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Société

Naufrage de Soanierana Ivongo

La vedette Black Shark au premier rang des accusés

mercredi 7 septembre 2011

Les résultats sommaires de l’enquête nautique relative à l’accident maritime survenu le dimanche 28 août 2011 à l’embouchure de Soanierana Ivongo ont été présentés devant le conseil de gouvernement de ce mardi 6 août. Le bilan a été révisé à la baisse, puisque il s’élève maintenant à douze (12) personnes décédées, dont la ministre Nadine Ramaroson, et huit (8) autres personnes gravement blessées lors de cet accident.

Les détails

L’accident se décompose en deux temps : chavirement et explosion de la vedette.

La vedette a quitté Sainte – Marie le dimanche 28 août 2011 vers 13h50 à destination de Soanierana Ivongo, avec 15 passagers et deux membres d’équipage à son bord. Vers 15h15, à la passe d’entrée de l’embouchure de Soanierana Ivongo, pour éviter de se faire mouiller par les vagues qui frappaient la bordée gauche de la vedette, des passagers se sont levés brusquement et ont changé de bord. Amplifié par une vague, ce mouvement de passagers a déstabilisé la vedette qui a chaviré immédiatement.

Les sauveteurs et les rescapés ont pu extraire trois corps inertes, coincés sous la coque : ceux de la ministre de la Population et des Affaires sociales, du chef de service de la Population à Sainte – Marie et de l’attaché de presse.

Vers 15h45, au moment où les sauveteurs tentaient de retourner la coque, une explosion, provenant de l’intérieur, s’est produite à l’avant de la vedette et a fait six morts et huit blessés graves. Plus tard dans la nuit et le lendemain, trois autres corps inertes, ayant fait partie des passagers, ont pu être récupérés aux alentours du lieu de naufrage, emportés par le courant.

Les causes présumées

L’accident est dû au déséquilibre de la coque suite à un déplacement brusque de poids à bord et à l’effet des vagues de travers ayant entraîné le chavirement de la vedette. D’autres facteurs naturels, matériels et humains ont contribué ou favorisé directement ou indirectement cet accident mortel selon les résultats de l’enquête préliminaire.

+ Facteurs naturels

La passe de Soanierana Ivongo est une embouchure naturellement dangereuse à cause de la présence permanente des vagues déferlantes et brisants d’une part ; d’autre part cette passe est très étroite, avec des courants entrants et sortants.
Par ailleurs, la traversée de cette embouchure, à un moment tardif de la journée, a fait augmenter les risques d’accident ; les vents ont fini par se lever entraînant ainsi de grosses houles.

+ Facteurs matériels

L’embarcation est mise en cause bien qu’elle soit en très bon état. Sa coque en polyester est, selon les enquêteurs, inappropriée au franchissement des vagues à l’embouchure de Soanierana Ivongo. Elle a deux moteurs trop puissants pour cette navigation, lesquels ne sont pas faciles à maîtriser et font déjauger rapidement la coque, augmentant le risque de déséquilibre.
D’ailleurs, si on devait suivre l’esprit adopté par les enquêteurs à travers les résultats qui ont été présentés, le Black Shark n’avait pas un permis l’autorisant à la traversée et au transport de personnes jusqu’à Soanierana Ivongo. Il lui a été délivré par la direction régionale de l’Agence portuaire maritime et fluviale de Toamasina, un permis de navigation en zone littorale Sainte-Marie, valable jusqu’au 14 août 2012.

+ Facteurs humains

(i)- Du pilote : il y a un doute sur sa connaissance de la passe de Soanierana Ivongo. Il a plutôt l’expérience en plaisance, en excursion touristique et en safari baleines qui se déroulent surtout autour de l’île de Sainte – Marie. Ce sont d’ailleurs les activités principales de sa vedette, au vu de ses documents administratifs.

(ii)- Des passagers : la plupart ne sont pas habitués à prendre la mer et surtout à bord d’une petite embarcation instable pour franchir une passe aussi dangereuse. La consigne du pilote de rester assis n’a pas été respectée.

(iii)- Des sauveteurs : l’arrivée de la vedette a été attendue par plusieurs personnes au bord de la mer. Ce qui a eu pour effet la présence immédiate d’une foule pour participer au sauvetage et, par conséquent, le nombre élevé des victimes de l’explosion.

Notons que, outre cette enquête nautique, une enquête judiciaire a également été déjà ouverte dans le cadre de cet accident. En attendant les résultats de l’enquête devant déterminer les causes de l’explosion du Black Shark, diverses mesures ont été prises. Mais avant cela, la société propriétaire de Black Shark peut d’ores et déjà s’attendre à des sanctions.

Sur le terrain, ces mesures ont consisté en un :

  • Rappel à l’ordre, par voie d’arrêté interministériel, des normes de navigation à respecter sur le trajet Sainte – Marie – Soaniearna Ivongo : heure de franchissement des passes à Soanierana Ivongo, limitée au plus tard à 12h00 ; type d’embarcation autorisée ; qualification de l’équipage et formalités maritimes.
  • Renforcement des contrôles à effectuer par les agents de l’APMF.
  • Renforcement de l’effectif du personnel technique de l’APMF dans les différents ports et, en particulier, à Sainte – Marie et à Soanierana Ivongo.
  • Enquête administrative auprès de l’APMF.

Recueilli par Valis

13 commentaires

Vos commentaires

  • 7 septembre 2011 à 07:56 | mpihomehy (#5162)

    « le Black Shark n’avait pas un permis l’autorisant à la traversée et au transport de personnes jusqu’à Soanierana Ivongo. »

    Comme si Prof. Dr. Rajoelina n’avait pas une légitimité l’autorisant à gouverner, il est normal pour son ministre d’utiliser les moyens de transport publique ... informel.

    • 7 septembre 2011 à 12:23 | ramandri (#3053) répond à mpihomehy

      Dommage qu’elle ait été victime de cet accident, car d’après les informations vus et transmis par la télé TVM, ce Ministre était prévenu que l’on ne devrait pas effectuer la traversée après 12h, alors pourquoi la famille de Ramaroson Nadine a le droit de porter plainte contre X, avec Alain Ramaroson qui crie a travers les médias de ne pas laisser passer les fautifs de cet accident ????
      est ce qu’il n’est pas conscient que c’est la faute même du Ministre qui a crée tout cet accident, et qu’il sache que du moment que les TOMPONTANY disent que ce n’est pas recommandé de traverser après 12h, il faut suivre ces recommandations !
      Pourquoi les conducteurs de la vedette sont ils fautifs si c’est l’ordre du Ministre de traverser après 12h ??
      Est ce qu’il y a quelqu’un qui oserait contredire ou refuser au Ministre si c’est elle même qui décide de ne pas partir à Midi mais seulement à 14h 30 de l’après midi !
      Sachez que cette heure de traversée est aussi applicable partout ou il y a des traversées de petits bateaux, et seuls les pêcheurs et les TOMPONTANY osent effectuer la traversée tard dans l’après midi !!

      Alors je pense que cet Alain devra cesser de crier sur les toits les recherches des fautifs dans cet accident, pourquoi ne pas se remettre en question avec ce que sa nièce avait décider de faire ???

    • 8 septembre 2011 à 16:43 | vouvouzelah (#5941) répond à mpihomehy

      De quel droit on accuse la vedetteBlack Shark ?

      Tant que l’enquête n’est pas términée,on ne peut pas accuser qui que ce soit !

      Cette affaire appartient au pénal car cette une homicide volontaire !

      L’incompétance de nos autorités est mise en cause :

      1 - tant qu’il n’y a pas de règlement(impossible matériellement+l’incompétance des responsables malgaches de tous genres), il faut écouter les tompontany.Après 12h00,c’est dangereux de traverser,ministre ou pas il faut respecter

      2 - premier responsable : c’est le ministère du transport

      2° responsable : ministère du tourisme

      3° responsable : ministère des travaux pubics

      4° responsable : ministère des finances

      5° responsable : feue Nadine Ramaroson

      3 - les douaniers qui ont définis (à l’époque de ravalomanana) les taxes pour les dédouannement des voitures SONT INCOMPETANTS. Si on veut améliorer le parc automobile à Madagascar, il faut alléger ces taxes. Ce n’est pas possible de considérer un toit ouvrant par exemple comme « une option à taxer »...il faut aussi penser à l’environnement, ce que nos douaniers ne pensent pas.

      cette mentalité de ORY HAVA MANANA doit partir de notre vie quotidienne

      conclusion : MALHEUREUSEMENT ce ne sera pas avec HAT qu’on aura du changement

    • 9 septembre 2011 à 17:17 | ramandri (#3053) répond à vouvouzelah

      eh oui, mais est ce que la HAT, FAT et Alain ramaroson qui se prend pour le futur ministre de la population pense comme nous tous que ces listés sont les vrais responsables de cet accident ??
      je n’en suis pas si sure mais seul DIEU connait ce qui s’est passé !
      Paix à l’âme de Nadine !

  • 7 septembre 2011 à 08:30 | Bardadas (#5458)

    Etant donné que l’une des victimes du naufrage est une haute personnalité, la recherche des causes et la prise de mesure prennent l’instance sommitale de notre pays.

    En réalité, les principales causes sont l’absence de professionnalisme et le « gaboraraka » de notre système de transport :
    1. du côté de l’Etat :
    1.1. les VISITES TECHNIQUES NE SONT QUE DES SIMPLES FORMALITES administratives retardant les travaux des transporteurs non corrupteurs. Les appareils utilisés ne répondent pas aux exigences sécuritaires du transport.
    1.2. les PERMIS ET AUTORISATIONS SONT FAITS SEULEMENT POUR LES PROCHES (famille, amis, payeurs illégaux) des responsables et jamais pour les entités à vocation de transporteur

    2. de la part des transporteurs :
    2.1. les EMPLOYES DE CE SECTEUR IGNORENT SOUVENT LEURS RESPONSABILITES
    2.2. partout à Madagascar, sous les yeux des contrôleurs, les ACTES ILLEGAUX ORCHESTRES PAR LES TRANSPORTEURS caractérisent notre pays : surcharges, harcèlement des passagers, majoration des frais de transport, etc.
    2.3. le système de PREMIER SECOURS N’EST TOUJOURS PAS MIS EN PLACE.

    A titre de remarque, ces réalités, malgré leur évolution croissante, ne peuvent être attribuées à un quelconque régime ; elles caractérisent tous les régimes ayant existé depuis l’indépendance.

    Sans les mesures adéquates pour mettre fin à ces réalités, les accidents de circulation ne cessent de se multiplier à Madagascar.

    • 7 septembre 2011 à 12:25 | ramandri (#3053) répond à Bardadas

      mais il y aussi l’IRRESPONSABILITE ET L’INCONSCIENCE des VOYAGEURS

    • 7 septembre 2011 à 14:26 | Bardadas (#5458) répond à ramandri

      Vous avez raison, les voyageurs ont aussi leur part d’irresponsabilité.

      La différence c’est que dans la plupart des cas, ils (les voyageurs) restent toujours les victimes, contrairement aux autres entités (Responsables étatiques et transporteurs) qui tirent souvent profit du désordre total du secteur.

  • 7 septembre 2011 à 11:00 | Jipo (#4988)

    Bonjour ,
    Et la désinformation de continuer !
    1) quand on a un gilet de sauvetage et qu ’un bateau se retourne, même sur vous, vous pouvez en plus de flotter , continuer à respirer et voir , mais en aucun cas ,n ’ êtes tué ou mort .
    2) comme je le préconisais ,s ’ il se sont tous mis du meme coté , le bateau s ’est retourné sur eux , étant déjà assis quasiment dans l ’ eau , et ne peuvent en aucun cas avoir été assommés , par le bord opposé de l ’ embarcation .
    3) En fin d ’ après midi , contrairement à ce qui a été dit : le vent tombe, se levant vers 10 à 11 heures et soufflant de la mer , contrairement au soir ou il souffle de la terre , ce qu ’il fait qu ’il tombe avec la houle .
    4 ) Déjauger : parlons - en ! quand on a deux « bourrains » trop puissants , il suffit de tourner la poignée : sens inverse des aiguilles d ’une montre pour réduire la vitesse et cesser le « déjaugeage » , ce qui ne gène en rien la maniabilité du bateau et des manoeuvres , au contraire , seule la visibilité peut en être un peu altérée , et il suffit au pilote de mettre la tête sur le coté pour voir ou il va .
    5) l ’ histoire de l ’ explosion ne tient pas plus que le sabotage des toilettes volantes « prézidentielle », des bombinettes , ou bombons à la strychnine , distribués à la sortie d ’écoles .
    Et pour finir : à part l ’ autopsie du bateau ? N ’ y en a - t - il pas eu d ’ autres ?, c’est vrai que pour le respect des « fombas »on s ’ est vite empressé de déclarer :« deuil national », et enterrer les victimes , afin d ’ éliminer toutes preuves compromettantes , susceptibles pour une fois de prouver la véracité d ’ un attentat .
    Finalement quand il n ’ y en a pas , on fait croire qu ’ il y en a , et quand c ’ est le cas , ou peut l ’ être , on l ’ étouffe , le plus vite possible ; « vous avez dit bizarre » ? .

  • 7 septembre 2011 à 12:02 | Gasy FIer (#387)

    Je croyait qu’il y avait une bombe télécommandée de l’Afrique du sud.

    Il faut admettre aussi que la Société propriétaire de Black Shark, en présence de la ministre et de ses « gorilles » n’a plus de choix, quel que soit le permis en sa possession vu que refuser de transporter de telles personnalités signifie plusieurs choses :
    - pas de fric
    - mauvaise publicité
    - etc...

    En conclusion, un membre d’un gouvernement illégal transporté par une vedette avec du papier illégal à un moment de la journée où les connaisseurs ne s’aventureront pas à passer, c’est normal que le naufrage a eu lieu.

    Mes condoléances à la famille de toutes les victimes.

    Ny malagasy tsy miady amam-paty fa miady @ FAT

    • 7 septembre 2011 à 12:27 | ramandri (#3053) répond à Gasy FIer

      bravo pour le dernier paragraphe !!
      tsy hoe HAT akory na FAT de hoe IMMORTEL an !!!!!!!
      Hita izao fa illégal mihitsy !

  • 7 septembre 2011 à 12:54 | jack-no (#1477)

    les 5 plaintes actuelles devraient se retourner contre nadine ramaroson. en effet, c’est elle qui a ordonné de lever l’ancre.

    le capitaine et le pilote n’ étaient pas les utilisateurs habituels de ce navire. pour un tel trajet (supérieur à 6 miles), le permis hauturier est obligatoire. aucun plan de navigation n’avait été étudié et préparé.

    la puissance des moteurs, si elle est inférieure à la préconisation du constructeur, ne peut être mise en cause.le déjaugeage approximatif est du à la mauvaise inclinaison des moteurs.

    j’ai un bateau de 7 m, sous pavillon belge. on ne fait pas n’importe quoi en mer.

    pour connaitre la vérité, que ce gouvernement fasse appel pour une enqête digne de ce nom auprès du Bureau enquêtes accidents / mer (BEAmer).

    jacques

    si quelqu’un connait les caractéristique du Black Shark.

    • 7 septembre 2011 à 13:01 | Jipo (#4988) répond à jack-no

      Le « black shark » est un requin noir qui nage mieux sous l ’ eau , qu ’ hors de l ’eau , il a donc rejoint son milieu naturel .

  • 8 septembre 2011 à 13:43 | boanasidy boana (#4831)

    Mais est-ce-qu’il est possible, pour ceux qui diligentent les enquêtes, d’identifier les varis responsables ? J’entends pa « vrais responsables » ceux qui ont pris la décision de faire ceci ou cela et par là de provoquer (sciemment ou non) l’accident ! Mais je crois comprendre que si ceux qui ont la charge de diligenter les enquêtes ne pourront y parvenir, qu’en sera-t-il du « sabotage » provoquant l’explosion de la vedette ? Je pense que le fameux Général de brigade Richard Ravalomanana, spécialiste en détection de « poseurs de bombes » doi entrer en scène pour fournir un résultat probant à ne pas discuter et, tout de suite après, entraînant des arrestations et des mandats de dépôt ! ... Tout doit concourir pour la Cause ! N’est-ce pas ? Mais il y a un « hic » : le fin limier de la Gendarmerie et du Régime de la H.A.T. ne semble pas porter dans son coeur la Dame Nadine Ramaroson ! ...

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