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Antananarivo | 00h26
 

Société

Transport public urbain

L’anarchie

mercredi 21 novembre 2012 | Valis

On ne sait plus que faire ni que dire, sinon son ras-le-bol envers tout ce qui a trait à la vie quotidienne. Les taxibe qui desservent les divers quartiers de la capitale ont décidé de faire grève conformément au mot d’ordre du président de l’Union des coopératives des transporteurs urbains. La première journée sans le taxibe habituel déroute ; et quand on pense aux prochains jours si jamais aucune solution n’est trouvée au problème soulevé par l’UCTU, on demeure évasif, sans grande réaction sauf la désapprobation contre tous, contre tous les responsables de la ville, contre le ministère des transports, contre les coopératives de transporteurs urbains car la menace de grève illimitée des taxibe de l’UCTU ne devrait pas affecter dans la durée le service public ; contre l’État de transition aussi qui a fait semblant d’apporter des solutions mais qui plutôt ne fait que déplacer le problème pour le rendre encore plus insoluble. Autoriser voire encourager les taxibe suburbains à transgresser la règlementation en vigueur dans l’organisation du transport public dans la capitale et hors de la capitale ne signifie pas mettre de l’ordre mais semer les graines du désordre. Déjà que cet État a du mal à faire respecter les cahiers des charges dans chaque zone, il en rajoute au point que les agents de la circulation ne savent plus que faire devant des taxibe qui roulent à vive allure et en surcharge.

On ne s’y retrouve pas avec ces taxibe suburbains qui suppléent car il faut les attendre plusieurs quarts d’heure pour s’en détourner ensuite car ils ne passent pas dans le quartier souhaité.

Hier matin, et en dépit de la grève des taxibe de l’UCTU, les embouteillages sur certains grands axes n’ont pas été moins intenses ; il en était ainsi de l’axe 67 ha Nord jusqu’à Ampefiloha ; ou encore l’axe Anosikely jusqu’à Ambohijatovo ou encore l’axe Anosibe-67 ha Nord. Les particuliers ont certainement sorti leur véhicule du week-end pour les besoins des déplacements de la journée. Ils avaient bien fait d’ailleurs car pour l’étudiant qui habite Mahazo et qui devait prendre le taxibe E (suburbain) pour rejoindre l’ESCA Antanimena, il avait attendu depuis 6 heures du matin pour espérer arriver à 8 heures à son collège. Mais vainement car il s’était résigné à faire le trajet à pied et arriver en retard à son cours.

400 ariary et 300 ariary le ticket des taxibe ; deux tarifs qui étaient déjà en train de s’imposer au détriment certes des usagers mais qui ne gênaient pas vraiment le service public. Comme d’habitude, les taxibe d’Itaosy ou d’Ivato ou d’Alakamisy-Fenoarivo sont assaillis par les usagers qui ont attendu un peu moins d’une heure aux heures de pointe pour être servis ; et encore ! car les mauvaises habitudes de ne pas arriver jusqu’au terminus sont toujours de mise pour les chauffeurs de ces taxibe en fin de journée. Mais cela n’empêche que le service public était tolérable.

Soudain, on ne sait trop pourquoi, vraisemblablement excité par les soit-disant défenseurs des droits des consommateurs et comme pour démontrer que l’État de transition se préoccupe du sort des citoyens, on décide d’autoriser les lignes suburbaines à desservir les lignes urbaines.

L’État vient de passer outre voire de bafouer les règlementations établies depuis toujours dans le transport public organisé en transport urbain et transport suburbain. Par la même occasion il oppose les transporteurs entre eux pour ne pas avoir à affronter les usagers. Les élections ne sont pas très loin de ces décisions à la va-vite. Mais c’est sans considérer que ces entités qui se sentent lésées regroupent elles aussi des citoyens électeurs et des ménages qui sont des contribuables. À notre connaissance et jusqu’à preuve du contraire, il revient à l’autorité de régulation de la commune urbaine d’Antananarivo de décider de la circulation et de l’organisation du transport en commun dans la ville. En tout cas, l’UCTU persiste et signe qu’elle maintiendra la pression sachant qu’elle est dans son droit d’exiger que les véhicules de transport en commun des lignes suburbaines ne s’immiscent pas dans ses secteurs.

Depuis ce mardi 20 novembre, des taxibe de la ligne G, du CUR Vontovorona, Alakamisy Fenoarivo ont desservi jusqu’à Ankatso au grand dam des habituels usagers qui les prennent à Ampitatafika pour rejoindre Alakamisy Fenoarivo ou le CUR Vontovorona ; ceux-là sont obligés d’attendre plus d’une heure, plus que d’habitude, pour voir un taxibe les prendre.

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