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Politique

Interview d’Olivier Rakotovazaha

Le MFM sort de son silence

mardi 29 janvier 2008
Le MFM n’est pas fini, dixit son SG Rakotovazaha.

Pour le MFM de Manandafy Rakotonirina, toutes les conditions sont réunies pour que les Tananariviens descendent sur la place du 13 Mai pour manifester. Toutefois ,Olivier Rakotovazaha ne prône pas cette ultime solution. Lui qui déplore cependant le recul de la démocratie à Madagascar. Interview.

Madagascar Tribune : Monsieur le secrétaire général, on dirait que le MFM est fini. Vous êtes là pour dementir ou non cette affirmation.

- Olivier Rakotovazaha : « Le MFM n’est pas fini. La preuve, il a participé aux élections qui se sont succédées depuis les présidentielles du 3 décembre 2006. Lors des dernières communales, des maires ont été élus sous les couleurs du parti, d’autres au nom de l’ALDR, une association des simples individus et des partis politiques dont le MFM. Nous avons pu faire élire une vingtaine de maires dans tout Madagascar. Et même à l’Assemblée nationale, le MFM y est représenté même si ces députés ne se sont pas présentés au nom du parti. Tout cela pour vous dire que le MFM est encore vivant et reste actif dans l’échiquier politique national ».

Mais, on ne sait plus depuis un certains temps la position exacte du MFM. Avec ou contre ce régime en place ?

- « Le MFM était parmi les partis politiques qui avaient propulsé au pouvoir le président Marc Ravalomanana. Mais, nous n’avons jamais été dans la fameuse mouvance présidentielle. Nous avons refusé d’entrer dans le « Firaisankinam-pirenena ». Ce qui ne nous a pas cependant empêché de travailler avec le président Ravalomanana. La preuve, notre président Manandafy Rakotonirina avait été nommé conseiller spécial à la Présidence. En ce qui me concerne, j’avais été nommé ministre des Transports le lendemain de la victoire de Marc Ravalomanana en 2002. Mais, cette collaboration était devenue impossible à partir du moment où le MFM a decidé de présenter son candidat aux présidentielles du 3 décembre 2006 ».

A propos des débats politiques du moment, votre avis sur la suspension de l’émission « Karajia » de la radio Don Bosco à cause de l’« incitation à la descente sur la Place du 13 Mai » ?

- « C’était une erreur de la part de l’auteur de cette mesure. Je ne sais pas dans quel esprit elle a été prise. Si c’est pour préserver l’ordre public, ce n’est pas la mesure qu’il fallait prendre. Au contraire, une telle mesure restrictive de la liberté d’expression provoque les Tananariviens à descendre sur ce site où l’histoire de Madagascar se fait et se défait ».

Pensez-vous que le moment est opportun pour cette descente ?

- « Je ne sais pas (sourire). Cependant, je peux vous dire que toutes les conditions sont réunies. Car pour pouvoir procéder à cette ultime solution, il faut un minimum de légalité et de légitimité. En 1991, il y avait eu Germain Rakotonirainy et Jules Razafindrakoto. Ces deux députés MFM avaient eu le droit de s’entretenir directement avec leurs électeurs, c’est la légalité. La légitimité réside dans le fait que ce sont des élus, qui ont derrière eux une population lasse de la dictacture de l’amiral Ratsiraka. De même en 2002, il y avait eu les Voninahitsy Jean Eugène, Pety Rakotoniaina et j’en passe. Actuellement, il y a un maire élu à 60% des suffrages. On ne peut pas interdire à ce premier magistrat de la ville d’autoriser ou d’organiser des manifestations politiques dans sa circonscription. La balle est donc dans le camp du maire Andry TGV. Tous les ingrédients sont là ».

Parlons toujours de la commune urbaine de Tana pour terminer. Les chefs Fokontany ne sont plus désormais élus par le Fokonolona, votre réaction ?

- « La population de la Capitale s’en trouve humiliée avec ce nouveau décret qui confère au préfet de Police le pouvoir exclusif de désigner par arrêté les chefs Fokontany. Humiliation car à 5 km de Tana, dans le district d’Atsimondrano ou d’Ambohidratrimo par exemple, le Fokonolona élit les chefs Fokontany. Pourquoi pas à Tana, la Capitale où habitent les plus hauts dirigeants et la majorité des intellectuels de ce pays ?

Propos recueillis par Rajaofera Eugène

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- D’accord avec les catholiques

En ce qui concerne les régionales du 13 mars prochain, Olivier Rakotovazaha a donné raison aux catholiques qui demandent le report de cette date. « 11 jours ne suffisent pas pour préparer les dossiers de candidature. Pire, les différents textes régissant cette élection n’ont été mis à la disposition de tout le monde que tardivement », déplore ce secrétaire général du MFM. Olivier Rakotovazana a pourtant annoncé que les « Mafana » participeront à cette élection des conseillers régionaux. « La raison est simple, c’est parce que le MFM a dès le début prôné la régionalisation. Donc, il nous est impossible de boycotter aujourd’hui ce que nous avons prêché hier », a-t-il expliqué.

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