La CENI déclare : tout est bouclé

Encore une fois, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est montée au créneau pour répondre à ses détracteurs et démontrer qu’elle maîtrise le processus et que techniquement, l’élection peut se dérouler convenablement. Selon la CENI, le nombre d’électeurs est aujourd’hui connu et il a augmenté par rapport à la liste provisoire du 13 octobre 2010 ; le président de la CENI, Yves Herinirina Rakotomanana, précise qu’à l’issue d’une refonte totale de la liste électorale, on compte 7 051 809 d’électeurs sur les 20 millions d’habitants. De même, la CENI a révélé le nombre de bureaux de vote : 18 171 bureaux de vote. En passant, il a indiqué que la Commune urbaine d’Antananarivo présente un effectif de 498 541 électeurs. Il n’y a toutefois pas livré le nombre de bureaux de vote. En outre, les bulletins de vote sont déjà acheminés auprès des 119 districts, et il y en a suffisamment car la CENI en a fait imprimer 10 millions d’exemplaires.

En matière de propagande, la CENI avoue qu’elle ne peut interpréter les textes mais que pour préserver son impartialité, elle se limite à ce que disent strictement les textes. Ainsi, en dépit des critiques sur l’opportunité de l’initiative ou de l’opération « Tsena mora », la CENI n’y voit aucun inconvénient. Idem pour les parlementaires et autres membres du gouvernement qui mènent campagne de vulgarisation du projet de constitution et qui s’imbriquent souvent insidieusement à une propagande pour le Oui. Seuls les chefs d’institution sont interdits de faire de la propagande, déclare le président du CENI. Il souligne cependant que la CENI peut intervenir au cas où elle est saisie de cas de violation manifeste du code électoral.

En tout cas, le comportement de la CENI est compréhensible. Il y va de sa crédibilité, non devant les électeurs ou des observateurs nationaux ou internationaux, mais devant l’institution qui a adoubé sa composition. On se souvient des préparatifs d’une élection (un second tour en 2002) aussi bien présentée mais qui a finalement foirée faute d’électeurs. Et avec le doute ou l’observation pessimiste de la situation par une association telle « Justice et Paix », on craint que les électeurs conscients de l’importance du scrutin, ne boudent tout simplement les urnes. Que dira la CENI si jamais le taux de participation n’atteint pas les 20% ?

Recueilli par Valis