maïs comme composante de la ration de céréales, remplaçant le riz. L’initiative répond aux habitudes alimentaires de la région et permet de développer les opportunités d’achat intérieur. Depuis le début de l’année, le PAM a acheté 700 tonnes de maïs à Madagascar.
« Jusqu’ici, la mise en œuvre du programme se déroule dans de bonnes conditions grâce aux contributions des bailleurs de fonds et partenaires du PAM », ajoute Krystyna Bednarska, en soulignant que ces opérations n’auraient pas pu avoir lieu sans les financements des partenaires. En 2009, la coopération française a contribué à hauteur de 1,9 million de dollars dans le cadre du programme de réallocation de la dette. Cette année, la France a confirmé une nouvelle contribution d’un montant de 450 000 dollars. La contribution de 1 million de dollars de la Norvège a permis l’achat des ustensiles et autres articles non alimentaires, les formations, la production d’outils de communication, les activités de déparasitage, de fortification et les activités environnementales.
À partir du second trimestre, le PAM ciblera 205 000 élèves dans 1 138 écoles, assistant ainsi l’ensemble des élèves de toutes les écoles des cinq CISCO prioritaires sur les onze. Cependant, des financements additionnels devraient être rapidement mobilisés pour assurer la continuité du programme. Autrement, il souffrira de coupes importantes en termes d’écoles/élèves assistés et de jours de cantine, avec des répercussions négatives sur les taux de présence et de rétention scolaire.
Recueilli par Valis
