Le colonel Ralaizanaka Gilbert, ancien chef de cabinet militaire de la présidence est passé devant la barre du tribunal Anosy hier, pour une affaire de délivrance de carte d’espion. Il est accusé d’être un complice dans une soit-disant escroquerie organisée par des personnes qui ont fait usage desdites cartes.
L’affaire s’est déroulée entre octobre 2007 et janvier 2008. Il a signé une « carte de titre honorable correspondant de service de la présidence ». Cette carte est sensée servir de laisser passer à son titulaire pour recueillir des informations et d’infiltrer les groupes de personnes impliquées dans des affaires louches.
Deux personnes ont fait usage de cette carte, Lantoniaina Brice Miadantsoa, et Rajaonarivony Fortunat Frédéric, dit Fefe. Toutes ces deux personnalités ont comparu devant la barre du tribunal hier en tant que prévenues dans une affaire d’escroquerie et d’usage de fausse qualité. Les deux personnes, en se servant de leur carte d’espion ont fait des enquêtes dans une affaire de saisie de bois de rose, de saisis conservatoires de véhicule, et des exploitations de chrome.
- Espionnage ou escroquerie
« Pour recueillir des informations sur l’exportation illicite de bois de rose, nous avons fait usage de notre carte et avons promis à l’établissement Ranjanoro de faire lever des saisies sur des bois de rose », dit Lantoniaina Brice Miadantsoa devant la barre. Les deux prévenus ont aussi fait des enquêtes sur l’usage par un directeur du garage administratif à des fins personnelles des voitures saisies. L’affaire des deux prévenus se concentre surtout sur l’usage de leur carte dans l’affaire de bois de rose. Ils ont demandé une somme de 5 milliards d’ariary à l’établissement Ranjanoro. Ce dernier a payé 100 millions ariary. Les deux prévenus prétendent que la somme a été demandée pour avoir la confiance de leur interlocuteur. Ils affirment avoir agi dans l’intérêt de leur mission. Le procès a été mis en délibéré par le tribunal pour 16 avril prochain.
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Carte de titre d’espion : honorable correspondant
La présidence a distribué des cartes de titre d’honorable correspondant à des particuliers pour chercher des informations ou infiltrer des groupes de personnes impliquées dans des affaires touchant l’intérêt national, selon l’affirmation du colonel Ralaizanaka Gilbert hier, devant la barre du tribunal Anosy.
Ce colonel, chef de cabinet militaire de la présidence depuis 2002 jusqu’en mars 2008, a dévoilé au public l’existence de cette carte. La présidence en a déjà délivré 5 depuis 2002, selon la plaidoirie de l’avocat du colonel.
Cette carte sert à son titulaire de laissez-passer pour demander de l’informations dans divers établissements publiques, ou des particuliers. Selon le contre Amiral Ranaivoniarivo Mamy Solofoniaina, Directeur de cabinet militaire de la présidence depuis 2006, appelé à témoigner à la barre, il n’a délivré qu’une « carte de titre honorable correspondant de service » à une seule personne durant ses deux ans de service de son poste actuel.
Cette carte a conduit à un débat de plus de 2 heures devant la barre du tribunal Anosy hier. Selon les plaidoiries de l’avocat du colonel Ralaizanaka Gilbert, celui-ci a délivré et a signé une carte de ce genre à deux personnes. Les deux bénéficiaires de ladite carte en ont fait des usages pas très clairs, entraînant une longue discussion au tribunal.
