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Forces Armées

L’ultimatum déguisé

mercredi 18 février 2009 | Valis

Après avoir rencontré le chef suprême des Armées, Marc Ravalomanana, au palais d’Iavoloha lundi 16 février, les six officiers généraux, Rakotovao Fred, Ramananarivo Claude, Rabarisoa Ranto, Razafindralambo Rivo, Raharijaona Lucien, et le Vice-Amiral Ramaroson Hyppolite ont fait part à la presse, hier mardi 17 février 2009 au ministère de la Défense à Ampahibe, de la position des forces armées de la République de Madagascar. Le Vice Amiral Ranaivoniarivo Mamy Solofoniaina, actuel ministre de la Défense nationale, était présent en tant que hôte, lors de la conférence de presse mais n’a répondu à aucune question.

Ces généraux rassurent leurs cadets et leurs rappellent que les forces armées malgaches sont unies et une pour la Patrie. Elles n’ont aucune velléité ni l’intention de prendre le pouvoir. Pour signifier que les coups d’Etat militaires ne sont pas la culture des soldats de Madagascar.

Toujours est-il que les forces armées sont les derniers remparts de la République et de l’unité nationale.

De ce fait, ces officiers généraux qui ont tous occupé des fonctions de commandement, réclament eux aussi le règlement rapide du conflit dans le respect de la légalité. Les officiers généraux s’insurgent contre toute velléité ou tentative de diviser les forces armées.

Jusqu’à un Directoire militaire ?

La grande muette est finalement sortie officiellement de son silence pour mettre le holà. Les discussions avec le chef suprême des Armées ont été « fermes et honnêtes » souligne le porte-parole de ces généraux. Ce qui signifie en langage plus concret et moins diplomatique, lit-on entre les lignes, que le président de la République, chef suprême de l’Armée, est au pied du mur car la crise ne peut perdurer.

Des initiatives pour faire rencontrer les représentants des deux parties sont en cours laisse-t-on entendre et ces généraux espèrent que ces initiatives aboutissent rapidement à la résolution concrète du problème qui se pose actuellement. Ces généraux constatent l’enlisement de la situation et craignent qu’elle ne dégénère davantage.

L’Armée malgache a déjà été par deux fois appelée à prendre le pouvoir : en 1972 par le président Philibert Tsiranana qui a confié les pleins pouvoirs au Général Ramanantsoa puis en 1975 après l’assassinat du Colonel Ratsimandrava. Un Directoire militaire présidé par le Général Gilles Andriamahazo prit alors le pouvoir.

Quoi qu’il soit, plus d’un aujourd’hui se félicitent que les forces armées s’expriment officiellement. Il était temps car la grogne a déjà atteint une frange des sous-officiers et des officiers supérieurs. Des officiers généraux en activité ou à la retraite se sont déjà exprimés sur les ondes des radios privées. Apparemment, leurs vues convergent : il faut rétablir l’ordre et trouver une issue dans le dialogue.

Le Vice-Amiral Ramaroson Raharison Hyppolite a déjà proposé l’organisation par l’Armée, d’un tête-à-tête sans présence d’une tierce personne entre le président Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Serait-ce son projet qui sera mis en œuvre ? En tout cas, en s’adressant aux deux protagonistes, il avait déjà souligné que toute guerre s’achève toujours autour d’une table ronde.

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