« S’il y a des métiers qui souffrent plus en raison de la hausse du prix de carburant, celui de taximan en est un ». Ra-Jean Bà, chauffeur de taxi à Antananarivo-Renivohitra nous l’a dit dans un entretien qu’il nous a accordé.
Voici son explication. « Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle hausse du prix de carburant, voici 3 jours, j’ai du mal à payer les Ar 10 000 par jour de location de la voiture... Dans la journée, je n’ai effectué que 10 courses au maximum contre 15 auparavant. Cela représente Ar 30.000. De cette somme, il faut déduire le coût du carburant qui s’élève à Ar 14 000, sans tenir compte les usures des pièces et accessoires. Il ne me reste que Ar 6000 tout au plus ». Le problème auquel font face les taximen est que dès qu’il y a une hausse de prix du carburant, c’est l’avenir du métier qui est mis en jeu. Ra-Jean Bà se souvient toujours de l’année où il a débuté. C’était en 1997. A cette époque, il gagnait ces Ar 6 000 en une demi-journée seulement. Maintenant, il faut qu’il travaille 15 heures de temps sans relâche, de 7h à 22 h pour avoir la même somme. La différence est remarquable.
La course à Ar 3 000
Depuis lundi, la course est passée de Ar 2 500 à Ar 3 000. « A ce nouveau tarif, des clients refusent de prendre un taxi en raison de leur faible pouvoir d’achat » a affirmé Ra-Jean Bà.
Seuls les malades et ceux qui sont avec des bagages encombrants sont obligés de recourir à ce type de transport sinon les passagers très pressés. Mais il y a aussi le problème des embouteillages...
Pour économiser son carburant, ce chauffeur que nous avons rencontré à Analakely préfère attendre les clients au parking plutôt que de circuler pour rien. Il n’est pas seul à adopter cette stratégie. Des taxis qui roulent à vide se font rares. Après avoir déposé leurs clients, la plupart cherchent des endroits où ils peuvent se garer.
