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jeudi 28 mars 2024
Antananarivo | 16h54
 

Société

Guerre de gangs à Antsiranana

La bande à Foroches défie tout le monde

mercredi 13 février 2008 | Alphonse M.
La ville d’Antsiranana a besoin de mesures drastiques pour un retour au calme.

La population d’Antsiranana vit dans la peur après une série d’attaques et de violences provoquant des morts et des blessés. Les autorités locales semblent dépassées par les événements et font appel aux Fokonolona.

Regain de violences et d’actes de banditisme dans la capitale de l’Ankarana. Depuis le mois de janvier, cinq morts et 58 aggressions à Antsiranana-ville dont la plupart des victimes ont été admis à l’hôpital Be. Parmi les victimes, des nationaux et des étrangers. La dernière victime en date n’est autre qu’une jeune femme d’une vingtaine d’années seulement. Son corps sans vie a été découvert par le fokonolona, non loin du quartier de l’université, le week-end dernier. Deux suspects ont déjà été appréhendés par la police locale et l’enquête suit son cours pour déterminer le mobile de ce meurtre odieux.

Par ailleurs, un couple franco-malgache, résidant dans le quartier Scama, a été également victime d’un vol avec agression. Dans un état critique, les victimes sont toujours hospitalisés, mais leur vie n’est plus en danger, selon une source médicale. Les clients des grands établissements hôteliers ne sont pas épargnés. Tout récemment, des ressortissants suisses ainsi que des membres de la délégation de la Région Picardie, en mission dans la Région DIANA ont perdu leurs paperasses, des objets de valeurs et de l’argent dans leur hôtel. Au niveau des établissements scolaires, le calme n’est pas encore revenu. Regroupés en plusieurs bandes, les élèves, munis d’armes blanches lancent des attaques contre leurs adversaires. Les plus connus sont la bande à « Foroches » et celle des élèves du CEG François de Mahy. Le drame a pu être évité grâce à l’intervention à temps des éléments de la gendarmerie, mais la tension reste tendue entre les deux camps, ces derniers temps.

Les fokonolona à la rescousse

Devant cette recrudescence de l’insécurité et des actes de banditisme, les autorités d’Antsiranana ainsi que les forces de l’ordre sont totalement débordées. La population locale vit dans une peur bleue. Du coup, le chef de Région essaie de prendre les choses en main en organisant une réunion d’urgence de tous les responsables chargés de l’ordre public (Emmo/Far et REG) ainsi que les chefs fokontany, le chef CISCO (Circonscription Scolaire), le DREN (Directeur Régional de l’Education Nationale) et les responsables de l’administration pénitencière, lundi dernier.

Avec ces mesures purement militaires, le fokonolona est également appelé à la rescousse. Des « andrimasom-pokonolona » ou des comités de vigilance seront installés dans chaque quartier de la ville. Ils seront dotés de matériels et de moyens de communication plus performants. Une manière de dire que les forces de l’ordre sont débordés. La collaboration entre le fokonolona et les forces de l’ordre est inévitable pour retablir la paix sociale, mais, il est regrettable de constater des hommes en uniforme « jeter l’éponge » et partager la mission qui leur échoit aux civils. Ce qui justifie en partie la mise en place des forces spéciales, conçues par l’équipe de Manorohanta Cécile afin de traquer les malfaiteurs.

Joint au téléphone, le maire d’Antsiranana, Johary Alibay Houssène, reconnaît que la situation est critique. Cette flambée de violences dans sa circonscription va certainement ternir l’image de cette ville réputée pour sa tranquillité et son ambiance nocturne. La restauration de la paix sociale s’avère plus urgente pour le premier magistrat de la ville de Diégo.

Un problème social...

Toutefois, avec son franc-parler, le maire voit ce problème d’une manière plus pragmatique. Il s’agit, selon le maire, « d’un problème socio-économique ». Beaucoup de personnes sont actuellement sans emploi, notamment après la suppression du batelage à la Secren et dans les thoniers européens. Le taux de chômage atteint un niveau record dans cette localité et ses environs. Par ailleurs, le maire d’Antsiranana a également fustigé la fuite de responsabilité des parents d’élèves. Bon nombre des « Ray aman-dreny » n’assument plus leur devoir en tant qu’éducateur, encourageant les jeunes à la consommation de drogue et d’alcool. Alibay Houssène souligne aussi le rôle important des quartiers mobiles et des chefs fokontany pour mettre fin à cette vague de violences qui traumatisent les Antsirananais. Le chef du gouvernement, le général Charles Rabemananjara ainsi que le président de la République ont déjà constaté de visu la complexité de ce problème. Malgré les ordres formels donnés par les deux chefs de l’exécutif, la situation perdure. Un défi à l’encontre des hautes autorités malgaches.

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