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Société

« Deux fourgons disparus ? » et affaire BNI

Le CST interpelle le ministre des Finances

samedi 2 novembre 2013 |  5729 visites 

Le ministre des Finances devant les honorables conseillers supérieurs de transition a été interpellé par le CST Alain Ramaroson. Ce dernier lui a demandé de s’expliquer sur deux sujets qui préoccupent les esprits des contribuables. Le premier a trait à deux fourgons de la banque centrale qui auraient, peu avant que le ministre ne soit nommé, disparu entre Toamasina et Antananarivo alors qu’ils empruntaient la route nationale ; le second concerne le rachat des parts de capital de Crédit Agricole dans la banque BNI par des « karana » - une transaction qui s’effectue au détriment de l’État malgache selon Alain Ramaroson.

En réponse à ces deux questions, le ministre des Finances a affirmé que rien de tout ceci n’est vrai. Les deux fourgons et tout ce qui se raconte autour ne sont que des rumeurs, voire des intoxications, car d’après le ministre, il est impossible et invraisemblable qu’un convoi de fonds de la banque centrale, très sécurisé avec des escortes armées de lance roquettes puisse disparaître ainsi dans la nature.

Quant à l’affaire BNI, il déclare que ce n’est pas le capital de l’État malgache qui est en question mais les parts de capital de Crédit Agricole. Autrement dit, selon Lantoniaina Rasoloelison qui a remplacé Hery Rajaonarimampianina au poste de grand argentier de l’État, tout comme pour le président de la Transition, Andry Rajoelina, c’est seulement une affaire entre privés.

Sur ce point, les membres du CST ont marqué assez nettement leur différence d’appréciation avec le ministre des Finances. Ils ont rappelé qu’en tant qu’ancien membre de la Commission de supervision bancaire et financière (CSBF), celui-ci ne pouvait ignorer le rôle et la responsabilité particulière de l’État dans l’agrément des actionnaires détenant la majorité d’une banque. Alain Ramaroson a souligné que les fonds utilisés dans cette opération, provenant de la société Trielite basée dans les îles Vierges britanniques, – pays qui est connu comme étant un paradis fiscal – laissaient suspecter un blanchiment d’argent. Selon lui, il est clair qu’il fallait rapprocher ce fait des pillages de ressources nationales, notamment de la contrebande d’or et de pierres précieuses où se retrouvent régulièrement impliqués des Karana. Des membres du CST ont souligné que ces faits qui risquent de provoquer une suspicion vis-à-vis d’une grande institution bancaire, notamment chez les entrepreneurs qui sont en concurrence avec les possibles racheteurs, risquaient de porter gravement préjudice à l’économie du pays.

Le CDE aussi interpelle

Du fait de l’heure avancée et de l’abondance des questions, le tour de ce sujet « affaire BNI » n’a pas pu être achevé lors de cette séance de questions au gouvernement au CST jeudi matin. Cependant, ce dossier reste très présent dans l’actualité, notamment à travers un communiqué du Club développement et éthique (CDE) dirigé par Albain Rabemananjara et Serge Zafimahova qui relève qu’une réunion extraordinaire du Conseil d’administration de la BNI est convoquée ce lundi 4 novembre.

Pour le CDE, ceci laisse croire que la banque française Crédit Agricole, dont la direction générale est assurée aujourd’hui par M. Xavier Musca, ancien Secrétaire général de la présidence française sous M. Nicolas Sarkozy, « soutien indéfectible du régime de transition de M. Andry Rajoelina », serait « déterminée » à faire le forcing pour vendre ses parts au sein de la BNI en faisant fi de la position officielle de la Direction générale du Trésor malagasy.

Pour le CDE, la lettre CSBF du 5 septembre 2013 doit être purement et simplement annulée, et la CSBF doit avoir une position respectant les engagements passés, notamment sur le fait qu’en cas de désistement de Crédit Agricole SA, il devrait être trouvé « une banque de premier rang (figurant au moins dans le top 100 du classement bancaire mondial) pour acquérir 33% » de la BNI.

Recueilli par Bill

10 commentaires

Vos commentaires

  • 2 novembre 2013 à 09:39 | hrrys (#5836)

    c’est vrai que le rachat d’une part sociale d’une sté releve d’une affaire privée et non d’une affaire d’état mais pourquoi

  • 2 novembre 2013 à 12:09 | RAMAHEFARISOA Basile (#6111)

    26/09/2013
    La Nation.mg.
    Banque centrale :
    - « Disparition de 232 milliards d’Ariary ».

    La Gazette de la Grande île avait titré, dans la semaine du 15/22 Septembre 2013, à la une,la questionj de savoir ==le sort réservé==aux deux fourgons de billets de banque destinés à la Banque Centrale,portés disparus,entre Taomasina et Antananarivo.
    - « Les rumeurs,les abracadabrantes ont fait le relais == »des rumeurs==,en l’absence des réactions officielles,depuis ce scoop de ==« LA GAZETTE DE LA GRANDE ÎLE ».

    Copier/coller.
    Basile RAMAHEFARISOA-1943
    b.ramahefarisoa@gmail.com

  • 2 novembre 2013 à 13:17 | bbernard (#6880)

    Même en France le Crédit Agricole est considéré comme une association de malfaiteurs qui s’en mettent plein les poches sur le dos des clients. Ils perdent de plus en plus de leur influence. Alors, à Madagascar ! C’est le royaume des filous de tous bords. Allons-y gaiement tant qu’il en est temps.

  • 2 novembre 2013 à 14:07 | bakopitsongodia (#4595)

    Il faut appliquer les conditions en cas de desistement c’est tout. S’ils persistent à dire que c’est privée , je pense bien que L’état est au dessus de tous les privées sinon le gouvernement Français n’auraient jamais pu faire la pression sur les Français qui ont des Fonds ds les paradis fiscaux. Il doit être de même pour les investisseurs , un tel changement doit être porté à la connaissance de tous pour qu’il y a appel d’offre non ? Sinon c’est la porte ouverte à tous les mafias du monde !

  • 2 novembre 2013 à 16:14 | LE VEILLEUR alias L’EVEILLEUR (#1331)

    « Ce n’est pas le capital de l’État malgache qui est en question mais les parts de capital de Crédit Agricole. Autrement dit, selon Lantoniaina Rasoloelison qui a remplacé Hery Rajaonarimampianina au poste de grand argentier de l’État, tout comme pour le président de la Transition, Andry Rajoelina, c’est seulement une affaire entre privés. »

    Autrement dit : « Tsy aferantsika izany fa aferan’izy samy izy »

    Sont-ils (Hery Rajaonarimampianina, Andry Rajoelina, Lantoniaina Rasoloelison) à ce point des incompétents ou sont-ils au service d’intérêt particulier et non au service de l’intérêt général ?

    - A en croire leurs déclarations officielles, OUI ce sont des mpiGAFY Malagasy.

    Sous d’autres cieux, une déclaration officielle ne se fait pas à la légère. Même si la mise en œuvre d’opération main propre ne se décrète pas !

    http://www.fatf-gafi.org/fr/themes/recommandationsgafi/documents/normesinternationalessurlaluttecontreleblanchimentdecapitauxetlefinancementduterrorismeetdelaproliferation.html

    Si les paradis fiscaux des îles vierges etc continuent à se développer et que des riches citoyens du monde parviennent à se soustraire entièrement au paiement des impôts, c’est la dégradation des services publics et des services de l’Etat qui se profile à l’horizon. à coup sûr,

    - Alors, peut-on tolérer que l’argent sale (trafics d’or, de pierres précieuses, ...) mène l’économie malgache ?

    • 2 novembre 2013 à 19:22 | iarivo (#5822) répond à LE VEILLEUR alias L'EVEILLEUR

      L’argent sale se trouvait déjà dans le groupe TIKO, et vous n’étiez pourtant pas aussi bavard que maintenant !!!

    • 2 novembre 2013 à 23:54 | niry (#210) répond à iarivo

      tg iarivo !! arrête de changer de sujet à chaque fois, avec ton tiko ! On veut savoir !!

  • 3 novembre 2013 à 04:54 | NY OMALY NO MIVERINA (#1059)

    Désolé ! Tout le monde passe à coté ...

    Le Ministre des Finances n’a pas du tout répondu aux questions précises d’un membre du C.S.T. sur :

    - la suite du braquage des fourgons de la Banque centrale. Et la suite ? Si ce n’est que la pollution médiatique : expliquez, prouvez, démontrez, ...Il suffit de montrer le bordereau d’envoi et l’accusé de réception ... ou le rapport des convoyeurs ou transporteurs.

    - le rachat de capital du Crédit Agricole. Même si çà relève du droit privé, le Gouvernement malagasy doit être au courant des affaires financières de telle envergure (personnes physiques ou morales) et doit rendre des comptes, ou un historique, suite à une question de la part d’une institution « représentative » du Vahoaka.

    Quelle que soit la complexité, il appartient au membre du Gouvernement de répondre de façon concise, objective et à la portée de tout le monde aux questions des « députés » (C.S.T. ou C.T. pour le moment), lors de la séance « Questions au Gouvernement ».
    Au cas particulier (affaire Crédit Agricole), tous les députés ne sont pas des experts financiers, ... Y en a des experts en d’autres matières (agricoles, éducatives, santé, travaux publics, ...). Heureusement ...

    Fiscaliste de formation, pour bien comprendre l’interférence du Crédit Agricole et de l’Etat Malagasy ... ’faut avoir certains éléments qui permettent de déterminer les intérêts et obligations des parties prenantes ... Questions santé ou autres, ... (pas du tout ma compétence), laissons aux élus spécialistes s’en occuper ...

    Je veux surtout en venir à la transparence de la communication. Si c’’est mal expliqué, démontré maladroitement, ... les « députés » peuvent monter illico-presto des commissions d’enquêtes, etc ... et se passer du BIANCO, du SAMIFIN ...

    La transparence, l’honnêteté ne sont pratiquement jamais répréhensibles. Pas la peine de paraître, d’inventer. On ne fait qu’avec ce qu’on a !

    ’faut pas « noyer » le poisson en le sortant de l’eau ...

  • 3 novembre 2013 à 11:07 | Vohitra (#7654)

    Bonjour à tous,

    Eu égard aux rumeurs de plus en plus persistantes sur cette disparition de deux fourgons, et la confusion de la gestion des finances publiques et des intérêts politiques de quelques uns autour de ce scrutin présidentiel, il me semble que d’ici peu, Madagascar sera le théatre d’un bouleversement sociopolitique atroce qu’il n’a jamais connu auparavant, juin 1975 sera rappelé dans la memoire collective

  • 4 novembre 2013 à 09:19 | olontsotra (#7863)

    L’éternel problème des gasy restera toujours cette incapacité à voir les choses d’une manière rationnelle et objective. Dia ny mpanao gazety koa moa amin’izay dia faly miteniteny foana sy manoratra vaovao tsy marim-pototra. Dia iny koa ny gasy dia mino izay lazain’ireo mpanao gazety ireo. Mbola ela vao ho tafarina e !

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